Au terme des inspections effectuées sur les cargaisons de poisson objets de la crise entre la Régie du terminal à conteneur (RTC) du Port autonome de Douala (PAD), il ressort que « sur un total de 764 conteneurs inspectés, nous avons 432 conteneurs impropres à la consommation, contre 332 conteneurs de bonne qualité. Soit un taux de 57% de conteneurs au contenu avarié», selon Joseph Flavien Kankeu, responsable de la communication à Congelcam. Une situation due au défaut de branchement des conteneurs stockés au PAD durant des semaines, voire des mois. « Lors des inspections à la RTC, les agents de vérification assermentés du MINEPIA ont bien constaté que plusieurs conteneurs n’étaient pas branchés», rapporte le conférencier au cours d’une conférence de presse donnée à Douala ce 22 juin 2023.
A Congelcam, on est convaincu qu’« il ne s’agit pas d’une simple négligence. Il s’agit d’un complot ou mieux, d’un sabotage savamment ourdi par des personnes tapis dans l’ombre». Sans les nommer. « La situation que nous vivons en ce moment est la manifestation d’un complot de la RTC qui a délibérément décidé de ne pas brancher la quasi-totalité conteneurs alors qu’elle en avait les moyens», accuse-t-on à Congelcam. Du coup, le communicateur de Congelcam analyse que « les résultats ainsi obtenus nous font comprendre les raisons réelles pour lesquelles la RTC insistait mordicus que Congelcam sorte ces conteneurs alors qu’ils étaient avariés ». D’ailleurs « peut-être voulait-elle laisser penser à l’opinion publique que la société Congelcam importe des produits impropres à la consommation », suppute-t-il.
Une bataille rangée, la guerre demeure
A l’occasion, Congelcam contre-attaque son « adversaire » qui l’accusait récemment auprès du Mincommerce d’avoir multiplié ses importations au cours des quatre premiers mois de l’année, soit 3000 conteneurs de poissons. Faux : «nous avons importé 2406 conteneurs de poisson de janvier à avril 2023…De plus, nous avons régulièrement procédé à l’enlèvement de nos conteneurs jusqu’au constat du non branchement de plusieurs autres courant février », soutient l’orateur. Ainsi, « si le litige n’a porté que sur 764 conteneurs, cela suppose que nous avions déjà enlevé 1642 conteneurs entreposés dans nos chambres froides et écoulés sur le marché », assure-t-il. En indiquant que 36 de cette première cargaison enlevée étaient avariés. Estimant qu’« il revenait à la RTC de ne pas accepter le nombre de conteneurs ne correspondant pas à sa capacité d’accueil ». D’autant plus que « la RTC refoule depuis le déclenchement de cette crise tous les conteneurs frigorifiques sans que cela ne pose de problème ni à l’importateur ni à la RTC elle-même », souligne Joseph Flavien Kankeu.
Les inspections ont été effectuées après la réunion de crise tenue le 7 juin 2023 par le ministre du Commerce (Mincommerce), et qui a réuni outre les responsables des deux entités en conflit et des experts techniques, des agents des ministères en charge de l’élevage et des pêches, de la Santé publique, de l’environnement, des agents de la Douane, des responsables de la police et de la gendarmerie. Une première victoire pour l’importateur qui conditionnait l’enlèvement de ses conteneurs aux inspections que la RTC ne souhaitait pas voir effectuées préalablement à l’enlèvement desdits conteneurs. Multipliant des mises en demeures qui sont restées vaines. Luc Magloire Mbarga Atangana le Mincommerce aura contribué à faire évoluer le dossier. Les conteneurs avariés ont été détruits. Une bataille est terminée, mais la guerre est certainement loin d’être bouclée. Reste la gestion de la crise.
