Assassinat de Martinez Zogo : Les « ayant-droits » mettent Biya dos au mur

Les ayant-droit de la victime ont posé une condition pour accepter le corps ; une pression de plus sur le président qui s’est saisi de l’affaire personnellement.

Biya face à la difficulté

Les événements se suivent et se succèdent désormais à un rythme effréné dans l’affaire de l’assassinat de Martinez Zogo. Après de premières arrestations dont les noms des concernés n’ont pas été rendus publics, la semaine a commencé avec l’interpellation nocturne de Jean Pierre Amougou Bélinga, le président du groupe L’Anecdote, et du colonel Nsoé Etoundi, ex commandant de la Garde présidentielle. Après la fausse note de vendredi dernier, cette fois-ci a été la bonne. Le magnat de la presse dont le nom est abondamment cité au sein de l’opinion comme étant le commanditaire de l’assassinat du chef de chaîne d’Amplitude FM, a été capturé ce 6 février 2023 aux environs de 5h par des éléments de la Gendarmerie nationale et de la police. Dans le même temps, son directeur de la sécurité, le colonel Nsoé Etoundi qui est par ailleurs le beau-père de Jean Pierre Amougou Bélinga, se faisait également happer par les mêmes éléments. De même, Radio France international (RFI) cite parmi, Bruno Bidjang le tout nouveau Directeur général des médias du groupe fondé par Amougou Bélinga.

Ce sont les premiers gros noms connus des arrestations liées à l’assassinat du présentateur d’Embouteillage. D’autant plus qu’en annonçant les premières arrestations, la présidence de la République n’avait pas livré de noms. Même si les réseaux sociaux ont annoncé Maxime Eko Eko le patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), les services de renseignements camerounais, d’autres sources ont infirmé la raison de l’audition de l’homme ; évoquant plutôt une affaire de trafic d’armes.

Ces arrestations surviennent au lendemain de la saisine du président de la République par les « ayant-droits » de Martinez Zogo, par voie d’huissier. La famille du défunt conditionne la tenue des obsèques à la conclusion des enquêtes préliminaires. Si l’huissier a eu des démêlées avec la sécurité présidentielle qui l’y a séquestré avant de le relâcher, il reste que le message est parvenu à qui de droit. Dans le même temps, la famille saisissait le ministre d’Etat, en charge de la justice, garde des sceaux (Minjustice), pour lui demander la mise sous scellés du corps de l’homme. Le temps des enquêtes ouvertes auprès du Secrétariat d’Etat à la défense (SED), en collaboration avec la Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN). Une pression sur Paul Biya qui s’est saisi du dossier et diligente les enquêtes, selon le Secrétaire général de la présidence de la République (SGPR). Dans un pays où les enquêtes sur des cas similaires n’ont pas très souvent abouti. Peu avant, c’est une délégation de chefs traditionnels de la Lékié qui s’était rendu sur le lieu où a été découvert le corps inerte et en état de décomposition de Martinez Zogo, pour effectuer des rites, avant d’annoncer au président de la République qu’ils ne recevront pas les « asticots » que représente le corps de leur fils. Et que ces restes devront reposer à Mvomeka’a, au caveau de la famille présidentielle.

Du coup, Paul Biya se trouve dans une situation compliquée. L’homme qui a la charge de la destinée du peuple camerounais, a les yeux de l’opinion nationale et internationale rivés sur lui et n’a plus droit cette fois-ci à l’erreur. D’où la célérité avec laquelle l’affaire évolue.

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