mercredi, novembre 5, 2025
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Escroquerie financière : Mekit invest traîné en justice

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Jean Calvin Mebenga, le promoteur de Mekit invest

« Impossible ! Nous ne pouvons pas laisser ces gens s’enfuir avec notre argent. Nous devons faire recours à tous les moyens possibles pour être rembourser. Mobilisons nous pour des poursuites judiciaires, des manifestations et même pétitions comme nous le recommandent les autorités », instruit un souscripteur visiblement en colère à ses acolytes. « Mebenga doit payer le prix de son escroquerie, nous devons le lyncher. Il doit rembourser notre argent », écrit un autre dans un groupe Télégram destiné aux personnes abusées par l’entreprise Mekit Invest. Les souscripteurs, Mekit Invest ne décolèrent pas depuis la fermeture, il y a quelques semaines, de cette entreprise spécialisée dans le trading et la cryptomonnaie. Ils se disent d’ailleurs prêts à tous recours pour rentrer en possession de leur argent. En effet, un mois après le remboursement du capital de ses clients suite à une décision du gouverneur du Centre, Naseri Paul Bea, l’entreprise de Jean Calvin Mebenga, a suspendu l’opération prétextant qu’elle rencontre des difficultés avec les institutions bancaires. Il leur a cependant rassuré que les paiements se poursuivront incessamment. « Cher client, suite aux différentes perturbations que nous rencontrons avec les institutions bancaires, nous reprendrons les remboursements ultérieurement. Merci », avait écrit Mekit Invest le 14 novembre dernier. Ce n’est que quelques jours plus tard que les épargnants se sont rendus compte qu’il s’agissait d’une duperie puisque les agences sont depuis lors fermées et les responsables introuvables. « le problème aujourd’hui est que Mebenga a partagé une bonne partie de l’argent au titre des intérêts aux premiers souscripteurs de sa pyramide, une bonne partie a réalisé ses projets et une autre a payé les salaires de ses employés. Quelque soit vos plaintes aujourd’hui, c’est juste pour qu’il aille en prison sinon il n’a plus grand-chose. Et même s’il a peu, ça ne sers à rien pour lui de partager cela, puisqu’il ne peut pas satisfaire grand nombre. Il faut sceller son sort pour qu’on liquide le peu de chose qu’il a », fait savoir un investisseur.

Des poursuites judiciaires

A défaut d’en découdre avec les responsables comme le désir plusieurs Camerounais, une franche des souscripteurs constitués en Collectif de réclamation de Mekit Invest a décidé de déposer plusieurs plaintes ce lundi auprès de la justice notamment le Tribunal Criminel Spécial (TCS), et les institutions telles que le ministère de la Défense, le ministère de l’Administration territoriale, le Cabinet civil de la présidence de la République, la délégation Générale à la Sureté Nationale, le Secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie Nationale contre les responsables de Mekit Invest pour escroquerie en bande organisée, abus de confiance et non respect des clauses contractuelles. Notons que cette plainte est signée de Biloa Emane Christine, Ngo Bimaï Agnès et de Tsanang Djomgang Mohamad.

Des manifestations en vue

Dans la même veine, les souscripteurs entendent également manifester jeudi prochain dès 7 heures devant les services du Premier ministre pour exprimer au chef du gouvernement leur ras-le-bol face à cette escroquerie. «Nous travaillons pour réclamer notre argent à Mekit. Pour cette raison nous allons arrêter de prendre vos différentes informations par rapport à vos souscriptions. Nous les prendrons une fois surplace jeudi prochain pour ceux qui y seront. C’est très bien de faire les mains levées mais c’est aussi important que vous soyez présent jeudi 26 novembre 2020 pour la grande mobilisation », indique Tsanang Djomgang Mohamad dans un groupe Télégram.

Une pétition en cours d’élaboration

A Douala, par contre, les investisseurs ont décidé d’élaborer une pétition en guise de preuves pour enfin poursuivre Mekit Invest. « Tous ceux qui ont souscrit a Mekit Douala, le gouverneur du Littoral nous demande de nous mobiliser. Il a besoin des preuves pour soulever le problème Mekit », informe une source. En attendant l’issue de ces recours, des sources non officielles indiquent que l’entreprise que dirige Jean Calvin Mebenga met ainsi la clé sous le paillasson avec l’épargne de près de 2000 souscripteurs estimée à plus de 700 millions de francs CFA.

Par Ghislaine Ngancha

Placement de fonds illicites : Ces entreprises qui défient l’Etat

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La mise en demeure de 17 sociétés spécialisées dans le placement de fonds illicites au Cameroun, le 29 octobre dernier par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, est une pilule très dure à avaler pour une dizaine d’entre elles. Surtout en ce moment où les opérations d’appel à l’épargne public semblent être florissantes. En effet, le ministre sommait les promoteurs et dirigeants de ces sociétés de cesser immédiatement leurs opérations de collecte illégale de fonds par appel public à l’épargne, d’arrêter toute forme de publication, communication ou publicité en rapport avec ces placements sur les crypto-actif et de restituer sans délais tous les fonds collectés aux investisseurs.

