Camair co: nuages sur la gestion

D’après certaines sources internes, une menace sur la sécurité des vols et le climat social au sein de l’entreprise pèse sur la compagnie aérienne nationale qui pourtant plaide non coupable.  

La stabilité managériale de la Cameroon Airlines Corporation (Camair Co)  appréciée depuis trois ans  par certains observateurs  vient d’être remise en question à la suite de la  circulation de plusieurs documents sur les réseaux. Il  s’agit notamment  d’un  courrier  du directeur par intérim des opérations aériennes de la Camair-co  et celui des syndicats des pilotes de ligne et ingénieurs navigants de l’aviation civile du Cameroun.  Dans ces différents courriers  adressés au Directeur Général de l’entreprise, les auteurs alertent sur la mauvaise santé de Camair co mais surtout, une menace sur la sécurité des vols ainsi que sur le climat social au sein de l’entreprise.

  Pour  justifier cette posture,  le Capitaine Idriss Chedjou évoque entre autres défaillances,  l’augmentation de la fréquence des pannes immobilisant les avions de Camair-Co et augmentant  la charge de travail du personnel en sous-effectif ;  la détérioration continue des conditions de travail empêchant certains services cruciaux de contribuer au maintien de la sécurité des vols avant toutes considérations commerciales, la suspension pour non-paiement de certains services supports critiques permettant le suivi des KPIs en matière de sécurité de l’ exploitation ; l’utilisation de nos aéronefs hors limitations structurelles et en marges des procédures constructeurs par certains pilotes.   Dans sa note, le Directeur  par intérim des Opérations de Camair co affirme que   « le constat ci-dessus n’est que la résultante logique d’une inadéquation organisationnelle et une dégradation de la situation financière de la compagnie qui a atteint un niveau très alarmant. Tout ceci impacte directement le dernier maillon de notre système de maintien de la sécurité déjà extrêmement oxydé ».

 C’est la même pensée véhiculée par le courrier du président des syndicats des pilotes de ligne et ingénieurs navigants de l’aviation civile du Cameroun.  Ce dernier  parlant au nom du personnel, dénonce entre autres, «   la destruction du patrimoine  national constitué par les avions de Camair-co dont 60 %  sont  immobilisés au sol ». Un problème qui selon lui constitue une menace pour la sécurité des vols.  Il  appelle ainsi le DG de Camair co à prendre en compte les propositions du personnel qui sont entre autres la remise en état  des avions  de Camair co en maintenance chez Ethiopian Airlines depuis au moins 2018 ainsi que la révision des conditions de travail du personnel.

Les précisions de la Direction Générale de Camair co

 Dans un communiqué de presse daté du 28 février dernier, la direction générale de la compagnie aérienne nationale rejette ces allégations. Elle rassure ses clients ainsi que l’opinion nationale  sur la sécurité de ses vols qui  selon elle «  n’a jamais été  compromise ni entamée ».  Bien plus, que la compagnie est sous surveillance  continue de la CCA et qu’elle est détentrice de plusieurs certifications.

 Cette situation arrive alors qu’il a  été récemment annoncé que Camair-Co est sur le point de renforcer sa flotte, à travers l’acquisition d’un boeing.  Une démarche qui vise à appuyer le plan de restructuration et de relance de l’entreprise  qui a par ailleurs été  choisie pour signer le contrat de performance avec l’Etat. Le renforcement de la flotte est un axe majeur de la restructuration de Camair co. Car, jusqu’en 2021,  la compagnie n’exploitait que deux appareils en location. Un Boeing 737-300 loué chez le transporteur ukrainien Jonika et un Embraer 145 issu de la flotte de Cronos Airlines tandis que sa propre flotte comprend un seul avion opérationnel. Un MA60 de fabrication chinoise. L’autre MA60  étant hors d’usage de même que le Boeing 737-700 et  le Boeing 767-300. Outre cette difficulté opérationnelle, Camair co a pour défi d’améliorer sa situation financière entreprise. Sa dette « non exhaustive »  est estimée à plus de 110 milliards de FCFA selon la Caisse Autonome d’Amortissement. Ces défis sont ceux  de Jean-Christophe Ela Nguema, 7 e DG à la tête de cette entreprise nommé en 2021.

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