jeudi, novembre 6, 2025
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Covid-19 : 100 000 nouveaux tests disponibles

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Le Minsanté a écouté les pleurs du peuple

Cette acquisition du gouvernement vise à renforcer l’autonomie des régions en matière de testing.

L a lutte contre la propagation du nouveau coronavirus s’intensifie au Cameroun. En osmose avec l’Organisation Mondiale de la Santé qui conseille une identification et une prise en charge rapide des nouveaux cas, le gouvernement vient d’acquérir 100 000 tests rapides antigènes, en plus des 45 000 tests moléculaires disponibles sur l’ensemble du territoire. Une (très) bonne nouvelle selon le ministre de la Santé publique. D’après Dr. Manaouda Malachie, « toutes les régions seront désormais autonomes en matière de testing ». La devise des pouvoirs publics étant l’identification, le dépistage massif et la prise en charge rapide.

Bientôt de nouveaux points de prélèvement

Au cours de la seule journée du 2 juin dernier, les autorités sanitaires ont réalisé 835 analyses pour 188 cas positifs au Covid-19. « Au total, on aura déjà dépassé la barre de 30 000 analyses effectuées sur l’ensemble du territoire depuis le début de la pandémie. Notre objectif est d’atteindre au moins 50 000 analyses au 15 juin prochain », explique sur son compte Twitter, le ministre Manaouda Malachie. Et de préciser : « dès le 5 juin prochain, nous aurons des points de prélèvements dans les districts de Santé de manière à permettre au plus grand nombre de se faire tester en cas de besoin ». A Yaoundé par exemple, le Palais des Sports va également être transformé en un grand centre de prélèvement en plus des structures existantes, annonce le ministre de la Santé publique. « Notre détermination à vaincre ensemble la Covid-19 dans notre pays dit-il sur Twitter, est plus que jamais grande et les personnels de santé sont tout aussi motivés pour remporter cette bataille. Mais la condition est que chacun de nous doit observer et faire observer les gestes barrières ». Dr. Manaouda Malachie l’avoue en effet : « il est important de noter que nous entrons dans une phase compliquée de la pandémie. Nous devons donc, plus que jamais, nous protéger, protéger nos familles et protéger les autres en observant les gestes-barrières ».

Déjà 199 décès

Après six semaines de confinement partiel, le gouvernement a en effet mis en place le 30 avril dernier, un certain nombre de mesures d’assouplissement. Parmi elles, la réouverture des débits de boisson, restaurants et lieux de loisirs à temps plein, et la levée de la mesure réduisant le nombre réglementaire de passagers dans tous les transports en commun par bus et taxis. Deux mesures qui, de l’avis d’observateurs, font grimper le nombre de patients atteints de Covid-19 au Cameroun. Tenez : entre la détection du premier cas de Covid-19 et la levée des mesures de restriction, le bilan de la pandémie faisait état de 1731 patients déclarés positifs. Or, entre le 1er et le 2 juin dernier, ces chiffres sont passés à 6397 cas positifs. Soit 4666 nouveaux cas depuis l’annonce non seulement des mesures d’assouplissement, mais également le testing massif des ménages. Chaque jour en effet, le bilan s’alourdit. Désormais, le nombre de décès pointe à 199.

Hydrocarbures : 250 milliards pour réhabiliter la Sonara

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Ce chiffre est le résultat d’une évaluation menée par les pouvoirs publics, après le grave incendie qui a ravagé une partie des installations de l’entreprise il y a un an.

Douze mois sont passés depuis qu’un gigantesque incendie a consumé une partie des installations de la Société nationale de raffinage (7 des 13 unités de production ont été endommagés et 10 millions de litres de pétrole brut sont partis en fumée) le 31 mai 2019 à Limbe, dans la région du SudOuest. Douze mois au terme desquels le gouvernement camerounais, est enfin fixé sur le coût des travaux de réhabilitation de l’unique raffinerie du pays. L’évaluation menée par les pouvoirs publics fixe l’enveloppe à 250 milliards de francs CFA. «Une étude sommaire nous a déjà édifiés sur les différentes options de réhabilitation de cette structure. Par ailleurs, les premières évaluations du coût des travaux les situeraient autour de 250 milliards de francs CFA », a explique le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee) dans un récent entretien avec le Poste National de la Crtv. Selon Gaston Eloundou Essomba, plusieurs entreprises ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt à conduire ces travaux. A la fin des travaux fixés à l’horizon 2021, la capacité de production de la Sonara devrait se situer autour de 3,5 millions de tonnes de barils par an, apprend-on. Seulement, pour une reprise effective de ces travaux de réhabilitation, il faut des moyens financiers. « Le démarrage de ces travaux est tributaire de la disponibilité des financements, avoue Gaston Eloundou Essomba. C’est ainsi que des négociations sont en cours avec plusieurs structures financières pour la mobilisation des ressources nécessaires ». L‘on apprend à cet effet que des investisseurs étrangers ont également exprimé leur volonté de participer à la reconstruction de l’entreprise camerounaise. Notamment le géant pétro-gazier russe Lukoil.

Carburant : un mécanisme pour économiser 150 milliards

Depuis l’incident du 31 mai 2019, il n’y a en effet eu aucune activité de raffinage à Limbe. Et pourtant, le carburant a continué de couler à la pompe. Le pays n’a connu aucune rupture dans le circuit de ravitaillement. Si le gouvernement a pu assurer la continuité du service de distribution des produits pétroliers, c’est surtout grâce au mécanisme mis en place par le ministère de l’Eau et de l’Energie, à l’effet de minimiser les coûts et les manques à gagner éventuels qui allaient continuer à exposer la trésorerie de l’Etat. « Ce mécanisme consiste à sélectionner [par appel d’offres international] quatre traders pour une période donnée, qui auraient la charge de rendre disponible de grandes quantités de produits pétroliers dans les eaux camerounaises à fin de les vendre aux marketeurs et importateurs locaux avec comme critère de sélection un niveau de primes plus compétitif », a expliqué le ministre. Avant le 23 décembre dernier, «les traders livraient les produits pétroliers au Cameroun avec des primes qui atteignaient des niveaux records de 128 dollars par tonne pour le super et 176 dollars par tonne pour le gasoil». Or, «les primes actuellement pratiquées sont de 38 dollars par tonnes pour le super, et 45 dollars par tonnes pour le gasoil. Ce mécanisme génère pour le Cameroun des économies budgétaires importantes. Nos évaluations les situent annuellement à 150 milliards de francs CFA».

Shanda Tonme : « Biya n’est pas le seul responsable des défaillances »

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Construction d’un Cameroun uni qui a besoin de tous ses enfants, promotion du dialogue, de la réconciliation et du pardon, le président du Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (Mpdr) dévoile la vision de son parti qui vient de naître.

