Alamine Ousmane Mey, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire était à la tête de la délégation camerounaise qui a pris part à la 8e conférence des entrepreneurs chinois et africains organisée le 06 septembre 2024 à Beijing en Chine, en marge du Forum sur la coopération sino-africaine. Il était accompagné de ses homologues des ministères de l’Agriculture et du Développement rural et des Transports. Selon toute vraisemblance, le Cameroun compte capter une bonne partie des 33 000 milliards de FCFA que la Chine va investir en Afrique pendant les trois prochaines années. Le Forum susmentionné a donc donné l’occasion aux membres du gouvernement camerounais présent à cet évènement, de présenter aux investisseurs chinois, les domaines de coopération prioritaires.
Le secteur du transport aérien en est un. Quand Yaoundé évoque les projets qu’il souhaite mettre en place dans ce domaine, il pense grand. Notamment à la construction d’un nouvel aéroport de classe mondiale à Douala. «Un des projets infrastructurels, qui est également à la dimension des ambitions de notre pays, est la construction d’un aéroport de taille mondiale dans la métropole de Douala», a déclaré Ngalle Bibehe. Ce projet qui, pour le moment, se résume à cette simple annonce faite par le gouvernement, n’est pas inédit. Il fait partie intégrante de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30), qui vise à faire du Cameroun une puissance émergente. Si elle n’est pas nouvelle, cette initiative revêt une importance stratégique pour la capitale économique du pays, Douala, principal centre d’affaires et de commerce.
UN AUTRE PROJET DANS LE PIPE
En parallèle, le pays est aux prises avec des retards dans la rénovation de l’actuel aéroport de Douala. Annoncés dès 2018, les travaux de réhabilitation de cet aéroport tardent à démarrer. La Société des Aéroports du Cameroun (ADC) a pourtant lancé un appel à manifestation d’intérêt international en mai 2024 pour moderniser les installations existantes. Ce plan prévoit la réorganisation des flux passagers, la création de nouveaux dispositifs de sécurité et la modernisation des équipements. Pour financer cette rénovation, un prêt de 66 milliards de FCFA a été sollicité auprès de l’Agence française de développement (AFD).
Ce n’est pas la première fois que l’ADC se tourne vers l’AFD : en 2016, un prêt de 30,3 milliards de FCFA avait déjà permis des améliorations partielles, notamment la réfection des chaussées aéronautiques et la création d’une deuxième voie d’accès à la piste. Pourtant, les améliorations attendues ne se sont pas concrétisées et le projet a pris du retard. La prochaine étape pour l’ADC est de mobiliser les financements nécessaires et de recruter un maître d’œuvre capable de superviser les travaux. Les entreprises intéressées, qu’elles soient locales ou internationales, sont invitées à soumettre leurs candidatures. Les prestataires devront démontrer leur expertise en matière de diagnostics techniques et d’avant-projet détaillé. Ce n’est qu’une fois ces étapes franchies que le chantier de rénovation pourra enfin commencer.