vendredi, novembre 7, 2025
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Protestation : Presse morte ce lundi au Cameroun

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« Mutations et d’autres journaux ne seront pas en kiosque ce mai » L’annonce est faite sur les réseaux sociaux par Lucien Bodo, le rédacteur-en-chef adjoint du quotidien de la South media corporation (Smc). Une annonce qui vient confirmer l’alignement du journal de Georges Alain Boyomo sur les positions arrêtées le 28 avril dernier par un certain nombre d’éditeurs de presse d’observer une « Journée presse morte » ce lundi, lendemain de la 27ème Journée internationale de la liberté de la presse. Le thème étant : « Le journalisme sans crainte, ni complaisance».
Pour les partisans de la grève, cette thématique pose le problème de « mal-être » de l’entreprise de presse au Cameroun. Si les journalistes camerounais peuvent se targuer d’avoir transcendé la crainte depuis des lustres, il reste que la réalité du terrain impose parfois une complaisance qui n’est pas toujours le fait du journaliste trahi par l’environnement dans lequel il évolue.

En gros, il s’agit d’une pression économique que subissent les entreprises du secteur privé, du fait de l’Etat. Les entreprises privées qui, comme l’ensemble des entreprises du pays subissent de plein fouet les conséquences de la pandémie du Covid-19. Et alors que l’Etat a décidé d’alléger les souffrances des entreprises à travers quelques mesures pour le moins salutaires, le secteur de la presse est ignorée, alors même que ce « 4ème pouvoir » est un acteur de premier plan dans le combat que mène l’Etat contre ce virus. Alors même que le déblocage de l’appui institutionnel de l’Etat à la presse privée, jadis appelée « Aide à la presse » tarde à être effectif. Pour ne rien faciliter à ces entreprises à qui les administrations publiques doivent des ardoises lourdes d’arriérés,… Les patrons de presse ont également ressuscité les résolutions des états généraux de la communication et dénoncent les arrestations arbitraires de journalistes et assimilés dans l’exercice de leurs fonctions.

Le mouvement est suivi par la quasi-totalité des majors de la presse privée dont Mutations, Le Messager. Une démonstration de force qui devrait pousser le gouvernement à réviser le traitement qu’il fait de la presse dans son ensemble et le secteur privé en particulier.

Lutte contre le Covid-19 : Nuit troublée au Centre des opérations d’urgence

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Le calme est revenu au Centre des opérations d’urgence de santé publique (Cousp) de Yaoundé au plus profond de la nuit. A la suite de négociations conduites par le gouverneur de la région du Centre, assisté du sous-préfet de Yaoundé 2, du délégué régional de la Santé publique. Pour affronter les représentants de chaque secteur d’activité opérant au Cousp : épidémiologiste, psychologue, médecin,…). Au sortir des négociations, les grévistes ont accepté de mettre un terme à leur mouvement d’humeur.
Après de longues heures agitées par une grève du personnel qui travaille dans ce Centre de gestion des opérations de lutte contre le Covid-19. Barricadant les portes centrales de la structure, quelques 200 personnes travaillant au Cousp exigeaient le paiement intégral de leurs arriérés de « salaires ». Aussi, on apprend de certaines sources que « certains volontaires n’ont pas vu leurs noms dans les listes d’engagement».

Depuis la mise en place du dispositif de riposte au Covid-19 au Cameroun, cette équipe a été engagée et travaille sans salaire. Pire, les travailleurs du COUSP exercent sans aucune base juridique (contrat) si ce n’est un accord verbal de prise en charge à hauteur de 10 000F par jour. Et les chiffres sont passés du simple au double, soit de 150 à 300 personnes. D’où peut-être l’absence de certains noms sur la liste retenue pour la régularisation des situations contractuelles. « Depuis plusieurs semaines, des responsables du COUSP ont entrepris de recruter du personnel pour le Centre sans en informer le ministère de la Santé publique. Il s’en est suivi une augmentation exponentielle de l’état des salaires du personnel du COUSP qui est passé d’une dizaine de million de francs CFA à près de 40 millions de francs CFA par semaine », rapporte camer.be». En attendant, les travailleurs du COUSP se sont vus proposer 2000F par jour hier. Les grévistes ont opposé une fin de non-recevoir aux pouvoirs publics. Naseri Paul Béa, le gouverneur du Centre, a dû jouer les pompiers pour éteindre le feu.

Cette crise survient au moment où le Cameroun traverse une période critique dans la lutte contre ce virus. Après un mois et demi de confinement partiel et d’imposition de mesures restrictives de libertés, les milieux d’affaires ont crié à l’asphyxie, réclamant des mesures compensatoires. Le gouvernement a préféré desserrer l’étau en même temps qu’il proposait quelques mesures fiscales pour amortir le choc. Et deux jours après ces mesures qui ont ramené les populations dans les espaces de loisir et de plaisir, les chiffres ont recommencé à grimper en termes d’infections. Soit 245 nouvelles infections au soir du 2 mai 2020. La grève des employés du Cousp pourrait contribuer à alourdir la situation.