Mais près d’un mois plus tard, la majorité de ces entreprises ne s’y sont pas conformées. D’ailleurs, aucunes d’entre elles n’a jusqu’ici restitué les investissements de ses souscripteurs. Et pourtant, elles se sont empressées au lendemain de la décision du Minfi de rassurer leurs clients du paiement imminent de leur fonds. Mais depuis plus rien. Même Mekit Invest qui avait commencé à rembourser les capitaux de ses clients en mi-octobre a fermé boutique et suspendu l’opération après deux semaines. « GTX Invest est contraint de cesser temporairement ses activités afin de mieux se structurer. Comme inscrit dans le contrat des investisseurs, nous allons procéder dés le Mardi 03/11/2020, aux remboursements des capitaux. Cela dit, cette initiative doit être encadrée afin d’éviter tout égarement. Nous avons de ce fait sollicité un cabinet d’avocat qui s’occupera de gérer les remboursements et toute autre éventuelle revendication. En date du lundi 02/11/2020, vous seriez informé de la procédure à suivre, ainsi que des pièces donc vous devez vous munir afin d’être rembourser. Un calendrier de remboursement sera également établi afin que tout se passe dans la discipline », avait écrit le promoteur de GTX Invest, Paulin Woussa, sur la page Facebook de l’entreprise. Mais depuis plus de nouvelles. Nos différents appels téléphoniques et mêmes les multiples questions des internautes et préoccupations des souscripteurs sont restés sans réponse.

Outre le non remboursement, certaines continuent de publier leurs différentes offres de services sur les réseaux sociaux, afin de recruter de nouveaux adhérents. A l’instar de Regel Cameroun, Crifat ou encore Global Crypto Currencies Trading. Sairu pour sa part se dit ne pas être concernée par la décision du ministre. Ce d’autant plus qu’elle soutient mordicus ne pas exercer dans la collecte public de fonds mais dans le financement participatif. Et pourtant, expliquent les experts, le financement participatif est une forme de collecte de fonds publics. Pour échapper aux sanctions du gendarme national du marché financier camerounais, ces entreprises ont multiplié des stratagèmes. « Nous ne sommes pas concernés par la décision qui ministre des Finances. Car, Sairu n’existe plus. Elle est devenue Chymall bien avant cette décision. Et nous ne faisons pas de l’appel à l’épargne public mais plutôt du financement participatif », avait réagi un cadre de l’entreprise Chymall au lendemain de la sortie du ministre.

Quoi qu’il en soit, ces entreprises n’échapperont pas aux poursuites judiciaires comme l’avait prévenu le ministre des Finances.

Grève des avocats : Richard Tamfu et Armel Tchuenmegne libérés

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Me Richard Tamfu

Mes Richard Tamfu et Armel Tchuenmegne respirent l’air de a liberté. Les deux avocats arrêtés après l’incident du 10 novembre dernier, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pendant trois ans et une amende de 100 000F chacun, par le Tribunal de première instance (Tpi) de Douala-Bonanjo. Au terme d’une audience qui a vu les avocats être reconnus non coupables d’outrage à magistrat. En revanche, ils ont été déclarés coupables de destruction de biens publics et de rébellion.

Le Ministère public reprochait aux avocats d’avoir envahi le pupitre, cassé les bancs, vandalisé les tuyaux d’écoulement puis envahi les médias, rapporte une source ayant assisté à l’audience. Parlant de l’audience qui a vu les hommes en robes noires envahir la salle d’audience et engager un mouvement d’humeur pour protester contre le maintien de leurs confrères en détention depuis le 3 novembre dernier, dans le cadre de l’affaire de corruption les opposant à un de leurs clients et qui impliquait un magistrat du Tpi de Bonanjo. La police avait chargé les avocats après les avoir asphyxiés au gaz lacrymogène au cours de l’audience du 10 novembre dernier. C’est par la suite que Richard Tamfu et Armel Tchuenmegne avaient été arrêtés. On apprend que les accusés, après avoir plaidé « non coupables », ont préféré garder le silence pour la suite de l’audience.

15 avocats arrêtés

Cela survient alors que le barreau a annoncé un mouvement de grève qui aura lieu du 30 novembre au 4 décembre prochains sur toute l’étendue du territoire. Le port de la robe est suspendu durant cette période. Les juridictions criminelles et d’exception qui nécessitent l’assistance judiciaire aux justiciables, fonctionneront donc sans les hommes en robes noires qui entendent ainsi dénoncer les mauvais traitements dont ils sont victimes depuis quelques semaines, notamment la violence dont ont été victimes au Tpi de Douala-Bonanjo la semaine dernière, et les arrestations au sein de leurs rangs, dans des conditions qu’ils jugent « illégales ». En tout, le barreau compte 15 avocats déjà entre les mains de la police, sur ordre des magistrats.

Outre le boycott des audiences, le barreau a également annulé les hommages judiciaires programmées à la Cour d’appel du Littoral et à la Cour suprême en la mémoire de Me Charles Tchakouté Patie, le bâtonnier de l’Ordre du barreau du Cameroun décédé récemment.

