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LFPC : Le TAS réhabilite Pierre Semengue

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Semengue, le militaire qui n'abandonne jamais

Fin de suspens. La suspension de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) a été levée. Une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) réhabilite l’instance de gestion des championnats de football professionnel au Cameroun. Dans le procès qui opposait la Lfpc à sa tutelle qu’est la Fédération camerounaise de football avait suspendu la LFPC.

Le 22 août 2019, le Comité exécutif de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) LFPC avait suspendu la Lfpc, à six mois de la fin du mandat du général Pierre Semengue. Cependant, la prochaine assemblée générale de la Fécafoot n’avait pas entériné la décision ainsi que le prévoient les statuts de la Fécafoot. Donnant une occasion à Pierre Semengue d’attaquer la suspension de l’organisation qu’il dirige. Et ce 14 septembre, le tribunal suprême mondial du sport a donné raison à Pierre Semengue.

Jeux de repositionnement

C’est une affaire qui pourrait avoir d’autres développements, tant les parties se sont radicalisées. Ces dernières semaines, la Fécafoot a convoqué le personnel de la LFPC, pour des concertations. Rien n’a filtré des auditions qui ont été pilotées par le département des affaires juridiques, après des premières convocations, sans suite. Les employés, eux, accusent déjà 16 mois d’arriérés de salaire. D’où leur inclination à écouter la tutelle désormais; après avoir majoritairement boudé la première convocation. « Après tout, la Fécafoot c’est la tutelle. Qu’on soit d’accord ou pas avec l’actuel exécutif de la fédération, il reste qu’ils passeront, mais la fédération restera. C’est elle qui a suspendu la Ligue», a compris un cadre de la Lfpc. Du côté des membres de la Ligue, on est depuis des mois disposé à s’aligner aux positions de la justice : « Nous sommes membres de la fédération avant d’être membres de la ligue. mais si la Ligue a raison, nous travaillerons avec la ligue ; nous sommes membres de la Ligue et nous sommes légalistes», avait assuré Franck Happi, président de l’Union de Douala, interrogé le 9 août dernier par Thierry Ndoh, chroniqueur de sport.

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UPC : Bapooh Lipot défie la justice

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Malgré la décision de justice qui l’a démis de ses fonctions de secrétaire général de l’Union des Populations du Cameroun, depuis le mois de juillet dernier, Bapooh Lipot continue de  poser des actes au nom du parti de Um Nyobe. Dimanche dernier, il vient de procédé  à l’inauguration du monument des patriotes martyrs d’Ékité, par Edéa, au lieu-dit Champs des martyrs. Cette cérémonie s’est déroulée en marge de  la célébration de la semaine des martyrs, couplée à la commémoration de l’assassinat de Ruben Um Nyobè, le 13 septembre 1958. Elle a aussi été l’occasion pour Robert Bapooh Lipot de rendre hommage aux 200 patriotes martyrs assassinés le 31 décembre 1956 et enterrés dans 2 fosses communes dans la même localité. Pendant sa prise de parole, l’ancien député du Nyong et Kelle a profité pour mobiliser les troupes militantes, du parti historique en vue des prochaines échéances électorales, pour les régionales qui se dérouleront le 06 décembre 2020.

Aussitôt informé, de cette inauguration, les avocats conseils de l’UPC ont annoncé des poursuites pénales contre tous les medias qui continueront de recevoir Robert Bapooh Lipot comme secrétaire général de l’UPC.

Vers un remake des élections municipales et législatives

Sans doute donc la faction de l’UPC acquise à Robert Bapooh Lipot pendra part aux élections régionales. Si tel est le cas, en plus du fait que cette participation sera sans doute une défiance vis-à-vis de la justice, l’on risque aussi de retomber dans les mêmes travers qui avaient déjà conduit à la mise à l’écart de toutes les listes du parti des crabes aux élections municipales et législatives passées. L’UPC n’a certes  pas de chances d’avoir des délégués de département, car n’ayant aucun conseiller municipal. Mais le parti d’Um Nyobe, qui peut encore compter sur certains militants de la première heure,  pourra avoir des représentants du commandement traditionnels qui sont élus par les chefs traditionnels. Un remake des municipales et législatives ne fera non seulement qu’exacerber les tensions qui existent déjà entre les différentes factions de l’UPC, mais aussi risque de sceller à jamais le sort de ce parti qui a pourtant lutter pour la souveraineté du Cameroun.

