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Assassinat du journaliste Samuel Wazizi : SJNC, CAMASEJ, RSF, Comitee to protect journalist, FIJ exigent enquêtes, vérité et sanctions

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Assassinat du journaliste Samuel Wazizi - Communiqués de Reporters sans Frontières (France) la fédération internationale des journalistes (Suisse), Committee to Protect Journalists (États-Unis), le Syndicat national des journalistes du Cameroun et du Cameroon Association of English speaking journalists (Cameroun)
Le journaliste Samuel Wazizi

Rassemblés par Mohamadou Houmfa -Page Facebook

Assassinat du journaliste Samuel Wazizi – Communiqués de Reporters sans Frontières (France) la fédération internationale des journalistes (Suisse), Committee to Protect Journalists (États-Unis), le Syndicat national des journalistes du Cameroun et du Cameroon Association of English speaking journalists (Cameroun)


Fédération internationale des journalistes (FIJ)
Communique de presse
4 Juin, 2020
Cameroun: un journaliste torturé à mort en prison

Le journaliste camerounais Samuel Wazizi a été retrouvé mort dans un hôpital militaire durant sa détention préventive, a annoncé ce 3 juin dans un tweet le président du Syndicat national des journalistes (SNJC) Denis Nkwebo. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) se joint à son affilié le SNJC pour exiger une enquête complète sur les circonstances du décès du journaliste.

Samuel Ajiekah Abuwe, alias « WAZIZI », journaliste à la Chillen Muzik Television (CMTV) de Buea, avait été interpellé le 2 août 2019 et incarcéré dans les locaux de la police de Muea avant d’être exfiltré pour une destination inconnue. Il n’a jamais été revu depuis. Son décès serait survenu, selon le SNJC, à l’hôpital militaire de Yaounde pendant sa détention préventive. Elle serait due à des actes de tortures perpétré sur le journaliste durant sa détention. 
Le gouvernement camerounais n’a pas commenté la mort de Wazizi.
Le SNJC et la Cameroon Association of English Speaking Journalists (CAMASEJ) ont annoncé dans un déclaration du 3 juin LIEN la constitution d’un collectif « JUSTICE FOR WAZIZI ». Le collectif, qui adresse ses condoléances à la famille de Wazizi, exige la constitution d’une commission d’enquête nationale pour faire toute la lumière sur la mort du journaliste, et demande que soit communiqué à la famille et à l’opinion : « le lieu, la date exacte, l’endroit où se trouve la dépouille du journaliste ainsi que les circonstances de ce décès au plus tard le 4 juin 2020 à 18 heures ».  
Le Secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes, Anthony Bellanger, a déclaré: « Nous exigeons toute la vérité sur la mort de notre confrère Samuel Wazizi. Pourquoi a -t-il été torturé, quand est-il décédé, quelle est la responsabilité des autorités publiques dans cette mort? Aucune impunité ne sera tolérée . »
For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16
The IFJ represents more than 600,000 journalists in 146 countries

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Reporter sans Frontières

28 mai 2020

Cameroun : le journaliste Samuel Wazizi est-il encore vivant ?

Le journaliste de la chaîne Chillen Media Television (CMTV) Samuel Wazizi, région de Buéa, Cameroun
Près de 10 mois après son arrestation et son transfert dans une caserne militaire, plus personne n’a vu ou entendu ce journaliste camerounais détenu au secret. A l’instar de ses avocats, Reporters sans frontières (RSF) est extrêmement préoccupée par le sort de ce présentateur télé et demande aux autorités de faire toute la lumière sur cette affaire.Samuel Abuwe Ajiekha, plus connu sous le nom de Wazizi, sera-t-il présent ce 28 mai devant la Haute Cour de Fako, située dans le Cameroun anglophone, au sud-ouest du pays ? Ses avocats en doutent. Après des mois de bataille et un sit-in organisé le 14 mai devant le tribunal, l’équipe de défense du présentateur de la chaîne privée Chillen Media Television (CMTV) a enfin obtenu d’être entendue par la justice. Sans accès à son client depuis le début de cette affaire qui remonte à août 2019, elle présentera ce jeudi sa requête dont RSF a obtenu une copie. Les conseils demandent que les militaires qui, selon eux, détiennent le journaliste présentent “son corps” devant la Cour. Joint par téléphone, l’un de ses avocats, maître Emmanuel Nkea, estime désormais qu’il y a “plus de chances que le journaliste soit mort que vivant”.
Le reporter n’a plus été vu depuis le 7 août 2019, alors qu’il était détenu depuis cinq jours par la police de Muea, dans le sud-ouest du pays. Ses avocats ont alors appris qu’il avait été récupéré par le 21e bataillon d’infanterie de Buéa, la capitale de région. Depuis, impossible d’accéder à la caserne dans laquelle se trouve le journaliste. Famille, amis, collègues et avocats sont sans nouvelles. D’après les informations recueillies par RSF, le journaliste est accusé d’avoir tenu des propos critiques sur sa chaîne à l’égard des autorités et de leur gestion de la crise dans les régions anglophones du Cameroun. Le conflit entre les séparatistes, les partisans d’une plus grande autonomie de ses régions et l’armée camerounaise a fait plus de 3 200 morts et 700 000 déplacés depuis trois ans.
“La détention au secret de ce journaliste et l’absence totale de nouvelles le concernant nous font craindre le pire, déclare Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Si ce journaliste est encore vivant, rien ne justifie qu’il soit détenu par l’armée sans accès à ses proches ou à ses avocats et sans avoir été présenté à une cour de justice. Sa détention s’est effectuée en dehors de toute procédure légale et au détriment des principes de droit les plus élémentaires. Si aucune preuve de vie n’est fournie et que le journaliste n’apparaît pas lors de l’audience ce jeudi, les craintes sur son sort n’en seront que renforcées. Nous demandons aux autorités camerounaises de mettre fin à ces longs mois de silence en faisant toute la lumière sur cette affaire.”
Les détentions arbitraires de journalistes et leurs poursuites devant des tribunaux d’exception sont courantes au Cameroun. Détenu au secret pendant plusieurs mois, torturé par les services de renseignements et menacé de peine de mort par un tribunal militaire, le correspondant en langue haoussa de RFI Ahmed Abba était resté 29 mois en détention avant d’être libéré en décembre 2017.
L’ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise (CRTV) Amadou Vamoulké comparait quant à lui depuis ce mardi 26 mai pour la 30e fois devant le tribunal criminel spécial (TCS) de Yaoundé. Le journaliste est en détention provisoire depuis près de quatre ans sans avoir été jugé. Il n’a pas été intégré sur la liste des prisonniers libérés par le président Paul Biya en avril dernier pour désengorger les prisons en lien avec l’épidémie de coronavirus. Amadou Vamoulké a 70 ans, il est malade, et au moins un cas de coronavirus a été identifié à la prison centrale de Yaoundé dans laquelle il est incarcéré. RSF, qui demande son évacuation sanitaire depuis plusieurs mois, vient de saisir le rapporteur de l’ONU sur le droit à la santé.
Le Cameroun a perdu trois places et occupe désormais la 134e position sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2020 par RSF.
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New York, June 3, 2020 — Cameroonian authorities must immediately disclose the whereabouts and the health and legal status of imprisoned journalist Samuel Wazizi, the Committee to Protect Journalists said today.