Auditions : Le fils d’Ayah Paul convoqué à la Police judiciaire

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Ayah-Ayah-Abine-le-président-de-la-fondation-Ayah

Ayah Ayah Abine sera entendu à direction de la Police judiciaire le 6 mai prochain. Le fils d’Ayah Paul Abine est attendu à la Sous-direction des Enquêtes économiques et financières pour être exploité sur des « soupçons de financement du terrorisme » en rapport avec les activités que la fondation Ayah qu’il dirige. De ce qu’il ressort de la lettre-convocation que la rédaction a pu consulter, tout serait parti d’une dénonciation de l’Agence nationale d’investigations financières (Anif). Le secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr) aurait alors saisi la police judiciaire aux fins de clarifications.

Le 20 février dernier, Ayah Ayah Abine avait déjà été entendu pour la même affaire au Secrétariat d’Etat à la défense (SED). Alors que des organisations de défense des droits de l’homme redoutaient une arrestation, l’homme avait été libéré après plusieurs heures d’interrogatoire.

L’affaire resurgit à quelques jours d’une audience que la fondation juge « importante » dans la suite des affaires. C’est que, la fondation avait saisi le tribunal de Grand instance du Mfoundi pour « diffamation, dénonciations calomnieuses,… » contre ceux qui avaient propagé les « fausses informations » soutenant les faits allégués, contre les intérêts de la fondation promue par le fils de l’ex député démissionnaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Entre autres les journalistes Frankline Njume et Ernest Obama, le journal L’Anecdote, la chaîne de télévision Vision 4, le pasteur Success Nkongho. La première convocation fixée au 19 février avait avorté. Le dossier ayant disparu des dédales du tribunal. Le plaignant a relancé le dossier par citation directe. L’audience est prévue pour le 12 mai prochain. Du coup, à la fondation Ayah, on soupçonne une volonté d’empêcher la manifestation de la vérité. « Avec ou sans moi, cette affaire ira jusqu’au bout », a promis le président de la fondation Ayah.

La famille du magistrat à la retraite est en proie à des ennuis judiciaires depuis quelques années. Après avoir refusé de soutenir la modification de la constitution en 2008, Ayah Paul a par la suite démissionné des rangs du Rdpc pour lancer le People action’s party (PAP) qui a porté sa candidature à l’élection présidentielle 2011. En 2017, l’ancien avocat général à la Cour suprême est incarcéré sans motif, pendant de longs mois. Avec le déclenchement de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, son fils Ayah Ayah Abine a créé la fondation éponyme pour venir en aide aux victimes de la guerre. C’est dans le cadre du fonctionnement de cette association caritative qu’il leur est reproché de pactiser avec les sécessionnistes.

Udc : Tomaïno à la présidence, au détriment de Sam Mbaka

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Jusqu’en 2021, les rênes de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) seront tenues par Patricia Hermine Tomaïno Ndam Njoya. Ainsi en a décidé le Bureau politique du parti réuni le 27 avril à Foumban. « Selon des sources internes au parti, sous la pression des banques, ‘’il semblait impératif pour l’Udc de désigner un responsable à la tête du parti à l’effet de gérer les affaires courantes et opérer les diligences nécessaires avec les banques où sont logés les comptes du parti’’ », rapporte le quotidien le Messager.

Alors que Cyrille Sam Mbaka était attendu à la présidence du parti pour une transition, le temps d’élire le successeur d’Adamou Ndam Njoya décédé en mars dernier. « Pour certains analystes politiques, la désignation de Tomaïno Ndam Njoya comme présidente nationale de l’UDC s’apparente à un hold-up », relève Le Messager. Des analystes contactés par le journal de feu Pius Njawé y voient « une des nombreuses facettes d’une démocratie conjugale expérimentée sur le bord du Noun. Ce d’autant que cette désignation s’est faite sur le dos du 1er vice-président pas invité aux travaux et déclaré indisponible». Joint par nos confrères, Sam Mbaka ne cache pas du tout sa distance avec les travaux présidés par Christophe Ndeuheula, le 2ème vice-président de l’Udc, le premier adjoint de feu Ndam Njoya déclare « ne pas être au courant d’une réunion du parti à Foumban».

Sam Mbaka à la touche

Et pourtant, Mongwat Ahidjo, le secrétaire national à la Communication de l’Udc, estime que le Bureau politique a « ménagé le 1er vice-président, quelque peu souffrant et surtout indisponible ». Un « raccourci » si vite trouve que, « en dehors de la présidence nationale et du Conseil exécutif, les membres du bureau politique de l’Udc, les vice-présidents et les autres membres du staff sont nommés par le président national qui jouit d’une légitimité».