Il faut noter que c’est le 13 juillet 2020, que le  Tribunal de Première Instance de Yaoundé centre administratif  avait décidé de   suspendre les effets de la décision prise le 17 juillet 2018 par la ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji et qui reconnaissait Robert Bapooh Lipot comme le seul représentant de l’UPC. Une décision que l’actuel Président du Conseil d’Administration (PCA) de la Société de Recouvrement des Créances du Cameroun avait rejeté.

Joseph Essama

Conseillers régionaux : le partage inégal de Paul Biya

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Paul Biya décide d'un deuil nationl

Le décret du président de la République fixant le nombre de Conseiller régionaux par département et par catégorie est tombé au soir du 02 septembre dernier. Quoique très attendu pour peaufiner le processus qui pourra aboutir d’ici peu à l’organisation des toutes premières élections régionales au Cameroun, ce décret du président de la République porte en lui, « les stigmates d’une répartition inique », commente Anderson Ella, acteur politique. La pierre d’achoppement est que, s’appuyant sur la loi du 25 avril 2019, ce décret harmonise à 90 le nombre de Conseillers par région ; soit 70 délégués des départements et 20 représentants du commandement traditionnel, sans tenir compte du poids démographique, de la densité de la population et du nombre d’arrondissement de chaque région.

Adamaoua : La Vina se taille la part du Lion

Dans la région de l’Adamaoua, le partage des délégués de département semble être des plus inégaux. Le département de la Vina a droit selon le décret du président à 25 délégués de département contre 14 pour le département du Mbere dans la même région. On note ainsi que le département de la Vina comporte près de deux fois le nombre de délégués de département que celui du Mbere. Pourtant sur le plan démographique les deux départements comptent respectivement 15 650 habitants pour une densité de 9.1 habitants Km2 et 111 450 habitants pour une densité de 7.8 habitants au Km2.

Centre : Le Nyong et Kelle rafle tout

Avec seulement 300 000 habitants, le Nyong et Kelle dans la région du Centre s’en sort avec 12 sièges au futur Conseil régional, très loin devant le Mfoundi 09 conseillers régionaux seulement. Pourtant selon le dernier recensement réalisé en 2005, le Mfoundi à lui seul compte plus de 3 millions 500 000 habitants. Même si la région du Centre essaye de respecter l’équilibre d’un délégué de département par arrondissement, le déséquilibre demeure du fait que certains arrondissements sont nettement plus peuplés et plus denses que d’autres. Dans l’ensemble des régions francophones, le département du Mfoundi qui est selon le recensement de 2005, le département le plus peuplé du Cameroun apparaît comme la plus grosse victime de « cette répartition politique », selon l’analyste Ambroise Ernest Mbui Nguh. Il n’obtient que 09 sièges au futur Conseil régional contre 35 pour le Wouri, 28 pour le Haut-Nyong, 33 pour la Bénoué, tous moins peuplé que lui. Pour ce qui est de la répartition des sièges des représentants du commandement traditionnel, la même inégalité est constatée. Les régions du Centre et de l’Adamaoua avec respectivement 173 et 178 chefferies de 1er et de 2e n’ont bénéficié que de 20 places du commandement traditionnel autant que les régions de l’Adamaoua et du Nord qui n’ont respectivement que 23 et 38 chefferies de 1er et de 2ème degré.

