lundi, novembre 3, 2025
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Crise anglophone : Le casse-tête des armes blanches

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Les armes blanches difficiles à contrôler dans la zone anglophone

Le nombre de civils tués à l’arme blanche par les combattants séparatistes a augmenté ces derniers jours. En l’espace de deux semaines au moins 5 civils ont été décapités par des hommes armés de machettes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Le 11 août dernier, des hommes armés non identifiés ont massacré une femme civile à Muyuka, dans le département du Fako , région du Sud-Ouest. Comme le montre une vidéo virale de 26 secondes qui aurait été tournée le mardi 11 août 2020 dans le quartier de Makanga à Muyuka, et qui montre des hommes que l’on dit être des combattants séparatistes fidèles à l’État présumé d’Ambazonie, trancher la tête à une femme. Le 0 9 août 2020, un homme du nom de Peter a été tué dans le département de Nkogkétunjia dans le NordOuest, avant d’être dépecé par ses bourreaux. Quelques jours avant, c’est un enseignant qui était tué sur un pont à Nkwen à Bamenda. Et la même semaine, le pasteur Christopher Tanjoh a été enlevé à son domicile à Batibo (Nord-Ouest), puis assassiné. Après son meurtre, une jeune fille a été décapitée le même jour à Muyuka. Suite à cette série de meurtres, le ministre de l’Administration territoriale (Minat) Paul Atanga Nji a décidé le 18 aout dernier de réglementer la vente des machettes et du fer de construction de petit calibre. Selon le patron de l’Administration territoriale, tout citoyen désireux d’acheter une machette ou une hache doit désormais obtenir une autorisation auprès d’un sous-préfet compétent.

Le casse-tête

Ce n’est pas la première fois que Paul Atanga Nji prend des mesures visant réduire l’activité criminelle des séparatistes. Au mois d’Avril 2018, le Minat avait déjà décidé de “l’interdiction, jusqu’à nouvel ordre, de la vente des armes de chasse et de protection ainsi que leurs munitions » dans plusieurs régions notamment celle du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Une mesure qui a certes réussi, selon certains observateurs, à réduire le nombre d’armes en circulation, mais n’a pas pu mettre fin aux violences. Avec cette nouvelle mesure, plusieurs analystes redoutent que le résultat soit le même. « En cas de rupture des stocks de couteaux ou de machettes, les séparatistes pourront trouver d’autres moyens pour poursuivre leur entreprise criminelle », commente Melvin Etetak, chercheur, en sociologie à l’université de Yaoundé I, qui estime que la question des armes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest est une équation difficile à résoudre. Pour ce sociologue, « celui qui est violent est prêt à utiliser n’importe quoi pour commettre son forfait. Ce n’est pas en interdisant la vente des couteaux et des machettes qu’on va mettre un terme à certaines atrocités. Ce n’est pas l’objet qu’on utilise pour faire la violence qui fait problème, c’est la mentalité de ceux qui font la violence qu’il faut retravailler ». D’ailleurs, le Centre pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique a indiqué dans un rapport sur les exactions commises par les séparatistes qu’entre le mois de mai et août 2020 que « Depuis le début du mois d’août, Bamenda, la capitale de la région du Nord-Ouest, a été la cible de quatre attentats à la bombe visant des lieux non militaires. » Et qu’en juin, un homme soupçonné d’être un ancien membre des séparatistes, qui a refusé de se joindre à nouveau aux combattants, « a été battu, puis des bouteilles ont été brisées sur sa tête avant que son corps ne soit tranché par le verre brisé ».

Améliorer le dialogue

Pour améliorer les perspectives des initiatives de dialogue engagées depuis la tenue du Grand Dialogue National, « le gouvernement devrait accorder plus de place aux anglophones, en particulier aux fédéralistes qui souhaitent y participer. Il devrait aussi rechercher un facilitateur neutre et accepter l’aide de l’Union africaine (UA) et de l’ONU. Un dialogue fructueux devra poser les jalons de nouveaux pourparlers entre le gouvernement et les anglophones de tous bords, y compris les séparatistes, dont le Cameroun ne pourra faire l’économie », propose l’ONG Crisis Group.

Par Joseph Essama

Elections régionales : Les inquiétudes de Cabral Libii

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A la lecture de l’actualité politique de ces derniers jours, les élections régionales pourront se tenir dans les prochaines semaines. Seulement des zones d’ombre existent planent encore quant aux statistiques exactes et aux règles qui doivent conduire à la désignation des représentants du commandement traditionnel. « La circonscription des élections régionales est le Département. Mais à ce jour nous ne pouvons pas dire combien de délégués de départements comptera chaque Département », s’inquiète le leader du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale, dans une tribune publié il y’a quelques jours sur son compte Facebook officiel.

