Pour le 2ème sommet Russie-Afrique qui s’est ouvert à Saint Petersburg, le président Vladimir Poutine s’est montré particulièrement attaché à la cause de l’Afrique. Le président russe a commencé par annoncer l’offre de blé à six pays du continent : le Burkina Faso, la RCA, l’Erythrée, le Mali, le Zimbabwé. Un premier geste dans la promesse qu’il avait faite à l’Afrique. Mais déjà un acte concret que les leaders africains ont salué, tant le monde entier peine à satisfaire ses besoins en céréales en général et en blé en particulier. La guerre Russo-ukrainienne handicapant la distribution de cette denrée dont la production est largement détenue par les deux belligérants. Et l’accord signé entre les deux voisins n’a pas été renouvelé, sous fond de crise larvée entre la Russie et les grandes puissances qui soutiennent l’Ukraine dans cette guerre. Du coup, la Russie a imposé son blocus dans les mers qu’elle contrôle et le blé ukrainien ne peut quitter ses ports.
Par ailleurs, la réforme du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) préoccupe tant la Russie que les pays africains : « La Russie est pour une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré Vladimir Poutine. L’Afrique est venue solliciter le soutien de la Russie pour une entrée au Conseil de sécurité des Nations unies. Plaidoirie portée officiellement par Azali Ansouman, le président comorien et président en exercice de l’Union africaine. Mais aussi, par Paul Biya du Cameroun et doyen des présidents africains. Paul Biya regrette « que l’Afrique soit encore sous-représentée dans les organisations internationales ; je pense particulièrement à l’ONU ». Le doyen des Chefs d’Etats d’Afrique compte sur le guide russe. « L’Afrique peut compter sur la Fédération de Russie », a lancé le président camerounais. Prêchant à un converti.
Paul Biya en défenseur de l’Afrique
Pour le reste, le doyen des chefs d’Etats africains a salué l’initiative de ce sommet qui en est à sa 2ème édition. « Ce sommet va permettre de renforcer la coopération entre l’Afrique et la Russie », a-t-il salué. Ce sommet se tient en pleine guerre entre la Russie et l’Ukraine. Guerre dans laquelle, le monde occidental s’est rangé derrière l’Ukraine et essaie en vain d’asphyxier le géant d’Europe oriental ; et que le pays de Vladimir Poutine est vu comme un pestiféré par les soutiens de l’Ukraine. Mais l’Afrique a massivement assisté à ce sommet. C’est que « l’intérêt que la Fédération de Russie marque pour l’Afrique, est ancien ; dans les années 1960, la Russie a apporté à l’Afrique, un appui sincère et efficace dans la lutte pour l’accession à la souveraineté», a souligné l’homme dont le pays a particulièrement bénéficié de ce soutien, face à une France jalouse de sa position de tutelle qu’elle a transformée en colon. Pour l’homme de 90 ans qui est aux affaires depuis 61 ans dont 41 à la magistrature suprême, « le Forum économique et humanitaire est la continuation de cette coopération qui a été bénéfique pour l’Afrique».
Après avoir joué les porte-paroles de l’Afrique, le numéro un camerounais défendra les couleurs de son seul pays. Ce sera au cours d’un entretien prévu cet après-midi avec le guide de la fédération de Russie. Les deux pays s’entretiendront au sujet de leurs relations bilatérales, et certainement des enjeux de sécurité. La Russie a joué un rôle majeur dans la lutte contre la secte terroriste Boko Haram qui sévit dans la région de l’Extrême-Nord. Et en 2021, les deux pays ont renouvelé leur coopération militaire.