Avis

Aussitôt tombée, le décret du président de la République fixant le nombre de Conseiller régionaux par département et par catégorie suscite déjà des approbations. L’analyste Ambroise Louison Essomba pense que « l’acte du président de la République n’est pas un acte neutre. Et est chargé de symbole politique et démocratique », explique-t-il. Pour lui, on ne peut pas avoir le même nombre d’élus ou de représentants politiques dans tous les départements. « C’est vrai que parfois, au niveau du poids démographique, on aurait pu dire que tel département peut avoir un nombre élevé de représentants dans le cadre de cette élection régionale, au regard de sa démographie. Car, la démographie devrait être le principal critère qui prévaut. Mais au-delà de ce critère, il y a aussi celui de la démocratie. Et à ce niveau-là, le nombre de représentant à l’Assemblée Nationale et au Sénat devrait être pris en compte. » Pour Louison Essomba , « étant donné que l’acte du président de la République est éminemment politique, les considérations politiques ne peuvent pas manquer. » Les mobiles ayant motivé cet acte du président de la République pouvait même se définir en fonction « des chefferies traditionnelles qui sont en osmose avec le pouvoir en place. Et réduire le nombre de places chez celles qui ne sont pas en osmose avec l’Etat » ; conclut-il.

Par Joseph Essama

Cyrille Rolande Béchon : « Cette procédure est empreinte d’irrégularités et de violation des droits de l’Homme »

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Cyrille Rolande BECHON

Depuis quelques jours l’arrestation du jeune Kevin Ngassam défraie la chronique, quelle est votre lecture sur cette affaire ?

Ce qu’il convient d’appeler désormais l’affaire Kevin Ngassam, suscite des interrogations et des préoccupations à plusieurs niveaux. Il faut avant toute chose, rappeler qu’il ne s’agit pas pour nous de faire l’apologie de la tricherie ou de la fraude aux examens, mais de questionner une justice à double vitesse, une procédure pénale empreinte d’irrégularités et une violation des droits de l’Homme. Sur la justice à double vitesse, Kevin étant un élève, la première question qui saute à l’esprit est celle de savoir, comment a-t-il fait pour rentrer en possession des épreuves ? Où sont tous ceux qui interviennent dans la chaîne de production, de validation et d’impression des épreuves ? Il s’agit ici des enseignants, des fonctionnaires de l’Office du Baccalauréat du Cameroun et mêmes de ceux de l’imprimerie nationale. Vous comprenez que l’on soit en droit de questionner cette attitude de la justice, quand l’on sait que des présumés auteurs de fuite avaient été identifiés auparavant par les responsables du ministère de l’Enseignement secondaire. Sur une procédure pénale empreinte d’irrégularités : Kevin est arrêté à la maison, en l’absence de son parent, sans mandat, détenu au secret pendant des jours, il fait plus de jours qu’il n’en faut avant d’être mis sur mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui. Sur la violation de ses droits : les textes sur la privatisation de liberté recommandent que les personnes qui y sont astreintes le soit dans leur ville de résidence. Avant même d’y arriver, nous pensons que Kevin Ngassam aurait pu être inculpé et il aurait pu comparaître libre. Il faut rappeler que la liberté est la règle et la détention l’exception. Ce principe cardinal est systématiquement bafoué par le système judiciaire camerounais.

Le jeune Kevin n’a que 18, est-ce qu’il est pénalement responsable et donc peut-il répondre des faits qui lui sont reprochés ?

Sous réserve d’avoir accès à son acte d’état civil, Kevin Ngassam est pénalement responsable s’il a atteint l’âge de 18ans. Mais là n’est pas vraiment le problème. Le problème se situe au niveau de la cabale judiciaire qui est ainsi lancée sur un élève, pour un motif qui n’est pas claire jusqu’ici. Car il serait selon certaines sources détenu pour fraudes aux examens pourtant nous avons tous assister impuissant à une fuite d’épreuves sans précédent.

Quelle est la position de nouveaux droits de L’Homme (NdL) sur cette affaire ?

Notre position est claire et simple, Kevin doit être libéré. Il peut répondre des faits qui lui sont reprochés en liberté. On ne peut pas ainsi briser la vie d’un enfant.

Réalisée par Joseph Essama

Fuites des épreuves : le cas Kévin Ngassam

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L’élève de 18 ans a été mis en détention provisoire à la prison de Kondengui, alors que les enseignants et cadres de l’office du Baccalauréat du cameroun responsables de ces fuites sont en liberté.
Gervais Kevin Ngassam, 18 ans, a été placé sous mandat de détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé le 2 septembre dernier. L’élève en classe de Terminale, domicilié à Bangangté (région de l’Ouest), a été inculpé pour «fraudes aux examens et complicité», suite à la fuite des épreuves au baccalauréat de la session 2020, a annoncé Cameroon Tribune. L’infortuné encourt jusqu’à trois ans d’emprisonnement selon le Code pénal.

