500 personnels d’Eneo reçoivent des médailles sous fond de revendications

L’assurance maladie, l’application de la  nouvelle convention collective, la situation des actions du personnel dans le capital social de l’entreprise sont les principales préoccupations relayées par les travailleurs d’Eneo décorés par le ministre du Travail et de la Sécurité Sociale.

 Comme  c’était le cas l’année dernière,  des médailles d’honneur de travail  ont été décernées à 500 agents  Eneo et retraités dans plusieurs villes du pays.  Garoua, Maroua, Ngaoundéré, Bertoua, Ebolowa, Obala, Yaoundé, Bafoussam, Edéa, Limbé et Douala. La capitale économique a servi de clôture à cette caravane de décoration le 16 novembre dernier où 296 médailles ont été remises par le ministre du Travail et de la Sécurité Sociale,  Grégoire Owona. Si cette démarche contribue à apaiser le climat au sein de l’entreprise, car aucune médaille n’avait été remise à un personnel depuis 2012, des préoccupations demeurent.

En effet,  malgré la liesse, les travailleurs d’Eneo ont saisi la tribune offerte par cette cérémonie de remise de médailles pour réitérer leurs inquiétudes, dont la plupart avaient d’ailleurs été soulignées lors de la célébration de la fête du travail en mai dernier.  Il s’agit notamment de l’application de la nouvelle convention collective signée en 2022 pour remplacer l’ancienne vieille de 17 ans, de la question de l’assurance maladie et de l’actionnariat social. « La nouvelle concernant le retrait d’Actis  actionnaire  majoritaire, met les travailleurs dans un stress permanent », souligne le délégué du personnel Thierry Romeo Tondji Nana.  Déjà l’année dernière, les agents Eneo se montraient inquiets par rapport au sort qui sera réservé aux 5%  qu’ils  détiennent dans le capital de l’entreprise.  Surtout qu’ils n’ont jamais perçu les dividendes de leurs actions portées par GIC-P ENEO. Ils espèrent que leurs intérêts soient préservés.

Le  représentant du personnel a également exhorté le DG « de ne pas dormir sur ses lauriers car les problématiques liées à l’actionnariat social et l’assurance maladie demeurent une préoccupation majeure ». Sur l’assurance maladie, les employeurs avaient sollicité que le contrat avec l’actuel assureur soit rompu du fait de nombreuses difficultés dans sa mise en œuvre : non accessibilité dans toutes les formations sanitaires,  lenteurs dans la production des bons de prise en charge, lourdeurs administratives etc.  Les syndicalistes souhaitaient également une couverture des retraités.

L’autre problème encore plus actuel est celui de l’application de la nouvelle convention collective.  Sa mise en œuvre totale avait été annoncée par l’ancien management pour la fin de cette année. Seulement, la mise en pratique des premiers changements a créé des sons « discordants » tels que le qualifie le représentant du personnel. Plusieurs agents disent avoir été rétrogradés du fait du nouveau système de la classification consacré par cette convention.  De même, d’aucuns  jugent insuffisants les changements apportés dans la rémunération. Ce, alors qu’ils espéraient qu’une nouvelle grille de salaire soit négociée en tenant compte du contexte « hautement inflationnel ».

Malgré ces revendications, le ministre du Travail estime qu’Eneo « continue de tenir le haut du pavé » en matière de sécurité sociale. Après 2023, 500 autres agents Eneo et retraités pourraient encore recevoir les médailles d’honneur de travail l’an prochain si la santé financière de l’entreprise le permet, selon le Directeur Général.  Il s’agira alors des 500 restants dans le lot de 1500 identifiés comme n’ayant pas reçu de distinctions depuis 2012.

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