C’est la première bataille pour le remplacement d’Adamou Ndam Njoya qui est engagée. Beaucoup avait déjà mal perçu l’occupation du devant de la scène par l’épouse pendant l’effacement de l’époux, le temps de sa maladie, entre 2018 et début 2020. Puis Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, après avoir été élue député-maire le 9 février dernier, opta pour la mairie de Foumban, pour y remplacer déjà son époux. Sam Mbaka qui a échoué à se faire élire député dans le Wouri, risquera de jouer définitivement les seconds rôles au sein de l’Udc. Tomaïno Ndam Njoya qui était déjà très présente du vidant de son défunt époux de président, lâchera-t-elle prise une fois le fauteuil de président libre (libéré ?).

Sur le même sujet:

Mairie de Foumban: Tomaïno Ndam Njoya remplace Adamou Ndam Njoya

Transhumance : Le chasseur de Lion définitivement dans la cage du lion

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Jean Jacques Ekindi est de retour dans la maison du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Le coordonnateur général du Mouvement patriotique (Mp) a annoncé son retour au sein de son ancien parti au cours d’une conférence de presse donnée à son domicile ce 30 avril 2020 à Douala. Un choix que l’homme justifie par « l’échec de l’opposition » dans laquelle lui-même se trouvait depuis que l’ex patron départemental du Rdpc dans le département du Wouri a quitté le navire du pouvoir en 1991. Se faisant alors appeler Chasseur de lion, et donc chasseur de Paul Biya qui se fait appeler Homme lion. « Les décisions se prennent au sein du RDPC. L’opposition est tellement marginalisée qu’il ne s’y passe pratiquement rien en dehors de la polémique », a-t-il souligné chez nos confrères de Jeune Afrique.

Alors après avoir participé à l’échec de la traque du lion, le chasseur du félin pense « mieux faire passer sa voix » au sein d’un parti dont il dénonçait les dérives il y a trente ans. Et pense pouvoir réussir en interne ce qu’il a échoué à faire de l’extérieur : « il faut qu’au sein du pouvoir il y ait des débats qui nous permettent d’avancer, surtout quand l’opposition est réduite à une portion congrue », souhaite-t-il.

C’est une décision que le fils de Déido a prise seule, assure-t-il. Sans donc consulter ses militants (s’il y en a). Peut-être que Jean Jacques Ekindi ait désormais être seul dans le navire MP qu’il conduisait et qui ne résonnait plus que dans les oreilles de son capitaine. Lequel depuis sa sortie de l’Assemblée nationale où sa coalition avec l’Union démocratique du Cameroun (Udc) l’avait propulsé, semblait travailler à trouver une certaine stabilité.

A la faveur de la présidentielle 2018, Jean Jacques Ekindi avait appelé l’opposition à une candidature unique qu’il comptait accompagner. Mais aucun des opposants d’envergure n’avait suivi le chasseur de lion qui, au soir de la campagne électorale, avait rejoint le camp du lion. Fustigeant les intérêts égoïstes des opposants. Le Grand Dialogue national (GDN) avait offert une nouvelle tribune à Ekindi qui avait rejoint les rangs des participants. Avant de jeter l’éponge dès la première journée, sur fonds de contestation de la méthode et des orientations que prenait Joseph Dion Ngute. Deux jours après, l’homme était revenu à de meilleurs sentiments.
Ainsi, par deux fois, le chasseur de lion avait essayé de se rapprocher de sa proie. Et finalement, le prédateur s’est retrouvé dans la cage de la proie. Trente ans après. Sans avoir seulement pu blesser la proie.

Sur le même sujet:

Présidentielle 2018: Le Chasseur de Lion dans la cage du lion

Dr Francis Ampère Simo: « La presse privée ne saurait vivre sans une subvention conséquente »

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Quel regard portez-vous sur la presse privée au Cameroun ?

La presse privée au Cameroun est une presse dynamique mais paradoxalement pauvre parce qu’incapable de rentabilité avec des ventes faibles et l’absence de publicité. Son indépendance est fortement compromise par ses difficultés économiques. Incapables de s’autofinancer, nombreux sont les organes de presse qui survivent grâce à la générosité des politiciens et des hommes d’affaires. Ce qui affecte considérablement les principes fondamentaux de la profession.

Qu’est ce qui justifie la précarité de la presse ?