Indignation

La mise en détention de cet adolescent a soulevé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux où des voix s’élèvent notamment pour réclamer la libération du lycéen. A travers une publication sur sa page Facebook, l’honorable Nourane Fotsing a été l’une des premières à monter au créneau. «La responsabilité de la fuite des épreuves ne saurait être imputé aux élèves ! Libérez ces élèves sans délai et assumez vos erreurs», a écrit la député du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Pcrn). Le journaliste Jean-Bruno Tagne lui, parle d’une (in)justice à deux vitesses. «D’un côté, un adolescent accusé d’avoir participé à la fuite des épreuves du Bac 2020, arrêté et écroué ; de l’autre, un jeune sous-préfet en liberté, pourtant soupçonné d’avoir tué sa copine. Nous sommes au Cameroun», a-t-il publié sur Facebook.

La justice à l’épreuve

S’il semble avéré qu’il a partagé l’une des épreuves ayant fuité, ce qui fâche dans l’affaire du jeune Kévin, réside selon certaines réactions, dans le fait que les enseignants et cadres de l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) qui ont fait fuiter ces épreuves sont bien connus et en liberté auprès de leur famille. «On ne peut que s’étonner et s’indigner sur une affaire aussi grave qui entache la crédibilité du baccalauréat et donc, la fiabilité de notre système éducatif, que la justice soit moins preste à l’égard des infracteurs adultes qui sont au cœur du système», s’est indigné Cabral Libii. «Ce garçon quelque soit le bout par lequel on prend l’affaire, est un maillon périphérique qui mérite certes d’être sanctionné si sa responsabilité est établie, pour éviter la banalisation de l’inconséquence tout au moins auprès des plus jeunes, mais il urge de sanctionner très sévèrement les adultes responsables. Le peuple attend que les dysfonctionnements qui ont conduit à la dérive soient réparés et réprimés », poursuit le président du Pcrn.

Dans cette affaire, le ministre des Enseignements secondaires avait pris des sanctions le 17 août dernier, suite à la mise sur pied d’une commission d’enquête administrative. Nalova Lyonga a indexé sept personnes en service à la reprographie de l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC), comme responsables de la fuite des épreuves de Physique, Sciences de la vie et de la terre et Chimie pour les séries C, D et TI (Technologies de l’information). Il s’agit de Célestin Paul Ngoumti, chef service de la reprographie, Zachée Bona et Nsegbe, cadres détachés, tous professeurs des lycées d’enseignement général. Egalement concernés, les personnels de l’OBC Héloïse Léontine Tsimi Ngah, Junior Issa Hayatou, Gabriel Noel Abena Ngono et Valérie Mfomo Minfoumou. Pour ces sept responsables, elle a été décidé une suspension de trois mois «sans préjudice des poursuites judiciaires» pour négligence et complicité de fuite des épreuves. Gervais Kevin Ngassam lui, n’aura pas cette chance. Interpellé à Bangangté (région de l’Ouest) puis écroué à la prison de Kondengui, le jeune élève a également en garde à vue dans les locaux de la direction de la Police judiciaire de Yaoundé après leur interpellation, il y a plus de trois semaines. Avec lui, quatre autres personnes ont été mises en détentions dans le cadre de cette même affaire. Il s’agit selon Cameroon Tribune de Simon Makon Edgard et Bandroon Wilson Ledoux Kamga Piam, étudiants domiciliés à Douala ; Romaric Noute, professeur des collèges de l’enseignement technique, domicilié à Oyack ; et de Willy Christian Tchabouatchou Sandjong, élève au lycée bilingue de Njombé et domicilié à Mbouala.

Les 5 inculpés risquent gros. Sur les motifs d’inculpation (fraude aux examens) en effet, le Code pénal dispose en son article 163 que : «est puni d’un emprisonnement d’un mois à trois ans et d’une amende de 25 000 à deux millions de francs ou de l’une de ces peines seulement, celui qui commet une fraude dans les examens ou concours dans le but d’obtenir soit l’entrée dans un service public, soit un diplôme, certificat ou titre délivré par l’Etat ou un service public national ou étranger».

