Un forum de l’investissement organisé par les deux parties avec l’appui de la coopération française s’est tenu à Douala en faveur d’une centaine de porteurs de projets, avec la garantie ferme de financer 20 d’entre eux.
Le Cameroun vient d’avoir son tout premier forum de l’investissement dans les secteurs de l’Agriculture et de l’Elevage. Une première initiative aussi pour laquelle le secteur privé et les pouvoirs publics travaillent, main dans la main. L’évènement qui a eu lieu le 10 février à Douala était en effet coorganisé par le Gicam et le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader), le ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industrie Animales (Minepia), avec le soutien de la France. Notamment de Medef International, le secteur privé français et de l’Alliance pour l’Agriculture, L’Élevage Aquaculture en Afrique (ALFA). Le forum, né lors de la rencontre du président français, avec les hommes d’affaires au Cameroun en juillet 2022, a permis de mettre en relation plus de 100 porteurs de projets camerounais et les potentiels investisseurs.
Un engagement à financer 20 projets
Le Gicam, le Medef et ALFA avaient convenu d’identifier 20 projets, de les évaluer et d’en confirmer la faisabilité pour aller jusqu’à la solution de financement. Un avis d’appel à manifestations d’intérêt a ainsi été lancé début janvier, en direction des projets de tailles moyennes (entre 350 millions et 3 275 millions F CFA d’investissements). Le forum était donc l’occasion pour les présélectionnés de capter l’attention des investisseurs pour être dans la liste des 20 recherchés. Ils étaient au total 138 présélectionnés sur près de 662 dossiers receptionnés par le Gicam. La taille de l’exploitation (entre 350 millions et 3 275 millions F CFA d’investissements) était le premier critère de sélection. Ensuite, le niveau de maturité. « La priorité a été accordée aux projets d’extension ou alors les projets dont le processus de démarrage était déjà enclenché », relève Aline Valerie Mbono, directrice exécutive du Gicam.
Les domaines concernés pour l’agriculture, étaient la production de vitro plants de banane et de pomme de terre ; les productions agricoles diverses (soja, maïs, manioc, banane plantain, sorgho, …) avec la possibilité d’exploiter les réserves foncières déjà constituées par le Gouvernement. Soit 400000 hectares mis à disposition. Pour ce qui est de l’élevage, les filières concernées sont : la pêche industrielle et aquaculture commerciale ; l’élevage de parentaux en aviculture ; et la commercialisation de la viande bovine.
Il faut dire que les filières sélectionnées relèvent des secteurs prioritaires définis par le gouvernement dans la SND30. Dans l’élevage, l’on vise le renforcement de la production locale du lait, du poisson et d’autres produits de grande consommation comme la volaille, les œufs de table. La production de lait au Cameroun en 2021, selon le Minader par exemple était de 166 132 tonnes. La quantité de lait en poudre importé était de 19 443 tonnes. Soit une offre globale de 185 175 tonnes de lait pour une demande estimée à 254 463 tonnes. Un gap de 88 331 tonnes. Le poisson aussi connaît un déficit de production de 228 580 tonnes. Pour une demande de 452 000 tonnes par an, la production nationale est autour de 223 000 pour une forte production artisanale d’environ 179 000 tonnes tandis que la pêche industrielle est seulement à 12 000. Il en de même pour les spéculations agricoles. Pour le riz, le gouvernement a pour objectif d’atteindre 450 000 tonnes en 2025 pour une production annuelle actuelle de 150 000 tonnes face à une demande de 600 000 tonnes. Le Ministre de l’Agriculture indique que le gouvernement attend plus d’investissements privés pour accompagner cette politique. D’où les diverses mesures incitatives prises depuis 2013 pour les secteurs de l’agriculture et de l’élevage.
L’appel à manifestation pour les projets lancé dans le cadre de ce forum aura par ailleurs permis de dégager un certain nombre de besoins exprimés dans ces deux secteurs d’activités. Le financement et les besoins d’acquisition en engins et intrants sont les plus exprimés par les entrepreneurs. De même, l’accès à la subvention, les difficultés à bénéficier des exonérations douanières et fiscales ou des agréments sont citées comme des blocages majeurs.