Football professionnel : Le TAS remet le pouvoir à la Ligue

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Le TAS a conforté le Général-Semengue dans ses compétences

Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a encore tranché. Et cette fois encore, la position de l’instance juridictionnelle suprême du sport est en faveur de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (Lfpc). Dissoute par une Assemblée générale extraordinaire des clubs, puis dépouillée de ses compétences par le Comité exécutif de la Fécafoot, la Ligue est de nouveau réhabilitée. La Ligue a en effet introduit une requête auprès du TAS le 17 novembre dernier. La Ligue demande notamment l’annulation de la décision prise le 4 novembre 2020 par le Comité Exécutif de la Fécafoot qui lui retire toutes ses compétences. Vendredi, l’ordonnance de la présidente de la Chambre arbitrale du TAS est tombée. «Les compétences de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun sont rétablies jusqu’à droit connu déposé par la Ligue de Football Professionnel du Cameroun».

La Fécafoot contre-attaque

A la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot), l’ordonnance du TAS ne passe pas. «Cette ordonnance intervient le jour même où la Fécafoot reçoit par courrier DHL, la requête d’appel de la Lfpc, ce qui l’a privée de son droit irrévocable à se défendre en tant qu’intimée», communique l’instance faîtière du football camerounais. «Bien entendu, la Fécafoot entend mettre en œuvre tous les moyens propres à la sauvegarde du football camerounais et de ses prérogatives. Elle a aussitôt donné mandat à ses conseillers d’initier toutes les procédures adaptées à l’effet d’obtenir la mise à néant de ladite ordonnance auprès du TAS». Autrement dit, la Ligue ne sera pas réhabilitée sans une autre bataille juridique auprès du Tribunal Arbitral du Sport.

Fécafoot-LFPC : Les secrets de l’arbitrage de la Primature

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Faute d'avoir pu s'acorder, ils ont dû subir la solution du Premier ministre

Le jeudi 19 novembre 2020, le secrétaire général des services du Premier ministre (Sgpm) a réuni les différents acteurs impliqués dans la crise qui paralyse le football Camerounais depuis plusieurs mois. Autour de Séraphin Magloire Fouda, le président de la Fécafoot Seidou Mbombo Njoya, le président de la Ligue de Football Professionnel (Lfpc) Pierre Semengue, et enfin les représentants des clubs d’élite. «Au terme d’une longue journée d’échanges, un projet de résolutions a été adopté et transmis à la présidence de la République», apprend-on.

La Fécafoot résignée (?)

Parmi les propositions qui ont émergé de la réunion de la Primature, indique une source renseignée, il a été demandé à la Fécafoot de reconsidérer sa position vis-à-vis de la Ligue, et d’octroyer les licences et affiliations aux clubs. Dans la même veine, la Fécafoot a été priée de laisser la Ligue organiser les championnats de football professionnel… sous son égide. «Bien sûr, le président de la Fécafoot n’a pas été d’accord avec ces deux propositions de résolutions. Mais au point où on en est, nous sommes fatigués de cette crise», rapporte un cadre de la Fécafoot. «Aujourd’hui dit-il, le sentiment qui se dégage c’est que la Fécafoot est prête à se plier aux recommandations qui viendront de la présidence de la République. Si le chef de l’Etat demande à la Fécafoot de redonner à la Ligue ses compétences et que celle-ci organise les championnats, la Fécafoot va se plier. On ne peut pas aller à l’encontre du chef de l’Etat».

L’Adhésion des clubs, une énigme

Seulement, une équation reste à résoudre au cas où la décision de Paul Biya favoriserait la Lfpc. «Il faudra convaincre les clubs qui ont dissout la Ligue de jouer les championnats organisés par cette dernière. Et ça, ce n’est pas du ressort de la Fécafoot», poursuit notre interlocuteur. L’autre proposition de résolution invite justement les clubs à prendre part aux championnats organisés par la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc). Les clubs disposaient de 24 heures pour «confirmer leur adhésion à l’application des recommandations» de cette réunion. Et ce «sous l’entremise du Pr Nkou Mvondo». Le président de Ngaoundéré Football Club étant celui qui a présidé l’Assemblée générale ayant dissout la Lfpc. A priori, le Sgpm a pu trouver un terrain d’entente entre les parties en conflit. Sans se cramponner sur la sentence du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) du 14 septembre sur laquelle Pierre Semengue s’accroche pour légitimer son combat. Mais le gouvernement a su «imposer» la décision de justice sans «trop» irriter Seidou Mbombo Njoya qui a manifesté sa disposition à respecter cette décision, avant de retirer à la Lfpc le 4 novembre dernier «ses compétences», à savoir l’organisation des championnats professionnels. Pour le reste, Séraphin Fouda invite le président de la Lfpc à «organiser des élections générales en vue du remplacement des membres du Conseil d’administration de la Ligue ayant perdu leur qualité».

