C’est fait. La Tontinière Nationale vient de changer d’objet social ainsi que son siège social. L’information a récemment été rendue publique à travers une annonce publiée par l’entreprise qui exerçait comme microfinance avant de se voir placée sous administration provisoire par la Commission Bancaire d’Afrique centrale (Cobac) en 2017. Désormais, la Tontinière Nationale va se consacrer aux « études économiques et financières, l’appui aux investisseurs dans les secteurs primaires et secondaires avec des études de faisabilité technique et économique, le recouvrement des créances, le montage des dossiers des marchés publics », peut-on lire dans l’annonce. De plus, elle offrira « des services d’informatiques et les Technologies de l’Information et de Communication, le commerce général, les opérations d’importation et d’exportation, l’achat, la vente, la création, la construction, la prise ou mise en gérance des bâtiments, usines, ateliers, bureaux et magasins », ajoute le document. En outre, la Tontinière Nationale entend accompagner des entreprises et autres éventuels investisseurs dans « la création de nouvelles entreprises, la fusion, l’alliance ou association en participation ». Selon des spécialistes du domaine, ce changement de secteur d’activité serait consécutif à la mise sous liquidation de ce qui était jusqu’alors une microfinance. Elle devenait ainsi la troisième institution de microfinance à être placée sous administration provisoire. Et ce après Crédit Mutuel en décembre 2016, et la Caisse d’Epargne et de Crédit pour l’Entrepreneuriat au Cameroun (Cecec SA). Une situation qui a révélé la fragilité des microfinances dans le paysage camerounais. Il convient de rappeler que selon une étude récemment commandée par le ministère des Finances (Minfi), ces structures réclament 106 milliards de francs CFA aux clients. Ce montant représente 23 % des créances en souffrance du portefeuille de crédits octroyés aux clients au 31 décembre 2017.
Transport aérien: l’Autorité aéronautique veut sécuriser les aéroports
«Réaliser l’étude, le contrôle et la surveillance de la fourniture, l’installation et la mise en service d’un système de vidéo surveillance et d’éclairage des aires de mouvement et de la clôture dans les aéroports internationaux de Yaoundé, Douala, Garoua et Maroua Salak ». Tel est le libellé de l’avis de sollicitation des manifestations d’intérêt que vient de lancer le directeur général de l’Autorité Aéronautique. Selon la note signée par Paule Avomo Assoumou, les travaux à réaliser sont repartis en deux phases. La première porte sur la mission d’études. Elle consiste à faire l’état des lieux, identifier les faiblesses en termes de sureté, analyser et proposer des solutions techniques. Concrètement, il est question de procéder à la surveillance de toutes les zones de manœuvre des aéronefs et des voies y donnant accès, de veiller à la surveillance complète de la piste ainsi que de la clôture de sureté de l’aéroport. Sur ce dernier aspect précisément, le prestataire devra s’atteler à ce que l’éclairage de la clôture puisse permettre d’optimiser la prise de vue nocturne des caméras de surveillance. Il s’agira également de la surveillance de tous les espaces à accès réglementés de l’aérogare passager côté ville et côté piste, et des abords de l’aérogare passager côté ville avec des possibilités de prise de vue du parking payant public. Pour ce qui est de la deuxième phase relative au contrôle et surveillance des travaux, cette mission qui commence, peut-on lire dans la note, par la notification du marché à l’entreprise chargée de la fourniture et de l’installation des équipements, consiste à assister l’ingénieur du marché et la maître d’ouvrage en ce qui concerne : « la validation de la qualité du matériel et sa conformité par rapport aux spécifications techniques du marché et à l’offre de l’entreprise, le contrôle de l’effectivité et la qualité des travaux, etc ».
Comment ces travaux seront-ils financés ?