Selon Cabral Libii, « la loi du 25 avril 2019 (art 5-3) nous enseigne que chaque conseil régional est constitué d’au moins un délégué de chaque arrondissement. Ainsi dans chaque département, chaque arrondissement aura obligatoirement au moins 1 conseiller. Quand on a lu tout ça, on comprend vite qu’on aura au moins 360 Conseillers régionaux, chiffre qui correspond au nombre d’arrondissements. » Pour l’ancien candidat à la présidentielle, cette répartition est « est juste le plancher ». Mais « Quel est le plafond que chaque parti politique doit se fixer pour constituer sa liste de délégués départementaux? Car on doit avoir au total 700 Délégués départementaux. Si on soustrait 360 à 700, il reste 340 sièges de Conseillers régionaux à repartir. Qui doit le faire? La réponse est donnée par la loi du 25 avril 2019 (art 6): C’est le Président de la République. D’ailleurs c’est le même décret qui doit repartir les 200 représentants du Commandement traditionnel par Département. Quand on sait que ce « Commandement » est lui même structuré en 1er, 2eme et 3eme degré (texte de 1977), on attend de voir le dosage par degré et par arrondissement », soutient-il. En l’absence d’une loi, Cabral Libii espère que le décret qui doit repartir les 340 sièges des Conseillers régionaux restants sera signé avant la convocation du corps électoral. En plus de repartir les 340 places, ce décret devra aussi dire, selon le député du Pcrn, « comment le commandement va tenir son vote à lui qui ne concerne pas les conseillers municipaux. Elecam va procéder comment? Le Commandement traditionnel n’ayant pas de partis politiques (en principe), son élection sera un scrutin de liste ou uninominal? Leur processus électoral est une loi ou un décret? Ils battront campagne comment? En cas de fraude entre chefs traditionnels vont-ils vraiment suivre le code électoral qui renvoit leur contentieux à celui des Conseillers municipaux ou alors ça va se régler « rationnellement »? »

Le dévoilement des contours du commandement traditionnel

Cabral Libbi n’est pas optimiste, quant à la sincérité des élections qui s’annoncent. Pour lui, « a bien y regarder, le principal attrait des Régionales annoncées, ce ne sont ni ceux qui vont y participer ou pas, encore moins l’issue, mais le dévoilement des contours du commandement traditionnel ». Ainsi, il « invite nos dignitaires traditionnels à s’inscrire massivement sur les listes électorales ».

Une élection imminente

Depuis plusieurs semaines, des signes augurent que les élections régionales sont imminentes. Il y’a quelques semaines, les élites du département du Mfoundi ont réuni les autorités traditionnelles de cette localité. Question pour les natifs du Mfoundi de sensibiliser les 230 chefs traditionnels de 3e degré sur les enjeux des futures élections régionales. Le 02 juillet dernier, le Conseil électoral d’Elecam s’est réuni à Yaoundé dans le cadre de la deuxième session de l’année 2020. Au centre des débats de cette rencontre, les membres d’Eiecam ont échangé sur l’organisation future des élections régionales. Bien avant, le 13 juillet dernier, le président de la République avait signé un décret fixant les caractéristiques des insignes et autres attributs des conseillers municipaux et régionaux. Toutes choses qui laissent croire que la toute première élection régionale du Cameroun n’est plus loin.

Par Joseph Essama

Ndes foundation: Une bougie, et des agapes en partage

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Ndes foundation a apporté du reconfort à ces familles démunies

Pour la célébration de son premier anniversaire, Ndes foundation a mis les petits les plats dans les grands, au propre comme au figuré. Pour la circonstance, l’organisation non gouvernementale (Ong) a remis des donc en denrhées alimentaires à de nombreuses familles dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, deux régions secouées par une crise sécessionniste qui perdure depuis quatre ans. Il s’agit précisément de 300 familles réparties dans les localités de Muea, Mbengwi et Njikwa qui ont reçu des kits alimentaires de Ndes foundation les 16 juillet, 23 aout et 26 aout 2020 derniers respectivement. Ces familles ont reçu des denrées alimentaires de première nécessité ainsi que des ingrédients pour la confection des mets locaux. Les bénéficiaires se sont estimés heureuses et privilégiés d’avoir été choisis, et ont exprimé leur gratitude à l’endroit de cette fondation.

Ce n’est pas la première fois que Ndes foundation s’investit dans le social. Depuis sa création le 16 juillet 2019, elle n’a cessé d’apporter son soutien dans le domaine de la santé et de l’éducation et dit attacher du prix à l’action humanitaire, qui guide ses actions. De nombreuses activités caritatives notamment dans ces deux régions en crise. On peut citer le don des cartons de savons, des seaux de 80 litres pour le lavage des mains, des bourses scolaires et du matériel éducatif (livres, cahiers, stylos, ordinateurs, cartables, bancs…) à plus de 45 pensionnaires des orphelinats Teleola Martha Foundation, St Glory, et Mountain kids, dans le Sud-Ouest. Ainsi qu’a l’Institut de réhabilitation pour aveugles de Buea. Plus de 48 patients du centre d’hémodialyse de l’hôpital régional de Buea ont également bénéficié d’une assistance financière totale de Ndes Foundation, pendant un mois de traitement.

Hommage : Tataw Stephen pour l’éternité

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hommage de la nation à Stephen Tataw

« Quand je regarde Stephen Tataw, je vois quelqu’un qui a gravi le mont Kilimandjaro et une fois au sommet, il a brandi un papier sur lequel on a écrit Ossing». Ainsi, Teddy Ako, le chef supérieur d’Ossing, le village de feu Tataw Stephen Eta salue la mémoire de l’ancien Lion indomptable mort le 1er août 2020 et inhumé ce 29 août au cimetière de Mvolye à Yaoundé. Mais l’autorité traditionnelle ne veut pas confisquer un homme qui a donné sa vie à la nation et qui, avec Victor Ndip Akem (un autre Lion indomptable de la cuvée 90 et originaire aussi d’Ossing) pour son seul village où aurait pu retourner sa dépouille. « Il avait un projet de championnat au cours duquel il devait sensibiliser ses jeunes frères afin qu’ils quittent le chemin de la perdition qu’ils sont en train d’emprunter…», regrette Teddy Ako. «Dieu l’a donné à Ossing, Ossing l’a donné à la nation camerounaise », souligne le chef traditionnel.

