Placement de fonds illicites : Ces entreprises qui défient l’Etat

Malgré leur suspension, elles continuent de recruter de nouveaux clients et de multiplier des astuces pour ne pas rembourser le capital de leurs clients tel qu’ordonné par le gouvernement.

La mise en demeure de 17 sociétés spécialisées dans le placement de fonds illicites au Cameroun, le 29 octobre dernier par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, est une pilule très dure à avaler pour une dizaine d’entre elles. Surtout en ce moment où les opérations d’appel à l’épargne public semblent être florissantes. En effet, le ministre sommait les promoteurs et dirigeants de ces sociétés de cesser immédiatement leurs opérations de collecte illégale de fonds par appel public à l’épargne, d’arrêter toute forme de publication, communication ou publicité en rapport avec ces placements sur les crypto-actif et de restituer sans délais tous les fonds collectés aux investisseurs.

Mais près d’un mois plus tard, la majorité de ces entreprises ne s’y sont pas conformées. D’ailleurs, aucunes d’entre elles n’a jusqu’ici restitué les investissements de ses souscripteurs. Et pourtant, elles se sont empressées au lendemain de la décision du Minfi de rassurer leurs clients du paiement imminent de leur fonds. Mais depuis plus rien. Même Mekit Invest qui avait commencé à rembourser les capitaux de ses clients en mi-octobre a fermé boutique et suspendu l’opération après deux semaines. « GTX Invest est contraint de cesser temporairement ses activités afin de mieux se structurer. Comme inscrit dans le contrat des investisseurs, nous allons procéder dés le Mardi 03/11/2020, aux remboursements des capitaux. Cela dit, cette initiative doit être encadrée afin d’éviter tout égarement. Nous avons de ce fait sollicité un cabinet d’avocat qui s’occupera de gérer les remboursements et toute autre éventuelle revendication. En date du lundi 02/11/2020, vous seriez informé de la procédure à suivre, ainsi que des pièces donc vous devez vous munir afin d’être rembourser. Un calendrier de remboursement sera également établi afin que tout se passe dans la discipline », avait écrit le promoteur de GTX Invest, Paulin Woussa, sur la page Facebook de l’entreprise. Mais depuis plus de nouvelles. Nos différents appels téléphoniques et mêmes les multiples questions des internautes et préoccupations des souscripteurs sont restés sans réponse.

Outre le non remboursement, certaines continuent de publier leurs différentes offres de services sur les réseaux sociaux, afin de recruter de nouveaux adhérents. A l’instar de Regel Cameroun, Crifat ou encore Global Crypto Currencies Trading. Sairu pour sa part se dit ne pas être concernée par la décision du ministre. Ce d’autant plus qu’elle soutient mordicus ne pas exercer dans la collecte public de fonds mais dans le financement participatif. Et pourtant, expliquent les experts, le financement participatif est une forme de collecte de fonds publics. Pour échapper aux sanctions du gendarme national du marché financier camerounais, ces entreprises ont multiplié des stratagèmes. « Nous ne sommes pas concernés par la décision qui ministre des Finances. Car, Sairu n’existe plus. Elle est devenue Chymall bien avant cette décision. Et nous ne faisons pas de l’appel à l’épargne public mais plutôt du financement participatif », avait réagi un cadre de l’entreprise Chymall au lendemain de la sortie du ministre.

Quoi qu’il en soit, ces entreprises n’échapperont pas aux poursuites judiciaires comme l’avait prévenu le ministre des Finances.

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