“Samuel Wazizi’s friends, family, colleagues, and lawyers have unsuccessfully sought answers about his arrest from the Cameroonian government for far too long,” said CPJ Africa Program Coordinator Angela Quintal. “We are extremely disturbed by recent reports of the journalist’s death in government custody, and demand that authorities immediately and publicly account for his status.”
News reports and a tweet by Denis Nkwebo, the president of the Cameroon Trade Union of Journalists, published yesterday and today, allege that Wazizi died at a military hospital at an unspecified date after being tortured by security forces.
The Cameroonian government has not commented on those reports. CPJ called and texted representatives of Cameroon’s Justice Ministry, Communications Ministry, and prime minister’s office for comment, but did not receive any replies.
Wazizi, whose legal name is Samuel Ajiekah Abuwe, was arrested on August 2, 2019, was transferred to military custody on August 7, and has not been seen since, according to CPJ research. Until his arrest, he worked as an anchor for privately owned broadcaster Chillen Muzik and TV…………………….

DECLARATION CONJOINTE SNJC- CAMASEJ A PROPOS DU DÉCÈS DE SAMUEL WAZIZI

Les organisations nationales des journalistes SNJC et CAMASEJ ont appris avec indignation, le décès de leur camarade Samuel AJIEKAH ABUWE alias « WAZIZI » alias « HALLA YA MATTA » Journaliste à la CHILLEN MUZIK AND TELEVISION (CMTV) de Buea.Interpellé le 2 août 2019, notre confrère a été incarcéré dans les locaux de la police de Muea avant d’être exfiltré pour une destination inconnue. Son décès serait survenu à l’hôpital militaire pendant cette détention préventive au secret.Le SNJC et CAMASEJ annoncent la constitution d’un collectif « JUSTICE FOR WAZIZI » sur ce décès.Ce collectif, tout en s’inclinant devant la disparition tragique de ce confrère, adresse ses condoléances à sa famille nucléaire.Le collectif, exige la constitution d’une commission d’enquête nationale pour faire toute la lumière sur cette mort, et demande que soit communiqué à la famille et à l’opinion : le lieu, la date exacte, l’endroit où se trouve la dépouille ainsi que les circonstances de ce décès au plus tard le 4 juin 2020 à 18 heures.Devant une telle inhumanité et barbarie, le collectif :Condamne fortement et catégoriquement cet assassinat de trop perpétré sur un journaliste.Dénonce ce comportement revanchard du pouvoir et de l’armée sur le journaliste.Rappelle que nous sommes en présence d’une violation de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, partie intégrante de la Constitution du Cameroun, dans ses articles 3, 5 et 11 qui stipulent :Art 3. Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.Art 5. Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.Art 11. Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d’après le droit national ou international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l’acte délictueux a été commis.S’offusque du silence gardé par les autorités, donnant ainsi un blanc-seing aux auteurs de ce crime crapuleux.Prenant le peuple, l’opinion nationale et internationale à témoin, le collectif, scandalisé par le silence de toutes les institutions, exprime une énergique protestation et en appelle à tous les journalistes et les professionnels de la communication à agir pour condamner cet assassinat de trop et à rester mobilisé pour des actions. Car trop c’est trop.

Fait à Douala, le 3 juin 2020
(è) Denis Nkwebo, président national du SNJC (+237 677681034)
Viban Jude, président national de CAMASEJ (+237 670642926)

Coopération: le Cameroun et l’AFD signent trois conventions de 18 milliards

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La stratégie de riposte va coûter 479 milliards

Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, a signé le 18 mai dernier, par échange de document, avec l’Agence Française de Développement (AFD), trois conventions de financement d’un montant global de 28,2 millions d’euros, soit environ 18,443 milliards de francs CFA. La première convention est liée à l’affectation du 3ème Contrat de Désendettement et de Développement (C2D), d’un montant d’environ 6,5 milliards de francs CFA destinée à la mise en place de l’Appui budgétaire sectoriel « Riposte Covid-19 ». De manière détaillée, cette subvention permettra de renforcer la prise en charge des cas de Covid-19, en particulier les cas graves dans les hôpitaux de reférence de Yaoundé, Douala et Bafoussam et d’acquérir massivement les équipements de protection individuel et l’équipement bio-médical. Cette convention vient ainsi matérialiser l’engagement du Cameroun et de la France à mutualiser leurs efforts pour apporter une réponse concertée à la crise sanitaire actuelle. La deuxième convention quant à elle, s’élève à 9,643 milliards de francs CFA. Elle est destinée à la réalisation du Projet d’appui au développement économique et social des territoires ruraux vulnérables de la Région de l’Extrême-Nord par l‘approche Haute Intensité de Main d’œuvre (Projet Pndp Himo Minka). Ce projet s’inscrit dans la stratégie menée par le gouvernement en matière d’appui aux territoires ruraux et à la décentralisation pour réduire la pauvreté et la vulnérabilité des couches sociales défavorisées. La troisième convention d’affectation du 3ème C2D d’un montant d’environ 2,3 milliards de francs CFA pour le financement partiel du Projet de construction de l’immeuble siège du Bureau National de l’Etat Civil (Bunec). Le coût total de ce projet est évalué à environ 6,37 milliards de francs CFA. Le montant restant, soit environ 4,07 milliards de francs CFA, sera pris en charge par le budget de l’Etat. Ce cofinancement accompagnera les travaux de construction du siège du Bunec et de son agence régionale du Centre. L’objectif de ce projet est de doter le personnel du Bunec d’un cadre de travail satisfaisant afin qu’il contribue efficacement à la mise en place d’un système d’état civil performant, permettant l‘enregistrement complet, fiable, intégré et dynamique des actes.