Et la nation a su le lui rendre. Le tour de ville effectué après la levée de corps de Stephen Tataw a ravivé le souvenir du Mondial 90 dans les esprits des Yaoundéens qui ont salué par des ovations la mémoire de celui qui aura conduit le trait d’union entre les Camerounais de différentes origines, à un moment sombre de l’histoire du Cameroun : le violent retour au multipartisme. Et le défunt a été fait commandeur par le président de la République à titre posthume. La décoration a été faite par Narcisse Mouelle Kombi, le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) qui représentait le Chef de l’Etat aux obsèques de l’ancien capitaine des Lions indomptables.

C’est une communion de regrets pour celui qui savait garder le sourire même dans les moments difficiles. « Il savait rester humble et courtois même lorsqu’il revendiquait un droit», témoigne André Nguidjol Nlend, ex directeur administratif des équipes nationales dont le défunt a été un adjoint à un moment. Avant de saluer « un homme d’une incroyable humilité, un excellent collaborateur, toujours à l’écoute». Loin des flatteries et angles arrondis en de pareilles circonstances, l’homme rappelait que celui qui a été son adjoint est décédé étant superviseur des sélections nationales à la Fécafoot. « Peu de gens acceptent de nos jours ce genre de postes subalternes», commente-t-il. Les Lions indomptables de la génération actuelle regrettent un aîné « qui n’a pas compris que nous n’ayons pas assez donné dans notre dernier match de la CAN 2019». Le Cameroun s’était fait éliminer par le Nigeria au second tour. « Ce que tu étais pour nous, tu le resteras : un conseiller. Le fil n’est pas coupé», écrivent-t-il dans un hommage lu par l’entraîneur national adjoint François Omam-Biyik.

Le TKC, Samuel Eto’o et Tataw

Né le 31 mars 1963, Stephen Tataw Eta aura choisi de faire carrière dans le football. Un choix dicté par sa passion pour le ballon rond et non par dépit. L’homme fait partie des rares sportifs (footballeurs notamment) à avoir fait des études assez longues. Titulaire d’un GCE A level qui a pesé pour qu’il soit administrateur de la Cameroon radio television (CRTV) entre 1988 et 1991. Après Camark de Kumba où le jeune footballeur passe trois saisons, c’est le Tonerre kalara club de Yaoundé qui offre une place à ce défenseur « vigoureux » qui s’impose dès son arrivée. « A peine un an passé au Tonnerre, ses coéquipiers se réunissent et lui disent : ‘’massa, nous pensons que l’affaire là c’est pour toi’’. C’est comme ça que Tataw devient capitaine du Tkc », raconte Achille Essomba Mani, le président du club de Mvog Ada. « Et comme une certaine tradition observée avec ses prédécesseurs Emmanuel Mvé et Nlend Paul, Tataw est aussi devenu le capitaine des Lions indomptables», agrémente-t-il. En effet, après l’équipe nationale Espoir, celui qui intègre la sélection nationale A crève les yeux et est la révélation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 1988 remportée au Maroc par le Cameroun, avant d’hériter du brassard deux ans après, lorsqu’Emile Mbouh Mbouh exporte son talent. Tataw aura ainsi l’honneur de conduire les Lions indomptables lors de l’épopée Italie 90 et gardera le brassard quatre années durant. « Le destin a des mots et des images que lui seul sait agencer», commente Samuel Eto’o, le représentant du président de la Confédération africaine de football (CAF). « Il était un capitaine efficace, mais effacé. Beaucoup de personnes prenaient ça pour de la faiblesse», regrette le quintuple ballon d’or africain. « Tataw est parmi les trois capitaines africains à avoir conduit leurs sélections en quart de finale de la Coupe du monde. Il en est le premier», rappelle celui qui peut se targuer d’avoir « porté comme Stephen Tataw, le brassard de cette sélection ». Promettant d’accompagner la famille biologique de celui qui aura été l’un des rares Lions des années 90 à soutenir la candidature de l’actuel président de la Fécafoot dans un processus électoral mené par Me Dieudonné Happi, avocat de Samuel Eto’o.

