Alors que les enseignants du secondaire maintiennent leur mot d’ordre de grève malgré les mesures déjà annoncées par l’Etat, le porte-parole du gouvernement e gouvernement, René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication salue « la maturité des compatriotes qui ont su faire montre de patriotisme et de responsabilité en privilégiant le dialogue, et en tournant le dos aux sirènes de l’instrumentalisation et du désordre». Ignorant au passage l’esprit de violence qui a animé un certain nombre d’autorités administratives qui ont essayé en vain d’imposer la fin de la grève et la reprise des cours, avec parfois la complicité des chefs d’établissements Pour le porte-parole du gouvernement, les négociations n’ont d’ailleurs pas échoué.
Mais plus important, l’homme qui « relève la légitimité de la plupart des revendications», a cru devoir rappeler le geste déjà fait par le président de la République depuis le déclenchement de la crise le 21 février 2022 : le paiement des arriérés dus aux enseignants pour l’organisation des examens de l’Office du baccalauréat des sessions 2020 et 2021, la promesse du paiement à partir du mois de mars 2022 du complément salarial mensuel titulaires ou non du décret d’intégration, l’apurement à compter du mois de mai 2022, de manière progressive, des rappels relatifs à l’indemnité de non logement, le paiement échelonné à compter de juin, des rappels relatifs aux avancements des enseignants, la systématisation de l’intégration dès la fin de la formations à l’Ecole normale, de déposer, en relation avec les universités rattachés, les dossiers des lauréats aux concours d’entrée aux écoles normales supérieures, le traitement en urgences dossiers d’intégration déjà recensés au Minfopra et de faire le point sur les dossiers en instance aux ministère des enseignements secondaires et de l’Education de base, la mise en œuvre des procédures de dématérialisation et de simplification des procédures de traitement des dossiers d’intégration à la Fonction publique,…
Autant d’actes qui fondent le porte-parole du gouvernement à croire qu’« il y a tout lieu de s’en féliciter, tant il est indéniable qu’elles permettre d’améliorer le statut, la carrière et les conditions de vie de celles et ceux qui forment la communauté éducative, et qui ont toute leur place dans la société ». Dans un contexte de résilience de l’économie camerounaise, et de sécheresse des caisses de l’Etat.
Avant lui, le collectif On a trop supporté (Ots) qui a lancé le mot d’ordre de grève, avait déjà « opposé une fin de non recevoir » au Secrétaire général de la présidence de la République, auteur des lettres et notes rapportant les « Très hautes instructions» du président de la République, par rapport aux mesures jusqu’ici prises. Au motif que le problème de fond n’est pas résolu, et surtout, que le gouvernement convoque le qualificatif « progressif» pour l’accomplissement de certaines mesures annoncées. De quoi ne pas rassurer les grévistes.
Mais René Sadi ne s’y attarde pas et invite les enseignants « au patriotisme, au civisme et au sens de responsabilité des uns et des autres, afin qu’ils reprennent le chemin de l’école, conscients des nombreux défis auxquels notre pays est confronté, et du devoir qui incombe à tous les citoyens, d’œuvrer à la préservation de la paix sociale et à la stabilité de nos institutions». Les jours à venir diront si le message de paix a ramolli les positions des mécontents.
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