Par Junior Matock ( Défis Actuels 481)

Covid-19: les mesures de restriction font gonfler les prix des produits alimentaires

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Les mesures de restriction font gonfler les prix des produits alimentaires

Tout semblait aller pour le mieux pour les ménages en début d’année 2020, malgré la déclaration de quelques cas de Covid19 au Cameroun. Mais les choses se sont empirées quand l’Etat a décidé de mettre en place 19 mesures de restriction visant à réduire la propagation de cette pandémie au sein de la population. Conséquence ? Les prix des produits alimentaires ont connu une flambée sur les marchés. C’est du moins la conclusion à laquelle a aboutie l’Institut National de la Statistique (INS) dans son dernier rapport publié récemment. Concrètement, l’INS souligne que « le phénomène « d’achats-paniques » suite à la première série des mesures restrictives prises le 17 mars 2020 dans le cadre de la riposte contre la Covid-19 a provoqué la flambée des prix de certaines denrées alimentaires et produits de première nécessité dès la fin du mois de mars ». Mais globalement, l’INS informe que « comparativement au 4ème trimestre 2019, les prix à la consommation finale au 1er trimestre 2020 ont progressé de 0,5 % ». En moyenne sur les douze derniers mois, écrit l’INS, « le niveau général des prix s’est inscrit en hausse de 2,5 % ». Chose grave, martèle l’INS, « ce niveau de variation n’avait plus été atteint au premier trimestre depuis 2013 ». Pour cette institution en charge de la gestion des statistiques, la hausse est due en grande partie « au renchérissement des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (3,1 %), des restaurants et hôtels (5,4 %), ainsi que des articles d’habillement et chaussures (2,8 %) ». Aussi, apprend-t-on que « l’augmentation des prix des produits alimentaires résulte surtout de la progression des prix des fruits (8,9 %), des légumes (7,9 %), du sucre, confiture, miel, chocolat et confiserie (4,1 %), des viandes (4,8 %), des pains et céréales (1,5 %) ainsi que des poissons et fruits de mer (0,4 %) ».

Hausse des Produits alimentaires

En ce qui concerne la hausse des produits alimentaires, l’INS indique que les prix des produits alimentaires ont progressé de 3,1 % au cours des douze derniers mois (après +1,5 % un an auparavant) du fait principalement du renchérissement de prix des fruits (+8,9 % après +3,1 % en 2019), des légumes (+7,9 % après -0,5 % en 2019), des viandes (+4,8 % après -1,4 % en 2019) ainsi que ceux des sucres, confitures, miels, chocolats et confiseries (+4,1 % après +1,7 % en 2019). Par ailleurs, les prix des pains et céréales (+1,5 % après +4,7 % en 2019), des poissons et fruits de mer (+0,4 % après +6,3 % en 2019), ainsi que ceux des laits, fromages et oeufs (+0,4 % après +1,4 % en 2019) ont également augmenté. A l’inverse, les prix des huiles et graisses (-1,4 % après -0,5 % en 2019) ont baissé.

Les Prix des légumes augmentent de 7,9 %

 Dans le détail, l’INS fait savoir que les prix des légumes ont grimpé de 7,9 % du fait notamment de la remontée de 11 % des prix des légumes secs et oléagineux (« djansan », grains de courge, arachide décortiqué, haricot sec noir, gombo séché, « niébé ») et du renchérissement de 10,2 % des prix des tubercules plantains (macabo, manioc frais en tubercule, pommes de terre, banane plantain, banane fraîche non mûre).

Pains et céréales en Hausse de 1,5 %

Les prix des pains et des céréales ont quant à eux connu une hausse de 1,5 %. Ceci résulte principalement de l’accroissement des prix du riz importé populaire au détail (9,1 %), du riz brisé local ou importé (8,7 %), du riz importé de luxe (3,6 %), du maïs sec en grain (1,9 %) et ceux de la farine de blé (1,5 %). Cependant, les prix du mil sec en grain (-7,8 %, après -0,4 % en 2019) reculent, tout comme ceux des pains (-4,0 % après +6,0 % en 2019). La hausse des prix du riz est à mettre probablement en relation avec les actions spéculatives des commerçants distributeurs.

Par Junior Matock ( DA 481)

Sylvester Moh Tangongho: « le Cameroun n’a jamais fait un défaut de paiement »

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218 milliards levés sur le marché de la Beac.

Le trésor public camerounais a procédé le 27 mai dernier, à une nouvelle émission de titres sur le marché de la Banque des États de l’Afrique centrale, pour mobiliser jusqu’à 35 milliards de francs CFA. Pouvez-vous nous donner les détails de cette opération ?

Merci de la tribune que vous m’offrez pour apporter un éclairage à l’opinion publique nationale et internationale sur l’activité de mobilisation des ressources par émission des titres publics par l’Etat du Cameroun à travers le Trésor Public. Pour ce qui est de l’opération spécifique du 27 mai 2020, elle visait à mobiliser un montant compris entre une fourchette de 25-35 milliards de francs CFA pour une maturité de 5 ans à un taux de 5,7 %. Cinq des 21 Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT) ont souscrit pour un montant total des soumissions de 55,12 milliards de francs CFA, soit un taux de couverture de l’opération de 157,49 %. Ce qui démontre s’il en était besoin que la signature de l’Etat est bonne et crédible. Dans le cadre des arbitrages, nous avons opté de lever un montant de 35 milliards de francs CFA, à un prix limite de 98 %. Le taux moyen pondéré est de 99,47 %.

En quoi est-ce que cette opération est différente de celles qui ont été effectuées jusqu’ici et quel est son objectif ?

La différence entre cette opération et les précédentes est que celle-ci vient « abonder », c’est -à-dire se greffer ou s’ajouter à une ligne de titre déjà ouverte en ayant les mêmes caractéristiques techniques que les titres initialement émis sur cette ligne. Donc c’est un prolongement de la ligne de maturité de 5 ans au taux de 5,7 % initialement émis le 08 avril dernier où nous avons pu lever 71,12 milliards de francs CFA alors que notre objectif était de 100 milliards de francs CFA. Elle a donc pour objectif de rattraper le gap au moment opportun ; ce qui est le cas.

Selon le calendrier des émissions publié par le ministère des Finances, une autre opération était prévue ce 27 mai, mais elle a été reportée à une date ultérieure. Peut-on savoir pourquoi ?

Il s’agissait d’une opération des Bons du Trésor Assimilables. En effet, comme initialement nous ne savions pas que nous n’aurions pas atteint l’objectif de 100 milliards de francs CFA sur les Obligations Assimilables du Trésor (OTA) de maturité de 5 ans à un taux de 5,7 % (résultat obtenu de 71,12 milliards), c’est dans ce souci que nous avons réaménagé le calendrier pour procéder à l’abondement de cette ligne de titres publics.