Paul Biya a le dernier mot

Mais Séraphin Fouda n’a pas totalement livré la fédération à la guillotine au cours de cette médiation élargie à d’autres parties prenantes. Outre les trois principaux protagonistes que sont la Fécafoot, la Ligue et les clubs, le Sgpm a invité aux travaux le Syndicat National des Footballeurs du Cameroun (Synafoc) représenté par son président Gérémie Njitap, accompagné de son secrétaire général Me Daniel Ngos et le son président d’honneur Roger Milla. Il reviendra à la Fécafoot de nommer le secrétaire général de la Lfpc, même s’il s’agira d’entériner le choix fait par les membres du Conseil d’administration de la Ligue. Pour autant, c’est une gifle assénée à la Fécafoot qui s’apprêtait à lancer «son» championnat de 1ère division ce 22 novembre, après celui de la Ligue initialement prévue pour la veille. Si l’arbitrage de l’Etat n’est pas encore officiellement contesté, la veille de la réunion gouvernementale, la Fécafoot avait rappelé au président de la Ligue que «le retrait des compétences déléguées à la Ligue… demeure effectif». Et au sortir de la réunion de la Primature, «la Fécafoot a dit se référer et apportera sa position dans 24 heures». Une attitude habituelle à la Fécafoot qui n’avance jamais sans s’être assurée d’évoluer dans le canevas tracé par le gendarme mondial du football, la Fifa. Et généralement, l’instance faîtière du football mondial n’a jamais toléré une quelconque «ingérence» de l’autorité étatique dans la marche des affaires du football. Cela a souvent valu des suspensions aux fédérations. Le Cameroun parmi. A propos de l’actuelle crise, la Fifa avait déjà donné sa position après la réunion en visioconférence tenue le 13 novembre. Dans sa lettre, l’instance indique que «la Fécafoot se doit de prendre sans tarder toute mesure permettant en priorité la reprise sous son égide du championnat interrompu».

La FiFA en embuscade

Alors qu’une mission de la Fifa est annoncée dans un avenir proche pour la poursuite des pourparlers, la direction donnée par le gouvernement pourrait changer la donne. Au moment où la décision du TAS sur le processus électoral ayant conduit Seidou Mbombo Njoya à la tête de la Fécafoot est imminente. Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), en prescrivant à son homologue de la primature la réunion de jeudi dernier, avait déjà circonscrit la marge de manœuvre : «…vous devez garder à l’esprit, dans la recherche des solutions appropriées à cette situation, la nécessité d’éviter que notre pays se trouve en porte-à-faux avec la Fifa, instance faîtière du football mondial». Des indicateurs qui signalaient déjà que les services du Premier ministre avaient le devoir d’éviter de heurter la Fifa.

Football : Ahmad Ahmad suspendu cinq ans

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Ahmad Ahmad hors-jeu pour cinq ans

Ahmad Ahmad vient d’être suspendu cinq ans par la Chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante de la Fédération internationale de football association (FIFA). Le communiqué de presse y relatif mentionne que le président de la Confédération africaine de football (CAF) et vice-président de la FIFA a été reconnu « coupable d’avoir enfreint les articles 15 (devoir de loyauté), 20 (acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages et 25 (abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la FIFA, ainsi que l’article 28 (détournement de fonds) de son édition 2018 ». Les enquêtes portent sur les deux premières années de son mandat, et concernent le financement d’un pèlerinage à la Mecque et ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical steel, et d’autres activités. Ahmad Ahmad avait déjà été mis en détention en juin 2019, sur une décision du parquet de Paris, avant d’être relaxé. Puis le patron de la CAF avait été empêché d’assister à un congrès de la FIFA aux Etats-Unis, alors que les autorités policières des USA le traquaient. Mais l’homme n’avait pas cru devoir démissionner de son poste, malgré les accusations qui pesaient sur sa personne.

Le président de la CAF est ainsi « interdit de toute activité relative au football aux niveaux national et international pour une durée de cinq ans». En outre, l’homme devra payer une amende de 200 000F suisse. Notification lui a été faite ce jour même, mais la décision intégrale le sera dans 60 jours. Toujours est-il que la décision est déjà entrée en application. Le premier vice-président de la CAF, Constant Omari, assurera l’intérim du président jusqu’à la prochaine élection prévue en mars 2021.

La première conséquence de cette suspension est la disqualification de la candidature d’Ahmad Ahmad à la prochaine élection à la tête de la CAF. Le président sortant vivra donc en spectateur passif l’élection en vue de la désignation de son successeur. Lui qui avait déjà obtenu le soutien officiel de 46 présidents de fédérations africaines. Mais dès l’annonce de l’imminence des résultats des enquêtes entamées par la FIFA contre l’homme, plusieurs candidatures se sont réveillées, pour s’ajouter à celle de Jacques Anouma, l’ancien président de la Fédération ivoirienne de football qui avait déjà essayé en vain d’être candidat à ce poste.

