Le Cameroun, un modèle pour l’afrique Centrale

Au-delà des apparences, les performances du secteur agricole national soutiennent le dynamisme de l’économie camerounaise.


L’agriculture et l’élevage sont des secteurs où le Cameroun est fier d’exhiber ses performances. Le pays jouit de l’autosuffisance alimentaire depuis de nombreuses années. Ce n’est pas rien dans une sous-région où tous les voisins sont abonnés aux importations des produits les plus basiques. Et les chiffres suivent. La seule agriculture représente presque 23 % du PIB. En comparaison, l’agriculture ne pèse que 1,3 % du PIB en France. Rien d’étonnant dès lors qu’au Cameroun, le secteur se positionne comme la principale source de devises – recettes pétrolières mises à part. Pour faire tourner la machine, le secteur emploie 62 % de la main d’œuvre active. Et ces chiffres ne cessent de croître au fil des années. Produits de rente, cultures vivrières, pisciculture, élevage de porcins, de bovins, de caprins, de volaille, le paysan camerounais touche à tout avec un certain succès. Le Cameroun exporte notamment le cacao, le café, le coton, la banane, l’huile de palme ou encore le caoutchouc. Pour y parvenir, il s’appuie sur ses grandes exploitations agro-industrielles.

Dynamisme

Parmi elles, on peut citer pêle-mêle, les Plantations du Haut Penja (PHP), la Cameroon Development Corporation (CDC), la Sodecoton, la Socapalm, la Sosucam ou encore la Cameroon Tea Estates. Ces entreprises constituent le socle de l’agro-business Made in Cameroon. Jusqu’ici, la plupart d’entre elles continuent à s’épanouir dans le cadre d’une économie de traite où elles exportent leurs productions sous la forme de matières premières. La conséquence immédiate est que les Camerounais conti-nuent à importer massivement les produits manufacturés. Le ministère du Commerce estime que les importations des produits agricoles sont passées de 987 000 tonnes à quelque 1 657 000 de tonnes entre 2010 et 2018. Une augmentation de 68 % des importations et 370 milliards de francs d’argent que le pays aurait pu économiser .

Pour tenter de rééquilibrer la balance commerciale, le gouvernement mise sur le développement des filières vivrières sur le plan local et sur le développement des sous-fi-lières élevage. En la matière, il s’appuie notamment sur le secteur paysan et les petits agriculteurs dont les exploitations restent en général une extension du champ familial.

Nourrir la sous-région

Et ce n’est pas parce qu’elle est vivrière que cette option stratégique de l’Etat ne s’exporte pas. Les problèmes aux frontières méridionales du pays apportent malheureusement la preuve de l’importance des transactions des denrées de consommation courante produits du Cameroun dans les pays limitrophes. Les restrictions de déplacement qui ont fait suite à la pandémie du coronavirus en mars-avril 2020 ont fait flamber les prix des produits de base au Gabon. C’est simple, Libreville dépense chaque année quelque 21 milliards de francs CFA pour faire ses emplettes chez le voisin camerounais, selon des chiffres diffusés par le magazine Jeune Afrique. Et le Gabon n’est pas le seul pays à se ravitailler en vivres frais dans les champs des paysans camerounais. Yaoundé produit à elle seule la moitié (52,2 %) de l’ensemble des produits agricoles de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et exporte 88 % des récoltes – agriculture vivrière et de rente y compris.

Le Cameroun est également engagé dans un effort pour renforcer la qualité et la quantité de sa production en matière d’élevage. Le centre des Affaires de la République française dans le pays note l’importance de la production avicole à travers tout le territoire, tout comme la présence non négligeable d’un cheptel bovin notamment dans la partie septentrionale. Tout comme l’agriculture, l’élevage constitue un secteur-phare de l’économie camerounaise comme le démontre le Projet de développement de l’élevage (Prodel) soutenu par la Banque mondiale afin de booster la chaîne de valeur de l’ensemble du secteur.

Par William Bayiha

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