La précarité de la presse au Cameroun résulte de l’effondrement de son modèle économique basé sur la vente au numéro ainsi qu’au difficile accès à la publicité des grandes structures et organismes publics. Ce qui génère son incapacité à s’autofinancer du fait de la faiblesse des ventes et de la rareté des revenus publicitaires. Dans ces conditions, la presse privée ne saurait être économiquement viable et ne saurait survivre sans un subventionnement conséquent.

 le gouvernement pour assainir ce secteur et surtout viabiliser les médias octroi chaque année une aide à la presse privée d’une enveloppe oscillant entre 150 et 250 millions de francs CFA. Mais certains patrons jugent cette aide petite. Etes-vous du même avis que ces patrons de presse ? Pourquoi l’Etat n’accorde-t-il pas assez d’argent aux médias privés ?

Le montant débloqué pour l’aide à la presse privée peut sembler dérisoire si on fait une comparaison avec les autres pays. En Côte d’Ivoire 726 millions en 2013, au Gabon : 2 milliards de Francs Cfa, au Sénégal : 700 millions etc. A notre sens, quel que soit le montant de l’aide, ce n’est pas la solution. Les organes de presse devrait revoir en profondeur leur modèle de financement en privilégiant la transition vers le numérique, et en s’adaptant aux réalités du monde moderne, sans trop compter sur l’aide de l’Etat. Le ministre de la Communication a récemment signé de nouveaux textes régissant l’aide à la presse privée. Quelles sont les innovations ?

La principale innovation de ce texte est qu’il est essentiellement axé sur la presse privée. Il a exclu de son mécanisme d’aide les entreprises de presse audiovisuelles qui sont désormais éligibles au financement du Fonds spécial de développement de l’audiovisuel prévu par la loi de 2015 régissant l’activité audiovisuelle au Cameroun. Ce n’était pas le cas du précédent arrêté qui prenait en compte tous les secteurs de la communication. Cet arrêté de 2020 prend également en compte d’autres formes d’aides à la presse. Par le passé, l’aide publique à la presse se limitait en l’attribution de ressources financières aux organes de presse et aux entreprises de presse. Dans sa nouvelle configuration, l’arrêté ministériel du 13 avril 2020 qui abroge celui du 23 septembre 2002 dispose en son article 4 que : l’appui institutionnel de l’Etat à la presse à capitaux privés est octroyé selon des domaines et types d’interventions précis. Le soutien des pouvoirs publics à la presse écrite privée devrait s’exprimer désormais en : octroi du matériel technique d’exploitation, appui financier à l’achat des intrants matériels essentiels servant à la production des contenus médiatiques ; allocation financière pour la couverture des grands événements nationaux et internationaux, appui financier à la distribution des journaux et appui au renforcement des capacités. Le texte envisage un contrôle de l’utilisation des fonds et surtout l’allocation par virement bancaire. Le nouveau texte intègre dans la commission qui étudiera les dossiers de demande d’aide de nouvelles administrations et surtout renforce la participation des représentants de la profession. A cet effet, il est prévu un représentant des éditeurs de presse d’expression anglophone, un représentant des éditeurs de presse d’expression francophone, un représentant de la presse privée en ligne. Le nouveau texte a également densifié le régime de sanctions. Outre celles déjà connues qui allaient de la suspension provisoire de toute ou partie de l’aide octroyée à la radiation définitive de l’éligibilité à l’aide, l’article 24 du nouvel arrêté précise que les entreprises de presse sous le coup d’une sanction de l’instance nationale en charge de la régulation des médias, ou de toute autre instance d’autorégulation reconnue par l’Etat, sont d’office exclues du bénéfice de l’appui institutionnel de l’Etat à la presse à capitaux privés.

Quelle analyse faites-vous de ces textes ?

Le moins qu’on puisse dire est que les conditions d’accès à l’aide étant devenues draconiennes avec notamment l’obligation de mettre en place de véritables entreprises de presse, d’assurer et de protéger socialement les employés et autres collaborateurs, de respecter les obligations fiscales, de présenter les copies certifiées conformes des contrats de travail des personnels de la structure demanderesse, de justifier la présence aux kiosques pour les organes de presse écrite; de justifier que l’on a régulièrement satisfait aux dépôts administratifs ; d’avoir un compte d’utilisation de l’aide publique à la communication privée de l’exercice précédent, il y a fort à parier qu’il y aura désormais très peu de demandeurs.. On peut donc s’attendre à ce que les montants octroyés soient plus conséquents.

Ce nouveau décret écarte les aventuriers et les indisciplinés. Pensez-vous que ce décret est suffisant pour viabiliser et assainir la presse privée ? Que faut-il faire réellement pour assainir et viabiliser les médias au Cameroun ?

Au-delà d’écarter les aventuriers et les indisciplinés, pour viabiliser effectivement le secteur de la presse écrite au Cameroun, il faudrait que soit institutionnaliser une subvention conséquente de l’Etat à la presse en lieu et place de l’aide. Le montant de cette subvention devant prendre en compte l’activité de service public menée par la presse privée en multipliant les aides directes et indirectes.