Vous venez de créer un nouveau parti dénommé Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (Mpdr). Qu’est-ce qui vous a amené à mettre sur pied cette formation politique à ce moment précis ?

Le projet a pris le temps de venir à maturité. Je suis bien content que vous parlez de ce moment précis, parce qu’en réalité, le contexte aujourd’hui, même si je devais mourir tout de suite, je saurais au moins que j’ai dit ce que j’ai dans le cœur et que j’ai jeté un gros pavé dans la marre pour dire c’est trop ! Depuis janvier les discours que nous entendons tous sont d’une extrême gravité. Appeler à la haine, à la division et à la fracture ce n’est pas de le dire, la manière dont les gens se comportent, les intentions qu’ils émettent implicitement ou explicitement. Vous ne pouvez pas être dans un pays où vous assistez impuissant à une campagne où les gens souhaitent carrément la mort du chef de l’Etat. Une pensée d’une extrême gravité. Personnellement, je n’ai rien à faire avec qui que ce soit, sauf que je suis Camerounais et cela me choque. Je n’ai pas grandi comme cela, au quotidien je ne vis pas comme cela, et je ne connais pas cela. Si c’est parce que les gens veulent le pouvoir, qu’ils sachent qu’ils ont abusé. Si c’est parce qu’ils sont devenus fous, qu’ils sachent qu’ils doivent aller le faire ailleurs. Je m’exprime comme un personnage à plusieurs casquettes. Je suis promoteur social, je suis leader d’opinion, je suis président d’une organisation de défense des droits de l’Homme qui lutte contre la corruption et la discrimination, je suis un intellectuel connu et reconnu, je suis Bamiléké d’origine. Nous avons un choix aujourd’hui : soit nous faisons la promotion des gouvernements de village, des gouvernements de faux, soit nous travaillons à préserver l’essentiel pour le destin du Cameroun. Quelle que soit la situation du Cameroun, c’est à nous Camerounais qu’on demandera ce que nous avons fait de notre pays. Je crois que même si vous détestez quelqu’un, et quel qu’en soit l’intensité, il faut savoir prendre ce que la personne a de bien. Je ne pense pas que Paul Biya a entièrement réussi dans sa mission, il y’a même beaucoup de défaillances, mais est-ce le seul responsable ? Ce que nous devons faire aujourd’hui, c’est de se demander quel est l’état de notre pays et comment nous devons faire pour avancer ? Je ne pense pas que tout ce qui a été fait depuis près de 40 ans est négatif. J’ai donc pensé qu’il était temps, qu’une voix différente se lève et dise non. Même s’il faut que j’en meurt, j’assumerai. J’ai des enfants, je regarde autour de moi, certaines personnes n’ont plus le même regard, à cause du discours de haine qu’on a développé, parce que les gens veulent le pouvoir. Je dis non. Cela est une catastrophe. Et c’est pour cela que le Mpdr est né. La conquête du pouvoir peut attendre, elle ne donne d’ailleurs pas droit à toute sorte d’excès, c’est inacceptable.

En quoi est-ce que le Mpdr sera différent des autres formations politiques qui existent ?

Le Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (Mpdr) appelle au dialogue et à la réconciliation. Nous pensons que ce qui a été fait au Palais des Congrès, entre septembre et octobre 2019, quelqu’en soit le résultat, est un grand pas. Nous sommes obligés, et cela me parait fondamental, de tenir aujourd’hui cette posture au centre, à équidistance des extrêmes. Contrairement à ce qu’on pense, je ne crois pas que les extrêmes sont du côté du parti au pouvoir, les extrêmes sont ailleurs et c’est pire. Notre rôle, notre mission c’est d’essayer de dire : même si vous reprochez des choses aux gens, il faut pardonner. Personne ne va être brûlé, personne ne va se voir retirer sa nationalité, personne ne va se voir expulser de son village ; c’est notre terre, il faut aller vers le dialogue et à la réconciliation, il faut pardonner autant que possible. Quel est le projet de société de votre parti ? Je pense que les histoires de projet de société sont des discours académiques, des postures d’intellectuels, de truands. On aime dire cela, pour montrer qu’on fait bien. On publie de gros documents, et sur le terrain on organise la fracture du pays, la déchirure ethnique. On fait la promotion de la guerre civile et de tout ce qui est division.

Aussitôt créé, votre parti est déjà accusé d’être proche de la majorité présidentielle. Qu’est-ce qu’il en est ?

Mon problème c’est d’être proche des Camerounais. Si c’est avec la majorité présidentielle que je serai plus proche des Camerounais, cela m’arrange. Si on estime que la paix, la réconciliation sont prônées par la majorité présidentielle, j’accepte. Les gens se comportent comme si ceux qui sont de la majorité présidentielle sont des gens avec des cornes, des criminels. Tant que ce sont des Camerounais qui travaillent pour leur pays, nous ferons avec eux et les autres sont libres de dire ce qu’ils veulent.

On vous soupçonne aussi d’avoir créé votre parti pour détruire l’alliance des forces de l’alternance qui serait en train de se former. Que répondez-vous à cette accusation ?

Ces gens parlent de quelle alliance ? Citez-moi les gens au sein de cette alliance qui ont un bilan social comparable au mien. Donnez-moi un seul nom d’une de ces personnes qui objectivement a un bilan social, des gens qui se sont levés pour des grandes causes, des gens qui sont reconnus pour s’être battus pour les Camerounais et qui ont défendu les pauvres. Des gens qui au quotidien ont joué un rôle dans la vie des simples Camerounais, une mission qui est de mon avis une mission sacrée qui devrait interpeller tout le monde. Même sur le plan intellectuel, citez-moi parmi eux, des gens qui ont œuvré, écrit ou promu les grandes idées de progrès, de changement, de réveil des peuples comme moi. Citez-moi parmi ces gens, quelqu’un qui a mon parcourt initiatique, qui a emprunté les chemins par lesquels je suis passé. Citez-moi parmi ces gens quelqu’un qui va me sortir un dossier disant que moi j’ai trempé dans le vol, la corruption, que j’ai fait dans les marchés publics. Apportez-moi un certificat de virginité de tous ces gens-là, je vais valider leur discours.

Contrairement aux autres partis politiques qui ont demandé la légalisation depuis des années et qui sont encore en attente, le vôtre n’a pas peiné à être légalisé…

Entre la peste, le choleras, le diable, Dieu, je suis dirigeant, je ferai un choix. Et je ferai ce choix en observant les bilans des gens, en écoutant les discours des uns et des autres, en jugeant et en jaugeant la capacité des uns et des autres à influencer positivement une situation, un contexte précis, dans l’esprit de ce que nous voulons faire du Cameroun. Si c’est sur la base de ces critères que le parti a été légalisé, je suis d’accord. Mais ce que je peux vous dire, j’ai été au ministère de l’Administration Territoriale au moins trois fois par semaine. Je félicite ces services-là, contrairement à ce qu’on raconte, j’ai discuté avec des responsables, et à chaque fois, je me suis expliqué. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on me connait ; j’ai toujours pris fait et cause pour les grandes questions d’intérêt national, j’essaye toujours de prendre le drapeau du Cameroun, je ne le casse pas, je ne le brûle pas.