Hors-jeu après trois ans de balbutiements

C’est donc la fin anticipée d’une transition post-Hayatou tourmentée par de nombreux soubresauts. Après avoir battu à plate couture Issa Hayatou le 16 mars 2017 au cours d’une élection que le président sortant, 29 ans de pouvoir ininterrompu, croyait à sa portée, le Malgache s’est lancé dans une opération de déconstruction de la mémoire de son prédécesseur, ouvrant le débat sur les principaux succès d’Hayatou contre l’UEFA et la FIFA. Non sans se lancer dans ce qui s’apparentait à une guerre contre le Cameroun. Dès juillet 2017, le tombeur d’Hayatou déclarait déjà au cours d’une visite à Ouagadougou, et avant même la première mission d’inspection de la CAF au pays organisateur de la prochaine édition de la CAN, que « le Cameroun ne sera pas prêt». Pire, que « même une CAN à quatre, le Cameroun ne peut pas organiser». De quoi irriter le Cameroun qui venait d’organiser la meilleure CAN féminine de l’histoire. La suite sera une série d’attaques contre le Cameroun, jusqu’au retrait de l’organisation de la CAN 2019, maquillée sous le concept de « glissement».

Par ailleurs, la CAN a été ramenée à juin, plutôt qu’en début d’année comme l’avait toujours défendu Issa Hayatou. Mais avant même d’avoir tenue une seule édition (Egypte 2019), la CAF sera obligée de ramener la meilleure des compétitions africaines de football, à janvier-février. Avec le soutien de footballeurs africains de renom. Il ne restait plus que la périodicité de la CAN que le successeur d’Issa Hayatou n’avait pas encore fait passer de deux à quatre ans.

SND 30/Financement : comment la facture sera réglée

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louis-paul-motaze, le MINFI

C’est un fait : la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement va coûter beaucoup d’argent à l’Etat. «Le volume des investissements requis pour mener à bien cette stratégie est tel qu’il risque de générer un surendettement à moyen ou long terme», avoue un cadre du ministère de l’Economie. C’est pourquoi le gouvernement entend recourir à différents leviers, notamment : les ressources budgétaires propres à travers une politique fiscale adéquate ; les ressources du marché financier ; les ressources de la coopération bilatérale et multilatérale ; les ressources propres au secteur privé ; les Partenariats Public Privé (PPP) ; la mobilisation de l’épargne nationale ; et les transferts de fonds de la diaspora.

Mise en œuvre de la stratégie

Trouver les fonds nécessaires au financement des nouveaux piliers de l’émerge c’est bien, mais réussir la mise en œuvre de cette stratégie et atteindre les résultats escomptés est encore mieux. C’est donc dans le but non seulement de rationaliser et unifier les principaux instruments de planification stratégique, mais aussi de mieux coordonner les actions de développement, qu’un Conseil National de Planification, instance de pilotage et de suivi-évaluation de la Stratégie Nationale de Développement et des stratégies sectorielles et thématiques sera mis en place. Ce Conseil, présidé par le Premier Ministre devrait comprendre des membres du gouvernement, des représentants du secteur privé et de la société civile. Ses missions : superviser la mise en œuvre de la stratégie ; statuer sur les grandes orientations du développement, les projets d’intérêt économique national, les options stratégiques de coopération économique, et l’évaluation des options de développement à des fins de réorientation. Sur le plan opérationnel, il est également proposé la mise en place d’un Comité national de suivi/évaluation de la mise en œuvre de la stratégie, sous l’autorité du ministre en charge de l’Economie. Celui-ci sera accompagné par une cellule de coordination et des secrétariats dédiés aux stratégies sectorielles dans les formats actuels. Ces secrétariats seraient coordonnés par des responsables de ministères sectoriels clés. De la même manière, il est envisagé la mise en place d’un calendrier statistique rigoureusement respecté, et élaboré par un système statistique national conformément à la Stratégie Nationale de Développement de la Statistique.

Promotion de l’émergence

La promotion de ce document stratégique n’est pas en reste. La mise en œuvre d’un plan de communication permettra en effet d’identifier les besoins en informations pour les différents acteurs ainsi que les formats adaptés à chacun des utilisateurs. De même, «la communication permettra de renforcer le dialogue autour des questions clés de la stratégie, et favorisera la dissémination des informations à tous les niveaux. Dans ce cadre, les sites Web du gouvernement, du ministère en charge de la Planification et de l’INS pourront servir de support pour faciliter le partage de l’information», apprend-on.

Par Arthur Wandji

Vision 2035 : la Stratégie Nationale de Développement dévoilée

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Le Premier ministre, chef du gouvernement

La vision reste la même, atteindre le statut de pays émergent d’ici 2035. Ce qui change, c’est l’instrument de planification dédié à l’atteinte de cet objectif. Il s’appelle désormais la Stratégie Nationale de Développement (SND 30) et remplace le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (Dsce), dont la première phase a expiré en décembre 2019. La SND 30 a été présentée lundi 16 novembre dernier à Yaoundé. C’est donc cette nouvelle stratégie qui devra guider la deuxième phase de construction de l’émergence du Cameroun, phase qui s’étend sur la décade 2020-2030. Cette cérémonie placée sous le haut patronage du Premier ministre chef du gouvernement Joseph Dion Ngute, a été présidée par Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’aménagement du territoire. La SND 30 est un document de 214 pages qui présente la nouvelle approche stratégique de développement du Cameroun. Son objectif repose sur quatre piliers stratégiques.