La note signée par le directeur général de l’Autorité Aéronautique précise que le financement se fera sur la base des ressources mis à la disposition du Cameroun par la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (Bird). Notamment « une partie du montant de ce crédit pour effectuer les payements ». Selon des experts du secteur, ces travaux s’inscrivent dans la dynamique de la poursuite de la modernisation des aéroports du Cameroun, de manière à les mettre aux normes et standards internationaux. Notons que récemment, l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (Oaci) a dit du Cameroun qu’il était « une destination fiable et fréquentable ». Et ce, à l’issue de la mission d’audit conduite par les experts de l’Oaci. L’étude menée portait effectivement sur la mise en œuvre des dispositions sécuritaires dans les aéroports du Cameroun. Au moment où les experts donnaient cet avis sur le Cameroun, le directeur général de l’Autorité Aéronautique affirmait que « le Cameroun à un taux de conformité de 70,69 % aux normes de l’Oaci ». De source interne à l’entreprise, cette kyrielle de mesures est aussi prise en prélude à l’organisation par le Cameroun de la Coupe d’Afrique des Nations 2019.
Cyrill Edou Alo’o « le Dsce a permis un certain nombre de réalisations »
Ces assises se tiennent au lendemain des nouvelles réformes de la loi de finances et également vers la fin du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi. Quelles sont les attentes ?
Le Comité Interministériel d’examen des programmes a été institué par un décret du Premier ministre chef du gouvernement. Ce Comité tenait sa septiènne session au cours de l’exercice 2018. Il s’agit d’un moment important dans la préparation du projet de loi de finances de l’exercice 2019, où le gouvernement évalue en son sein la qualité des programmes qui vont être inscrits dans le projet de loi de finances 2019. C’est donc l’occasion de poser les bases des principes qui doivent guider l’examen de ces programmes. Dans son discours de lancement, le ministre des Finances a donné les grandes lignes du Ciep 2019. Il s’agit dans un premier temps, de poser les bases pour l’évaluation de la deuxième phase de la Vision 2019-2021. Le Dsce fini en 2019, il est donc important pour le gouvernement de commencer d’ores et déjà à préparer un autre document qui pourra s’appeler Dsce ou autre chose. Le deuxième message à retenir c’est que le Cameroun est sous programme. C’est toujours important que la loi de finances 2019 soit préparée dans cet esprit pour que le contenu des budgets des administrations tiennent compte des engagements du gouvernement par rapport à ce programme. Enfin, nous avons la décentralisation qui est une action forte du gouvernement. Le chef de l’Etat, par décret du 2 mars, a créé un ministère chargé de la Décentralisation et du Développement local. C’est une option politique forte qu’il faut traduire dans la mise à disposition des moyens. Il y a bien évidement les questions de sécurité qu’il ne faut pas perdre de vue et la préparation de la Coupe d’Afrique des Nations 2019. C’est une échéance majeure pour notre pays. C’est cet ensemble de réflexions qui doit être lancé, pour que les membres du gouvernement, dans une approche sectorielle, puissent travailler ensemble pour passer au peigne fin toutes ces problématiques. De manière à ce que le projet de loi de finances qui sera déposé au parlement, intègre toutes ces préoccupations.
Le Dsce tire vers sa fin, quelles évaluations pouvez-vous en faire ?
Le Dsce tire effectivement vers sa fin, il a permis un certain nombre de réalisations. Il avait mis l’accent sur l’énergie et l’infrastructure. Vous voyez qu’il y a eu des grands barrages, notamment celui de Memve’ele, Mekin, et Lom Pangar. Mais également la Centrale à gaz de Kribi. Ainsi que des centrales thermiques qui ont été engagées. Sans oublier le projet Nachtigal qui est de plus en plus mis sur orbite. De ce point de vue, nous pouvons considérer que beaucoup a été fait pendant la mise en œuvre du Dsce et nous faisons ces évaluations pour pouvoir nous projeter à nouveau dans l’avenir et déterminer les nouveaux défis de notre pays. Du point de vue des infrastructures, le Port Autonome de Kribi, le deuxième pont sur le Wouri, les nouvelles Universités ont été construits, entre autres.
