Outre les sociétés brassicoles, ces opérateurs de téléphonie mobile sont indexés comme de mauvais payeurs.
« L’Etat doit donner le pouvoir aux OGC (Organisations de gestion collective Ndlr) afin d’obliger les usagers véreux à payer les droits d’auteurs. Si les OGC ne perçoivent pas d’agent, elles ne peuvent pas payer les artistes et si les artistes ne sont pas payés, il y aura toujours des plaintes ».
Cette indignation est de Ateh Bazore, Président du conseil d’administration (PCA) de la Société nationale camerounaise de l’art musical (Sonacam). Le PCA l’a rappelé le 24 août 2023, au cours d’un échange avec la presse à Yaoundé.
La Sonacam dénonce en effet le non-paiement des factures par plusieurs entreprises, notamment celles exerçant dans la téléphonie mobile au Cameroun. Selon l’information contenue dans le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune du vendredi 1er septembre 2023, en tête de cette liste des insolvables, on retrouve les opérateurs de téléphonie mobile (Orange Cameroun, Nexttel, MTN Cameroon et Camtel.
Le journal informe que la société Nexttel occupe la première place dans cette liste avec une dette de 210 millions FCFA à verser aux artistes depuis 2018. MTN quant à lui doit payer 120 millions FCFA, insolvable depuis 2019, contre une facture de 96 millions FCFA pour l’entreprise Orange Cameroun. La Cameroon Telecommunications (Camtel) est redevable de 60 millions FCFA à reverser aux syndicats et associations d’artistes.
A cette liste, la Sonacam ajoute les entreprises : l’agroindustriel Hevecam, Source du pays, Port autonome de Douala, Cami toyota, UCB, Camlait, Congelcam, OK Food et Colgate Palmolive. L’entreprise MTN, par la voix de son chargé de la communication Paul Henri Mbongo se défend en indiquant que « nous sommes embarrassés par rapport à cette situation, car depuis 2020 nous avons reçu plusieurs responsables qui se sont présentés à nous. Du coup, nous ne savons plus à qui reverser les montants dus ». Pour Elise Mballa Meka, présidente de la Société camerounaise de la littérature et des arts dramatiques (Sociladra), une solution importante serait de donner la priorité à la résolution des problèmes de l’art musical qui impactent négativement le sous-secteur droit d’auteur.