Ne pensez-vous pas qu’il faille également revoir la loi de 90 portant sur la liberté de communication sociale ?

La loi de 1990 sur la liberté de communication sociale mérite d’être révisée à plus d’un titre. Nous pouvons de manière spécifique évoquer la nécessité de la prise en compte de l’encadrement juridique de la presse en ligne dans cette loi, la prise en compte de la spécificité de l’activité journalistique et l’autonomisation des infractions de presse dans la loi de 1990. La loi de 1990 étant une loi spéciale, les infractions par voie médiatique ne devraient plus être des infractions de droit commun.

Qu’est ce qui justifie la précarité de la presse ?

La précarité de la presse au Cameroun résulte de l’effondrement de son modèle économique basé sur la vente au numéro ainsi qu’au difficile accès à la publicité des grandes structures et organismes publics. Ce qui génère son incapacité à s’autofinancer du fait de la faiblesse des ventes et de la rareté des revenus publicitaires. Dans ces conditions, la presse privée ne saurait être économiquement viable et ne saurait survivre sans un subventionnement conséquent.

 le gouvernement pour assainir ce secteur et surtout viabiliser les médias octroi chaque année une aide à la presse privée d’une enveloppe oscillant entre 150 et 250 millions de francs CFA. Mais certains patrons jugent cette aide petite. Etes-vous du même avis que ces patrons de presse ? Pourquoi l’Etat n’accorde-t-il pas assez d’argent aux médias privés ?

Le montant débloqué pour l’aide à la presse privée peut sembler dérisoire si on fait une comparaison avec les autres pays. En Côte d’Ivoire 726 millions en 2013, au Gabon : 2 milliards de Francs Cfa, au Sénégal : 700 millions etc. A notre sens, quel que soit le montant de l’aide, ce n’est pas la solution. Les organes de presse devrait revoir en profondeur leur modèle de financement en privilégiant la transition vers le numérique, et en s’adaptant aux réalités du monde moderne, sans trop compter sur l’aide de l’Etat. Le ministre de la Communication a récemment signé de nouveaux textes régissant l’aide à la presse privée. Quelles sont les innovations ?

La principale innovation de ce texte est qu’il est essentiellement axé sur la presse privée. Il a exclu de son mécanisme d’aide les entreprises de presse audiovisuelles qui sont désormais éligibles au financement du Fonds spécial de développement de l’audiovisuel prévu par la loi de 2015 régissant l’activité audiovisuelle au Cameroun. Ce n’était pas le cas du précédent arrêté qui prenait en compte tous les secteurs de la communication. Cet arrêté de 2020 prend également en compte d’autres formes d’aides à la presse. Par le passé, l’aide publique à la presse se limitait en l’attribution de ressources financières aux organes de presse et aux entreprises de presse. Dans sa nouvelle configuration, l’arrêté ministériel du 13 avril 2020 qui abroge celui du 23 septembre 2002 dispose en son article 4 que : l’appui institutionnel de l’Etat à la presse à capitaux privés est octroyé selon des domaines et types d’interventions précis. Le soutien des pouvoirs publics à la presse écrite privée devrait s’exprimer désormais en : octroi du matériel technique d’exploitation, appui financier à l’achat des intrants matériels essentiels servant à la production des contenus médiatiques ; allocation financière pour la couverture des grands événements nationaux et internationaux, appui financier à la distribution des journaux et appui au renforcement des capacités. Le texte envisage un contrôle de l’utilisation des fonds et surtout l’allocation par virement bancaire. Le nouveau texte intègre dans la commission qui étudiera les dossiers de demande d’aide de nouvelles administrations et surtout renforce la participation des représentants de la profession. A cet effet, il est prévu un représentant des éditeurs de presse d’expression anglophone, un représentant des éditeurs de presse d’expression francophone, un représentant de la presse privée en ligne. Le nouveau texte a également densifié le régime de sanctions. Outre celles déjà connues qui allaient de la suspension provisoire de toute ou partie de l’aide octroyée à la radiation définitive de l’éligibilité à l’aide, l’article 24 du nouvel arrêté précise que les entreprises de presse sous le coup d’une sanction de l’instance nationale en charge de la régulation des médias, ou de toute autre instance d’autorégulation reconnue par l’Etat, sont d’office exclues du bénéfice de l’appui institutionnel de l’Etat à la presse à capitaux privés.

Quelle analyse faites-vous de ces textes ?