Finances publiques: les programmes à inscrire dans le budget 2019 passés au peigne fin
« Veiller à la cohérence des programmes avec les objectifs de politiques publiques de l’Etat « . Tel est l’objet principal de la septième session du Comité Interministériel d’Examen des Programmes (Ciep) lancée récemment à Yaoundé par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. En ouvrant les travaux du Ciep, instance dans laquelle on analyse les programmes des différents départements ministériels à inscrire dans le projet de budget de l’Etat, Louis Paul Motaze a tenu à rappeler aux participants la nécessité de « veiller à ce que les programmes examinés soient en cohérence avec les objectifs de politiques publiques de l’Etat ». A cet effet, le Minfi leur a demandé de tenir compte du contexte dans lequel se tiennent ces assises. Il est marqué par « la fin du deuxième cycle triennal des programmes des administrations de l’Etat arrêtés en 2016 et qui ouvre la voie au nouveau triennat 2019-2021 », a expliqué Louis Paul Motaze. En effet, a-t-il souligné, « au cours de ce triennat qui débute pratiquement à la fin de la période de mise en œuvre du Dsce, le gouvernement se doit d’encadrer et de partager avec les administrations sectorielles, les objectifs stratégiques et opérationnelles qui légitiment les nouveaux programmes et leurs interventions, en attendant la finalisation de la stratégie de développement qui viendra matérialiser la deuxième phase de la vision 2035 ». Autre élément important, a martelé Louis Paul Motaze, c’est le fait que cette session du Ciep se tient au cours d’une année qui marque un « tournant décisif dans la conduite de la réforme des finances publiques ». Laquelle se matérialise par la transposition des directives du cadre harmonisé de gestion des finances publiques de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (Cemac). L’objectif recherché par l’ensemble des mesures déjà prises par le gouvernement est de « mieux informer la représentation nationale sur les perspectives budgétaires de la Nation, afin de rendre la dépense publique toujours plus juste, plus efficiente et plus efficace ». Avec une telle innovation a indiqué Louis Paul Motaze, « l’exigence de documents budgétaires permettant de rendre plus visible le lien entre la programmation des ressources et les objectifs poursuivis par les politiques publiques mises en œuvre au sein des programmes se fera de plus en plus pressante pour le gouvernement ».
Les innovations et axes prioritaires du Ciep 2018
A en croire Louis Paul Motaze, le Ciep 2018 est porteuse d’innovations. De prime à bord, il change de format organisationnel. De deux semaines par le passé, il se tient en quatre jours seulement cette année. De plus, de l’approche ministérielle antérieure, il revêtit une approche sectorielle. Toute chose dont le bénéfice est la recherche « d’une plus grande pertinence et cohérence de l’action publique ». En termes d’axes prioritaires à prendre en compte figurent l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2019, l’exécution du Plan Triennal « Spécial Jeunes », la lutte contre le terrorisme et l’insécurité transfrontalière, entre autres.
Présidentielle 2018 : Jour de rattrapage au Conseil constitutionnel
Une audience ordinaire du Conseil constitutionnel s’ouvre ce 17 août 2018 au Palais des Congrès de Yaoundé. Au menu, l’examen des 12 recours déposés par huit des 19 candidats recalés par Election’s Cameroon (Elecam). A l’effet, soit d’être réhabilités, soit de rejeter la candidature du président sortant. La plupart des recours portent sur le premier cas de figure. Avec en bonne place un ancien candidat à la course pour le palais d’Etoudi, Olivier Bile. Le président de l’Union pour la fraternité et la prospérité (Ufp) conteste le rejet de son dossier pour défaut de paiement de la caution de 30 millions de francs Cfa. L’ancien réalisateur de la Cameroon radio television (Crtv) reproche au Trésor public la fermeture anticipée de ses services, alors que, « autant que les bureaux d’Elecam, le trésor doit fermer exceptionnellement à minuit », argue-t-il. Le 20 juillet, Olivier Bilé s’était plaint de ce que les bureaux du Trésor soient fermés à l’heure régulière. Le candidat se dit prêt à régulariser sa situation si le Conseil constitutionnel le lui permet. Dans la même situation se trouve Rigobert Gabanmidha. Sauf qu’en plus du défaut de caution, Elecam reprochait au candidat indépendant l’absence de la liste des 300 signatures (trente par région), tel que l’exige le Code électoral pour les candidats indépendants. Pareil pour Vincent Sosthène Fouda. Le président national du Mouvement camerounais pour la social démocratie (Mcsd) devra également produire un certificat d’imposition et de nationalité. Ama Aboubakar, lui, reproche à Elecam-Littoral d’avoir bloqué son dossier.
