L’Etat promeut la production privée d’eau potable pour soutenir Camwater

En exonérant de taxes et droits de douanes les équipements et matériels destinés à la production de l’eau potable pour une période de deux ans, le gouvernement espère ainsi renforcer l’offre nationale en ce précieux liquide.

Conformément aux dispositions de l’article 5 de la loi de Finances 2024, le gouvernement a rendu publique le 13 mars 2024, la liste des équipements et matériels destinés à la production de l’eau potable éligibles à l’exonération des droits et taxes de douanes à l’importation. Concrètement, il s’agit des appareillages, outils et objets destinés à la production locale et/ou à la distribution de l’eau potable à usage domestique ou industriel. 39 équipements et matériels de production de l’eau potable sont éligibles à cette mesure gouvernementale qui sera en vigueur pendant une période de deux ans. Cette liste comprend entre autres, des outils de forage ou de sondage ; des pompes pour liquides comportant un dispositif mesureur ; des suppresseurs ; des distillateurs d’eau, des autoclaves, des filtres à air, des onduleurs solaires etc.

Comme le précise la circulaire du ministère des Finances du 13 mars dernier, ces facilités douanières accordées aux importateurs, visent à soutenir le secteur de la production et de la distribution de l’eau potable. A l’instar des exonérations accordées aux opérateurs économiques en quête de matériels et outils utilisés dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pisciculture, le gouvernement espère que celles accordées au secteur de l’eau potable, vont créer une émulation qui devrait permettre de renforcer l’offre privée en eau potable d’ici deux ans.

Le choix du secteur de l’eau potable n’est pas fortuit. C’est que l’Etat, via la Cameroon Water Utilities (Camwater) n’arrive pas à satisfaire la demande nationale. Présent sur un marché évalué à 164 milliards de F en 2021, où elle est en situation de quasi-monopole, cette entité publique chargée de la production et de la vente d’eau potable, n’exploite que 21% du secteur de l’eau potable au Cameroun, rappelle la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques (Ctr). «Par ailleurs, il existe encore un grand marché potentiel pour Camwater en milieu urbain et péri-urbain qui est à peine exploité», précise en outre la CTR. A cause de ce faible déploiement, un énorme pan du territoire national n’est pas couvert par le réseau national de distribution d’eau potable. Ce qui pousse de nombreux camerounais à opter pour les forages à usage privé et même industriel.

Toutefois, le gouvernement travaille à ce que cette option ne soit plus qu’un choix personnel, et pas une nécessité absolue. C’est notamment l’objectif assigné au Projet d’approvisionnement en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys) qui doit produire un complément de 300 000 m3/jour d’eau potable au profit de la capitale politique et de ses environs, dans sa première phase en fin 2023.Dans le même sillage, on peut également citer le mégaprojet d’adduction en eau potable de la ville de Douala et ses environs, à partir du fleuve Wouri, qui consiste à renforcer l’offre en eau potable dans la capitale économique et sa périphérie, à travers la production supplémentaire de 400 000 m3 d’eau potable par jour.

Ou encore, le projet d’adduction d’eau potable de 13 villes secondaires qui couvre les villes de Ayos, Bokito, Dibang, Dizangue, Eséka, Betare-Oya, Minta, Bongongo, Matomb, Mbang, Mundemba, Ngambé-Tikar et Bertoua, qui rentre dans le cadre du traitement et de l’amélioration de la desserte en eau potable dans les zones rurales du Sud-Cameroun. Malheureusement, ces projets qui, pour certains, sont dans le pipe depuis au moins 7 ans, connaissent une évolution en dents de scie

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