Le moins qu’on puisse dire est que les conditions d’accès à l’aide étant devenues draconiennes avec notamment l’obligation de mettre en place de véritables entreprises de presse, d’assurer et de protéger socialement les employés et autres collaborateurs, de respecter les obligations fiscales, de présenter les copies certifiées conformes des contrats de travail des personnels de la structure demanderesse, de justifier la présence aux kiosques pour les organes de presse écrite; de justifier que l’on a régulièrement satisfait aux dépôts administratifs ; d’avoir un compte d’utilisation de l’aide publique à la communication privée de l’exercice précédent, il y a fort à parier qu’il y aura désormais très peu de demandeurs.. On peut donc s’attendre à ce que les montants octroyés soient plus conséquents.

Ce nouveau décret écarte les aventuriers et les indisciplinés. Pensez-vous que ce décret est suffisant pour viabiliser et assainir la presse privée ? Que faut-il faire réellement pour assainir et viabiliser les médias au Cameroun ?

Au-delà d’écarter les aventuriers et les indisciplinés, pour viabiliser effectivement le secteur de la presse écrite au Cameroun, il faudrait que soit institutionnaliser une subvention conséquente de l’Etat à la presse en lieu et place de l’aide. Le montant de cette subvention devant prendre en compte l’activité de service public menée par la presse privée en multipliant les aides directes et indirectes.

Ne pensez-vous pas qu’il faille également revoir la loi de 90 portant sur la liberté de communication sociale ?

La loi de 1990 sur la liberté de communication sociale mérite d’être révisée à plus d’un titre. Nous pouvons de manière spécifique évoquer la nécessité de la prise en compte de l’encadrement juridique de la presse en ligne dans cette loi, la prise en compte de la spécificité de l’activité journalistique et l’autonomisation des infractions de presse dans la loi de 1990. La loi de 1990 étant une loi spéciale, les infractions par voie médiatique ne devraient plus être des infractions de droit commun.

Aide publique: Les patrons de presse insatisfaits des reformes

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François Mboke, président du Repac

La réorganisation des modalités d’accès au bénéfice de l’aide publique à la communication privée le 13 avril dernier par le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi n’a pas eu l’assentiment des patrons de presse. Le Réseau des Patrons de presse du Cameroun (Repac) est monté au créneau pour exprimer ses réserves et inquiétudes sur les nouveaux textes. Dans un communiqué datant du 20 avril dernier, son président François Mboke déplore la non consultation des éditeurs de presse pour son élaboration afin d’aboutir à un document consensuel.Il émet également les réserves et inquiétudes des patrons de presse sur la non-publication du montant alloué à l’appui institutionnel, l’alourdissement encore plus préoccupant du dossier d’accès à l’appui institutionnel, l’introduction des charges liées à la couverture des évènements qui relève pourtant de la cuisine interne des médias, la mise en avant du directeur de publication et non de l’entreprise ainsi que le silence sur le nécessaire toilettage des critères de nominations des membres du Conseil National de la Communication et des procédures en vigueur dans ce conseil pour éviter des règlements de compte.    Cependant, le Repac se dit prêt à travailler avec le ministère de la Communication en vue de l’approfondissement des points soulevés. François Mboke rappelle que les patrons de presse ont adressé un mémorandum visant la réforme de l’aide publique à la presse au Premier ministre et au Ministère de la Communication depuis cinq ans afin de la rendre « plus efficiente et plus adaptée ». Toutefois, les patrons de presse reconnaissent la volonté du gouvernement de contribuer à la viabilité économique des entreprises de presse privées. « Le Repac se satisfait du resserrement de “l’appui institutionnel” à la presse écrite, plus en butte à la précarité économique et à la presse en ligne […] l’appui aux médias privés sera désormais lié au respect des règles d’éthique et de déontologie », écrit François Mboke. 

Aide publique à la presse privée : ce qui va changer

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C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour la presse privée au Cameroun. 18 ans après l’arrêté organisant l’aide publique à la communication privée au Cameroun, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a signé le 13 avril dernier de nouveaux textes qui abrogent ceux de 2002. Le Mincom apporte ainsi de nombreux changements en vue d’assainir et de viabiliser la presse privée.

CHANGEMENT DE DENOMINATION

L’arrêté N°31/MINCOM du 13 avril 2020 portant réorganisation des modalités d’accès au bénéfice de l’aide publique à la communication privée définit désormais l’aide publique à la communication privée désormais comme étant l’appui institutionnel de l’Etat à la presse à capitaux privés. Le ministre précise que cet appui est ouvert à toutes les entreprises camerounaises, relevant du secteur privé de la presse, régulièrement constitué et exerçant ses activités sur le territoire national.