Dans le second groupe, il y a Bertin Kissob qui compte trois recours. Le dissident, actuellement en détention à a prison centrale de Yaoundé, a formulé trois requêtes dont une en réhabilitation de sa candidature. Les deux autres portent sur le rejet de la candidature de Paul Biya et la contestation du décret présidentiel convoquant le corps électoral. Le président du Cameroon party for social justice (Cpsj) juge Paul Biya «incompétent» pour le faire. Sur la même voie de la contestation de la candidature du président sortant, Valentin Engono, le président de l’Union camerounaise pour la démocratie et l’innovation(Ucdi) dénonce «l’excès de pouvoir du Conseil électoral» d’Elecam.
Il y a une sous-catégorie de recours transversaux à classer davantage dans le registre des insolites. Ici, l’on retrouve celles de Steves Léopold Ndjoumou de l’Union pour le Redressement Economique du Cameroun et Kum Ane Ihims (Bilingual Yaounde political party) qui exigent l’invalidation de la candidature de Paul Biya en raison de la mutation de son identité. Pour ces deux requérants, Paul Biya n’est pas Biya Paul. Ils rappellent que le candidat sortant s’appelle Biya bi Mvondo Paul Barthelemy. Il y a Geneviève Amvene, l’unique candidate qui a déposé son recours à Ebolowa. La candidate indépendante se voit être la « seule susceptible de diriger le Cameroun parce qu’investie d’une mission divine ». Du coup, « rejeter mon dossier de candidature, c’est aller à l’encontre de Dieu et engager un combat contre Dieu».
Tous ces recours sont posés sur la table du Conseil constitutionnel qui les épluchent au Palais des Congrès ce jour. Il est fort probable que les dossiers rejetés pour défaut de cautionnement soient réhabilités.
Patrick Kluivert : L’expérience à l’école de l’humilité
Il aurait pu aspirer aux premiers rôles. Lui qui, il y a quatre ans déjà, officiait en tant qu’adjoint de Luis Van Gaal, sur le banc de l’équipe nationale hollandaise. Et a fait la Coupe du monde Brésil 2014 que les Pays-Bas ont terminé à la 3ème place. Mais Patrick Kluivert gardera le même poste aux côtés de Clarence Seedorf, selon l’annonce de Bidoung Mkpatt. Une posture qui ne rabaisse pas la valeur de celui qui a raccroché les crampons depuis 2008, et s’est engagé sur le terrain de l’administration et de l’entraînement. Patrick Kluivert arrive un peu plus tard et repart plus tôt du football professionnel, que son patron sur le banc de touche du Cameroun. Kluivert signe sa première saison professionnelle en 1994-1995 avec l’Ajax d’Amsterdam et la boucle en 2007-2008 par Lille en France. Le temps d’enregistrer quatre Ligues des champions (Ajax en 1995, Real Madrid en 1998 et Milan Ac en 2003 et 2007), un Mondial des clubs avec le même Milan une Supercoupe d’Italie en 2011, deux championnat d’Italie (2004 et 2007), un titre de champion d’Espagne 1997 avec le Real, une coupe d’Italie en 2003.
Agé de 42 ans comme le titulaire au poste, Patrick Kluivert, un noir au teint clair, partage donc un parcours presque similaire avec son compatriote de chef, avec qui il partage également la porte d’entrée en sélection nationale (lui a signé sa première sélection à Rotterdam, par un nul vierge face à la République tchèque en 1994). Mais l’homme né le 1er juillet 1976 à Amsterdam croit devoir continuer à apprendre dans la cour des grands, auprès de son aîné de quelques mois et plus capé comme joueur.
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Bamboutos Cf : La relégation actée par la Ligue de football professionnel
Bamboutos Fc de Mbouda jouera la prochaine saison sportive en Mtn Elite two. Ainsi en a décidé la Fédération internationale de football (Fifa) en fin de semaine dernière. L’instance faîtière du football mondial donnait en même temps jusqu’au 20 août prochain à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) pour donner la preuve de l’exécution de cette sanction. La passe a été faite à la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) le 10 août dernier, qui a saisi sa Commission d’homologation et de discipline, laquelle a opté le 13 août, pour le reclassement du championnat d’élite. Ramenant le club phare du département des Bamboutos à la dernière loge du classement. En prenant soin d’annuler les statistiques du club jadis classé 3ème au terme du championnat. La décision de la Fifa prise le 12 avril 2018, ne prévoyait ni voie, ni délai, ni instance de recours.