Les émissions effectuées jusqu’à ce jour se sont avérées être des succès. Quels sont les secrets de cette réussite ?

Le secret de cette réussite se trouve dans le dialogue permanent entre les Spécialistes en Valeurs du Trésor que le ministre des Finances a institué à travers un Cadre Permanent de Concertation entre le ministère des Finances et les Spécialistes en Valeurs du Trésor. Ce cadre d’échange se tient une fois le mois, généralement le troisième vendredi au cours duquel nous échangeons beaucoup sur les facteurs qui empêchent les banques de souscrire suffisamment à nos émissions. Ensemble avec la Banque Centrale qui sert de facilitateur, nous essayons de les évacuer afin de permettre aux banques de souscrire au maximum de leur capacité. Il conviendrait également de noter qu’un travail important est fait à la base avec les SVT pour ce qui est des opérations spécifiques de gros montants.

Qu’est-ce qui explique cet appétit croissant du Cameroun vers les ressources issues du marché monétaire ?

L’appétit du Cameroun vers les ressources issues du marché monétaire se trouve dans les caractéristiques même des opérations du marché monétaire. En effet, la préparation de ces opérations est moins longue, moins coûteuse et la disponibilité des ressources est rapide : 48 heures après la clôture des opérations, comparé aux opérations du marché financier.

Quelles assurances pouvez-vous donner aux investisseurs quant au respect des délais de remboursement de ces emprunts ?

Les assurances se trouvent dans le mécanisme de remboursement qui est mis en place à la Banque Centrale. En effet, pour chaque emprunt, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) ouvre dans ses livres un compte d’amortissement. Chaque 15 du mois, période de pic de recettes fiscales, elle prélève un montant du compte unique du Trésor qu’elle reverse dans le compte d’amortissement. A chaque échéance de remboursement, elle débite le compte d’amortissement pour créditer le ou les comptes des investisseurs ayant souscrits à cet emprunt. Depuis l’année 2011 où nous avons commencé à rembourser les premiers titres émis en 2010 sur le marché financier national, le Cameroun n’a jamais fait un défaut de paiement.

Le 12 février dernier, le Cameroun a néanmoins enregistré son tout premier échec sur le marché monétaire, en levant 5,2 milliards alors que le montant sollicité initialement qui était de 20 milliards. Qu’est-ce qui explique cet échec ?

 L’opération du 12 février 2020 n’est pas un échec. Comme je vous le disais au début de notre entretien, au-delà de la souscription, nous veillons également à nous endetter à moindre coût. C’est-à-dire par exemple que pour une émission de 20 millions de francs CFA, comme c’était le cas pour l’opération à laquelle vous faite allusion, nous veillons à ce que les taux d’intérêt soient le plus bas possible. Ce qui justifie le faible montant lever. La courbe de taux de l’endettement de l’Etat est également bien suivie de sorte qu’elle ne s’étende pas trop. Le Cameroun est aujourd’hui le seul pays au sud du Sahara qui s’endette encore à des taux d’intérêt de moins de 3 % pour les titres de courte maturité et de moins de 7 % pour les maturités longues. Certains experts estiment que ces nombreux emprunts contribuent à augmenter le niveau d’endettement du pays. Que leur répondez-vous ?

Le taux d’endettement du Cameroun se situe autour de 40 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Comparé à 70 % du PIB de la norme communautaire, des marges subsistent encore. De plus, l’investissement a toujours un effet d’entrainement sur l’économie de manière à générer des richesses, susceptibles de rembourser l’emprunt.

Quels sont les projets vers lesquels les ressources mobilisées in fine seront orientées ?

 Les projets concernés par cette nature des ressources sont d’abord des projets matures, susceptibles d’enclencher une croissance saine et durable. C’est donc naturellement les infrastructures énergétiques et d’eau potable, les infrastructures routières, sanitaires, portuaires et aéroportuaires, inscrites dans la Loi de Finances de l’exercice qui sont financés par ces ressources.

Interview réalisée par Junior Matock ( par DA 481)

Transports : quand la reprise des cours relance l’incivisme

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Profitant de la réouverture des écoles, les chauffeurs de taxis et conducteurs de motos bravent les mesures barrières de lutte contre le coronavirus.

Malgré la montée en puissance des effets de la propagation du nouveau coronavirus, l’incivisme dicte sa loi dans le secteur des transports urbains au Cameroun. Une situation alarmante qui regagne du terrain depuis la reprise des cours dans les campus universitaires et les établissements scolaires le 1er juin dernier. Dans un contexte marqué par la flambée du nombre de cas positifs (6397) et de décès (199), les élèves et étudiants sont les plus exposés. « L’incivisme des chauffeurs de taxi et des conducteurs de motos fait peur. Le fait que les cours reprennent est cependant perçu comme une aubaine pour ces derniers qui n’hésitent pas à torpiller les mesures du gouvernement. A cette allure, il est évident que le risque de contamination est trop élevé, et nos enfants vont en pâtir puisque le bilan de la pandémie s’alourdit de jour en jour », s’indigne un parent.

Lundi 1er juin 2020 à Yaoundé. Il est 9h 30 min à Yaoundé, au lieu dit montée Camair-Co. Des étudiants attendent des cars susceptibles de les transporter jusqu’à leur campus de l’Université de Yaoundé II (Soa). A tour de rôle, les véhicules font le plein. Ignorant en passant toutes les mesures barrières de lutte contre la pandémie, notamment la distanciation physique. Dans tous les cars en effet, la surcharge est de rigueur. « Avec cette reprise des cours à l’Université de Yaoundé II, les chauffeurs veulent à tout prix se remplir les poches », affirme Achille, étudiant en Sciences politiques. « C’est la course effrénée vers l’argent même s’il faut qu’ils mettent la santé des uns et autres en danger » a-t-il ajouté. Compte tenu du niveau de paupérisation qui caractérise la jeunesse estudiantine, elle n’a pas d’autres alternatives. Le seul moyen pour se rendre à l’Université à moindre coût reste ces engins qui les transportent au prix de 250 francs CFA. « Nous n’avons pas de choix que d’emprunter ces véhicules pour aller faire cours. Même si la surcharge est réelle, on n’a pas d’autres possibilités puisque les moyens font défaut », lâche Carole. Ça et là, on peut entendre des voix s’écrier : « serrez vous, serrez vous, les sièges prennent cinq personnes ». Une attitude qui n’est pas du goût de tous les étudiants qui s’échinent à rappeler aux chauffeurs et leurs assistants de respecter les mesures de distanciation physique.

