Un drapeau du Cameroun flottant, portant une photographie de Maurice Kamto souriant, le poing droit levé. Un message accompagne l’image : « la vérité prévaudra, c’est juste une question de temps». C’est le contenu principal de la page facebook d’Election’s Cameroon (Elecam) depuis la nuit. En réalité, le même contenu depuis mardi dernier, qui a disparu juste le temps pour les services techniques d’Elecam de retrouver leur autonomie de gestion du compte. Après que l’image ait suscité la curiosité et l’indignation a atteint Elecam.
Dans un communiqué diffusé hier mercredi, le président du Conseil électoral d’Elecam a informé l’opinion « qu’un groupe d’individus mal intentionnés a fait intrusion dans le compte facebook officiel d’Elecam, la nuit du 23 juin 2020 à 22h22min et y a publié des informations mensongères qui vont à l’encontre de l’éthique et des missions d’Elecam ». En condamnant cet « acte criminel», Eric Essousse dégageait la responsabilité d’Elecam dans cette publication. A l’occasion, le patron d’Elecam informait l’opinion que « des dispositions ont d’ores et déjà été prises avec les instances compétentes pour une reprise en main de sa page facebook d’une part, pour traquer, identifier et mettre hors d’état de nuire lesdits délinquants cybernétiques ». La parole et l’assurance n’ont tenu quelques heures. Puis retour du contenu « étrange » au cours de la dernière nuit. Les hackers ont à nouveau défié Elecam en remettant la photo de Maurice Kamto sur un drapeau camerounais.
Cela survient alors que le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) refuse toujours de tourner la page de la présidentielle d’octobre 2018 qui l’a vu arriver officiellement 2ème derrière Paul Biya le candidat sortant, avec un peu plus de 14 pour cent. Alors que l’ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice, revendiquait la victoire. Et ces dernières semaines, l’opposant a ouvert une autre page, celle d’une succession de gré à gré que préparerait le régime, contre la volonté du peuple. Dans un tel contexte, une telle publication sur le site internet d’Elecam pourrait être interprétée comme une bataille dans cette guerre de succession. Des défenseurs du gouvernement ont d’ailleurs vu la main des partisans de Maurice Kamto derrière cet acte. Le parti s’étant montré très futé dans la manipulation des nouvelles technologies. Mais à en croire l’Afp, « dans un note interne du parti, M. Kamto « met en garde les militants et sympathisants du Mrc contre cette manœuvre malicieuse de manipulation et de diversion »».