En refusant de plier à la discipline du parti, les contrevenants « ont fortement porté atteinte aux objectifs du Rdpc tels que définis par l’article2 des textes de base » de cette formation politique. Par ces actes, les indisciplinés risquent plusieurs sanctions. Selon l’article 33 des textes de base du Rdpc, les peines encourues par les militants indisciplinés sont de deux catégories. Les sanctions de première catégorie qui peuvent être prononcées au niveau des organes de base, vont du blâme, à la « suspension individuelle des fonctions à l’égard d’un membre qui s’est distingué par son indiscipline ». Les sanctions disciplinaires de deuxième catégorie qui sont les plus sévères peuvent être décidées par une Commission de discipline au niveau du Comité central. Elles vont de la suspension collective de ses fonctions à l’égard d’un bureau d’un organe de base, la dissolution d’un organe de base, la déchéance des fonctions, l’exclusion temporaire et l’exclusion définitive d’un militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Il faut noter que conformément aux textes de base du Rdpc, la Commission de discipline du Comité central peut aussi infliger les sanctions de première catégorie.
Une tradition de sanction au sein du RDPC
Ce n’est pas la première fois que le parti au pouvoir va sanctionner les militants qui sont allés à l’encontre des directives du Comité central. L’on se souvient qu’au lendemain du double scrutin législatif et municipal de 2013, plusieurs militants qui avaient fait montre d’indiscipline lors de la désignation des exécutifs communaux avaient été traduits devant la Commission de discipline du Comité central du Rdpc. Plusieurs d’entre eux avaient alors été sévèrement sanctionnés. Sur les 165 militants auditionnés par la commission de discipline, 42 avaient reçu des exclusions temporaires de 18 mois ; 1 avait été frappé d’une exclusion temporaire de 12 mois ; 1 autre d’une exclusion temporaire de 6 mois ; 35 autres dont le politologue Pascal Messanga Nyamding avait écopé d’un blâme ; 12 en étaient sortis avec une lettre d’observation doublée d’un rappel à l’ordre ; tandis que 8 militants, tous du Moungo dans la région du Littoral avaient été exclus définitivement. La décision du 11 septembre 2014, portant approbation et rendant exécutoires les conclusions de la Commission de discipline ad hoc du Comité central, publiée à cette occasion avait alors précisé que « les décisions prononcées par la Commission de discipline du Rdpc ne sont pas susceptibles de recours ».
Par Joseph Essama