Vous créez votre parti à un moment où l’alternance est plus que jamais souhaitée, est-ce qu’on ne peut pas vous soupçonner d’être à la tête d’un lobby qui s’est préparé à prendre le pouvoir ?

Il n’y a jamais de situation pérenne. Je suis adepte des grandes théories marxistes, j’ai été à l’école marxiste. La dialectique des forces sociales, c’est la lutte permanente, et la sous dialectique de la lutte permanente, c’est la révolution permanente. C’est pour dire qu’il n’y a pas de situation immuable, il n’y a pas de situation fixe. Le Cameroun est en mouvement depuis qu’il existe. C’est parce que les gens n’ont pas cette culture qu’ils peuvent se permettre d’aller vendre la mort du président à l’étranger pour s’enrichir et venir exciter les populations. Quand on est un citoyen honnête, on comprend qu’à un certain moment, il faut prendre ses responsabilités surtout quand vous avez le sentiment que vous pouvez jouer un rôle prééminent pour changer le cours des choses. Et il était temps que je prenne mes responsabilités de manière forte, déterminante et précise, pour me ranger dans une dynamique de dialogue qui puisse constituer la mécanique, la machine qui engage le peuple dans un processus qui conduit à un destin différent de celui qu’on est en train de vivre. Un destin de fracture que les gens sont en train de prôner. Le Cameroun n’est pas plus en crise que les autres pays. Tous les pays connaissent des problèmes, que ce soit les problèmes du Boko Haram ou du Nord-Ouest et Sud-Ouest, il y a même des pays qui connaissent pire. Mais à côté de ces problèmes, il y a aussi des hôpitaux et des routes à construire. Que les gens ne nous apportent pas des idéologies de malheur. Le Cameroun veut avancer, il est un chantier permanent et nous voulons le conduire de manière consensuelle. Ceux qui veulent prôner la guerre civile, le désordre iront créer leur pays. Le temps des villages est terminé, c’est maintenant le temps du Cameroun et celui de l’avancement consensuel. On veut travailler avec la contribution de tout le monde. Ceux qui ne veulent pas se situer dans cette logique seront hors sujet. Même ceux qui créent des structures et quand on leur parle de légalité, ils disent qu’ils s’en foutent. Chaque pays est organisé. Même dans leur propre famille, il y’a un chef. On marchera selon cette logique ou rien. Les gens ont réussi à intimider quelques intellectuels de ce pays, moi je suis différent et je suis prêt pour le débat. […] Je pense qu’il faut balayer tout ce qui peut être un instrument de division et de fracture de la société. Parlons du Cameroun, que les gens n’organisent pas un discours de haine, de crime, en se focalisant sur un chef d’Etat, sur son âge, ses origines. Qui parmi ces gens a le parcourt administratif que Biya avait avant d’être président ? Donnez-moi un nom et je vous donnerai un certificat de virginité. Tous sont du système : ils ont été qui membre du gouvernement, qui du parti au pouvoir, ils font pour la plupart les marchés publics, on le sait. Maintenant ils sont en train de renier le Cameroun, leur passé et leur propre identité. Ils sont dangereux.

Bafoussam : plaidoyer des femmes pour le droit à la propriété

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C’était au cours d’un atelier de formation sur la défense des droits fonciers, organisé la semaine dernière dans la capitale de la région de l’Ouest.

Les droits fonciers des femmes et veuves au Cameroun constituent encore une grosse problématique. La gent féminine en souffre et veut se défaire de la confiscation et l’escroquerie de leurs terrains par les hommes. Grâce à l’association Horizon femmes, quelques lueurs d’espoir jaillissent déjà. C’est à ce titre que le réseau de femmes et fonciers avec l’appui de cette association continue à intensifier les ateliers de formation. La ville de Bafoussam a encore eu l’honneur d’accueillir les femmes de l’Ouest et du Centre la semaine dernière. L’occasion était celle de renforcer leurs capacités pour la défense de leurs droits fonciers. « Il a été question de former les femmes, de les informer et de les outiller dans la manière et les procédures de mise en place d’un réseau », renseigne Laurence Ndongo, para-juriste du département de la Lékié dans le projet Femmes et fonciers. Pendant toute la journée, les femmes ont échangé sur les difficultés qu’elles rencontrent pour l’obtention et la sauvegarde de parcelles de terrains à elles dues. Avec l’aide des facilitateurs du jour, elles ont tour à tour ressorti les craintes et les différents obstacles pouvant entraver la bonne marche du réseau. Ceci s’est passé par l’évaluation des activités ne pouvant pas mettre le réseau et les associations en phase, voire l’évacuation des éventuelles luttes de leadership.

Après l’atelier tenu à Bafoussam l’an dernier, beaucoup ont eu du mal à mieux cerner les enjeux. C’est le cas des femmes du Haut Nkam : « Je suis là pour un recyclage d’Horizon femmes que nous avons commencé l’année passée. C’était petit pour un an surtout pour moi avec un grand nombre de femmes à gérer dans mon territoire », explique Moyo Ngangue Monique, présidente départementale des Femmes Veuves du Haut Nkam. D’après elle, les Femmes Veuves du Haut Nkam rencontrent d’énormes difficultés pour entrer en possession des terrains après la mort de leurs époux. Cette situation tend d’ailleurs à se décanter avec l’aide des ateliers du genre. Tick Ndewe Armand, responsable du projet femmes et fonciers à Horizon femmes pense que les lignes bougent déjà: « parmi les grandes activités du projet il y avait le plaidoyer, l’appui des femmes à l’accès aux titres fonciers entre autres. Sur ce plan là le bilan (de l’année dernière) est positif parce qu’en terme de plaidoyer beaucoup d’autorités administratives et traditionnelles se sentent engagées à soutenir les femmes dans la défense de leurs droits. Nous avons aussi appuyé plusieurs femmes à l’obtention de leurs titres fonciers ». Au terme de cet autre atelier, trente (30) leaders féminins dont deux (02) para juristes ont été sensibilisés et outillés pour défendre les droits fonciers des femmes. Elles se chargeront d’animer et de gérer la plateforme mise sur pied pour la cause.