Les Mangwa boys paient ainsi le prix de leur insolvabilité à l’endroit du Belge Johan Buyle recruté en décembre 2015. Justin Tagouh, le président du Conseil d’administration de Bamboutos Fc de Mbouda s’était séparé de l’entraîner belge dont il venait de s’attacher les services, un mois plus tard, avant même que l’homme n’eût fait ses preuves en championnat. Au cours d’une saison marqué par le limogeage de pas moins de 11 entraîneurs. Johan Buyle, lui, recruté en décembre 2015, avait été récusé par la Fécafoot, au motif qu’il ne disposait pas du diplôme requis pour officier en Ligue 1. Le technicien qui poursuivait le travail d’entraînement, finira par être remercié par son employeur, sur un désaccord au sujet de l’intrusion de l’administratif dans le travail technique. L’homme qui avait saisi la Fifa pour se plaindre, réclame pas moins de 16 millions FCfa d’arriérés de salaire et de dommages et intérêts. Bamboutos Fc de Mbouda n’a pas cru devoir faire appel de la décision de la Fifa. Jusqu’à ce que l’instance faîtière du football mondial frappe fort.
Nécrologie : Le Pr Oumarou Bouba n’est plus
La nouvelle est tombée comme un couperet en fin de matinée ce 15 août 2018. le Pr Oumarou Bouba n’est plus. L’ex recteur de l’université de Yaoundé II a rendu l’âme aux premières heures, des suites de maladie, apprend-on. Il n’était plus apparu en public depuis longtemps, notamment depuis son remplacement en juillet 2017 par le Pr Minkoa She. L’enseignant de physiques avait dirigé l’université de Yaoundé I de 2008 à 2012, puis a été muté dans la banlieue de Yaoundé, pour Yaoundé II-Soa. Un bail de trois ans qui s’est achevé par une sortie du couloir des recteurs.
Né en 1958, le Pr Oumarou Bouba était spécialiste de la physique nucléaire qui a commencé son magistère comme assistant associé à l’université d’Orléans, avant de regagner son pays en 1993, pour être nommé directeur des affaires académiques et de la coopération dans la jeune université de Ngaoundéré. L’originaire de la région du Nord entamait ainsi une carrière de gestionnaire qui l’a conduit de vice-recteur de l’université publique du château d’eau du Cameroun, avant d’être titularisé à l’université de Yaoundé I.
Après une prière à la mosquée d’Etoudi à Yaoundé en début d’après-midi, l’ancien recteur a été inhumé selon la tradition musulmane.
Performance : La Douane mobilise 362 milliards au 1er semestre
De janvier à juin 2018, la Direction Générale des Douanes (DGD) a réalisé des recettes de 362 milliards de francs CFA (base caisse) contre 337,6 milliards de francs CFA à la même période en 2017, soit une hausse de 24,4 milliards de francs CFA en valeur absolue et 7,2 % en valeur relative. Selon la Douane, cette performance « record » est conséquente à la hausse des importations de plusieurs produits. Ce sont notamment : les carburants et lubrifiants (30,1 milliards), les véhicules de tourisme (19,7 milliards), les grumes (15,2 milliards), le clinker (14,6 milliards), les articles de friperie (11,2 milliards), les véhicules de transport de marchandises (11,1 milliards), les appareils électriques pour la téléphonie (8,8 milliards), les bouteurs, bouteurs-biais, niveleuses (6,9 milliards) et les carreaux (6,9 milliards).