CHAN 2021 : Dion Ngute recadre Mouelle Kombi

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Les violons mal accordés envoient un mauvais message en temps de crise. Jeudi 27 août dernier, Joseph Dion Ngute a dû, par des mots à peine voilés, rappeler à ses ministres qu’il est celui qui détient le dernier mot en matière de mise en œuvre de la stratégie gouvernementale de riposte contre la pandémie du Covid-19 au Cameroun. Dans le viseur du Premier ministre : le ministre des Sports et de l’Education physique. «Narcisse Mouelle Kombi a sapé l’autorité de son patron, le Premier ministre, chef du gouvernement», lâche un employé du ministère des Sports. L’affaire remonte au 20 août 2020, lorsque Narcisse Mouelle Kombi adresse une correspondance à son collègue de la Santé publique, pour lui répercuter «les hautes instructions de monsieur le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République relatives au démantèlement, dans les meilleurs délais, du dispositif installé dans certaines infrastructures sportives dans le cadre de la riposte gouvernementale contre la pandémie du coronavirus». En citant notamment les stades Mbappe Leppe de Douala, de Ngoa-Ekéllé à Yaoundé et le Middle Farm de Limbe, le ministre des Sports invite son collègue à prendre des dispositions «afin que les opérations de démantèlement à engager préservent, autant que faire se peut, l’intégrité physique desdites infrastructures, en attendant l’établissement d’un état de lieux contradictoire des dégradations subies par celles-ci, en vue des réhabilitations nécessaires». Une correspondance qui a fait beaucoup réagir dans les milieux de la presse sportive camerounaise. «Le secrétaire général à la présidence ne peut pas instruire au ministre des Sports de demander à son collègue de la Santé de démanteler les installations hospitalières construites dans le cadre de la riposte contre le Covid-19 c’est une situation curieuse», déplore Thierry Ndoh, journaliste en service à Sky One, une radio privée basée à Yaoundé. «Il y a un vice de forme, dit-il. La procédure aurait voulu que l’instruction vienne du Premier ministre qui est l’autorité en charge de la riposte contre le coronavirus, et qui lui-même prend ses instructions à la présidence de la République. D’ailleurs, ce n’est pas le ministre de la Santé qui a fermé les stades il n’est qu’un exécutant des directives du Premier ministre».

Le PM remet de l’ordre

Entre la date de signature de la correspondance du ministre des Sports le 20 août et la tenue sept jours plus tard de la 21ème réunion hebdomadaire du Comité interministériel chargé d’évaluer et de suivre la mise en œuvre de la stratégie gouvernementale de riposte contre le Covid-19, Manaouda Malachie serait resté de marbre. Des sources généralement bien informées croient savoir que le ministre de la Santé publique s’en serait référé à sa hiérarchie, le Premier ministre, pour demander la conduite à tenir. C’est alors qu’au cours de la réunion qu’il a présidée par visioconférence le 27 août dernier, Joseph Dion Ngute instruit le ministre de la Santé de «maintenir des unités de cent (100) lits destinés aux malades du Covid-19 dans les formations sanitaires et sites dédiés». Avant d’annoncer la mise en œuvre en prélude au Championnat d’Afrique des Nations (Chan) 2021 prévu au Cameroun, des opérations de démantèlement des équipements sanitaires dans deux stades : ceux de Ngoa-Ekéllé à Yaoundé et Mbappe Leppe à Douala.

Ainsi donc, contrairement à ce qu’a demandé le ministre des Sports, lesdites installations resteront opérationnelles au Middle Farm de Limbe, jusqu’à nouvel avis du chef du gouvernement. «Il était temps pour le Premier ministre de remettre de l’ordre dans ses rangs», s’agace un fonctionnaire du ministère de la Santé. C’est en effet en avril dernier, que le gouvernement, sur ordre du Premier ministre Joseph Dion Ngute, a réquisitionné et aménagé certains stades de football pour l’accueil de patients atteints de Covid-19.

Dr Aristide Mono : « Les indisciplinés ont refusé de céder à l’arbitraire imposé par les barons du Rdpc »

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Dr Aristide Mono

Le Conseil de discipline du Rdpc se tient depuis lundi dernier, quelle appréciation faites-vous de cet événement ?

Cet exercice relève d’une routine qu’on observe dans tous les partis politiques qui tiennent à la discipline. Comme toute organisation humaine, il y a dans chaque structure partisane un besoin ardent de discipliner. Les comportements des membres au risque de prêter le flanc à l’anarchie qui ne peut avoir pour conséquence à terme que l’implosion du parti. Pour ma part, c’est donc un exercice normal, ce d’autant plus que cette organisation depuis des lustres a toujours été affectée par des attitudes dissidentes de certains de ses militants qui se recrutent aussi bien dans la base que dans la hiérarchie du parti. Le désordre était un peu moins accentué pendant la période monolithique, mais depuis la libéralisation du jeu politique au Cameroun consacrée par le retour au multipartisme, le Rdpc présente le visage du parti qui regorge assez de contestataires. Et les dernières élections législatives et municipales ont confirmé cette permanence du désordre au sein du Rdpc.

Ce Conseil se tient alors que les élections régionales sont de plus en plus annoncées. Qu’est-ce qui peut justifier le choix de ce timing précis? et pensez-vous qu’un tel Conseil est approprié à la veille d’une élection ?

Je ne sais pas si la date a été choisie en rapport avec les élections régionales en gestation ou alors il s’agit d’une simple coïncidence. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y avait un besoin de mise au point au sein du parti en terme de discipline depuis février. L’objectif étant l’assainissement des mœurs et le renforcement de la puissance du parti et donc son pouvoir. Autrement dit, le parti reprend la main après l’illusion de no man’s land érigée par les indisciplinés pendant la période électorale passée. La force revient forcément à l’autorité qui va, autant que se peut, raccommoder des pans du parti qui auront été détériorés lors des dernières élections. En plus de cette fonction curative ou réparatrice, ces audiences ont également une vocation dissuasive et persuasive. Maintenant est-ce que ces conseils ne vont pas affecter la rentabilité du parti au cas où les élections arrivaient à se tenir dans les prochains jours ? Selon moi, la priorité devait être accordée à la domestication du désordre avant la tenue des prochaines élections. En effet, aborder les échéances futures sans sanctions préalables des écarts d’hier c’est aggraver le désordre, car certains penseront que le parti a consacré l’impunité et par conséquent, ils peuvent récidiver ou alors se lancer à leur tour dans la dissidence. Et cela peut être plus coûteux que la peur de la fracture pré-électorale dont l’ampleur est largement minable.