Le premier axe est la transformation structurelle de l’économie nationale afin d’obtenir des conditions favorables à la croissance économique et l’accumulation de la richesse nationale. Cette transformation se fera à travers entre autres, le rehaussement du niveau d’industrialisation du pays, l’augmentation de la production agricole et des infrastructures productives, la dynamisation du secteur privé et la transformation du système financier. Le second pilier est le développement du capital humain et du bien-être. A ce niveau, la stratégie prévoit le relèvement continu des politiques sociales, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la formation, de la santé, de la protection sociale et de l’emploi. Ce pilier vise également à promouvoir une équité dans la répartition des richesses créées. « […] Le principe cher de l’équité et du développement équilibré a guidé l’ensemble des orientations et des priorités indiquées dans ce document », souligne le Premier ministre en préface du document. Le troisième axe sur lequel repose la SND 30 est la promotion de l’emploi et de l’insertion économique. il traite de la problématique du sous-emploi, de l’adéquation formation emploi notamment l’adéquation de l’offre de formation à la demande du secteur productif en main-d’œuvre. Cet axe devra mettre en place un cadre efficace pour l’éclosion des entreprises les plus créatrices d’emploi, à savoir les très petites entreprises, les petites et moyennes entreprises et les petites moyennes industries, l’économie sociale notamment les coopératives et l’artisanat. Le quatrième pilier est la gouvernance, la décentralisation et la gestion stratégique de l’Etat. A ce niveau, outre les aspects classiques, ce dernier pilier inclut les questions liées au développement local, au multiculturalisme et au bilinguisme qui sont au centre de la troisième dimension de la vision 2035, à savoir «l’unité dans la diversité».

Entamée en janvier 2019, l’élaboration de la SND est le fruit de près de deux années de consultation. Pour sa mise en route, des considérations clés ont été définis, il s’agit notamment « de porter la part des ressources transférées aux Collectivités territoriales Décentralisées à au moins 15% des recettes de l’Etat; de porter à au moins 60% la part de la commande publique en biens et services produits localement; d’achever tous les projets en cours et finaliser toutes les modalités de mise en service complet des infrastructures issues des grands projets de 1ère génération; de finaliser la réforme foncière », renseigne la Stratégie Nationale de Développement. En présentiel ou en visio conférence, ont pris part à cette présentation une dizaine de membres du gouvernement, des universitaires, des hommes d’affaires, des représentants du corps diplomatique et des représentants de diverses administrations publiques.
Par Canicha Djakba

Vision 2035 : les acquis du Dsce

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le Dsce a permis d'amorcer de grands projets infrastructurels

Dans son ambition de devenir pays émergent à l’horizon 2035, le Cameroun a mis sur pied en 2009 sa stratégie de développement de long terme, baptisée vision 2035, dont les objectifs étaient de : réduire la pauvreté à un niveau socialement acceptable, atteindre le stade de pays à revenus intermédiaires, devenir un Nouveau Pays industrialisé, consolider le processus démocratique et renforcer l’unité nationale. Etendue sur trois phases successives, la première phase de la mise en œuvre de la vision 2035 s’est déclinée de 2010 à 2020 à travers le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (Dsce). Ce document visait précisément à: porter la croissance à 5,5 % en moyenne annuelle ; ramener le sous-emploi de 75,8 % à moins de 50 % ainsi que le taux de pauvreté monétaire de 39,9 % en 2007 à 28,7 % en 2020. Afin d’y parvenir, le Dsce a axé sa stratégie de croissance sur les projets structurants, la création de richesses inclusives et durables, qui devaient contribuer à l’amélioration structurelle de l’économie et relever le niveau de vie des populations. Malgré un bilan mitigé, le document de planification compte plusieurs réalisations à son actif.
Une croissance économique supérieure à celle des pays de la CEMAC
D’après le gouvernement, la mise en œuvre du Dsce a permis un relèvement notable du taux de croissance passant de 3 % à 4,5 % sous la période 2010- 2019. Bien qu’en dessous de 1 point par rapport aux prévisions de 5,5 %, le Cameroun a une croissance nettement au-dessus de celle du reste des pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac). Ce qui témoigne de la résilience de l’économie camerounaise face aux différents chocs économiques et sécuritaires dont elle a fait face à partir de 2015. Et pourtant, le pays était parti sur de bons résultats avec une croissance réelle qui est passée de 1,9 % à 5,9% entre 2009 et 2014.

Infrastructures : des réalisations considérables

Plusieurs projets structurants ont été réalisés dans divers secteurs sous l’ère du Dsce. Lesquels ont renforcé substantiellement le parc infrastructurel du pays aux plans portuaire, énergétique et routier… Dans le secteur des transports, on note la mise en service du port en eau profonde de Kribi, qui possède selon le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) l’un des meilleurs tirants d’eau du golfe de guinée et le deuxième pont sur le Wouri. A cela s’ajoute le bitumage de plus de 2000 km de routes (nationales, départementales et urbaines). En ce qui concerne le secteur de l’énergie, le Dsce a permis la construction de plusieurs barrages notamment le barrage de Lom Pangar, le barrage Hydroélectrique de Memve’ele et le barrage de Mekin. De grands projets qui ont boosté la production locale d’énergie électrique de près de 750 Mégawatts (MW). Et ce n’est pas tout, l’on enregistre aussi la construction de l’usine à gaz de Kribi dotée d’une capacité additionnelle de 216 MW.