Hausse Des importations
Par conséquent, le nombre de conteneurs ayant fait l’objet d’une déclaration (transit exclu) a relativement haussé, soit 5.618 conteneurs déclarés pour le compte des marchés publics contre 3.991 au 1er semestre 2017. « Ces conteneurs sont, pour la plupart, sortis en enlèvements directs avec prise en charge ultérieure des droits et taxes par l’Etat », relève la Douane. D’après l’institution, cette augmentation résulte des projets d’infrastructures lancés dans le pays, aux importations des entreprises du secteur métallurgique (+38 %) qui bénéficient des facilités reprises dans les cahiers de charge. « Il y a les zones franches industrielles (+98 %) dont les importations sont totalement exonérées des droits et taxes de douane », peut-on lire dans la newsletter de la DGD. De manière détaillée, la hausse des importations est notamment liée aux projets de construction des infrastructures de la CAN 2019 ; au pétrole brut dont les importations n’avaient pas été effectuées en début 2017 du fait de l’arrêt momentané de la production de la Sonara ; aux produits alimentaires (céréales +24 %, les poissons et crustacés +26 %, le lait et dérivés +57 %, les sucres et sucreries +60 %) et aux produits des industries.
Néanmoins, l’on note une baisse d’importations pour les machines et appareils électriques (-41%), les véhicules automobiles, tracteurs et leurs parties (-4 %), les produits céramiques (-15 %). La plupart des principaux produits exportés connaissent une baisse, à l’instar du pétrole brut (-9 %), du cacao en fèves (- 7,4%), du bois scié (-2,8%), de l’aluminium. (-37 %), de la banane (-16,5%), du savon de ménage en morceaux (-3,6%), du caoutchouc (-40,9 %) et de café (-33,2 %). Parmi les principaux produits, seuls le coton (+10,4 %), le bois en grumes (+9,9 %), les carburants et lubrifiants (+5,2 %), les feuilles de placage en bois (+9,7%) et les bonbonnes, bouteilles et flacons (+25,9 %) connaissent une hausse.
Paradoxalement, d’autres produits ont connu de fortes baisses en termes de droits et taxes collectés à savoir : les bières (-2,1 milliards), les véhicules pour le transport de personnes (-1,8 milliard). Les bons résultats de la Direction Générale des Douanes au 1er semestre 2018 ont été obtenus dans un contexte marqué par une conjonction de facteurs positifs et négatifs. L’on note ainsi une baisse du nombre de manifestes (-2,3%) et du nombre de connaissements (- 0,5%) pour la mise à la consommation.
Pertes
Le contexte du 1er semestre 2018 a également été marqué par le timide recul des exonérations. Ainsi, les pertes liées aux exonérations se chiffrent à 84 milliards de francs CFA contre 85 milliards de francs CFA au 1er semestre 2017, soit une baisse de 1,2 %. Le montant de la moins-value fiscale de l’Accord de Partenariat Economique (APE) bilatéral Cameroun/Union européenne est évalué à 1,9 milliard contre 0,4 milliard FCFA à la même période l’année dernière. En termes de cumul, depuis le début du démantèlement tarifaire, la Douane a enregistré des pertes de 4 milliards de francs CFA au 30 juin 2018. « La loi de Finances 2018 contient des mesures dont l’impact sur les recettes était escompté. L’on a ainsi relevé : une amélioration de la collecte des droits de sortie et autres prélèvements à l’exportation (+8,4 milliards) ; une amélioration des droits et taxes sur les déclarations des logiciels, licences, redevances et autres droits d’usage (+318 millions) », apprend-on.
Toujours au 1er semestre 2018, la Douane situe les paiements effectués pour le compte des déclarations liquidées avant 2018 à 16 % du montant total des recettes. Ce taux était de 14% au 1er semestre 2017, soit un surplus de recouvrement de 2 points. Les apports du contentieux, dont les droits compromis sont évalués à 3,5 milliards de francs CFA au 1er semestre 2018 contre 5,4 milliards francs CFA pour toute l’année 2017. L’administration douanière revendique également avoir collectés les amendes de l’ordre de 4,4 milliards de francs CFA au 1er semestre 2018 contre 6,8 milliards de francs CFA pour toute l’année 2017.