REDUCTION DES BENEFICIAIRES

Sauf que, les nouvelles dispositions durcissent les critères d’éligibilités. L’aide publique s’applique désormais uniquement aux entreprises éditant les journaux et périodiques à des intervalles réguliers; les entreprises de presse en ligne et les organes de communications audiovisuels non éligibles aux financements du fonds spécial de développement de l’audiovisuel institué par la loi no 2015/007 du 20 avril 2015. C’est dire que les imprimeries, les syndicats, les associations professionnelles, les diffuseurs audiovisuels, les agences publicitaires et autres ne pourront plus prétendre à cette subvention étatique. René Emmanuel Sadi y exclu aussi les entreprises de presse sous le coup d’une sanction de l’instance nationale en charge de la régulation des médias ou toutes instance d’autorégulation reconnu par l’Etat.

APPUI MULTIFORME

 L’appui institutionnel de l’Etat à la presse à capitaux privés va dorénavant être attribué sous forme financière et matérielle. En d’autres termes par l’octroi de matériels techniques d’exploitation, l’allocation des facilités de travail et par la mise à disposition des prestations intellectuelles.

PAIEMENT PAR VIREMENT BANCAIRE ET CONTROLE DE L’UTILISATION DE L’APPUI FINANCIER

Avec la nouvelle réglementation, le paiement se fera par virement bancaire. René Emmanuel Sadi rompt ainsi avec le paiement à la caisse qui suscitait des soupçons de corruption dans ce département ministériel du fait de la gestion des liquidités. L’arrêté d’avril dernier institut un contrôle de l’utilisation des fonds, biens et services alloués au titre de cet appui institutionnel. Une équipe de contrôle sera à cet effet mise sur pied par le Mincom au début de chaque exercice budgétaire.

DURCISSEMENT DES CONSTITUANTS DU DOSSIER

En outre, les pièces à fournir pour la constitution du dossier d’accès au bénéficie de l’aide publique à la presse privée s’étoffe. C’est ainsi qu’aux pièces autrefois exigées, les demandeurs devraient y ajouter les copies certifiées conformes des contrats de travail de ses employés légalisées par le ministre de l’Emploi et la Formation professionnelle ; les copies de l’ensemble des publications de l’année en cours pour les organes de presse écrite ; les justificatifs des dépôts administratifs ; une attestation d’ouverture de compte dans un établissement bancaire agréé, ainsi qu’un compte d’utilisation de l’aide à la communication privée de l’exercice précédent.

 REVISION DE LA COMMISSION D’ATTRIBUTION DE L’AIDE PUBLIQUE

La commission en charge de l’attribution de l’aide publique à la communication intègre à présent de nouveaux membres à savoir : des représentants du ministère de l’Administration territoriale ; de la Délégation à la Sureté Nationale et du Conseil National de la Communication. Ils remplacent ceux des ministères des Postes et Télécommunication ; du Tourisme et celui de l’Enseignement supérieur. Le ministre de la Communication précise que tous les représentants siègent désormais au niveau central. Ce qui dissout les structures régionales et départementales.

Défis Actuels

Ces entreprises qui s’engagent à la lutte contre le Covid-19

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Alors que le Cameroun a franchi la barre de 1000 personnes testées positives au Coronavirus, les entreprises en activité au Cameroun ne cessent de manifester les gestes de solidarité pour aider le gouvernement dans le cadre de la riposte contre cette pandémie. D’ailleurs, la création d’un fonds de solidarité par le président de la République ne fait que multiplier les donateurs.

LA FONDATION ORANGE OFFRE 180 MILLIONS EN MATERIEL

Ce don offert sous forme de matériel a été remis en deux phases. Au début de la crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus, la fondation de l’opérateur français a remis au ministère de la Santé Publique 100 millions en matériel de santé et de protection. Elle a récemment encore fait une nouvelle dotation au gouvernement, cette foisci au personnel de santé en les équipant de matériels d’une valeur de 80 millions de francs CFA. Il s’agit de la mise en place d’un fonds spécial d’urgence, le financement à Ongola Fab pour la fabrication des visières pour les agents de santé ; un don d’équipements de protection constitué des masques, des sur-blouses et des surchaussures, des thermomètres pistolets ainsi que des gants aux normes internationales. « au-delà de cet apport aux hôpitaux publics sous la conduite du gouvernement et pour faire face à l’indisponibilité et à l’inflation des masques chirurgicaux observées en ce moment sur le marché, la Fondation Orange financera également la production local et la distribution au grand public des masques répondant aux normes de Anor afin d’aider les populations les plus exposées »,fait savoir la Fondation Orange Cameroun.

LA SOCIETE GENERALE CAMEROUN OCTROIE 8 000 LITRES DE GEL HYDRO-ALCOOLIQUE

La banque française en activité au Cameroun depuis plus de 50 ans, a donné vendredi dernier au gouvernement, au titre de sa contribution à la chaine de solidarité initiée par le président de la République, 8 000 litres de gel hydro-alcoolique d’une valeur de 40 millions de francs CFA.