« Les étudiants qui ne veulent pas qu’on les serre n’ont qu’à descendent et emprunter le taxi à 1000 francs CFA. Ce n’est pas vous qui me mettez le carburant » ; « achetez vos véhicules. Ainsi donc, vous allez vous installer confortablement sans que l’on ne vous gêne »… répliquent les conducteurs. Outre les chauffeurs des cars qui foulent au pied les mesures de lutte contre le coronavirus, les taximen et conducteurs de motos ne sont pas en reste. Dans les taxis, l’on peut voir cinq élèves, et sur les motos trois voire quatre élèves sans masque. Si d’aucuns refusent catégoriquement d’appliquer les mesures gouvernementales qui proscrivent la surcharge, c’est parce que, disent-ils, la demande est forte. « On ne peut pas laisser les élèves. Ils sont pour la plupart pressés d’aller en cours. Beaucoup veulent à tout prix éviter les retards. Du coup, nous sommes obligés de les surcharger. Dans ces conditions, le respect strict des mesures de distanciation n’est pas possible », se justifie Paul, un conducteur de moto. L’incivisme qui continue de faire son chemin dans le milieu des transports inquiète. Notamment les parents, contraints d’interpeller leurs enfants sur les dangers que représente le coronavirus.

Covid-19 : 100 000 nouveaux tests disponibles

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Le Minsanté a écouté les pleurs du peuple

Cette acquisition du gouvernement vise à renforcer l’autonomie des régions en matière de testing.

L a lutte contre la propagation du nouveau coronavirus s’intensifie au Cameroun. En osmose avec l’Organisation Mondiale de la Santé qui conseille une identification et une prise en charge rapide des nouveaux cas, le gouvernement vient d’acquérir 100 000 tests rapides antigènes, en plus des 45 000 tests moléculaires disponibles sur l’ensemble du territoire. Une (très) bonne nouvelle selon le ministre de la Santé publique. D’après Dr. Manaouda Malachie, « toutes les régions seront désormais autonomes en matière de testing ». La devise des pouvoirs publics étant l’identification, le dépistage massif et la prise en charge rapide.

Bientôt de nouveaux points de prélèvement

Au cours de la seule journée du 2 juin dernier, les autorités sanitaires ont réalisé 835 analyses pour 188 cas positifs au Covid-19. « Au total, on aura déjà dépassé la barre de 30 000 analyses effectuées sur l’ensemble du territoire depuis le début de la pandémie. Notre objectif est d’atteindre au moins 50 000 analyses au 15 juin prochain », explique sur son compte Twitter, le ministre Manaouda Malachie. Et de préciser : « dès le 5 juin prochain, nous aurons des points de prélèvements dans les districts de Santé de manière à permettre au plus grand nombre de se faire tester en cas de besoin ». A Yaoundé par exemple, le Palais des Sports va également être transformé en un grand centre de prélèvement en plus des structures existantes, annonce le ministre de la Santé publique. « Notre détermination à vaincre ensemble la Covid-19 dans notre pays dit-il sur Twitter, est plus que jamais grande et les personnels de santé sont tout aussi motivés pour remporter cette bataille. Mais la condition est que chacun de nous doit observer et faire observer les gestes barrières ». Dr. Manaouda Malachie l’avoue en effet : « il est important de noter que nous entrons dans une phase compliquée de la pandémie. Nous devons donc, plus que jamais, nous protéger, protéger nos familles et protéger les autres en observant les gestes-barrières ».

Déjà 199 décès

Après six semaines de confinement partiel, le gouvernement a en effet mis en place le 30 avril dernier, un certain nombre de mesures d’assouplissement. Parmi elles, la réouverture des débits de boisson, restaurants et lieux de loisirs à temps plein, et la levée de la mesure réduisant le nombre réglementaire de passagers dans tous les transports en commun par bus et taxis. Deux mesures qui, de l’avis d’observateurs, font grimper le nombre de patients atteints de Covid-19 au Cameroun. Tenez : entre la détection du premier cas de Covid-19 et la levée des mesures de restriction, le bilan de la pandémie faisait état de 1731 patients déclarés positifs. Or, entre le 1er et le 2 juin dernier, ces chiffres sont passés à 6397 cas positifs. Soit 4666 nouveaux cas depuis l’annonce non seulement des mesures d’assouplissement, mais également le testing massif des ménages. Chaque jour en effet, le bilan s’alourdit. Désormais, le nombre de décès pointe à 199.

Hydrocarbures : 250 milliards pour réhabiliter la Sonara

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Ce chiffre est le résultat d’une évaluation menée par les pouvoirs publics, après le grave incendie qui a ravagé une partie des installations de l’entreprise il y a un an.

Douze mois sont passés depuis qu’un gigantesque incendie a consumé une partie des installations de la Société nationale de raffinage (7 des 13 unités de production ont été endommagés et 10 millions de litres de pétrole brut sont partis en fumée) le 31 mai 2019 à Limbe, dans la région du SudOuest. Douze mois au terme desquels le gouvernement camerounais, est enfin fixé sur le coût des travaux de réhabilitation de l’unique raffinerie du pays. L’évaluation menée par les pouvoirs publics fixe l’enveloppe à 250 milliards de francs CFA. «Une étude sommaire nous a déjà édifiés sur les différentes options de réhabilitation de cette structure. Par ailleurs, les premières évaluations du coût des travaux les situeraient autour de 250 milliards de francs CFA », a explique le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee) dans un récent entretien avec le Poste National de la Crtv. Selon Gaston Eloundou Essomba, plusieurs entreprises ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt à conduire ces travaux. A la fin des travaux fixés à l’horizon 2021, la capacité de production de la Sonara devrait se situer autour de 3,5 millions de tonnes de barils par an, apprend-on. Seulement, pour une reprise effective de ces travaux de réhabilitation, il faut des moyens financiers. « Le démarrage de ces travaux est tributaire de la disponibilité des financements, avoue Gaston Eloundou Essomba. C’est ainsi que des négociations sont en cours avec plusieurs structures financières pour la mobilisation des ressources nécessaires ». L‘on apprend à cet effet que des investisseurs étrangers ont également exprimé leur volonté de participer à la reconstruction de l’entreprise camerounaise. Notamment le géant pétro-gazier russe Lukoil.