A l’origine du combat

Les études menées entre 2005 et 2014 avaient présenté un tableau peu reluisant de la possession des terres par les femmes. La misogynie ambiante ayant fait main basse sur cette liberté de possession terrienne. Discrimination de tout ordre : préjugés sociaux et culturels, escroquerie et violence faites au sexe faible, constituent ce que Horizons femmes taxe « d’injustice faites aux femmes ». Pourtant dans nos milieux, la femme est considérée comme mamelle nourricière. Pour ce fait, elle devrait avoir plus de terre que l’homme. En 2005, il ressort des statistiques du ministère de Cadastre, des Domaines et des Affaires Foncières que 4200 titres fonciers avaient été établis aux hommes contre 869 pour les femmes dans l’ensemble du territoire national. En 2013, les femmes n’ont obtenu que 2309 titres fonciers (19 %) contre 11 937 pour les hommes. Spécifiquement dans la région de l’Ouest et du Centre, la situation reste préoccupante. Ici, les femmes possèdent jusqu’à récemment 1 % des titres enregistrés au Cameroun contre 3,1 % pour les hommes. Nonobstant l’évolution et la recherche d’une certaine égalité de sexe, les femmes sont sur ce plan ravagées au second rang. Pourtant, les elles dominent le secteur agricole à hauteur de 87 %. Ceci est d’autant plus inquiétant que la prise en compte des affaires foncières en faveur des femmes est longtemps restée « un gageur et de l’imbroglio juridico-culturel ». Voilà en quelque sorte ce qui a motivé le combat des femmes. Le réseau femmes et foncier, à travers l’association Horizon femmes s’est lancé dans la défense et la sauvegarde des droits fonciers des femmes. La multiplication des ateliers de formation a réveillé les consciences des femmes. Aujourd’hui l’aventure porte déjà quelques fruits. En deux ans, la région de l’Ouest a pu obtenir plus de 12 titres fonciers pour femmes. Selon Armadn Tick Ndewe, responsable du projet Femmes et foncier, « des dossiers sont en cours de traitement actuellement et s’il y a une issue positive, l’on passerait à une quarantaine de titres fonciers ». Ce qui pour lui est une satisfaction puisque l’objectif avait été pour cette année d’obtenir au moins 20 titres fonciers. Ce d’autant plus que cette bataille a emmené « les autorités administratives et traditionnelles à se sentir engagées à soutenir les femmes ». Filles, femmes et veuves pourront désormais se sentir moins marginalisées.

Justine Diffo : « Faire de l’Art une institution robuste d’ici à 2025 »

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Dans son discours de clôture de l’atelier organisé les 25 et 26 mai derniers, la PCA de l’Agence de Régulation des Télécommunications a présenté sa vision. Morceaux choisis.

« Nous avons passé aux cribles de notre expertise hautement diversifiée, le cadre légal des établissements publics et des entreprises publiques, en parallèle avec le fonctionnement et le management opérationnel de l’ART à ce jour. […] A titre personnel, je me félicite d’avoir fait, en deux jours, des bonds significatifs dans l’appropriation de l’écosystème technologique et managérial du secteur à travers l’ART, la perception des défis de la promotion de la gouvernance qui ont été cernés avec un accent sur les périmètres d’action et les ressorts de la promotion de la gouvernance, le kit de performances technologique, sociale, économique, financière, etc., bien appréhendé pour une construction architecturale articulée autour des résultats assignés par la loi de 1998 et les textes subséquents jusqu’au Décret de 2019 et même à l’arrêté du Minfi de mai 2020. Tenez ! Le ciment de la gouvernance d’entreprise cristallise une connexité savamment dosée entre pouvoir, responsabilité, imputabilité, redevabilité, réédition, transparence, traçabilité, équité, inclusion, efficience gage de performance !

[…] Telle que je souhaite l’appréhender, la vision avec laquelle nous sortons d’ici aujourd’hui serait formulée ainsi qu’il suit : « l’ART est, d’ici à 2025, une institution robuste par la qualité de sa gouvernance, soutenue par des procédures optimales, un kit de performances répondant aux standards internationaux, grâce aux indicateurs de performance mesurables et consensuels ». Cette boussole va guider nos actions dans les prochains jours. J’y veillerai et j’ai la conviction qu’ayant eu une vision partagée, coordonnée et harmonisée des outils de pilotage de cette vision, les actions quotidiennes de l’ART, que dis-je ! Nos actions quotidiennes seront en mode pilotage automatique sous le regard attentionné des tutelles technique et financière. Par ma voix, le Conseil d’Administration prend acte des recommandations substantielles issues de cet atelier, et s’engage à en débattre dans un cadre approprié en vue des déclinaisons opérationnelles en tant que de besoin ».

Télécoms : l’Art se dote des clés d’une performance durable

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La stratégie de l’Agence repose notamment sur l’appropriation par l’ensemble des acteurs, de son nouveau cadre juridique et les principales implications dans son pilotage et son fonctionnement.

A l’ART, on l’avoue : obtenir une performance durable ne relève ni du miracle, ni de la magie, mais d’une rigueur de tous les jours et d’un engagement de tous les acteurs. Et parmi les ingrédients du succès réside désormais en première place, l’appropriation par tout le personnel de l’Agence et des acteurs du secteur, des nouveaux textes législatifs et réglementaires adoptés par le gouvernement à l’effet d’améliorer la gestion des entreprises et établissements publics afin que ceux-ci puissent jouer pleinement leur rôle dans l’atteinte des résultats escomptés. C’est en tout cas l’un des défis que veut relever Justine Diffo. A l’initiative de la nouvelle Présidente du Conseil d’Administration (PCA) de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART), un atelier d’échanges et de débats sur le nouveau cadre juridique de l’Agence a été organisé les 25 et 26 mai derniers à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé. Objectifs ? « Permettre aux participants de s’approprier le nouveau cadre juridique et ses principales implications dans le pilotage et le fonctionnement de l’ART ; revisiter et intégrer les exigences et principes cardinaux de la performance dans la gestion de l’ART ; susciter le développement d’une vision consolidée et partagée en matière de bonne gouvernance et de se servir au quotidien de la technique de mobilisation pour une meilleure implémentation du nouveau cadre juridique des établissements publics à l’ART », a expliqué le directeur général de l’Agence, Philémon Zoo Zame.

Au plan juridique et institutionnel en effet, le dernier texte en date est l’arrêté signé par le ministre des Finances le 04 mai 2020, portant classification des Etablissements publics au Cameroun. Près d’un an plus tôt, le président de la République, Paul Biya, signait le décret N°2019/322 du 19 juin 2019 fixant la classification des établissements publics, la rémunération, les indemnités et les avantages de leurs dirigeants et le décret No2019/320 du 19 juin 2019 précisant les modalités d’application de certaines dispositions des lois 2017/010 et 2017/011 du 12 juillet 2017 portant statut général des établissements publics et des entreprises publiques. Des textes dont la compréhension et l’appropriation sont indispensables pour le bon fonctionnement de l’ART qui entend ainsi booster ses performances et contribuer à l’accélération de la digitalisation du pays.

