Malgré la décision de justice qui l’a démis de ses fonctions de secrétaire général de l’Union des Populations du Cameroun, depuis le mois de juillet dernier, Bapooh Lipot continue de poser des actes au nom du parti de Um Nyobe. Dimanche dernier, il vient de procédé à l’inauguration du monument des patriotes martyrs d’Ékité, par Edéa, au lieu-dit Champs des martyrs. Cette cérémonie s’est déroulée en marge de la célébration de la semaine des martyrs, couplée à la commémoration de l’assassinat de Ruben Um Nyobè, le 13 septembre 1958. Elle a aussi été l’occasion pour Robert Bapooh Lipot de rendre hommage aux 200 patriotes martyrs assassinés le 31 décembre 1956 et enterrés dans 2 fosses communes dans la même localité. Pendant sa prise de parole, l’ancien député du Nyong et Kelle a profité pour mobiliser les troupes militantes, du parti historique en vue des prochaines échéances électorales, pour les régionales qui se dérouleront le 06 décembre 2020.
Aussitôt informé, de cette inauguration, les avocats conseils de l’UPC ont annoncé des poursuites pénales contre tous les medias qui continueront de recevoir Robert Bapooh Lipot comme secrétaire général de l’UPC.
Vers un remake des élections municipales et législatives
Sans doute donc la faction de l’UPC acquise à Robert Bapooh Lipot pendra part aux élections régionales. Si tel est le cas, en plus du fait que cette participation sera sans doute une défiance vis-à-vis de la justice, l’on risque aussi de retomber dans les mêmes travers qui avaient déjà conduit à la mise à l’écart de toutes les listes du parti des crabes aux élections municipales et législatives passées. L’UPC n’a certes pas de chances d’avoir des délégués de département, car n’ayant aucun conseiller municipal. Mais le parti d’Um Nyobe, qui peut encore compter sur certains militants de la première heure, pourra avoir des représentants du commandement traditionnels qui sont élus par les chefs traditionnels. Un remake des municipales et législatives ne fera non seulement qu’exacerber les tensions qui existent déjà entre les différentes factions de l’UPC, mais aussi risque de sceller à jamais le sort de ce parti qui a pourtant lutter pour la souveraineté du Cameroun.
Il faut noter que c’est le 13 juillet 2020, que le Tribunal de Première Instance de Yaoundé centre administratif avait décidé de suspendre les effets de la décision prise le 17 juillet 2018 par la ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji et qui reconnaissait Robert Bapooh Lipot comme le seul représentant de l’UPC. Une décision que l’actuel Président du Conseil d’Administration (PCA) de la Société de Recouvrement des Créances du Cameroun avait rejeté.
Joseph Essama