Plusieurs personnes parlent d’épuration politique en cours au sein du parti au pouvoir, quel est votre point de vue sur la question ?

La thèse de l’épuration politique est possible voire plausible dans certains cas. Et là il faut interroger les motifs des convocations, leur construction et leur pertinence, parce que dans la plupart des cas, les indisciplinés sont des militants qui refusent de céder à l’arbitraire instauré au niveau de la base par des barrons locaux. Ce sont généralement des militants qui veulent faire obstruction à la dictature qui leur est imposé sous le couvert de la discipline du parti. Le principe de la discipline du parti a toujours été utilisé par les pontes locaux comme un instrument de brimade. L’arbitraire devant être accepté au nom de ladite discipline. Sous cet angle, les audiences convoquées s’affirment comme des comptoirs de règlement de comptes. Une ingénierie de docilisation forcée des « en bas d’en bas » dissidents ou des frustrés. En plus, le casting des clients de ces audiences peut sembler arbitraire parce qu’au fond les indisciplinés sont souvent des « plaignants », voire même les juges de ses conseils qui usent de leurs positions dominantes pour mater ceux qui s’opposent à leur dictature. On peut légitimement parler ici d’un casting à tête chercheuse ou à géométrie variable, d’où la question de l’objectivité et de la rigueur de ces multiples conseils depuis 1990 qui, au demeurant, n’arrivent pas à stopper le désordre. Ces conseils apparaissent donc comme des comptoirs de neutralisation des opposants à la dictature des apparatchiks locaux au sein du RDPC.

La plupart des militants indisciplinés sont accusés de n’avoir pas respecté les choix du Comité central lors des dernières élections législatives et municipales. Ne pensez-vous pas que cela est anti-démocratique ?

Il faut préalablement questionner l’objectivité des choix dits du comité central. Comment sont-ils élaborés ? Est-ce l’arbitraire des barrons locaux entériné au niveau national ou alors ce sont des choix de la base ? Au regard de mes recherches empiriques, je pense, sans prétention aucune, qu’il s’agit plus de l’arbitraire validé des barrons qui est souvent pris pour choix dits du comité central. C’est pourquoi il est important de revenir sur l’usage asymétrique et abusif de la notion de « discipline du parti » qui s’est affirmé dans le Rdpc comme un outil de brimade des contestations légitimes et un outil de validation passive de l’arbitraire. Et cela questionne naturellement les doses de démocratie que regorge l’expression « démocratique » dans « Rassemblement démocratique ». On a plus affaire à l’oligarchie qui n’a rien à voir avec l’oligarchie objective ou positive de la loi d’airain de l’oligarchie de Roberto Michels. C’est plutôt une oligarchie oppressive qui brime toute voix dissidente. Et la seule démarche idéale pour redonner toute les couleurs à la démocratie au sein du Rdpc c’est de dépouiller les barrons locaux de leur pouvoir de potentat pour le remettre à la base. Il s’agit de limiter la force de l’argent et le trafic d’influence pour permettre le triomphe de l’expression populaire au niveau de la base. L’investiture devrait être la validation du choix par élection de la base, l’avis de ceux qui investissent devant seulement porté sur les capacités et le sérieux réel de l’élu de la base. C’est cela la démocratie au sein des partis. Or au Rdpc, on assiste davantage à la validation par le comité central des choix imposés à la base par les barrons locaux.

Certains observateurs prédisent un avenir sombre pour le Rdpc. Êtes-vous de cet avis?

Le fonctionnement du Rdpc prête le flanc à ce type d’hypothèses. C’est un parti de barrons ou de groupes de barons qui contrôlent à leurs fins personnels des principautés politiques qu’on peut assimiler ici aux circonscriptions électorales. Et ces barrons vouent un culte non pas aux structures objectives comme le parti, son idéologie et son programme politique mais au leader central et acolytes, d’où la course permanente aux rites d’allégeance publique à ces derniers. Pire, cette allégeance est transactionnelle, c’est-à-dire hautement calculatoire en terme de conquête ou de sécurisation des rentes politico-administratives qui donnent souvent accès à des rentes économiques dans la perspective de l’Etat-mangeoire ou l’Etat-néopatrimonial. Le parti apparaît ainsi comme un groupe d’intérêts entretenu exclusivement par des militants du haut dans une césure idéologique et programmatique totale. Or, c’est l’idéologie et les objectifs programmatiques du parti qui constituent des éléments de fédération des membres d’un parti. Ce sont des structures objectives. Mais, le Rdpc semble avoir plutôt bâti son unicité sur des structures subjectives comme les individus et les intérêts, du coup la disparition éventuelle de ces intérêts et de ces personnes tel le leader national fait peser les risques d’implosion du parti.