Assainissement et bonne régulation

De ce fait, plusieurs exposés étaient au menu des échanges avec les experts/ Notamment celui présenté par Mathias Eric Owona Nguini sur le thème : « L’impérieuse nécessité d’une meilleure appropriation et d’une saine application du nouveau cadre juridique des établissements publics et des organes de gestion ». Ou encore les sujets de discussion menés sur les thèmes : « Les défis de l’amélioration de la performance à l’ART » ; « Les défis de la promotion de la gouvernance à l’ART » ; « La technique de mobilisation: moteur d’action pour une meilleure implémentation du nouveau cadre juridique à l’ART ». Parce qu’il était également question à travers cet atelier, de susciter le développement d’une vision consolidée et partagée en matière de bonne gouvernance et de se servir au quotidien de la technique de mobilisation pour une meilleure implémentation du nouveau cadre juridique et réglementaire des établissements publics. S’inspirant du président de la République qui dans son adresse à la jeunesse le 10 février 2016 invitait le gouvernement à « poursuivre avec méthode et efficacité l’assainissement et la bonne régulation » des Télécommunications, « secteur clé, dans l’intérêt de l’économie nationale », la PCA de l’Agence a appelé ses collaborateurs à faire preuve d’un engagement exemplaire dans ce domaine. « L’ART de par ses missions, se trouve fortement interpellée dans la réalisation de ces engagements, avec une réadaptation complète du mode de gouvernance et de régulation du secteur », a-t-elle déclaré. Et de conclure : « le gouvernement attend de nous l’élaboration des outils modernes de gestion des ressources humaines de l’ART, au rang desquels un Plan d’Organisation et d’Effectifs, un cadre organique moderne calqué sur les standards internationaux ».

Alternance : La déclaration de guerre de Maurice Kamto

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« Qu’il soit clair pour tous : nous n’accepterons jamais aucune forme de succession de gré à gré à la tête de l’Etat ». Maurice Kamto a fait cette mise au point cette nuit. Dans un discours « improvisé » sur les plateformes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), le candidat arrivé deuxième à l’ élection présidentielle 2018, a lancé « un appel à la mobilisation générale des Camerounais de tous bords, pour sortir notre pays de la nuit d’une dictature ivre du pouvoir et du fruit de la rapine, et ouvrir une page nouvelle de la construction nationale, celle d’une société libre, fondée sur l’Etat de droit, ouverte et qui donne sa chance à chacun de ses enfants». Convaincu que « les artisans du gré à gré sont plus que jamais à l’œuvre » pour organiser une transition en marge des canaux constitutionnels.

Sur cette question, Maurice Kamto avait déjà engagé la fronde avec la France après l’audience accordée par Paul Biya à l’ambassadeur de France au Cameroun. Yves le Drian, le ministre français en charge des affaires étrangères, avait rejeté toute implication de la France dans un tel projet, arguant que la rencontre se classait dans la continuité des échanges entre les présidents français et camerounais engagés à Lyon. Mais dans son adresse du 19 mai dernier, Maurice Kamto avait relancé l’attaque contre un plan de succession de gré à gré qui se préparerait au sommet de l’Etat. « Je puis vous dire aujourd’hui que les choses se précisent. Les artisans du gré à gré sont plus que jamais à l’œuvre», insiste-t-il.

Le combat contre le « hold-up électoral » se poursuit

Une suite logique du « hold-up électoral» dont la page refuse de se tourner au Mrc. « A l’issue de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, le Conseil constitutionnel a porté un coup dur à la démocratie camerounaise, en déclarant vainqueur un candidat qui n’avait pas réuni la majorité des suffrages dans les urnes. A la suite de cette forfaiture, des militants et sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun ont été brutalisés, torturés puis illégalement jetés en prison pour avoir protesté pacifiquement contre ce hold-up électoral, contre la guerre dans le NOSO, et contre la prévarication des ressources dédiées à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2019, finalement retirée au Cameroun», rappelle-t-il. « Mais vous êtes restés debout, fiers de mener le combat pour la libération de notre pays », salue-t-il. Et pour se convaincre de la fidélité du peuple aux causes qu’il défend, Maurice Kamto convoque « la réponse exceptionnelle que vous avez massivement apportée à l’appel au boycott du double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020 que le MRC a lancé le 25 novembre 2019 ».

Pour le leader du Mrc, le déploiement du dispositif répressif de l’Etat contre le Mrc est la preuve même du complot ourdi par les tenants du pouvoir de Yaoundé de détourner une transition qui semble de plus en plus proche, par des raccourcis. « Par ce biais, ils veulent accélérer le cours de l’histoire à leurs fins, au mépris de toutes les règles démocratiques de dévolution du pouvoir et des souffrances du peuple camerounais», croit-il. Alors « je vous alerte afin que nul n’en ignore, ni aujourd’hui ni plus tard », avertit-il.

Crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, Code électoral

L’homme se dit déterminé à monter d’un cran dans le combat pour une alternance démocratique conforme aux aspirations du peuple. « Je réitère avec gravité que faute d’une résolution politique de la guerre civile que le régime Biya a provoquée dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, et sans une réforme consensuelle du système électoral à laquelle auront pris part les principales formations politiques et les organisations de la société civile crédibles, le Mrc et le Peuple du Changement n’accepteront pas qu’une nouvelle élection populaire se tienne au Cameroun. Pas plus qu’il n’acceptera aucune manipulation de la Constitution visant à organiser une succession à la tête de l’Etat par un mécanisme non électif», menace-t-il. Et « rien ni aucune circonstance politique, même exceptionnelle, ne pourra être invoquée pour organiser de nouvelles élections sans le respect de ces deux préalables », assure-t-il. Mieux, « l’annonce de l’organisation d’une élection au Cameroun sans la résolution préalable de ces deux crises qui minent notre pays sonnera comme une déclaration de guerre», monte-t-il en puissance.

De toutes les façons, « nous nous dresserons contre toute manipulation, même constitutionnelle, tendant à l’accession à la fonction suprême par des moyens autres qu’électifs », a promis l’homme qui tient en haleine le régime de Yaoundé depuis deux ans. « Nous sommes prêts ! Les tortures, les emprisonnements arbitraires et les humiliations, nous les connaissons déjà ! Quinze d’entre nous, dont le premier Vice-Président du Mrc, Mamadou Yacouba Mota, sont encore en prison. Et si la mort doit venir pour cette cause, qu’elle vienne ! », attend-il.

SDF : requiem crépusculaire pour un parti trentenaire !

