Malgré une diversification des aides étrangères, la France demeure un partenaire privilégié du Cameroun. La coopération économique et financière entre les deux pays repose sur trois principaux axes : l’assistance technique ; le financement des projets de développement ; l’appui à l’ajustement structurel et des appuis budgétaires. Ainsi donc, c’est en avril 2022 que la France a proposé au Cameroun, dans le cadre de l’initiative PPTE (Pays Pauvre et Très Endetté), un « Contrat de Désendettement-Développement» (C2D) qui est une approche française de remise de la dette publique au développement. Depuis, c’est plus de 950 milliards de francs CFA qui ont été décaissés par la France en faveur du Cameroun, dans le cadre de ce Contrat. En effet, le premier C2D a été signé le 22 juin 2006. Il avait une durée de cinq années avec un montant de 352 milliards de francs CFA. Ces financements ont été concentrés sur cinq secteurs prioritaires : l’éducation de base, la santé, l’agriculture et le développement rural, l’environnement et les infrastructures urbaines et routières. Le second C2D a été signé le 1er juillet 2011 à Yaoundé, pour un montant de 214 milliards de F CFA sur 5 ans (2011-2016) et concentré sur trois grands secteurs : l’agriculture et le développement rural, le développement urbain et les infrastructures, et la formation professionnelle. Le troisième C2D a été signé le 30 juin 2016, pour une période de huit ans, avec une enveloppe d’un montant de 401 milliards de F CFA. Les deux grands secteurs concernés sont : l’agriculture et le développement rural (119 milliards FCFA) et les infrastructures et l’aménagement urbain (102 milliards).
AFD : déjà 491 milliards mobilisés
De même, les financements de la France au Cameroun se sont manifestés à travers l’Agence Française de Développement qui a fortement contribué au développement du Cameroun, avec un portefeuille estimé à près de 750 millions d’euros (plus de 491,2 milliards de F CFA) répartis dans divers domaines tels que le développement urbain, la santé, l’éducation, l’agriculture, l’appui aux réformes structurelles, etc. En ce qui concerne le développement urbain, l’on note la mise en œuvre réussie de la première phase du projet « Capitales Régionales » ayant permis de transformer la physionomie de trois métropoles du pays, à savoir : Bafoussam à l’Ouest, Bertoua à l’Est et Garoua au Nord. La deuxième phase de ce projet qui démarre bientôt, devra s’étendre sur les villes de Maroua dans l’Extrême-Nord et Bamenda dans le Nord-Ouest.
Dans le domaine de la santé, le projet « Chèque Santé » a permis à plus de 260 000 femmes de bénéficier d’un accompagnement dans leur période de grossesse et d’accouchement, permettant ainsi de réduire la mortalité maternelle et néonatale, apprend-on. S’agissant du secteur agricole, plusieurs milliers de jeunes ont bénéficié des conseils et formations financés par l’AFD. Concernant le secteur de l’éducation, 4 800 salles de classes ont été construites dans plusieurs localités du pays.