NESTLE FAIT UN DON D’UNE VALEUR DE 133 MILLIONS

Ce don destiné à plus de 110 000 personnes au Cameroun est constitué de 10 tonnes soit 2 000 cartons de produits alimentaires. Ce qui représente une valeur de 133 millions de francs CFA. En remettant ces produits jeudi dernier au directeur de la Promotion de la Santé, Dr Fanne Mahamat, les responsables de l’entreprise agroalimentaire suisse ont fait savoir que Nestlé s’engage à offrir dans les prochains jours 40 000 masques chirurgicaux au personnel médical camerounais. Notons que cette entreprise s’est associée avec la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (Ficr) pour renforcer la riposte globale contre le COVID-19 avec un don de 10 millions de francs CFA.

ADDAX PETROLIUM ET SANOFI DONNENT DES MEDICAMENTS

Il s’agit de 50 000 boites de 14 comprimés d’hydroxychloroquine, 50 000 boites de 12 comprimés d’Azythromicyne, 225 000 masques de différents types, 75 000 paires de gants de soins pour la filiale de la Société Nationale des Hydrocarbures. Quant à la firme pharmaceutique française Sanofi, elle a mis à disposition du ministère de la Santé 3 400 boîtes de 30 comprimés d’ hydroxychloroquine.

 OLAM- CAM REMET 50 MILLIONS AU GOUVERNEMENT

 Le 21 avril dernier, l’entreprise singapourienne spécialisée dans la commercialisation des produits agroalimentaire notamment le cacao et de café, les céréales et le riz a remis un chèque de 50 millions au ministre de la Santé Manaouda Malachie pour sa contribution à la lutte contre le Covid- 19.

Défis Actuels

La SRC recouvre désormais l’argent détourné

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Afin d’améliorer le recouvrement des créances bancaires au Cameroun, dont le taux de créances se situe actuellement à 16,5 % contre 5 % autorisé par la Commission Bancaire d’Afrique Centrale (Cobac), le président de la République a confié de nouvelles missions à la Société de Recouvrement des Créances (SRC) la semaine dernière. Ainsi, dans un décret, le chef de l’Etat implique cette société publique dans le recouvrement des créances dans le cadre de l’Opération Epervier. La Société chargée de recouvrement des créances bancaires depuis sa création en 1989, s’occupera désormais du recouvrement de créances issues de condamnations pécuniaires au profit de l’Etat dans le cadre des actions en justice au niveau national et international. Ceci en synergie avec le ministère de la Justice. « Le nouveau décret confère à la SCR des missions élargies au recouvrement des créances de toutes les administrations publiques, de tous les établissements publics d’une manière générale, des créances de l’Etat et de toutes ses excroissances […] l’autre particularité de ces nouvelles missions est que la SRC sera compétente pour recouvrer les créances issues des condamnations pécuniaires en faveur de l’Etat par le Tribunal Criminel Spécial et d’autres juridictions. De manière pratique, il reviendra à cette structure de recouvrer l’argent détourné par les personnes condamnées dans le cadre de l’Opération Epervier », explique Marie-Rose Messi, directeur général de la SRC dans une interview accordée à nos confrères de Cameroon Tribune.

En outre, la SCR est aussi chargée de recouvrer les créances douteuses, litigeuses ou contentieuses détenues par les administrations publiques, les institutions financières publiques et internationales ainsi que les banques publiques ou privées en restructuration. La société assurera également le recouvrement des créances qui lui sont confiées par les entreprises non financières du secteur public et privé ainsi que les établissements de microfinance. Elle s’occupera également de la liquidation à l’amiable de tous établissements publics de crédit ou financier à elle confiée par la Cobac, les tribunaux ou les cours de justice. « La SRC assure pour le compte de l’Etat, contre rémunération, le recouvrement des créances, la liquidation des établissements financiers, la gestion du patrimoine et l’appui-conseil », stipule l’article 4 du décret de Paul Biya. « L’autre mesure phare est la création de tribunaux de commerce, compétent pour reconnaitre des contentieux bancaires. Tous ces actes du chef de l’Etat ont pour objectif de protéger l’épargne des Camerounais », fait savoir Marie- Rose Messi dans les colonnes de Cameroon Tribune.

 Pour mettre en œuvre ces reformes, le président de la République a doté la société de prérogatives de puissance publique et d’un pouvoir de réquisition et d’investigation et la protection des dirigeants et porteurs de contraintes. C’est dire que la SRC pourra, dans le cadre de ses missions, faire recours à la force publique et accéder aux données, aux immeubles ou propriétés des débiteurs. La SCR revendique à ce jour un recouvrement des créances pour 16 banques d’un montant de 840 milliards de francs CFA et la liquidation de l’ex- SCB.

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