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26 mai 1990. Une marée humaine envahit les rues de Bamenda et finit par se masser sur Commercial avenue. Ces dizaines de milliers de personnes répondent à un appel à manifestation qui a été lancé quelques jours plus tôt par un groupe d’activistes mené par un libraire très célèbre dans la ville pour ses actions caritatives et ses engagements dans les milieux sportifs et religieux, Ni John Fru Ndi.
 Scandant à tue-tête des slogans antigouvernementaux, cette horde massive prend la route de ‘’Up-station’’, le quartier administratif. Il est question d’y aller déposer les statuts du Social Democratic Front (Sdf), un nouveau parti politique. Très vite les manifestants sont encerclés par les forces de défense et de sécurité, notamment les patrouilles mixtes formées des éléments de la compagnie de gendarmerie de la ville et de la 223ème compagnie de combat des forces armées. Il faut dire que depuis quelques jours, la ville était devenue une véritable garnison.
 Le ton monte très rapidement, et comme il fallait s’y attendre, cette marche est durement réprimée dans le sang avec 6 morts « piétinés » par balles selon le bilan officiel présenté par le ministre de la communication d’alors, Henri Bandolo dans la même soirée. Inaugurant l’ère des « arrangements gouvernementaux avec la vérité ».
Mais cela n’empêchera pas les leaders déterminés de déposer finalement le dossier du Sdf à la préfecture de la Mezam. Signant ainsi le retour du Cameroun au multipartisme, après une première tentative engagée en mars de la même année par Yondo Black, Ekane Anicet, Henriette Ekwe, Albert Mukong, et Cie, et qui leur avait valu un procès au tribunal militaire de Yaoundé avec à la clé des condamnations à des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ferme. C’est alors tout naturellement que le Sdf prendra le leadership de l’opposition, représentant aux yeux de l’opinion publique une véritable alternative crédible et solide au pouvoir Rdpc en place. Malheureusement au fil des années, le parti de Ni John Fru Ndi a plus que perdu de sa superbe. Caracolant aujourd’hui dans les tréfonds des classements électoraux, et voyant son influence dans le landerneau politique camerounais être réduit en peau de chagrin. Avec des lendemains qui risquent beaucoup plus déchantant.

UNE VERITABLE ALTERNATIVE POUR LE CHANGEMENT DANS LES ANNEES 1990

Quand le Sdf est lancé ce 26 mai 1990, le pays tout entier rentre dans une véritable transe d’exultation. De nombreux Camerounais partiront des régions du Cameroun pour prendre part à cet évènement. La clameur monte dans les ménages. Et pour accompagner cet instant historique qui se joue à des centaines de kilomètres de la capitale, les étudiants de l’université de Yaoundé, engagent une marche qui les mènera devant l’assemblée nationale où ils chanteront l’hymne nationale en anglais. Un symbole très fort, car on a la future élite intellectuelle et administrative du pays qui décide d’investir le plus haut lieu de la représentation nationale, afin d’adouber une dynamique de contestation de l’ordre régnant. Le Sdf cristallise alors toutes les attentes et représente la principale alternative au Rdpc. Tout d’abord sur le plan idéologique, car il se définit comme un parti de gauche en opposition au parti au pouvoir qui est une forme bricolage idéologique dont les pratiques des responsables pourraient conduire généralement à son classement à droite, et à certains moments à l’extrême droite. Le haut personnel du Sdf est tout aussi rassurant car derrière la figure, encore peu évocatrice de Ni John Fru Ndi, se cachent des forts en thèmes et véritables foudres de guerre comme le bâtonnier Bernard Muna, le professeur Assonganyi, enseignant à la faculté de médecine, Siga Asanga, enseignant de littérature à l’Université de Yaoundé, Nyo’ Wakaï, magistrat 
hors hiérarchie, conseiller à la
 cour suprême, Vincent Feko,
inspecteur des Impôts à Douala,
Clément Ngwasiri, enseignant de
droit à l’Université de Yaoundé,
Albert Mukong, habitué de la
contestation et des prisons politiques, Carlson Anyangwe, en-
seignant de droit à l’Université de
Yaoundé, James Mba-Akhu
 Banga, homme d’affaires à
Yaoundé, Aloysius Tebo, homme
d’affaires à Yaoundé, Alfred Aze-
for, enseignant à l’Ecole normale, annexe de Bambili, Gemuh Akuchu et Tah Zacharias. Auxquels s’ajouteront dans le cadre de l’Union pour le changement d’autres figures marquantes comme le Dr Hameni Bieuleu, spécialiste des questions de défense, Me Charles Tchoungang, célèbre avocat et activiste des droits de l’Homme, Charly Gabriel Mbock, Anthropologue de renom, Jean Michel Nintcheu, activiste des droits de l’Homme, Mbouamassok, le créateur des « villes morts », Maurice Kamto, enseignant de droit à l’université de Yaoundé ou encore Djeukam Tchameni, homme d’affaires et activiste politique condamné par le tribunal militaire de Yaoundé à trois ans d’emprisonnement ferme pour subversion. Ceci participe à le crédibiliser aux yeux des populations. Toute chose qui ne tardera pas à se manifester dans les urnes. C’est ainsi qu’au sortir de la présidentielle 11 octobre 1992, le candidat du Sdf, Ni John Fru Ndi, remporte officiellement environ 36%. Plusieurs sources crédibles le donnant même largement vainqueur.

Lors des élections municipales du 21 janvier 1996 et législatives du 17 mai 1997, le Sdf s’en sort respectivement avec 62 municipalités et 48 députés. Encore que pour amenuiser ses résultats, le pouvoir en place aura dû faire appel aux techniques de fraude aussi brutales que scandaleuses, et qui aura conduit à l’élimination des listes du Sdf dans environ 150 circonscriptions électorales ! Allant même jusqu’à la « confiscation » pure et simple de certaines mairies remportées par le parti de la balance à l’instar de celles de Yaoundé 2 et 6. Inaugurant la pratique du « hold-up électoral » qui refera surface lors de la présidentielle de 2018.

Le Sdf est alors incontestablement le leader de l’opposition camerounaise. Cependant, cette reconnaissance institutionnelle sonnera aussi sa longue et continue descente aux enfers.

EMBOURGEOISEMENT ET DERIVES AUTOCRATIQUES

En effet, l’institutionnalisation du Sdf par la conquête des postes électifs locaux va se traduire par l’accession de ses responsables à des avantages assez importants, tant sur le plan protocolaire que matériel.
 C’est ainsi que Ni John Fru Ndi, saisit par le syndrome du « président élu », va exiger d’être désormais appelé « Son excellence ». Et au fil des années, le personnage va s’enfermer dans une logique mégalomaniaque accompagnée, comme cela est souvent le cas, par une dérive autocratique.
A cette appétence démesurée pour les honneurs, il va également se découvrir un gout immodéré pour le lucre et le luxe. Désormais, c’est en cortèges « présidentiels » qu’il se déplace. Et fait les tournées internationales en classe affaire. Et se construit des résidences présidentielles dans le pays.
Il faut dire qu’avec le financement public des partis politiques, les contributions des membres et surtout les appuis de la diaspora et des partenaires internationaux tels que le réseau de l’international socialiste, l’argent coule à flot dans les caisses du Sdf. Et le moins que l’on puisse dire est que le Chairman en use et en abuse.
 Et le moins que l’on puisse dire est que ses collaborateurs suivent ses pas. C’est ainsi que les nouveaux maires et députés deviennent des pachas qui puisent à fond dans les caisses des mairies et utilisent à des fins privées les fonds des micro-projets. Mieux encore, ces « nouveaux riches » vont désormais afficher un mépris permanent envers les populations qui les ont pourtant supportés, défendus et élus.