Réalisée par Joseph Essama

RDPC : Les coulisses du Conseil de discipline

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L'échafaud est prêt au Rdpc

Ambiance studieuse au siège du Comité central du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc). Éloigné de son bureau de président de la Commission Nationale de Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme (Cnpb), Peter Mafany Musonge a accepté de se mettre au service du parti. Huit jours sur place, pour connaître des cas d’indiscipline relevés au sein du parti au pouvoir, lors des élections législatives et municipales du 9 février dernier. Ils sont une quinzaine à s’être retrouvés autour de l’imposante table de la salle de conférence du Comité central du Rdpc ce lundi 24 août : le président de la Commission de discipline Peter Mafany Musonge, ses quatre vice-présidents, les cinq membres et cinq rapporteurs qui la composent. Les visages sont fermés, le silence pesant. Face à eux, l’un des «accusés» du jour s’apprête à «passer à la barre». Il s’agit de Saint Eloi Bidoung, actuel conseiller municipal à la commune d’arrondissement de Yaoundé VI. L’infortuné avait le droit de se faire accompagner par un Conseil, mais a choisi d’être auditionné seul. Une fois appelé devant la Commission, Peter Mafany Musonge le salue très respectueusement et lui souhaite la bienvenue, avant de lui expliquer en quoi va consister l’audition qui se tient à l’abri des micros et des caméras des journalistes.

Les Choix du président national

La parole est ensuite donnée au ministre chargé de mission à la présidence de la République et rapporteur de la Commission, Benoît Ndong Soumhet qui présente au convoqué, les griefs qui lui sont reprochés. Et pour le cas qui se présente devant la Commission Musonge, il s’agit de «velléités de candidature pour la mairie de Yaoundé, contre celui que le président national du parti a choisi», rapporte une source ayant pris part à l’audition. Une fois les faits exposés, l’impétrant a droit à une vingtaine de minutes pour s’expliquer. Un temps de parole au cours duquel les membres de la Commission n’hésitent pas à lui poser des questions. Si Paul Célestin Ndembiyembe par exemple est resté dans «un rôle de pédagogue», avoue Saint Eloi Bidoung, «cela n’a pas été le cas de la ministre de la Recherche Scientifique [Madeleine Tchuinté, Ndr.] qui s’en est vertement prise à moi». «On me reproche mes prises de position, confie l’ex-adjoint numéro un au maire de Yaoundé VI. On me reproche d’avoir écrit des tribunes douloureuses contre le parti. On m’accuse d’avoir insulté les cadres du parti. On me reproche d’avoir dit que le mandat actuel du président national [Paul Biya, Ndlr.] à la tête de l’Etat est un mandat de trop».

Règlement de comptes

Comme ses prédécesseurs devant la Commission Musonge, Saint Eloi Bidoung assure s’être défendu avec détermination. Et… bravoure. «Je leur ai rappelé que le règlement et les statuts de notre parti ne sauraient être au-dessus des lois de la République qui prônent la démocratie, se souvient l’homme qui n’envisage pas de démissionner. Je leur ai dit que même la démocratie que Paul Biya a donnée au parti nous a été retirée par ceux qui ont décidé d’imposer les maires. Parce que, quand ce n’est pas pour eux, c’est pour leurs poulains ou pour leurs enfants». Et encore se plaint-il : «Il n’est pas possible d’introduire dans les textes d’un parti, des dispositions contraires à la loi et reprocher aux gens d’avoir respecté la loi. Les lois de notre pays me donnent-elles le droit d’être candidat à une élection ? Oui ! Ma candidature était-elle légale au regard de la loi de notre pays ? Oui ! Si ma velléité de candidature est une faute lourde, que la Commission de discipline prenne ses responsabilités». Dans la cours du bâtiment qui abrite le Comité central du Rdpc ce mardi 25 août 2020, des militants, appelés à passer devant la Commission de discipline viennent d’être auditionnés. L’air remontés, certains disent avoir assisté à un simulacre de procès. «Ce n’est pas un conseil de discipline, c’est pratiquement un tribunal, lâche l’un d’eux. Ça sent le règlement de comptes à plein nez. On vous convoque pour un fait précis et on vous pose des questions sur toutes sortes de sujets. J’ai vite compris que le but de cette manœuvre c’est de nous casser, d’en finir avec ceux qui n’acceptent pas de tout avaler au motif que ça vient de la présidence du parti».

Élections régionales et agenda caché

Alors que les auditions se poursuivent dans la salle de conférence du Comité central du parti du «Flambeau ardent», de l’autre côté de la clôture, sous un grand arbre, trois militants convoqués devant la Commission de discipline discutent autour de quelques bouteilles de bière. Les trois hommes ne sont pas préoccupés par le verdict qui les attend, mais par le timing de ces auditions qui se tiennent au moment où l’on annonce avec insistance l’organisation imminente des premières élections régionales du Cameroun. Les trois camarades en sont persuadés : les travaux de la Commission Musonge ne visent qu’un but, décourager les militants qui ambitionnent de se présenter à cet ultime scrutin. «Nous savons pourquoi ce Conseil de discipline se tient maintenant, et ce, malgré le contexte de crise sanitaire. C’est une manœuvre des cadres qui ont pris en otage le parti pour préparer l’installation de leurs amis à la tête des régions. Ils ne veulent pas avoir à faire face à de la rivalité en interne ; parce qu’ils savent que leurs amis sont impopulaires et n’ont pas d’arguments pour convaincre l’électorat», lâche l’un d’eux. Un autre de poursuivre : «c’est pourquoi ils vont se servir de ce Conseil de discipline non seulement pour écarter tous ceux qui nourrissent l’ambition de se porter candidat à ces régionales, mais aussi décourager tous les militants qui comme nous, se sont farouchement opposés aux candidats qui nous ont été imposés lors des précédentes législatives et municipales». D’ailleurs, personne ne sait quand les verdicts des différentes affaires jugées par la Commission Musonge seront rendus. «Cela participe d’un agenda caché en effet, argue encore cet autre militant. Ils vont attendre que le conseil électoral des régionales soit convoqué pour rendre les verdicts et prendre tout le monde de court».