Carburant : un mécanisme pour économiser 150 milliards

Depuis l’incident du 31 mai 2019, il n’y a en effet eu aucune activité de raffinage à Limbe. Et pourtant, le carburant a continué de couler à la pompe. Le pays n’a connu aucune rupture dans le circuit de ravitaillement. Si le gouvernement a pu assurer la continuité du service de distribution des produits pétroliers, c’est surtout grâce au mécanisme mis en place par le ministère de l’Eau et de l’Energie, à l’effet de minimiser les coûts et les manques à gagner éventuels qui allaient continuer à exposer la trésorerie de l’Etat. « Ce mécanisme consiste à sélectionner [par appel d’offres international] quatre traders pour une période donnée, qui auraient la charge de rendre disponible de grandes quantités de produits pétroliers dans les eaux camerounaises à fin de les vendre aux marketeurs et importateurs locaux avec comme critère de sélection un niveau de primes plus compétitif », a expliqué le ministre. Avant le 23 décembre dernier, «les traders livraient les produits pétroliers au Cameroun avec des primes qui atteignaient des niveaux records de 128 dollars par tonne pour le super et 176 dollars par tonne pour le gasoil». Or, «les primes actuellement pratiquées sont de 38 dollars par tonnes pour le super, et 45 dollars par tonnes pour le gasoil. Ce mécanisme génère pour le Cameroun des économies budgétaires importantes. Nos évaluations les situent annuellement à 150 milliards de francs CFA».

Shanda Tonme : « Biya n’est pas le seul responsable des défaillances »

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Construction d’un Cameroun uni qui a besoin de tous ses enfants, promotion du dialogue, de la réconciliation et du pardon, le président du Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (Mpdr) dévoile la vision de son parti qui vient de naître.

Vous venez de créer un nouveau parti dénommé Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (Mpdr). Qu’est-ce qui vous a amené à mettre sur pied cette formation politique à ce moment précis ?

Le projet a pris le temps de venir à maturité. Je suis bien content que vous parlez de ce moment précis, parce qu’en réalité, le contexte aujourd’hui, même si je devais mourir tout de suite, je saurais au moins que j’ai dit ce que j’ai dans le cœur et que j’ai jeté un gros pavé dans la marre pour dire c’est trop ! Depuis janvier les discours que nous entendons tous sont d’une extrême gravité. Appeler à la haine, à la division et à la fracture ce n’est pas de le dire, la manière dont les gens se comportent, les intentions qu’ils émettent implicitement ou explicitement. Vous ne pouvez pas être dans un pays où vous assistez impuissant à une campagne où les gens souhaitent carrément la mort du chef de l’Etat. Une pensée d’une extrême gravité. Personnellement, je n’ai rien à faire avec qui que ce soit, sauf que je suis Camerounais et cela me choque. Je n’ai pas grandi comme cela, au quotidien je ne vis pas comme cela, et je ne connais pas cela. Si c’est parce que les gens veulent le pouvoir, qu’ils sachent qu’ils ont abusé. Si c’est parce qu’ils sont devenus fous, qu’ils sachent qu’ils doivent aller le faire ailleurs. Je m’exprime comme un personnage à plusieurs casquettes. Je suis promoteur social, je suis leader d’opinion, je suis président d’une organisation de défense des droits de l’Homme qui lutte contre la corruption et la discrimination, je suis un intellectuel connu et reconnu, je suis Bamiléké d’origine. Nous avons un choix aujourd’hui : soit nous faisons la promotion des gouvernements de village, des gouvernements de faux, soit nous travaillons à préserver l’essentiel pour le destin du Cameroun. Quelle que soit la situation du Cameroun, c’est à nous Camerounais qu’on demandera ce que nous avons fait de notre pays. Je crois que même si vous détestez quelqu’un, et quel qu’en soit l’intensité, il faut savoir prendre ce que la personne a de bien. Je ne pense pas que Paul Biya a entièrement réussi dans sa mission, il y’a même beaucoup de défaillances, mais est-ce le seul responsable ? Ce que nous devons faire aujourd’hui, c’est de se demander quel est l’état de notre pays et comment nous devons faire pour avancer ? Je ne pense pas que tout ce qui a été fait depuis près de 40 ans est négatif. J’ai donc pensé qu’il était temps, qu’une voix différente se lève et dise non. Même s’il faut que j’en meurt, j’assumerai. J’ai des enfants, je regarde autour de moi, certaines personnes n’ont plus le même regard, à cause du discours de haine qu’on a développé, parce que les gens veulent le pouvoir. Je dis non. Cela est une catastrophe. Et c’est pour cela que le Mpdr est né. La conquête du pouvoir peut attendre, elle ne donne d’ailleurs pas droit à toute sorte d’excès, c’est inacceptable.

En quoi est-ce que le Mpdr sera différent des autres formations politiques qui existent ?

Le Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (Mpdr) appelle au dialogue et à la réconciliation. Nous pensons que ce qui a été fait au Palais des Congrès, entre septembre et octobre 2019, quelqu’en soit le résultat, est un grand pas. Nous sommes obligés, et cela me parait fondamental, de tenir aujourd’hui cette posture au centre, à équidistance des extrêmes. Contrairement à ce qu’on pense, je ne crois pas que les extrêmes sont du côté du parti au pouvoir, les extrêmes sont ailleurs et c’est pire. Notre rôle, notre mission c’est d’essayer de dire : même si vous reprochez des choses aux gens, il faut pardonner. Personne ne va être brûlé, personne ne va se voir retirer sa nationalité, personne ne va se voir expulser de son village ; c’est notre terre, il faut aller vers le dialogue et à la réconciliation, il faut pardonner autant que possible. Quel est le projet de société de votre parti ? Je pense que les histoires de projet de société sont des discours académiques, des postures d’intellectuels, de truands. On aime dire cela, pour montrer qu’on fait bien. On publie de gros documents, et sur le terrain on organise la fracture du pays, la déchirure ethnique. On fait la promotion de la guerre civile et de tout ce qui est division.

Aussitôt créé, votre parti est déjà accusé d’être proche de la majorité présidentielle. Qu’est-ce qu’il en est ?

Mon problème c’est d’être proche des Camerounais. Si c’est avec la majorité présidentielle que je serai plus proche des Camerounais, cela m’arrange. Si on estime que la paix, la réconciliation sont prônées par la majorité présidentielle, j’accepte. Les gens se comportent comme si ceux qui sont de la majorité présidentielle sont des gens avec des cornes, des criminels. Tant que ce sont des Camerounais qui travaillent pour leur pays, nous ferons avec eux et les autres sont libres de dire ce qu’ils veulent.

