Affaire Danpullo/ MTN : le Gicam dénonce la saisie des comptes mobile money

 L’organisation patronale se dit préoccupée par un risque de mécontentement des utilisateurs de monnaie électronique et appelle les autorités judiciaires à  respecter la loi qui stipule que ces fonds sont insaisissables.

 Après la BEAC et la Caisse de dépôts et Consignations, le Groupement Inter patronal du Cameroun (Gicam) se prononce lui aussi sur ce qui porte désormais le nom de l’affaire Danpullo / MTN. Comme pour les précédents intervenants, le Gicam  plaide en faveur de la filiale locale du groupe sud-africain.  Célestin Tawamba dit son inquiétude à la suite d’une décision rendue  le 16 novembre  dernier par le juge du contentieux de l’exécution au tribunal  de première  instance de Douala Bonanjo. Cette décision, relève le président du Gicam «  ordonne à Afriland First Bank de cantonner dans ses livres des sommes d’argent logées dans le compte intitulé  Mobile money pool acount ».  Ce, alors que  les comptes bancaires abritant ces fonds sont insaisissables aux termes de plusieurs textes  des autorités bancaires de la sous région.

 Dans un communiqué daté du 1er décembre dernier, le Gicam exprime sa  «  très vive préoccupation » face à cette décision de justice en déphasage avec les règles édictées  par le régulateur  bancaire de la Cemac. «  Les fonds qui transitent sur les plateformes numériques  des opérateurs  de réseau  et télécommunications  appartiennent aux titulaires  des comptes  de monnaie électronique dans les livres de ces opérateurs et sont loin d’en être  leur propriété », rappelle le Gicam.  Le patronat  appelle les autorités judiciaires à s’en tenir à la stricte application du droit, surtout que cette décision de justice fait peser  de grands périls sur la cohésion et la paix sociale. 

Le Gouverneur de la BEAC avait déjà interpellé le ministre des Finances il y a quelques mois pour la même cause. Abbas Mahamat Tolli disait avoir été saisi par l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam). Cette dernière s’insurgeait contre diverses ordonnances judiciaires assorties d’astreintes journalières très élevées à l’encontre de sept établissements de crédits. Des ordonnances visant à les contraindre à transférer  au greffe du tribunal de grande instance de Bonanjo, des fonds cantonnés inscrits sur le « compte mobile money pool account » appartenant aux clients mobile money. Le gouverneur avait indiqué que les clients mobile money au sens de la loi  sont «  protégés contre tout recours d’autres créanciers de l’établissement de paiement, y compris en cas de procédure d’exécution ou de procédure collective  d’apurement de passif ouverte contre l’établissement de paiement ».

En rappel,  MTN Cameroon s’est retrouvé impliqué dans un litige entre la holding de Baba Danpullo Bestinver et son banquier sud-africain First National Bank (FNB), filiale de FirstRand Bank (FRB). À  cause de plusieurs défauts, la banque a obtenu la saisie et la vente de plusieurs biens immobiliers placés en hypothèques par le milliardaire camerounais.  Pour recouvrer lesdits actifs,  son conseil a sollicité et obtenu du TPI de Douala-Bonanjo des saisies conservatoires des comptes bancaires des entreprises sud-africaines dont MTN Cameroon et Chococam, au motif que leurs maisons mères et FRB ont tous Public Investment Corporate (PIC) comme actionnaire.

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