Finances publiques : les recettes pétrolières en hausse

Malgré les perspectives à la baisse de la production pétrolière et l’entrée en vigueur des accords de Partenariat Economique (APE), le Dsce prévoyait que les recettes pétrolières totales se maintiennent au-dessus de 15 % du Produit intérieur Brut (PiB) à l’horizon 2020. Mais cet objectif a été dépassé de 1.1 point pour atteindre 16,1 %. De même, les recettes non pétrolières (13,5%) étaient en hausse de 0,4 point par rapport aux prévisions fixées à 13,1% du PiB. Par contre, une baisse moyenne de 8,2 points de la part des recettes pétrolières dans les recettes propres de l’Etat a été enregistrée sur la période 2010-2017, comparativement à la période de mise en œuvre du Document de Stratégie pour la réduction de la Pauvreté (Dsrp). En effet, précise le Minepat, cette part a baissé de 30,8 % à 22,6 % entre les deux périodes.

Gouvernance : des avancées considérables

Selon les experts, l’évolution de la situation de la gouvernance économique a été peu satisfaisante. En effet, plombée par la corruption, la complexité des procédures douanières, fiscales et les lenteurs administratives, le climat des affaires au Cameroun a évolué durant le Dsce en dent de scie. Mais, même si le niveau actuel de la gouvernance économique est encore en dessous de la cible visée, plusieurs progrès notables ont par contre été réalisés dans le secteur de la gouvernance institutionnelle depuis 2010 avec la mise sur pied du Sénat et de la Conseil Constitutionnel, le Code général des Collectivités territoriales Décentralisées. D’ailleurs les premières compétences ont été transférées aux communes par l’état central en 2010 et conformément au principe de progressivité, en 2018, 63 compétences ont été transférées par 21 ministères. En ce qui concerne les atteintes à la fortune publique, le dispositif a été renforcé avec la création et l’opérationnalisation du Tribunal criminel spécial (TCS) depuis 2012.

Emploi : sous-emploi fait peau dure

Le gouvernement comptait réduire la portion du secteur informel dans l’activité économique nationale et créer des dizaines de milliers d’emplois chaque année dans le secteur formel, avec la stratégie d’emploi contenue dans le Dsce. il s’était à cet effet fixé pour objectif de ramener le sous-emploi de 75,8 % à moins de 50 % à l’horizon 2020 en accroissant l’offre d’emplois décents et en améliorant l’adéquation de la demande d’emplois ainsi que l’efficacité du marche du travail. Sauf que, neuf ans plus tard, le sous-emploi touche encore 70,6 % d’actifs, soit 6,3 millions. au niveau national, 74 % de femmes occupées touchent une rémunération inferieure à 36 720 francs CFa tandis que 80,7 % des femmes en milieu rural sont dans la même situation.

La pauvreté s’est accrue

D’après le Minepat, durant la première phase de la mise en œuvre de la vision 2035, la pauvreté monétaire a légèrement diminué (de 2,4 points) entre 2001 et 2014, en passant de 39,9 % à 37,5 %. Toutefois, cette performance est en deçà des attentes du Dsce qui envisageait un taux de pauvreté de 28,7 % en 2020. Les inégalités se sont par contre accrues dans la mesure où l’indice de mesure des inégalités (gini) est passe de 41 en 2001 à 44 en 2014. La consommation des 20 % ménages les plus pauvres a reculé sur la période au profit de celle des 20 % ménages les plus riches. En conclusion, le Cameroun a fait reculer la pauvreté de 3 % là où l’on attendait 10 %.

Contraintes et perspectives

En somme, le Dsce n’a malheureusement pas permis au Cameroun d’atteindre ses objectifs de croissance du fait du double choc économique et sécuritaire intervenue à partir de 2015. En effet, le pays a été secoué la chute des cours des matières premières (pétrole) et l’insécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ainsi que les exactions de la secte terroriste Boko-Haram dans l’Extrême-Nord. Cette crise économique a obligé le Cameroun d’adopter un Programme Economique et Financier avec le Fonds Monétaire international (FMi) au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). S’il est vrai que la paix est une condition préalable et indispensable aux aspirations d’émergence, la persistance de la crise dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, et l’Extrême-Nord pourrait une fois de plus plomber les ambitions de développement du pays à l’horizon 2030. La pandémie du coronavirus pourrait également constituer un frein à la bonne exécution de la Stratégie Nationale de Développement.
Par Ghislaine Ngancha

Football professionnel : pourquoi la Fécafoot met Semengue sur la touche

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Seidou Mbombo Njoya se déchire avec Pierre Semengue

Les deux prédécesseurs de Seidou Mbombo Njoya s’en sont rapprochés sur la pointe des pieds, sans jamais oser le toucher. Mais l’actuel président de la Fécafoot est bien décidé à assumer ses responsabilités face à un président de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (Lfpc) devenu «incontrôlable et désinvolte». Réhabilité dans ses fonctions à la faveur d’une décision du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) rendue le 14 septembre 2020, Pierre Semengue a depuis, dit-on à la Fécafoot, multiplié les actes de défiance vis-à-vis de sa tutelle.

