Régionales 2020 : les grandes affiches

On connait l’identité des candidats aux élections des conseils régionaux. Au total, 16 partis politiques (106 listes) sont sur la ligne de départ dans la catégorie de «délégués de départements ». Sans le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ni le Social Democratic Front (SDF). Entre guerre de dissidence, bataille entre personnalités, enjeux nationaux… les futures élections régionales, les premières du genre au Cameroun prévoient quelques duels en perspective.

Adamaoua : l’UNDP en pôle pour gérer la région

Il est des batailles locales qui sont en fait des combats nationaux. Ce sera le cas dans la région de l’Adamaoua où un duel sans merci va opposer l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (Undp) au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc). A première vue, le parti de Bello Bouba Maïgari est bien parti pour damer le pion à son principal adversaire. Enfin, si l’on s’en tient aux résultats des dernières élections municipales. Dans la première confrontation prévue dans le département du Mayo-Banyo, c’est pourtant le Rdpc qui fait office de favori dans la course à l’élection des 13 conseillers régionaux possibles. Le parti au pouvoir contrôle en effet totalement les communes de Bankim (31 conseillers municipaux) et du Mayo-Darlé (25 conseillers municipaux). Quand l’’Undp ne disposent que des 41 conseillers municipaux de la commune de Banyo. L’autre département où le Rdpc est assuré de faire élire 14 conseillers régionaux c’est le Mbéré où il totalise 106 conseillers municipaux contre 6 pour l’Undp et 4 du Pcrn. Mais c’est là que devrait s’arrêter le diktat du parti au pouvoir ; car dans les trois départements restant, la menace porte un nom : l’Undp.

Dans la Vina où il faut élire 25 conseillers régionaux, le parti de Bello Bouba Maïgari et ses 118 conseillers municipaux part vainqueur devant le Rdpc (98 conseillers). Idem dans le département du Faro-et-Déo (9 conseillers régionaux à élire) où l’Undp et ses 75 conseillers municipaux s’apprêtent à coiffer au poteau le Rdpc et ses 25 conseillers municipaux. Dans le Djerem (9 conseillers régionaux à élire), l’Undp (35 conseillers municipaux) part également vainqueur devant le Rdpc (31 conseillers municipaux). L’Undp est donc en pôle pour le contrôle du Conseil régional de l’Adamaoua.

Le Centre si convoité

En choisissant de se présenter dans son fief, le Nyong-et-Kéllé (région du Centre), le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Prcn) veut garder intactes, ses chances de décrocher des places dans le prochain conseil régional du Centre. Le parti de Cabral Libii a la mainmise sur cinq des dix communes du département notamment Matomb, Eséka, Makak, Messondo et Ngog-Mapubi. L’élection s’annonce donc serrée dans cette circonscription où le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) sera en compétition, tout comme le Purs de Serge Espoir Matomba et l’UPC. Autre duel-clé à surveiller toujours dans la région du Centre, l’opposition entre le Rdpc, le Front Démocrate Camerounais (FDC) de Dénis Emilien Atangana, le Parti pour l’Alliance Libérale (PAL) de Célestin Bédzigui et le RPD.

Littoral : ça se joue entre le PCRN et le RDPC

Rivalité annoncée également entre le Pcrn et le Rdpc dans la région du Littoral. Les deux partis s’affrontent dans trois des quatre départements que compte la région. Notamment dans le Nkam où s’est invité le PURS de Serge Espoir Matomba. Si la commune de Nkondjock est dirigée par Serge Alexis Lombat Diback du Pcrn, les autres sont parées aux couleurs du Rdpc. Dans le département de la Sanaga-Maritime, l’UPC et le Mldc comptent jouer les trouble-fêtes face au parti du «Flambeau ardent» et le Pcrn qui se sont partagé les communes dudit département. Le duel entre les deux partis aura également lieu dans le Wouri, même si le Rdpc qui trône à la tête des six communes part largement vainqueur devant un Pcrn qui peut profiter de possibles remous au sein du parti au pouvoir pour se positionner.

Nord : le choc des « alliés »

Le Front pour le Salut National du Cameroun (Fsnc) va prendre part aux premières élections régionales du pays. La formation politique que préside le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle Issa Tchiroma Bakary est en course dans deux de quatre circonscriptions dans la région du Nord. Notamment dans le département du Mayo-Louti où le parti a assuré un bon résultat lors des élections municipales du 9 février dernier. Le Fsnc contrôle en effet la mairie du Mayo-Oulo avec 41 conseillers municipaux. Mais le parti de l’ex ministre de la Communication devra affronter une rude concurrence pour le contrôle de ce département. L’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (Undp) est également bien implantée dans la zone. Le parti fondé le 9 février 1991 dirige la mairie de Guider et compte 45 conseillers municipaux. Autre parti à l’affût, Rdpc. Il contrôle la mairie de Figuil avec ses 35 conseillers municipaux. Les trois partis qui ont souvent noué des alliances à la veille d’élections présidentielles vont devoir opérer des choix stratégiques. Eux qui s’affrontent également dans le département de la Bénoué.

Par Joseph Essama

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