Par Arthur Wandji

Administration territoriale : Paul Biya ramène le « tueur » de Lydienne Taba à Yaoundé

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Paul Biya vient de nommer de nouveaux sous-préfets. Notamment dans les régions du Nord-ouest, du sud-ouest, du Centre et du Nord. Le décret qui remanie légèrement dans l’Administration territoriale promeut juste quelques sous-préfets à travers le territoire, parfois en lieu et place de ceux atteints par la limite de l’âge de la retraite. Au passage, Franck Derlin Eyono Ebanga, le sous-préfet de Lokoundje qui a tué par une « manœuvre maladroite » de son arme, la jeune Lydienne Solange Taba, est appelé à d’autres fonctions. L’homme devrait en principe donc quitter Kribi. Certainement pour le ministère de l’Administration territoriale à Yaoundé. En revanche, son procès devrait se poursuivre au Tribunal militaire d’Ebolowa.

En revanche, la plupart des sous-préfets qui, avec des préfets, constituaient une liste de 61 administrateurs civils atteints par l’âge de la retraite, sont restent en poste. Paul Biya n’a pas encore jugé opportun de remplacer ces retraités encore en poste. Ce qui laisse croire que le tenant de la magistrature suprême envisagerait des missions spéciales à ces derniers. Toujours est-il que cette situation montre bien que de nouveaux textes sont en préparation.

Joutes politiques : Atanga Nji relance la guerre avec Kamto

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La guerre reprend

« Je tiens à rappeler que le ministre de l’Administration territoriale est chargé du maintien de l’ordre et de la protection des personnes et des biens, de l’encadrement de partis politiques légalisés et des Ong. Aucun écart de comportement ne sera toléré de quelque parti politique que ce soit et de qui que ce soit». Parole de Paul Atanga Nji. Au cours d’une conférence de presse donnée ce soir dans son cabinet. En prélude à la tenue des élections régionales dont le corps électoral a été convoqué quelques heures plus tôt par le président de la République. Le ministre de l’Administration territoriale (Minat) tenait à faire cette mise en garde en direction d’« ennemis » de la république qui projettent selon lui de perturber ce scrutin programmé pour le 6 décembre 2020. En effet, « il nous est revenu que certains responsables de partis en perte de vitesse ont lancé des mots d’ordre irresponsables en posant certains préalables à la tenue de l’élection des conseillers régionaux, faute de quoi ils engageront des actions visant à déstabiliser les institutions républicaines et contre celui qui les incarne», rapporte le Minat. « Evidemment ces menaces ne sont pas tombés dans les oreilles de sourds», réagit-il.

Paul Atanga Nji se refuse à prononcer un quelconque nom. Dans un contexte où trois partis d’opposition ont exigé la révision du Code électoral avant la tenue des élections régionales : le Cameroon people’s party (Cpp) de Kah Walla, le Social democratic front (Sdf) de Ni John Fru Ndi et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de Maurice Kamto. Ce dernier ayant en plus menacé d’appeler le peuple à prendre ses responsabilités face à un régime « sourd » aux revendications. Ici, le Minat rassure n’être pas sourd et le fait savoir : « le ministre de l’Administration territoriale en tant qu’agent du gouvernement dans les processus électoraux accompagnera comme d’habitude l’échéance électorale en mettant à la disposition d’Elecam… tous les instruments légaux dans les délais prescrits par la loi en vue d’une élection crédible et transparente», promet-il. Autant qu’un « encadrement sécuritaire optimal pour une l’élection de conseillers régionaux se déroule sur toute l’étendue du territoire de manière sereine », souligne-t-il. Et de brandir le gourdin : « Permettez-moi de rappeler un certain nombre de dispositions légales qui seront activées immédiatement au cas où des politiciens véreux et irresponsables essaieront de poser la moindre action visant à perturber les opérations électorales ». Citant notamment la loi de 2016 sur le Code pénal qui prévoit jusqu’à la condamnation à vie en cas d’atteinte à l’intégrité territoriale ou qui tente de renverser les institutions, la loi de 90 portant régime des manifestations publiques et qui accorde des pouvoirs élargis à l’Administration territoriale pour l’organisation de manifestations publiques.