On vous soupçonne aussi d’avoir créé votre parti pour détruire l’alliance des forces de l’alternance qui serait en train de se former. Que répondez-vous à cette accusation ?

Ces gens parlent de quelle alliance ? Citez-moi les gens au sein de cette alliance qui ont un bilan social comparable au mien. Donnez-moi un seul nom d’une de ces personnes qui objectivement a un bilan social, des gens qui se sont levés pour des grandes causes, des gens qui sont reconnus pour s’être battus pour les Camerounais et qui ont défendu les pauvres. Des gens qui au quotidien ont joué un rôle dans la vie des simples Camerounais, une mission qui est de mon avis une mission sacrée qui devrait interpeller tout le monde. Même sur le plan intellectuel, citez-moi parmi eux, des gens qui ont œuvré, écrit ou promu les grandes idées de progrès, de changement, de réveil des peuples comme moi. Citez-moi parmi ces gens, quelqu’un qui a mon parcourt initiatique, qui a emprunté les chemins par lesquels je suis passé. Citez-moi parmi ces gens quelqu’un qui va me sortir un dossier disant que moi j’ai trempé dans le vol, la corruption, que j’ai fait dans les marchés publics. Apportez-moi un certificat de virginité de tous ces gens-là, je vais valider leur discours.

Contrairement aux autres partis politiques qui ont demandé la légalisation depuis des années et qui sont encore en attente, le vôtre n’a pas peiné à être légalisé…

Entre la peste, le choleras, le diable, Dieu, je suis dirigeant, je ferai un choix. Et je ferai ce choix en observant les bilans des gens, en écoutant les discours des uns et des autres, en jugeant et en jaugeant la capacité des uns et des autres à influencer positivement une situation, un contexte précis, dans l’esprit de ce que nous voulons faire du Cameroun. Si c’est sur la base de ces critères que le parti a été légalisé, je suis d’accord. Mais ce que je peux vous dire, j’ai été au ministère de l’Administration Territoriale au moins trois fois par semaine. Je félicite ces services-là, contrairement à ce qu’on raconte, j’ai discuté avec des responsables, et à chaque fois, je me suis expliqué. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on me connait ; j’ai toujours pris fait et cause pour les grandes questions d’intérêt national, j’essaye toujours de prendre le drapeau du Cameroun, je ne le casse pas, je ne le brûle pas.

Vous créez votre parti à un moment où l’alternance est plus que jamais souhaitée, est-ce qu’on ne peut pas vous soupçonner d’être à la tête d’un lobby qui s’est préparé à prendre le pouvoir ?

Il n’y a jamais de situation pérenne. Je suis adepte des grandes théories marxistes, j’ai été à l’école marxiste. La dialectique des forces sociales, c’est la lutte permanente, et la sous dialectique de la lutte permanente, c’est la révolution permanente. C’est pour dire qu’il n’y a pas de situation immuable, il n’y a pas de situation fixe. Le Cameroun est en mouvement depuis qu’il existe. C’est parce que les gens n’ont pas cette culture qu’ils peuvent se permettre d’aller vendre la mort du président à l’étranger pour s’enrichir et venir exciter les populations. Quand on est un citoyen honnête, on comprend qu’à un certain moment, il faut prendre ses responsabilités surtout quand vous avez le sentiment que vous pouvez jouer un rôle prééminent pour changer le cours des choses. Et il était temps que je prenne mes responsabilités de manière forte, déterminante et précise, pour me ranger dans une dynamique de dialogue qui puisse constituer la mécanique, la machine qui engage le peuple dans un processus qui conduit à un destin différent de celui qu’on est en train de vivre. Un destin de fracture que les gens sont en train de prôner. Le Cameroun n’est pas plus en crise que les autres pays. Tous les pays connaissent des problèmes, que ce soit les problèmes du Boko Haram ou du Nord-Ouest et Sud-Ouest, il y a même des pays qui connaissent pire. Mais à côté de ces problèmes, il y a aussi des hôpitaux et des routes à construire. Que les gens ne nous apportent pas des idéologies de malheur. Le Cameroun veut avancer, il est un chantier permanent et nous voulons le conduire de manière consensuelle. Ceux qui veulent prôner la guerre civile, le désordre iront créer leur pays. Le temps des villages est terminé, c’est maintenant le temps du Cameroun et celui de l’avancement consensuel. On veut travailler avec la contribution de tout le monde. Ceux qui ne veulent pas se situer dans cette logique seront hors sujet. Même ceux qui créent des structures et quand on leur parle de légalité, ils disent qu’ils s’en foutent. Chaque pays est organisé. Même dans leur propre famille, il y’a un chef. On marchera selon cette logique ou rien. Les gens ont réussi à intimider quelques intellectuels de ce pays, moi je suis différent et je suis prêt pour le débat. […] Je pense qu’il faut balayer tout ce qui peut être un instrument de division et de fracture de la société. Parlons du Cameroun, que les gens n’organisent pas un discours de haine, de crime, en se focalisant sur un chef d’Etat, sur son âge, ses origines. Qui parmi ces gens a le parcourt administratif que Biya avait avant d’être président ? Donnez-moi un nom et je vous donnerai un certificat de virginité. Tous sont du système : ils ont été qui membre du gouvernement, qui du parti au pouvoir, ils font pour la plupart les marchés publics, on le sait. Maintenant ils sont en train de renier le Cameroun, leur passé et leur propre identité. Ils sont dangereux.

Bafoussam : plaidoyer des femmes pour le droit à la propriété

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C’était au cours d’un atelier de formation sur la défense des droits fonciers, organisé la semaine dernière dans la capitale de la région de l’Ouest.

Les droits fonciers des femmes et veuves au Cameroun constituent encore une grosse problématique. La gent féminine en souffre et veut se défaire de la confiscation et l’escroquerie de leurs terrains par les hommes. Grâce à l’association Horizon femmes, quelques lueurs d’espoir jaillissent déjà. C’est à ce titre que le réseau de femmes et fonciers avec l’appui de cette association continue à intensifier les ateliers de formation. La ville de Bafoussam a encore eu l’honneur d’accueillir les femmes de l’Ouest et du Centre la semaine dernière. L’occasion était celle de renforcer leurs capacités pour la défense de leurs droits fonciers. « Il a été question de former les femmes, de les informer et de les outiller dans la manière et les procédures de mise en place d’un réseau », renseigne Laurence Ndongo, para-juriste du département de la Lékié dans le projet Femmes et fonciers. Pendant toute la journée, les femmes ont échangé sur les difficultés qu’elles rencontrent pour l’obtention et la sauvegarde de parcelles de terrains à elles dues. Avec l’aide des facilitateurs du jour, elles ont tour à tour ressorti les craintes et les différents obstacles pouvant entraver la bonne marche du réseau. Ceci s’est passé par l’évaluation des activités ne pouvant pas mettre le réseau et les associations en phase, voire l’évacuation des éventuelles luttes de leadership.