«Le parti bouillonne»

Une situation qui fait dire à un autre que «le parti bouillonne». «Le Rdpc est à l‘épreuve de l’indiscipline, dit-il. Au regard du nombre de personnalités convoquées de la Commission (environ 90, Ndlr.), il apparait clairement qu’il y a une rupture entre les cadres et une partie de la base». Selon certains militants du parti au pouvoir, «les manœuvres» qui seraient mises en place en amont pour écarter certains candidats potentiels aux régionales ne devraient que renforcer cet esprit de défiance visà-vis des directives du parti. Et ce ne sont pas les décisions à venir de la Commission de discipline qui pourraient changer la situation. Notons que les auditions engagées par Peter Mafany Musonge et son équipe s’achèvent le 31 août prochain.

Par Arthur Wandji

Minette Libom Li Likeng : « Ces projets adressent diverses problématiques liées au Covid-19 »

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A la veille de la fin du concours national du meilleur projet de l’innovation numérique, quel est le constat qui se dégage ?

La Semaine de l’Innovation Numérique qui est placée sous le très haut patronage du chef de l’Etat est à sa deuxième édition. Nous avons reçu près de 500 projets et ça n’a pas été facile pour la Commission de présélection du ministère des Postes et Télécommunications, de retenir ces 15 meilleurs projets. Et puisque la plupart des projets contribue à la lutte contre le Covid-19, je suis déjà convaincue que lors du classement final, les projets de ceux qui seront promus vont véritablement aider la communauté camerounaise, et même africaine pourquoi pas, à combattre cette pandémie.

En décidant d’effectuer une visite au sup’ptic Business Academy où les 15 meilleurs porteurs de projets ont été incubés, quel message vouliez-vous passer à ces inventeurs ?

A cette phase de la compétition devant couronner le meilleur projet TIC présenté par les jeunes dans le cadre de la Semaine de l’Innovation Numérique, il était de mon devoir d’effectuer cette descente sur le site de ce haut lieu de savoir et d’apprentissage, symbole de la détermination des pouvoirs publics à accompagner la jeunesse dans le domaine du Numérique. Je suis venue personnellement m’assurer du bon déroulement des formations dispensées à l’intention des 15 jeunes, porteurs des projets les plus innovants, parmi les près de 500 soumis au filtre de la Commission interne du ministère des Postes et Télécommunications, à la faveur de cette 2e édition de la Semaine de l’Innovation Numérique. Ces formations, parmi les plus pointues, vont contribuer au renforcement des capacités et des compétences de ces 15 jeunes. Je dois ajouter, qu’à ce stade du processus, et sans préjuger de l’issue des travaux du jury chargé d’effectuer le classement final, j’ai été particulièrement marquée par la pertinence et le caractère pratique de tous ces projets, qui adressent diverses problématiques liées au Covid-19. J’observe, pour m’en réjouir, qu’ils révèlent tous, l’ingéniosité, la créativité, et le sens de l’audace des jeunes qui en sont les concepteurs. Je les félicite et les encourage tous.

Réalisée par Arthur Wandji

Numérique : semaine de l’innovation : les 15 finalistes incubés

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Ce lundi 24 août 2020 était jour de rentrée pour les porteurs des 15 meilleurs projets présélectionnés dans le cadre de la deuxième édition de la Semaine de l’Innovation Numérique. Retenus parmi 500 candidats à ce concours national du meilleur projet TIC, les 15 finalistes ont pris d’assaut l’une des salles du Sup’ptic Business Academy. Pendant trois jours, les porteurs de projets ont été incubés. Au menu de leur programme, des séances de coaching, de partage d’expériences et de formations spécialisées. «Nous estimons à la lumière de ce qui a été fait l’année dernière que les projets sélectionnés ont besoin de maturation. Et c’est cela qui constitue l’objectif même de ces trois jours de formation», explique Théophile Abega Moussa. Selon le directeur du Sup’ptic Business Academy, il a surtout été question d’apprendre à ces jeunes inventeurs à monter son modèle d’affaires ; élaborer un projet qui épouse le contexte local et la culture des utilisateurs (design thinking, Ndlr.) ; les différentes étapes pour accéder au marché, c’est-à-dire la stratégie marketing. «Ces formations, parmi les plus pointues, contribuent au renforcement des capacités et des compétences de ces 15 jeunes», a indiqué la ministre des Postes et Télécommunications en visite au Sup’ptic Business Academy lundi dernier. «A ce stade du processus, poursuit Minette Libom Li Likeng, et sans préjuger de l’issue des travaux du jury chargé d’effectuer le classement final, j’ai été particulièrement marquée par la pertinence et le caractère pratique de tous ces projets, qui adressent diverses problématiques liées au Covid 19».