Le rouleau compresseur du maintien de l’ordre envisagé

La conférence de presse convoquée par Paul Atanga Nji ce soir semble viser prioritairement Maurice Kamto. En témoignent les allusions faites par l’orateur : « Son excellence Paul Biya avait ordonné il y a quelques mois l’arrêt des poursuites judiciaires contre un responsable de parti politique et ses affidés qui avaient gravement la légalité constitutionnelle. En ordonnant l’arrêt des poursuites judiciaires conte ce monsieur, le chef de l’Etat avait donné une chance historique à ce leader politique de se détourner des raccourcis antidémocratiques de venus son sport favoris…» Poursuivant que, « après avoir pris part au scrutin présidentielle responsable de ce parti politique a contre toute attente et au grand dam de ses militants, de ne pas participer au double scrutin municipal et législatif du 9 février 2020». La description identifie Maurice Kamto qui conteste l’élection de Paul Biya depuis le lendemain de l’élection présidentielle du 7 octobre 2020. Pour ce qui est du boycott des municipales 2020 qui offrent les électeurs des régionales, Paul Atanga Nji estime que «ils (Maurice Kamto et les siens) se sont volontairement mis hors du jeu des institutions ». Pour rappeler que, « en démocratie, la légitimité s’acquiert dans les urnes et non à travers les réseaux sociaux». Invitant les promoteurs du boycott électoral à « assumer les conséquences de leur choix suicidaire ». Lui, de sa posture de Minat, « lance une sévère mise en garde aux politiciens sans scrupule en quête d’une hypothétique autorité contre tout agenda visant à perturber l’a tranquillité des Camerounais avant, pendant et après les élections régionales ». En tout cas, « l’arrêt des poursuit judiciaires ne signifie aucunement l’extinction des charges qui avaient motivé la détention préventive des présumés coupables», croit-il enseigner. Garantissant qu’« en cas de récidive, le compteur de ceux qui ont bénéficié de l’arrêt des poursuites sera remis à zéro ». Mieux, « le rouleau compresseur du maintien de l’ordre se mettra immédiatement en branle et sans complaisance». Cela faisait plusieurs mois que le Minat n’avait pas asséné des oups de poings au leader du Mrc. « En tapant sur une ruche d’abeilles, vous savez ce qui vous attend lorsque vous ne pourrez pas fuir », a-t-il philosophé.

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Régionales: Biya convoque le corps électoral

Elections régionales : Paul Biya convoque le corps électoral

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Le corps électoral est convoqué pour le 6 décembre 2020, en vue de la tenue des conseillers régionaux. Un décret présidentiel vient d’être promulgué à cet effet. Paul Biya n’a donc pas redouté les menaces du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et les contestations du Social democratic front (SDF). Ces deux partis d’opposition qui ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne prendront pas part aux élections régionales à venir, si le code électoral n’est pas modifié. Des signes annonciateurs étaient perceptibles depuis quelques semaines avec les consultations engagées par le ministère de l’Administration territoriale (Minat) auprès de chefs traditionnels. Lesquels seront des acteurs essentiels dans ces élections à venir. De son côté, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, a engagé des activités préparatoires de ces élections.

Les Conseillers régionaux sont constitués de délégués départementaux et de représentants du commandement traditionnel. Les premiers sont élus au suffrage universel indirect et les seconds élus par leurs pairs. Tous élus pour un mandat de cinq ans renouvelable. La circonscription électorale pour les élections des conseillers régionaux est le département. Le Conseil régional était la dernière institution prévu par la Constitution de 1996, et qui n’avait pas encore une existence. Cette instance connaîtra ainsi ses premiers élus le 6 décembre prochain. Chacun des 58 départements élira 90 conseillers.

Extrême nord : La délégation interministérielle fait un accident

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Une image de l'accident du cortège interministériel

Selon des informations concordantes, appuyées par des images circulant sur les réseaux sociaux, le cortège des sept ministres allés à Maroua après la rupture du pont Palar a fait un accident de la route au 4ème jour de sa mission. Sur la Nationale N°1, à dix kilomètres de Mora. Les images qui accompagnent l’information laissent voir des véhicules ayant fait tonneau et endommagés pour certains. La course des quatre véhicules affectés s’est achevée dans les eaux qui inondent en raison des pluies diluviennes.