Après l’atelier tenu à Bafoussam l’an dernier, beaucoup ont eu du mal à mieux cerner les enjeux. C’est le cas des femmes du Haut Nkam : « Je suis là pour un recyclage d’Horizon femmes que nous avons commencé l’année passée. C’était petit pour un an surtout pour moi avec un grand nombre de femmes à gérer dans mon territoire », explique Moyo Ngangue Monique, présidente départementale des Femmes Veuves du Haut Nkam. D’après elle, les Femmes Veuves du Haut Nkam rencontrent d’énormes difficultés pour entrer en possession des terrains après la mort de leurs époux. Cette situation tend d’ailleurs à se décanter avec l’aide des ateliers du genre. Tick Ndewe Armand, responsable du projet femmes et fonciers à Horizon femmes pense que les lignes bougent déjà: « parmi les grandes activités du projet il y avait le plaidoyer, l’appui des femmes à l’accès aux titres fonciers entre autres. Sur ce plan là le bilan (de l’année dernière) est positif parce qu’en terme de plaidoyer beaucoup d’autorités administratives et traditionnelles se sentent engagées à soutenir les femmes dans la défense de leurs droits. Nous avons aussi appuyé plusieurs femmes à l’obtention de leurs titres fonciers ». Au terme de cet autre atelier, trente (30) leaders féminins dont deux (02) para juristes ont été sensibilisés et outillés pour défendre les droits fonciers des femmes. Elles se chargeront d’animer et de gérer la plateforme mise sur pied pour la cause.

A l’origine du combat

Les études menées entre 2005 et 2014 avaient présenté un tableau peu reluisant de la possession des terres par les femmes. La misogynie ambiante ayant fait main basse sur cette liberté de possession terrienne. Discrimination de tout ordre : préjugés sociaux et culturels, escroquerie et violence faites au sexe faible, constituent ce que Horizons femmes taxe « d’injustice faites aux femmes ». Pourtant dans nos milieux, la femme est considérée comme mamelle nourricière. Pour ce fait, elle devrait avoir plus de terre que l’homme. En 2005, il ressort des statistiques du ministère de Cadastre, des Domaines et des Affaires Foncières que 4200 titres fonciers avaient été établis aux hommes contre 869 pour les femmes dans l’ensemble du territoire national. En 2013, les femmes n’ont obtenu que 2309 titres fonciers (19 %) contre 11 937 pour les hommes. Spécifiquement dans la région de l’Ouest et du Centre, la situation reste préoccupante. Ici, les femmes possèdent jusqu’à récemment 1 % des titres enregistrés au Cameroun contre 3,1 % pour les hommes. Nonobstant l’évolution et la recherche d’une certaine égalité de sexe, les femmes sont sur ce plan ravagées au second rang. Pourtant, les elles dominent le secteur agricole à hauteur de 87 %. Ceci est d’autant plus inquiétant que la prise en compte des affaires foncières en faveur des femmes est longtemps restée « un gageur et de l’imbroglio juridico-culturel ». Voilà en quelque sorte ce qui a motivé le combat des femmes. Le réseau femmes et foncier, à travers l’association Horizon femmes s’est lancé dans la défense et la sauvegarde des droits fonciers des femmes. La multiplication des ateliers de formation a réveillé les consciences des femmes. Aujourd’hui l’aventure porte déjà quelques fruits. En deux ans, la région de l’Ouest a pu obtenir plus de 12 titres fonciers pour femmes. Selon Armadn Tick Ndewe, responsable du projet Femmes et foncier, « des dossiers sont en cours de traitement actuellement et s’il y a une issue positive, l’on passerait à une quarantaine de titres fonciers ». Ce qui pour lui est une satisfaction puisque l’objectif avait été pour cette année d’obtenir au moins 20 titres fonciers. Ce d’autant plus que cette bataille a emmené « les autorités administratives et traditionnelles à se sentir engagées à soutenir les femmes ». Filles, femmes et veuves pourront désormais se sentir moins marginalisées.

Justine Diffo : « Faire de l’Art une institution robuste d’ici à 2025 »

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Dans son discours de clôture de l’atelier organisé les 25 et 26 mai derniers, la PCA de l’Agence de Régulation des Télécommunications a présenté sa vision. Morceaux choisis.

« Nous avons passé aux cribles de notre expertise hautement diversifiée, le cadre légal des établissements publics et des entreprises publiques, en parallèle avec le fonctionnement et le management opérationnel de l’ART à ce jour. […] A titre personnel, je me félicite d’avoir fait, en deux jours, des bonds significatifs dans l’appropriation de l’écosystème technologique et managérial du secteur à travers l’ART, la perception des défis de la promotion de la gouvernance qui ont été cernés avec un accent sur les périmètres d’action et les ressorts de la promotion de la gouvernance, le kit de performances technologique, sociale, économique, financière, etc., bien appréhendé pour une construction architecturale articulée autour des résultats assignés par la loi de 1998 et les textes subséquents jusqu’au Décret de 2019 et même à l’arrêté du Minfi de mai 2020. Tenez ! Le ciment de la gouvernance d’entreprise cristallise une connexité savamment dosée entre pouvoir, responsabilité, imputabilité, redevabilité, réédition, transparence, traçabilité, équité, inclusion, efficience gage de performance !

[…] Telle que je souhaite l’appréhender, la vision avec laquelle nous sortons d’ici aujourd’hui serait formulée ainsi qu’il suit : « l’ART est, d’ici à 2025, une institution robuste par la qualité de sa gouvernance, soutenue par des procédures optimales, un kit de performances répondant aux standards internationaux, grâce aux indicateurs de performance mesurables et consensuels ». Cette boussole va guider nos actions dans les prochains jours. J’y veillerai et j’ai la conviction qu’ayant eu une vision partagée, coordonnée et harmonisée des outils de pilotage de cette vision, les actions quotidiennes de l’ART, que dis-je ! Nos actions quotidiennes seront en mode pilotage automatique sous le regard attentionné des tutelles technique et financière. Par ma voix, le Conseil d’Administration prend acte des recommandations substantielles issues de cet atelier, et s’engage à en débattre dans un cadre approprié en vue des déclinaisons opérationnelles en tant que de besoin ».

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