Aissa Doumara n’a pas été de la « célébration de la Journée internationale de la femme » à Yaoundé où la Première dame Chantal Biya présidait un défilé au Boulevard du 20 mai. Le nom de cette défenseure des droits de la femme n’a même pas été évoqué dans son pays. Et pourtant, celle-ci n’en était pas moins impliquée dans les manifestations de cette journée. Loin de la terre de ses ancêtres, celle même où la coordinatrice de l’antenne régionale de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (Alvf), dans la ville de Maroua. Sur la terre dite des droits de l’homme : la France.
A l’occasion de ce qui, ailleurs, est baptisé Journée internationale des droits de la femme, la France a décerné le prix Simone Veil, créé par le président Emmanuel Macron en hommage à l’ancienne ministre décédée en 2017. Et la Camerounaise a remporté le premier prix mis en jeu, à l’intention de défenseurs des droits de la femme, au choix d’un jury d’experts. La lauréate du premier prix Simone Veil, elle-même victime de mariage forcée, a dédié la distinction « à toutes les femmes victimes de violences et de mariages forcés, à toutes les rescapées de Boko Haram », rapporte Rfi. « Les gouvernements devraient être davantage courageux et prendre des décisions politiques qui puissent obliger les gens à abandonner les pratiques néfastes. Il faut que les gouvernements soient beaucoup plus engagés pour mettre en œuvre des lois spécifiques, détaillées, pour pouvoir réprimer les violences faites aux femmes et aux filles. Et que les décisions de justice puissent réellement être appliquées », plaide-t-elle.
Ci-dessous, la remise du prix en vidéo
Le cri de cœur d’Aissa Doumara a été aussitôt entendu par Emmanuel Macron qui a promis la création d’un fonds de 120 millions d’euros pour lutte contre les violences faites aux femmes. Pour sa part, la lauréate compte ouvrir un centre d’accueil grâce à l’enveloppe de 100 mille euros qui accompagne son prix.
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