Alors qu’approchent les échéances électorales au Cameroun, le département du Ndé, dans la région de l’Ouest, est secoué par un climat des plus instables. Dans un communiqué rendu public ce 19 mars 2024, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) dénonce un « Projet d’assassinat, menaces, intimidation et tentative d’achat de consciences de certains… » de ses cadres dans ce département. « Après avoir défilé dans onze villages du département le 11 février 2024, les militants du MRC ont été approchés par des émissaires venant de la part de certains membres du gouvernement pour leur proposer de l’argent et ou des motos contre leur démission du parti. Des consignes ont d’ailleurs été données dans certains quartiers aux chefs de blocs afin d’être, autant que possible, violents envers les militants du MRC qui s’aventureront dans leur secteur», peut-on lire dans ledit communiqué.
Cela survient au lendemain d’une démission groupée de 27 militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). En effet, le 8 mars dernier, 27 militants du parti au pouvoir ont quitté le navire de la Flamme, en annonçant leur ralliement au MRC dans la circonscription électorale du Ndé. Le département d’origine de Célestine Ketcha Courtès, ministre de l’Habitat et du développement urbain, de son prédécesseur Clobert Tchatat, et surtout de Marcel Niat Njifenji, président du Sénat. Un acte que semble ne pas tolérer le parti au pouvoir. Le parti de Maurice Kamto évoque «…des réunions nocturnes, où il a été projeté de repartir 5 fous dans le département pour stopper certains cadres du parti du Ndé, des menaces et des intimidations par voie téléphonique ou en passant par des proches, se sont accentuées sur certains cadres du MRC». Citant notamment la départementale Raïssa Nono Jimegni, les membres de son bureau Valéry Tchouandep, Achille Ngabet Ngongang et Louis André Mbiakop le Secrétaire de l’unité de Banekane.
En invitant « les populations du Ndé à rester sereines et soudées derrière le parti de l’espoir qu’est le Mouvement pour la renaissance du Cameroun », le parti leader de l’opposition, invite ses militants « à ne pas céder à la panique et à continuer à accompagner les populations locales à s’inscrire massivement sur les listes électorales ». Les élections législatives, municipales et présidentielles étant programmées pour 2025. L’avenir du Cameroun devrait se jouer à ces occasions. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, devrait avoir 92 ans, avec 42 passées au pouvoir.