Décrispation : Paul Biya s’apprête-t-il à libérer Maurice Kamto ?

Des signes annonciateurs annoncent cette nouvelle.

Dans les milieux proches du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), l’on est sur le qui-vive depuis cette mi-journée du 12 juillet. On n’attend plus que la « libération des prisonniers » que l’on dit de façon triviale, « en cours de téléchargement ». Et Olivier Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto, viendra amplifier l’information. Du moins ce qui en tient lieu dans les cercles du parti de celui qui est arrivé 2ème à la dernière élection présidentielle au Cameroun. « Nous confirmons que deux équipes en provenance du Tribunal militaire de Yaoundé sont en cours de travail en ce moment-même à la Prison Principale de Yaoundé-kondengui, et à celle Centrale ». Il est 15h. « Conduites par le Juge d’Instruction près le Tribunal militaire, et le Commissaire du gouvernement, ces équipes procèdent à la notification des ordonnances de règlement aux prisonniers politiques du régime illégitime de Yaoundé », poursuit-il. Avant de conclure en ce que « il est annoncé des  »non-lieu » et la libération imminente de prisonniers politiques dont le nombre exacte reste définitivement à connaître ».

Plus tard, Boris Bertolt, un des proches de Maurice Kamto, annoncera des incompréhensions entre le Tribunal militaire et les prisonniers. « Ces magistrats mandatés par le gouvernement étaient venus signifier au président élu et les membres de la coalition gagnante détenus avec lui à la prison principale de Kondengui que le tribunal militaire est compétent pour les juger. Ils devaient dès lors signer le document pour reconnaître la compétence du tribunal militaire », écrit-il. C’est que, « dans le document, Christian Penda Ekoka, Paul Eric Kingue, Valsero et Albert Ndzongang étaient considérés comme des membres du Mrc alors qu’il s’agit des alliés», précise le journaliste. Tout cela se déroulant à l’insu des avocats des détenus, apprend-on. Les magistrats et le commissaire du gouvernement videront les lieux.

Plus tard, on apprendra des mêmes sources que le Tribunal souhaite libérer 39 personnes se trouvant en indélicatesse pour la cause du Mrc. La plupart d’entre eux bénéficiant déjà d’une liberté provisoire. les heureux élus refuseraient la magnanimité de la justice, exigeant l’élargissement de tous les prisonniers interpellés depuis le 26 janvier 2019 car « tous sont poursuivis pour les mêmes charges», argue-t-on au sein du Mrc. Maurice Kamto, lui aurait juré de ne pas quitter le pénitencier de Kondengui tant que tous ses militants et alliés ne sont pas libérés.

Cela arrive au moment où le dossier de la crise post-électorale attend d’être complété par les parties prenantes, sur la table de l’Union africaine. L’institution continentale avait donné deux mois pour le dépôt de certains documents, notamment les procès-verbaux, objet de la discorde entre le régime de Yaoundé (en réalité le Rassemblement démocratique du peuple camerounais), et le Mrc. Le parti de l’opposition déclare avoir rempli sa part de devoir. La partie d’en face devant apporter la preuve de la victoire de son champion.

Pendant ce temps, des pourparlers préliminaires sont engagés en Suisse entre le Centre humanitaire pour le dialogue (Hd), une Ong de droit suisse, et le pouvoir de Yaoundé. En vue d’une recherche de la paix dans la crise qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Sous le parrainage de l’Etat suisse. Après avoir longtemps clamé qu’on ne négocie pas avec les terroristes, le régime de Paul Biya a fini par rejoindre Maurice Kamto dans sa position, celle d’un « dialogue inclusif ». Aussi, finalement, même la forme de l’Etat est désormais négociable. Le pouvoir campant uniquement sur la ligne rouge à ne pas franchir : la sécession.

Selon des sources, Paul Biya souhaite décrisper totalement la scène sociopolitique avant d’engager les législatives et les municipales qu’il a déjà repoussées deux fois.

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