Sécurisation des recettes: le PAD mandate la Sonara pour recouvrer ses redevances au Port de Limbe

L’objectif recherché par cette mesure est de rendre plus efficace le recouvrement de ces redevances, entre autres, dans le cadre du cabotage des produits pétroliers pour le compte du PAD.

Dans le principe, il s’agit d’un bel exemple de mutualisation des efforts entre deux entreprises publiques. Le directeur général du Port autonome de Douala, Cyrus Ngo’o désigne la Société nationale de raffinage (Sonara) comme entité chargée de la sécurisation des recettes portuaires, de remorquage et de lamanage dans le cadre du cabotage des produits pétroliers entre le Port de Limbe et celui de Douala-Bonaberi. Selon une correspondance du DG du PAD signée le 18 août dernier, la Sonara devra procéder au recouvrement des redevances portuaires pour le compte du Port autonome de Limbe à Cap Limboh ; des frais portuaires pour les opérations de cabotage des produits pétroliers pour le compte du Port autonome de Douala ; des frais de prestations de remorquage et de lamanage effectuées au Terminal pétrolier de Cap Limboh pour le compte du concessionnaire Fakoship Cape Limboh Towing and Mooring Company S. A. Selon le Dg du PAD, la Sonara devient, par cette mesure, le seul interlocuteur des entreprises qui effectuent des opérations au Terminal pétrolier de Cap Limboh de Limbe. Par conséquent, tous les acteurs portuaires opérant au Terminal pétrolier de Cap Limboh ou y ayant effectué toute opération, indique Cyrus Ngo’o, sont appelés à régler auprès de la Sonara, toutes les redevances dues au PAD pour les exercices 2020 et 2021. Faute de quoi, cette structure se verra contrainte d’user de son privilège de trésor- récemment obtenu-, pour le recouvrement des sommes qui lui sont dues. Selon l’expert financier Georges Meka Abessolo, cette action va permettre de rendre plus efficace et efficient les prélèvements des redevances portuaires, remorquage et ramages dans le cadre du cabotage des produits pétroliers entre les ports de Limbe et Douala. En effet, explique-t-il, cela permet un prélèvement des recettes portuaires au moment de l’achat des produits pétroliers destinés à la zone portuaire de Douala. Cette délégation de pouvoir, révèle-t-on, constitue un gros avantage pour les services de recouvrement de direction d’exploitation du PAD dans la mesure où elle permet la célérité du processus de recouvrement. Cependant des interrogations subsistent quant à la capacité, la crédibilité et la solvabilité de la Sonara. En effet, cette dernière structure en proie difficultés financières à la suite de l’incendie du 31 mai 2019 qui a totalement endommagé 4 des 13 de ses unités de production et a partiellement soufflé trois, est-elle capable de recouvrer, puis reverser les redevances portuaires ? Pour mémoire, la Sonara est une société d’économie mixte créée le 24 mars 1973. Elle est détenue à 4% par Total et à 96% par l’État. C’est une raffinerie de type « topping reforming », c’est-à-dire simple. Elle a été conçue au départ pour traiter du brut léger (Arabian light). Cependant, le Cameroun, lui, produit actuellement des bruts lourds. Il y a donc une inadéquation entre l’outil existant à la raffinerie et les bruts disponibles. C’est la raison pour laquelle, le pays procède régulièrement aux importations des produits pétroliers.

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