Lutte contre Boko Haram : Quand la justice contredit Issa Tchiroma
L’affaire de la vidéo montrant l’assassinat de deux femmes et de leurs enfants par des « soldats » dans la région de l’Extrême-Nord joue les prolongations. Sept militaires camerounais, soupçonnés d’avoir participé à ces exécutions sommaires ont été arrêtés. Les incriminés font l’objet d’une enquête instruite par le président de la République, Paul Biya. L’annonce a été faite dans un communiqué publié le vendredi 10 août dernier par le ministre camerounais de la Communication. Issa Tchiroma Bakary a dû se trouver dans une position embarrassante au moment où il a signé ce document. C’est que, après la diffusion de la vidéo en question sur les réseaux sociaux, le porte-parole du gouvernement avait convoqué la presse pour démontrer que la scène n’avait pas été tournée au Cameroun et qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’une énième tentative de déstabilisation du pays de Samuel Eto’o. « Il s’agit à l’évidence, d’une autre manœuvre de désinformation grossière dont les faits projetés n’ont aucun rapport avec l’action menée par les forces de défense et de sécurité dans le cadre des missions qui leur sont confiées. Dans cette vaine conspiration manifeste, la vidéo qui circule actuellement n’est rien d’autre qu’une malheureuse tentative de transfiguration de la réalité et d’intoxication du public, dont il est aisé de démanteler la sincérité au regard des éléments factuels contenus dans cet horrible trucage, avec des voix off approximativement apposées sur des séquences visuelles », déclarait alors Issa Tchiroma.
Pour convaincre l’opinion nationale et internationale de sa bonne foi, le ministre de la Communication expliquait : « à l’examen de cette vidéo, les hommes concernés arborent des uniformes bariolés. Alors que le paysage et le relief indiquent clairement qu’on se trouve en zone sahélo-sahélienne. En pareille circonstance, il est constant que les tenues de combat utilisées par l’armée camerounaises sont toujours de type sahélien. Par ailleurs, toujours au registre de la tenue vestimentaire comme identifiant des armées, les équipements individuels des militaires camerounais engagés dans la zone sont des équipements de combat conformes aux standards obligatoires de port de casques lourds, de gilets par balles et de chaussures de type bottes rangers. Ce qui, manifestement, n’est pas le cas des personnes contenues dans la vidéo. Les armes arborées par les présumés soldats présentés dans la vidéo, ne sont pas celles utilisées par l’armée camerounaise dans cette zone d’opération ». Mais ce que le ministre Issa Tchiroma ignorait, c’est que, quelques semaines après que cette vidéo ait fait le tour de la toile, la justice camerounaise allait le contredire. La preuve ? Une enquête a été menée et sept présumés coupables ont été arrêtés.
Rappel des faits
Ce sont en effet des images insoutenables qui ont fait le tour des réseaux sociaux. On y voit des hommes en uniforme entraînant en brousse des femmes et des enfants et les exécutants froidement. La vidéo dure près de trois minutes. On y voit notamment deux femmes, l’une tenant un enfant par la main, l’autre portant un bébé sur le dos et juste derrière elles, les forçant à avancer, deux hommes en uniforme, kalachnikov en bandoulière. A plusieurs reprises, l’un de ces hommes gifle la première femme en lui disant « lève la calebasse qu’on te voit bien, toi, BH (appellation qui désigne au Cameroun le groupe islamiste Boko Haram, Ndlr), tu vas mourir ». Ces images (amateurs) qui semblent tournées avec un téléphone portable sont commentées en direct par un homme qui présente les deux femmes et leurs progénitures comme étant des éléments de Boko Haram récupérés après un assaut. Les deux hommes en tenue militaire font avancer les deux femmes et leurs enfants sur une piste, les poussent vers une petite colline, bandent leurs yeux, font s’agenouiller la première femme tout comme la petite fille à qui ils mettent un t-shirt sur la tête. Puis la deuxième avec le bébé sur le dos s’agenouille, les quatre sont fusillées dans le dos. Plusieurs coups de feu sont tirés, puis gros plan sur les quatre cadavres, dont le petit bébé. Tout de suite après la publication de la vidéo, Amnesty International est monté au créneau, affirmant avoir des « preuves crédibles » que les hommes armés exécutant les civils dans cette vidéo virale sur Internet étaient des militaires camerounais. L’ONG a alors appelé Yaoundé à mener une « enquête impartiale » pour que les militaires présumés responsables ne se « tirent pas impunis d’un acte aussi odieux ». Plus tard, le Royaume-Uni s’est dit « profondément préoccupé » par cette vidéo, demandant au président camerounais Paul Biya, une « enquête urgente ». Les États-Unis ont également demandé une enquête « totale et transparente » sur l’exécution de ces deux femmes et de leurs enfants.