Cet affichage d’arrivisme engendre une course effrénée aux postes au sein du parti. L’élection devenant une fin plus qu’un moyen d’amélioration de la condition des populations. Les factions font florès. Et désormais, c’est la foire d’empoigne et la commercialisation des investitures. Toutes choses qui engendrent des critiques acerbes, notamment de la part des pères fondateurs qui voient à leur grand dépit, le parti totalement se dévoyer. En guise de réponse, Fru Ndi sort de son fourreau l’article 8 alinéa 2 des statuts du parti qui avait initialement été conçu pour neutraliser les traitres et les infiltrés. Et de nombreuses têtes vont rouler sur le billard. Une pratique autocratique qui va plutôt renforcer la défiance à l’intérieur du parti.

C’est ainsi qu’en 2006, le Sdf a tenu deux congrès simultanément à la suite de querelles internes : celui des « légitimistes » et celui des « dissidents ». L’aile « légitimiste » a reconduit sans surprise à la présidence Ni John Fru Ndi, à l’issue d’un congrès de trois jours qui s’est tenu à Bamenda. L’aile « dissidente » a tenu des assises concurrentes à Yaoundé et a élu à la présidence du Sdf Bernard Muna. Des affrontements entre militants des deux camps ont fait un mort, Grégoire Diboulé, dans les rangs des « dissidents » lors de ce congrès. Ni John Fru Ndi a été mis en examen « complicité d’assassinat, blessures simples et blessures légères » avec une vingtaine d’autres dirigeants du parti en août 2006 à la suite de ce décès. Il sera plus tard blanchi par la justice.

Mais, le mal sera déjà viscéralement installé dans cette formation politique, le Chairman devant de plus en plus usé des méthodes autocratiques pour se maintenir à la tête du parti. Ce qui engendrera une saignée en termes de militants de premier plan tels que Pierre Kwemo, Bernard Muna, PrAssonganyi, Dr Elisabeth Tamadjong, Dr Kamdoum, Kah Walla, et bien d’autres.

LA QUESTION ANGLOPHONE ET LE DILEMME REPUBLICAIN

L’autre élément qui va davantage creuser la tombe du Sdf est la question anglophone. En effet, à son lancement, le Sdf est perçu par la très grande majorité des anglophones comme la plateforme d’expressions de leurs revendications. Ce d’autant plus que par leurs démissions du Rdpc, Solomon Tandeng Muna et John Ngu Foncha sont en rupture de ban avec le pouvoir de Yaoundé, et ont désormais rejoint les rangs des activistes anglophones.
 Mais quand se tiennent les ‘’All Anglophones Conference’’ de 1993 et 1994, le Sdf fait face à un dilemme : soit conserver la figure républicaine de Fru Ndi issue de l’élection présidentielle de 1992, soit faire replier le Sdf dans son bastion anglophone afin qu’il endosse les revendications des fédéralistes voire des sécessionnistes.
Le leader du Sdf, espérant diriger le Cameroun dans les prochaines années, et surtout considérant ses importants soutiens dans la partie anglophone, va opter pour le républicanisme. Rompant ainsi avec une bonne partie de la base anglophone.
Cette rupture va s’aggraver au fil du temps pour finalement exploser lors de la crise anglophone en cours depuis 2016, faisant perdre à ce part près de 70% de son électorat de base. L’on se rappelle alors de l’image d’un Fru Ndi conspué et quasiment molesté par des jeunes en furie le 21 novembre 2016 au début des revendications des avocats et des enseignants anglophones. Ils l’accusaient de connivence avec son « ami » Paul Biya.

SOUPÇONS DE CONNIVENCE ET DE CORRUPTION
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Ces soupçons de connivence entre le leadership du Sdf et le régime de Yaoundé est en grande partie responsable de la chute abyssale du Sdf. Il faut dire que les responsables du parti de la balance ne font pas grand effort pour qu’il en soit autrement.
Entre invitation des responsables du Rdpc lors des congrès du Sdf, négociations nocturnes avec le gouvernement, revirements des positions sur la participation aux élections, sabordage de la coalition de l’opposition en 2004, discours lénifiant ou silence complice sur certaines actions, le Sdf manque rarement ces dernières années une occasion de renforcer ce ressentiment. Et ce ne sont pas les élections sénatoriales de 2013 où le Rdpc a appelé à voter pour ses candidats à l’Ouest et dans l’Adamaoua qui ont arrangé les choses.

LA MUTATION DE L’ELECTORAT ET L’EMERGENCE DES NOUVEAUX ACTEURS

Pendant que le Sdf s’enferme dans ses contradictions internes et externes, il n’a pas suffisamment tenu compte de la mutation de l’électorat camerounais. Il n’a pas ainsi su adapter ses orientations, ses actions et surtout ses propositions à une population dont 75 ̈% avait moins de 5 ans en 1992. Sa communication étant restée largement acariâtre et archaïque dans un contexte de triomphe tous azimuts des technologies de l’information et de la communication, avec en prime le règne des fameux réseaux sociaux.

Pire encore, le Sdf n’aura pas su anticiper et s’adapter à l’émergence de nouveaux acteurs politiques, notamment le Mrc de Maurice Kamto qui aura siphonné non seulement une bonne partie de son establishment déçu, comme l’illustre le cas de Célestin Djamen, mais surtout aspiré littéralement son électorat francophone, largement installé dans le Littoral, le Centre et bien évidement l’Ouest.

Les récentes débâcles électorales lors de la présidentielle de 2018, et des municipales et législatives des 2020 n’ont alors été aucunement une surprise pour les observateurs avertis. Même si le leadership de Joshua Osih a contribué à empirer les choses.

VERS L’UPECISATION DU SDF ?

Justement l’investiture de Joshua Osih comme candidat du Sdf lors de la présidentielle de 2018, si elle est apparue comme un moment historique dans la vie politique du Cameroun où un « président-fondateur » cède la place à un autre, ce d’autant plus relativement jeune, a été l’occasion de réaliser la profondeur des mésententes qui meublent aujourd’hui les sommets de ce parti. Mieux encore, le confinement du Sdf aujourd’hui à une présence symbolique dans les institutions avec 3,35 % lors de la présidentielle, 4 députés, 7 sénateurs et à peine une dizaine de mairies, laisse penser que celui-ci sera davantage évoqué dans les années à venir plus pour ses faits d’arme historiques, notamment dans le cadre de la lutte pour le retour du multipartisme et l’amélioration du système électoral, que pour ses capacités à gouverner le Cameroun un de ces quatre.

