Crimes au Cameroun : l’UPC exige des comptes à l’Allemagne

Robert Bapooh Lipot lance un appel en direction de l’ancienne puissance qui avait la première conquise le territoire de la côte atlantique.

Robert Bapooh lipot croit-il vraiment à l'unité de l'UPC?

« Tuez-moi, mais vous n’aurez jamais le Cameroun ».  En perspective de la commémoration des événements du 8 août 1914, Robert Bapooh Lipot rappelle en mémoire ces mots de Mebenga M’Ebono (plus connu sous le nom de Martin Paul Samba) ; pour mettre en exergue « le prix payé pour créer la singularité de l’histoire de notre Nation», le Cameroun. Rudolf Duala Manga Bell, Adolf Ngosso Din furent pendus,… Martin Paul Samba fusillé. Cent-huit ans déjà, que « dans sa détermination de perpétrer au Cameroun un génocide qui devait servir d’exemple aux autres colonies en Afrique, l’Administration allemande décida de pendre ou fusiller sur la place publique, tous les fondateurs du Nationalisme camerounais qui optèrent pour la Sauvegarde de la Souveraineté de notre territoire et le respect de la dignité de nos populations», écrit le secrétaire général de la faction de l’Union des populations du Cameroun (UPC) reconnue par l’Administration territoriale, dans une tribune libre.

Le leader upéciste souligne la portée nationale de la pensée et du combat de ces résistants de la première heure, qui sont « morts pour la Cause du Cameroun et jamais exclusivement pour les terres des Duala ». Tenant ainsi à jouer sa partition pour que le peuple camerounais n’oublie jamais la symbolique du 8 août 1914 dans son histoire. Ce jour-là, l’Administration allemande engageait une série d’assassinats des chefs locaux qui refusaient de laisser s’installer par la barbarie un envahisseur. « Ces Martyrs refusèrent de commun accord de faire du Cameroun une marchandise à livrer aux colons allemands. Ils voulaient simplement que les Allemands prennent en considération les intérêts de notre Nation pour jeter les bases d’une coopération d’émancipation des Peuples et jamais une mission déguisée d’accaparement de nos terres et leurs ressources naturelles », écrit Bapooh Lipot. L’engagement de ces héros de la première heure est d’autant plus important qu’ils ont réussi à semer les germes du nationalisme kamerunais en leurs successeurs tombés plus tard sous les armes de la France, successeure de l’Allemagne après la Première guerre mondiale. Ruben Um Nyobe, Yem Mback, Félix Moumié, Osende Afana, Ernest Ouandie,… paieront de leurs vies leur obstination à défendre les terres de leurs aïeux.

Cela survient au lendemain de la visite d’Emmanuel Macron au Cameroun. Le président français a refusé de reconnaître les crimes de son pays au pays de Ruben Um Nyobe, en se montrant disposé à ouvrir les archives pour reconstituer une histoire pourtant connue de par les écrits d’écrivains et des témoignages d’acteurs et de victimes de cette période. L’UPC est restée peu audible à cette occasion. Le parti du Crabe se rattrape à cette occasion, pour essayer de porter la responsabilité historique qui a été la sienne dans l’histoire du Cameroun. « Au moment où sous nos pieds, transpire encore le sang de ces Héros, en célébrant leur mémoire, n’oublions pas qu’ils furent pendus à cause de leur Amour pour leur Pays : le Cameroun. Faudrait-il encore le rappeler ? », s’interroge Bapooh Lipot. « Au nom d’une Idée du Cameroun, Libre, Uni, Indépendant et Souverain, le 08 Août 1914, ces Martyrs Fondateurs de notre Nationalisme furent assassinés, inscrivant pour ainsi dire leurs noms dans le livre d’or des Martyrs de notre Nation. Cet évènement, manquerait encore de saveur si nous mettions entre parenthèses, le Devoir pour l’Etat du Cameroun, Souverain, de sortir cette Commémoration des arcanes ethniques voire claniques pour arborer le statut qui est véritablement le sien », prescrit-il.

Plus important, l’auteur de la tribune interpelle le gouvernement à son devoir : « L’UPC appelle le Gouvernement de la République à user de tous les moyens légaux pour amener le Gouvernement allemand à reconnaitre et assumer le génocide perpétré par son administration coloniale au Cameroun dont le 08 Août 1914 ne constitue qu’un pan », lance Bapooh Lipot. En attendant, « c’est le Peuple camerounais qui dans son ensemble doit commémorer cette Journée de Souvenirs où ses Dignes Fils, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, furent victimes de ce génocide perpétré au Cameroun par l’Administration coloniale allemande », martèle-t-il. « Le peuple camerounais doit contempler le rétroviseur de son histoire pour se souvenir du prix payé pour la Réunification et l’Indépendance de notre pays, le Cameroun », insiste-t-il.

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