samedi, décembre 7, 2024
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Trafic d’ivoire : un sous-officier et ses complices interpelés à Yaoundé

Une opération coup de poing menée par les agents de la Délégation Régionale des Forêts et de la Faune du Centre, en collaboration avec la Division Régionale de la Police Judiciaire, a conduit à l’arrestation d’un sous-officier de l’armée et de deux complices, impliqués dans le trafic d’espèces animales sauvages.

Les suspects, dont un ancien sergent de l’armée révoqué en 2007, ont été interpellés dans le quartier Ekonou, un quartier populaire de la capitale du Cameroun, en possession de trois défenses et demie d’éléphants dissimulées dans un sac à dos militaire. Ils tentaient alors de conclure une vente illégale. Cette opération a bénéficié de l’assistance technique de l’organisation LAGA, spécialisée dans l’appui à l’application des lois sur la faune.

Un réseau organisé mis en lumière

L’enquête révèle que les trois hommes appartiendraient à un réseau de trafic d’ivoire exploitant le statut militaire de certains membres pour dissimuler leurs activités illégales. Le sous-officier, en particulier, aurait résisté violemment à son arrestation avant d’être maîtrisé. Le groupe a été immédiatement placé en garde à vue à la police judiciaire, avant d’être transféré au tribunal militaire pour des enquêtes complémentaires.

Chaque membre du réseau jouait un rôle bien défini : l’un collectait et stockait les défenses, tandis que les autres servaient d’intermédiaires et de vendeurs. Ces pratiques, de plus en plus fréquentes, mettent en lumière une inquiétante implication de certains fonctionnaires, dont des enseignants, des ingénieurs, et des militaires, dans des crimes fauniques.

Une lutte intensifiée contre le trafic d’ivoire

Ce cas s’ajoute à une série d’arrestations récentes, notamment celle d’un enseignant et d’un ingénieur arrêtés à Ebolowa en juillet dernier avec quatre défenses d’éléphants, ou encore celle de trois trafiquants et d’un colonel à la retraite dans la capitale. Ces affaires illustrent l’ampleur du défi que représente le trafic d’ivoire au Cameroun.

L’éléphant, espèce emblématique et totalement protégée dans le pays, joue un rôle crucial dans l’écosystème forestier et savanicole. Sa survie est menacée par la demande croissante pour ses défenses, alimentée par des réseaux criminels sophistiqués. Le gouvernement camerounais a renforcé son arsenal juridique avec l’adoption en 2024 d’une loi stricte sur les espèces sauvages. Ces efforts visent à décourager le commerce illégal de l’ivoire et à protéger les éléphants, éléments essentiels à l’équilibre écologique.

Un signal fort aux trafiquants

L’arrestation de ce trio envoie un message clair : aucune position sociale ou professionnelle ne protège contre l’application de la loi. Les autorités réitèrent leur engagement à traquer et punir sévèrement tous ceux qui s’impliquent dans la criminalité liée aux espèces sauvages, rappelant l’importance de préserver la biodiversité pour les générations futures.

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