Et tout porte à croire que la disparition de Ni John Fru Ndi, qui a déjà un certain âge, 79 ans, donnera lieu à une véritable guerre de succession. Situation conflictuelle qui risque fortement de déboucher sur la multiplication des officines politiques réclamant la dénomination Sdf. Comme cela est le cas aujourd’hui avec l’Upc qui est émiettée en de multiples factions et tendances.

Banque: épargnants et entreprises formés à l’audit bancaire

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epargnants et entreprises formés à l’audit bancaire
Ce que cache l’augmentation des taux de crédit à la Beac.

Former les épargnants et les entreprises à la pratique de l’audit bancaire. Tel est l’objectif que s’est fixé la Mutuelle Inter Africaine des Consommateurs des Biens et Services dont le président est l’auditeur bancaire, Pierre Numkam. A cet effet, une vaste campagne d’information et de formation a été lancée le 26 mai dernier à Douala, sous le thème : « le cadre amiable » institué par l’ordonnance n°003 du 27 avril 1990 du Président de la République pour la liquidation des banques en faillite au Cameroun : un socle incontournable pour l’émergence du système bancaire qui relance les économies à l’ère de la Covid-19 ». Destinée aux populations, cette formation se tient dans un contexte marqué par la pandémie du Covid-19. La Mutuelle a donc saisi cette opportunité pour mettre à la disposition du public un opuscule intitulé « le loup est dans la bergerie ! comment mettre fin à ces faillites bancaires organisées pour détruire nos entreprises, piller nos épargnes dans les banques et microfinances et briser nos vies ? ». Ce document entend démontrer que le système bancaire camerounais se trouvait déjà au bord de l’effrondrement bien avant la survenance de la crise du coronavirus. A cet effet, estime Pierre Numkam, il est plus que jamais urgent de mettre sur pied ce qu’il appelle « le cadre amiable », sorte de plateforme pouvant servir de cadre d’arrangement amiable des difficultés rencontrées dans le remboursement des crédits bancaires. Plusieurs objectifs sont ainsi assignés à cette plateforme : « redresser les banques et les microfinances actuellement en faillite et menacées d’une mise en liquidation qui peut intervenir à tout moment ; vaincre la crise de pénurie des devises qui frappe nos pays et évolue inexorablement vers une nouvelle dévaluation du franc CFA; restituer aux populations leurs dépôts (épargnes) bloqués dans les banques et les microfinances qui ont fermé leurs portes dans nos pays; ouvrir aux microfinances l’accès aux ressources monétaires afin que toutes nos populations puissent avoir accès aux crédits bancaires pour financer leurs besoins et sortir de la pauvreté ». L’opuscule « le loup est dans la bergerie » révèle par ailleurs que la mise en œuvre du « cadre amiable doit permettre de créer au moins 5000 emplois qualifiés. Cet arrangement amiable va ainsi permettre que survive les entreprises qui pourront alors rembourser leurs crédits, pour que soit redressée la banque et les dépôts des épargnants soient préservés. Selon Pierre Numkam, « le cadre amiable » institué depuis le 27 avril 1990 et qui n’a jamais été mis en place surgit comme étant la solution d’inspiration divine pour redresser le système bancaire et relancer l’économie. En effet, pour préserver l’épargnant contre les faillites bancaires, il met autour de la même table de travail l’épargnant-la banque et l’entreprise, aux fins de s’assurer que tout crédit qui a été accordé à l’entreprise a été fait dans des conditions qui lui permettront de se développer harmonieusement pour faire des bénéfices sur lesquels elle remboursera son crédit.

Par Junior Matock, Défis Actuels 484.

Crédits TVA : l’Etat paie 10 milliards aux entreprises

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Crédits tvA : l’etat paie 10 milliards aux entreprises
Les mesures fiscales vont coûter 114 milliards à l’Etat

Chose promise, chose due. L’enveloppe de 25 milliards de francs CFA promise aux entreprises dans le cadre de l’apurement des stocks de crédits TVA a été récemment complété par l’Etat. L’annonce a été faite par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, lors du dernier conseil de cabinet qui a eu lieu le 25 mai dernier : « j’ai déjà signé la liste des entreprises bénéficiaires », disait-il en substance au sortir de cette réunion consacrée à la revue de la stratégie gouvernementale de riposte contre le Covid-19. Après avoir contacté le directeur de la Trésorerie du Minfi, Samuel Tela a confirmé que « les 10 milliards ont déjà été mis à la disposition des entreprises ». Ces ressources viennent ainsi apporter un peu d’oxygène aux entreprises qui peinaient à respirer du fait des effets de la Covid-19. Pour certains spécialistes, la trésorerie des entreprises s’en trouve ainsi ragaillardie, à la suite de la situation d’inactivité dans laquelle elles s’étaient retrouvées. L’apurement de ces crédits TVA intègre une kyrielle d’autres mesures prises par le gouvernement en direction des entreprises et des ménages. Il s’agit notamment de « la suspension au titre du 2ème trimestre 2020 des vérifications générales de comptabilité, sauf en cas de comportement fiscal suspect ». En outre, l’Etat a décidé du report du « délai des déclarations statistiques et fiscales sans pénalités en cas d’acquittement, l’octroi de moratoires et de différés de paiement aux entreprises directement affectées par la crise, suspendant les mesures de recouvrement forcé à l’encontre de celles-ci ». A ces mesures viennent s’ajouter la « déductibilité totale pour la détermination de l’impôt sur les sociétés des dons et libéralités consentis par les entreprises pour la lutte contre la pandémie du Covid-19 ». Par ailleurs, l’Etat a consenti à « l’exonération de la taxe de séjour dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration pour le reste de l’exercice 2020, à compter du mois de mars ». Il est également prévu « l’exonération de l’impôt libératoire et de la taxe de stationnement pour les taxis et motos taxis, ainsi que de la taxe à l’essieu au titre du 2ème trimestre ». Il convient de préciser que cette mesure pourrait s’étendre sur le reste de l’année 2020. En outre, les commerçants bénéficieront de l’exonération au titre du 2ème trimestre, de l’impôt libératoire et des taxes communales ( droit de place sur les marchés, etc), au profit des petits revendeurs de vivres. Aussi, pour les produits de premières nécessité, le gouvernement a prévu la « suspension temporaire pour une durée de trois mois, du paiement des frais de stationnement et de surestaries dans les ports de Douala et de Kribi ».

Par Junior Matock, Défis Actuels 484

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