Aux premières nouvelles, aucun mort dans la délégation. Cependant, l’on parle de 13 blessés dont certains cas graves. Les secours se sont aussitôt mobilisés et certains membres de la délégation dont le ministre Célestine Ketcha Courtès de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu) et Mariatou Yap la directrice de la protection civile, ont fait un tour à l’hôpital, juste pour assurance. Le voyage s’est poursuivi à travers d’autres localités de l’Extrême nord, notamment à Mora et Waza.

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Maroua: Sept ministres dans l’Extrême nord pour évaluer la situation

Maroua : face au sinistre, les experts du gouvernement avouent leur impuissance

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Deux jours après l’effondrement du pont Palar dans la ville de Maroua, pas moins de sept ministres ont été dépêchés dans la capitale de la région de l’Extrême nord. Avec à sa tête le ministre de l’Administration territoriale (Minat), en charge des catastrophes parce que tutelle de la protection civile, la délégation comprend entre autres les ministres de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu), des Travaux publics (Mintp). « C’est une délégation de sept membres du gouvernement et chaque membre du gouvernement, a un rôle particulier», souligne le chef de la délégation gouvernementale. « C’est la première fois que sept membres du gouvernement se retrouvent dans un même département. Ça veut dire que le chef de l’Etat voudrait avoir une idée claire sur ce qu’il s’est passé», peut même se vanter le patron de la protection civile.

Les membres du gouvernement ont été sur le site de l’accident naturel et ont tenu des réunions avec les autorités de la ville. « Nous avons vu l’ampleur des dégâts ; déjà dès la sortie de l’aéroport, on constate qu’il y a des inondations », rend compte le chef de délégation. Et « nous ne sommes qu’au début de notre visite », assure-t-il. Cependant, il n’y aura aucun miracle à faire par cette forte délégation. Seul Paul Biya trouvera une solution à la catastrophe qui touche Maroua. « Nous allons faire une évaluation de la situation et faire un rapport au chef de l’Etat qui donnera des orientations à qui de droit», envisage Paul Atanga Nji. Mieux « chaque membre de la délégation fera un rapport qui sera transmis au Chef de l’Etat qui ensuite donnera les orientations et chacun se mettra au travail», précise l’homme chargé d’apporter des solutions aux crises relevant de la protection civile.

En clair, Maroua devra attendre (longtemps) avant de voir une solution être trouvée à son problème. Le pont cassé est le passage qui mène à Kousséri et donc au Tchad. Le pont rouge étant interdit aux engins lourds, Maroua ne peut plus desservir le Tchad. Sauf à trouver des voies de contournement « non aménagées », apprend-on. Les véhicules partant de la partie méridionale du pays, eux, pourront emprunter la route passant par Moundi.

Une buse s’effondre

Entre temps, une buse s’est effondrée dans la même ville après les pluies de ce 3 septembre 2020. Sur l’axe Tchakamari-Gambarou, toujours sur la Nationale N°1. Selon la délégation régionale des travaux publics, « la buse a cédé sous la pression des fortes pluies diluviennes qui s’abattent actuellement dans la région de l’Extrême nord», rapporte la cellule de communication du Mintp. Coupant complètement la route principale du quartier Pitoaré. Pour cet autre incident, une entreprise présente dans la localité a paré au plus pressé, en trouvant une solution provisoire. « La circulation est rétablie dans un sens grâce à la mobilisation immédiate de l’entreprise PAC, sous-traitant mobilisé dans le cadre de la réhabilitation de la route Dabanga-Kousseri et présente sur cette section pour des opérations de maintien de la circulation sur cet itinéraire. Par ailleurs, les travaux de rétablissement se poursuivent en vue du rétablissement de la circulation dans les deux sens», rapporte la cellule de communication du Mintp. Il restera le problème du pont Palar que Paul Biya seul résoudra après étude des rapports de l’équipe gouvernementale mise en mission.

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