Des innovations pour lutter contre le Covid-19

Le Covid-19 Les jeunes retenus cette année développent en effet des projets dans plusieurs secteurs d’activités mais la majorité tente d’apporter des solutions à la riposte liée au Covid-19. C’est le cas de Rosalie Fogue Tsono et son «SOS Covid-19», une application mobile pour la gestion des données liées à la pandémie du Covid-19, la détection, la prise en charge et la géolocalisation des cas. «C’est une application qui permet de faire un diagnostic à partir de son Smart phone ou une tablette, d’éduquer et informer les populations, mais aussi d’archiver les données liées à la pandémie du Covid-19», explique-t-elle. La jeune entrepreneure, ingénieure en robotique et système embarqué, qui participe pour la première fois à ce concours ne nourrit pas seulement l’ambition de gagner. «Gagner c’est bien dit-elle, mais pour moi, le plus important c’est de faire connaitre mon application au grand public. Ce serait une victoire plus significative si cette application contribue à sauver des vies humaines». Cette année justement, le thème de la Semaine de l’Innovation Numérique porte sur : «La jeunesse camerounaise face au défi de l’innovation en contexte de crise sanitaire».

Récompenses

Une fois incubés, les 15 finalistes du concours national du meilleur projet de l’innovation numérique sont appelés à faire une présentation orale (pitch) et une démonstration pratique de leurs inventions devant un grand jury ce jeudi 27 août 2020. La cérémonie officielle de remise des récompenses étant prévue le lendemain avec au programme, une exposition des innovations des startuppers camerounais. D’ailleurs à ce propos, le concours comporte deux types de récompenses distinctives : le Prix spécial du président de la République décerné au meilleur projet, et les prix catégoriels, destinés aux autres lauréats. Les candidats seront à cet effet évalués par un jury entièrement constitué de professionnels de haut niveau, dans le domaine des TIC. Notamment des responsables d’incubateurs et technopoles, des startups, des médias spécialisés et des milieux d’affaires. «Le véritable enjeu de ce concours, soutient la ministre des Postes et Télécommunications, est de mettre sur pied un environnement propice à la création et au développement d’entreprises viables dans le secteur du numérique. Il vise également à accompagner sur le long terme l’émergence d’écosystèmes numériques matures et solides, porteurs de nouvelles opportunités économiques».

Par Arthur Wandji

Cybercriminalité : pourquoi la fraude bancaire s’intensifie au Cameroun

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Fraud Alert Caution Defend Guard Notify Protect Concept

Le constat est clair. La fraude bancaire fait des ravages au Cameroun. D’ailleurs le dernier rapport de l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC) sur la cyberdélinquance au Cameroun indique que cette infraction a fait perdre au pays environ 6 milliards francs CFA en 2019. En 2018, 2050 plaintes de cyber-délits tels que le phishing, le vol d’identité ou encore l’escroquerie aux faux ordres de virement (Fovi) ont été reçus par l’Antic. Le document explique que les cybercriminels commettent la plupart de leurs forfaits par en utilisant de simple méthode qui consiste à l’envoi d’une demande de virement non planifiée au caractère urgent et confidentiel, d’un changement de coordonnées téléphoniques ou mails, d’un contact direct d’un escroc se faisant passer pour un membre de la société.

Toutefois, selon l’Antic, ces cyber-attaques sont dues au non-respect de ses lignes directrices de référence et des mesures correctives proposées par l’Antic, la non-harmonisation des stratégies et de la cybersécurité par différentes structures, le non-respect des dispositions de la loi relative à la collecte des données de trafic, l’absence d’un cadre multi-acteur chargé de la gouvernance de la sécurité des systèmes d’information, le faible niveau de sensibilisation des populations, la faible densité des structures de formation sur la cybersécurité, l’absence d’une stratégie opérationnelle de communication digitale, le non- respect des dispositions de loi relatives à la collecte des données de trafic et à l’identification des abonnés par les opérateurs. « Il est impératif que les spécialistes de la protection des données collaborent encore plus étroitement pour améliorer les mesures de protection dans différents secteurs et garantir que la protection de la vie privée est un principe directeur des efforts de cybersécurité », avait déclaré Directeur général de l’Antic, Ebot Ebot Enaw lors une session de formation sur la cybersécurité récemment tenue à Edea.

A titre de rappel, les banques au Cameron ont perdu, en 2015, trois milliards de francs CFA du fait de la cybercriminalité. Ces pertes étaient selon le top manager de l’Antic la conséquence du «Skimming», une pratique cybercriminelle qui consiste à pirater des cartes magnétiques à l’aide des dispositifs spéciaux insérés dans des guichets automatiques de billets de banque. Mais, l’institution faisait savoir en ce moment que les conséquences du «Skimming» sur les banques étaient un moindre mal par rapport aux ravages causées par l’utilisation des simbox dans le secteur de la téléphonie. Toutefois, l’Antic indiquait que les quatre opérateurs de la téléphonie en activité dans le pays avaient déjà perdu plus de 18 milliards de francs CFA depuis le début de l’année, contre plus de 4 milliards pour l’Etat, du fait des fraudes à la Simbox.

Par Ghislaine Ngancha

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