Plusieurs exécutifs communaux l’assuraient encore comme un leitmotiv, lors de leur prestation au début du mois de mars dernier. «Nous aurons la lourde charge d’accélérer le processus de Décentralisation». De nombreuses attentes ont donc meublé cette élection municipale qui intervenait dans un contexte marqué par l’avènement d’un nouveau cadre juridique encadrant le fonctionnement des administrations locales camerounaises : le Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées promulgué moins de deux mois après la tenue du scrutin, ce nouveau cadre juridique sert de guide pour la mise en place des communes chargées d’œuvrer à l’accélération du processus de décentralisation prévu par la Constitution de 1996.Un an donc après et malgré quelques difficultés rencontrées, les exécutifs municipaux, issus de cette cuvée, sont toujours porteurs de nombreuses attentes des populations qui n’auront de cesse de se voir impliquer davantage dans la gestion des affaires locales.
Dans l’ensemble, la plupart des exécutifs communaux disent être en train de tenir les promesses formulées pendant la campagne, même si plusieurs engagements restent en attente. Mais en général, les nouveaux maires avouent qu’ils ne suivent pas à la lettre leur programme. «Nous avons été obligés de reculer sur certains aspects et à l’inverse, de s’attaquer à certains chantiers prioritaires qui n’étaient pas forcement prévus à l’origine », confie un adjoint au maire de la commune de Mbalmayo. Concrètement à la Commune d’Esse dans le département de la Mefou et Afamba, région du Centre, l’on apprend que l’exécutif communal a mis la priorité sur l’amélioration des conditions de circulation des marchandises des populations locales en majorité agropastorales. Ainsi, la mairie de cette ville a lancé un marché périodique, «afin d’aider les populations à écouler sereinement les produits de leurs activités agropastorales». Selon le maire cette ville, il s’agit d’un espace par excellence d’échanges entre les producteurs, les commerçants et les consommateurs qui se tient une fois tous les deux mois et qui sillonne les différents groupements de la ville. Exposition, vente des produits agropastoraux, foire gastronomique, animations diverses, lutte contre le Covid-19 et le VIH Sida sont au programme.
A la commune d’Eseka, l’une des priorités a été l’aménagement des routes, la réhabilitation des pistes agricoles, des bâtiments municipaux, l’embellissement de la ville, l’assainissement et la réhabilitation des points d’eau. Plusieurs points d’eau, notamment celui de l’hôpital de district d’Eseka ville, d’Eseka 2, du marché A, et de Nicolas Ntamack ont déjà été réhabilités. Et les zones de Mandjack, Mapan, Lipombe-Silom ont été électrifiées. Et pour améliorer les recettes communales, le maire a entrepris d’aménager les sites touristiques, notamment les chutes de Njock et le Grand Lac du camp Bois.
A Bokito dans le département du Mbam et Inoubou, l’exécutif communal a misé sur la réhabilitation et la construction des édifices. Ainsi un nouveau bloc de deux salles de classes, plus les toilettes de six compartiments viennent d’être construits par la mairie. Le marché de Bokito s’est aussi enrichit de cinq nouveaux hangars. Sans oublier la réhabilitation du tronçon Bokito Yangben-Omendé qui a permis selon l’adjoint au maire NtsamaYalla, de faciliter les échanges avec les populations de ces villages.
Dans la commune de Banyo, région de l’Adamaoua, l’exécutif communal a mis la priorité sur la formation des jeunes entrepreneurs agropastoraux. A travers un projet Profor Archipelago financé par l’Union Européenne et qui a pour but de contribuer au renforcement des compétences professionnelles dans la production et la transformation laitière. En plus, depuis le début de la saison sèche, la mairie arrose les principaux axes poussiéreux de la ville, notamment l’axe du marché central de Banyo – Carrefour Lazard.
Par Joseph Essama