Les «péchés» de Semengue

L’Assemblée générale de la Fécafoot qui acte la réhabilitation de Pierre Semengue (pour neuf mois supplémentaires) le 25 septembre dernier avait en effet débouché sur un certain nombre de recommandations visant la Ligue. L’Assemblée a par exemple donné le pouvoir au président de la Fécafoot de nommer le secrétaire général de la Lfpc. D’ailleurs, parmi les six membres ayant qualité – à l’époque – au sein du Conseil d’Administration de la Ligue, quatre avaient également donné leur accord pour que le futur secrétaire général de l’organe chargé d’organiser les championnats professionnels de football du Cameroun soit nommé par le président de la Fécafoot. Si Paul Mebizo’o a été désigné à cet effet, le président de la Ligue lui, ne l’a jamais approuvé. «Première faute», dit-on à la Fécafoot. La même Assemblée de la Fécafoot a également donné 30 jours à Pierre Semengue pour convoquer une Assemblée générale élective en vue du remplacement pour la durée du mandat restant, des membres du Conseil d’administration de la Lfpc ayant perdu leur qualité (5 membres sur 11). Une fois encore, la recommandation est bottée en touche par le patron de la Ligue. C’est la «deuxième faute», du point de vue de la Fécafoot.

La goutte d’eau qui va déborder le vase sera sans aucun contexte le lancement par la Lfpc de la saison le 1er novembre 2020. Outre les clubs de Coton Sports de Garoua et Panthère Sportive du Ndé qui ont disputé ce match d’ouverture avec des joueurs et encadreurs n’ayant aucune licence, la Ligue est allée chercher un trio d’arbitres équato-guinéens pour diriger cette rencontre.

Prise de position gratuite.

«Les statuts de la Ligue indiquent pourtant que celle-ci est subordonnée à la Fécafoot», précise un cadre de l’instance faîtière. De part ses statuts, la Ligue s’engage à se soumettre entièrement aux obligations fixées par les textes de la Fécafoot et aux autres obligations découlant des statuts et règlements de la Fifa, de la CAF et de la Fécafoot. « Organiser un match de championnat avec des clubs dont les joueurs n’ont présenté aucune licence valide est une violation grave des statuts de la Fécafoot, de la CAF et de la Fifa». Face à cette attitude «va-t-en-guerre » du Général Pierre Semengue, les membres du Comité Exécutif de la Fécafoot se sont réunis en session extraordinaire, du 2 au 4 novembre à Yaoundé.

Semengue hors-jeu, la Ligue sur la touche

L’issue de la réunion est fatale pour la Ligue, dissoute cinq jours plus tôt par une Assemblée générale extraordinaire des clubs de football professionnels. « Le Comité exécutif de la Fécafoot statut à l’unanimité des membres présents décide de retirer (…) l’ensemble des compétences déléguées à la Lfpc», indique le communiqué ayant sanctionné les travaux. La décision prise par la Fécafoot s’appuie sur plusieurs faits. Le premier est relatif aux «manquements, dysfonctionnements internes ou défaillances constatées de la Lfpc» qui transparaissent à travers la «remise en cause» des résolutions de l’Assemblée générale de la Fécafoot du 25 septembre 2020. Puis, il y a «la cacophonie dans l’organisation des Assemblées générales au sein de la Lfpc». Enfin, l’instance reproche à la Ligue d’avoir organisé «au mépris des statuts et règles de la Fifa, de la CAF, et de la Fécafoot» le match d’ouverture de la saison. Conséquence, les championnats vont reprendre de zéro. Et cette fois, l’organisatrice s’appelle la Fécafoot.

L’instance faîtière avait prévu d’ouvrir la saison ce mardi 10 novembre par un duel de Ligue 1 entre Union de Douala et FC Yaoundé II au stade Omnisports de Limbe. Mais le rendez-vous n’a pas eu lieu. On apprend que des clubs ont souhaité ce report pour donner une chance aux négociations engagées par la FIFA.

La FIFA veut voir clair

La Fédération Internationale de Football Association a convié les deux parties à une réunion en visioconférence ce lundi 9 novembre. «Afin d’avoir une vision complète de la situation avant de pouvoir apporter une recommandation à la Fécafoot sur des bases légales solides», a indiqué la Fifa dans une correspondance signée le 7 novembre. Quelques jours plus tôt, c’est la Confédération Africaine de Football qui écrivait à la Fécafoot pour lui réitérer la «nécessité d’une relation apaisée entra la Fécafoot et la Ligue», et condamner «toutes les défiances qui ont pu être initiées ». Rappelant au passage que «les Ligues ou autres groupements de clubs affiliés à un membre de la CAF sont subordonnés à celui-ci». Ladite visioconférence a finalement eu lieu ce vendredi 13 novembre, après des « problèmes techniques » évoqués le 9 novembre dernier.

Par Jean Luc Fassi

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