Reprise des cours : Dion Ngute aphone, ses ministres courent contre la montre

Face au silence du Premier ministre, des ministres essaient de sauver les meubles, sans convaincre les syndicalistes.

Snobe-t-il les syndidats?

A quatre jours de la reprise des cours décidée par le gouvernement, rien n’est encore rassurant quant à l’effectivité de l’opérationnalisation de cette décision. Dans une lettre datée du 20 mai dernier, les syndicats du secteur de l’éducation ont posé des conditions que devra remplir le gouvernement pour une bonne reprise des cours en cette période de crise de coronavirus. « Nous n’avons encore eu aucun retour du Premier ministre. Du moins notre porte-parole ne nous a pas encore donné un retour», déclare Charles Koung, président national du Syndicat national des instituteurs contractuels et maîtres de parents (Snicomp). Dans leur lettre commune, les 19 syndicats dénonçaient la mise à l’écart des principaux acteurs de la communauté éducative par le gouvernement qui a ainsi pris des mesures dont la mise en œuvre semble être porteuse de facteurs de propagation du Covid-19, selon les syndicalistes.

Face au danger, les leaders syndicaux demandaient au Premier ministre Joseph Dion Ngute de réviser les positions du gouvernement. Ainsi, entre autres, nous souhaitons « qu’on ne parle pas de rentrée ou de reprise des cours, mais qu’on organise directement les examens de fin d’année », rappelle Charls Koung. Ce qui suppose « que le programme du 3ème trimestre soit purement et simplement mis aux oubliettes». Rappelant d’ailleurs que «en principe, au terme des deux premiers trimestres, le programme est pratiquement bouclé et le 3ème trimestre concerne les révisions et autres mises à niveau ». A défaut, et si le gouvernement tient à la reprise des cours, que les effectifs initialement arrêtés à 25 élèves par classe, avant d’être revus à 50, soient ramenés à ce premier chiffre facile à gérer et limitant les contacts au sein d’une classe. Outre la distribution gratuite par le gouvernement de gels hydroalcooliques et de l’eau coulante dans les établissements, la désinfection des campus scolaires et universitaires, l’octroi d’une prime spéciale aux enseignants pour les « risques » pris, les syndicats exigeaient également la dotation des centres d’examens de dispositifs pour parer éventuellement en urgence aux cas de Covid-19 qui pourraient survenir.

Une semaine après, Joseph Dion Ngute n’a pas encore réagi. Au cours du conseil de cabinet mensuel tenu ce jour, le Premier ministre et son équipe ont longuement échangé sur la reprise des cours, sans aborder les préoccupations des syndicats, pourtant visiblement en ordre de bataille pour une guerre contre les pouvoirs publics. Cependant, deux ministères sectoriels ont essayé de donner une suite aux syndicalistes, avec les moyens du bord. Ce 27 mai, le ministre de la Décentralisation et du développement local (Minddevel) a instruit les préfets de prendre des dispositions pour que les maires des communes et des communautés urbaines désinfectent les établissements scolaires et universitaires privés et publics avant la reprise des cours. Et aussi, que les exécutifs municipaux dotent ces établissements de nécessaires pour le lavage des mains et de thermo-flash. Une mesure qui risque de ne pas être implémentée à date, tant les mairies ont jusqu’ici développé des programmes spécifiques de lutte contre le Covid-19. Pour sa part, Pauline Nalova Lyonga, la ministre des Enseignements secondaires a ramené les effectifs dans les salles de classe à 25. Puis plus rien.

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