Les prix à la production de l’industrie manufacturière ont enregistré une hausse de 8,6% en 2022 comparativement à l’année 2021. Perçu comme un indicateur avancé de l’inflation, le niveau élevé de l’Indice des prix de la production industrielle (Ippi) montre que les prix à la consommation finale vont rester élevés encore pendant les mois à venir. C’est du moins ce que révèle la note de conjoncture trimestre de l’Ippi au 4e trimestre 2022 rendue publique par l’Institut national de la statistique. Bien qu’encore élevé, la hausse des prix industriels connaît un ralentissement après avoir atteint 16% et 13,6% respectivement au premier et deuxième trimestres 2022 en glissement annuel.
D’après la note annuelle d’analyse des prix à la production industrielle simultanément publiée avec l’Indice des prix de la production industrielle, en 2022, le niveau des prix à la production industrielle au Cameroun, a connu une hausse de 13, 3%. Il s’agit, indique l’Institut national de la statistique de la hausse la plus importante enregistrée par l’Ippi élaboré au Cameroun en 2007. Dans ce sillage, l’on note une hausse significative des prix à la consommation finale des ménages de 6,5% en 2022.
Cette inflation s’explique par plusieurs facteurs à savoir la reprise économique post-covid, les perturbations qu’ont subi les chaînes de valeur à l’échelle mondiale, la crise russo-ukrainienne, la dépendance de l’économie camerounaise aux matières premières importés Pour ce dernier facteur, il s’agit du blé, du lait et du clinker principalement. Le blé est utilisé pour la production de la farine- principal intrant dans la panification, la pâtisserie ou la biscuiterie- des pâtes alimentaires et des aliments pour animaux. Le lait pour sa part est utilisé dans l’industrie des produits laitiers. Quant au clinker, il est utilisé dans l’industrie des produits minéraux comme le ciment.
Ces perturbations pourraient constituer des opportunités pour substituer les matières premières importées et booster la production locale, surtout dans l’agro-industrie. L’on pense très souvent à la prise la prise en compte des farines locales (manioc, maïs, patate) dans l’industrie alimentaire, l’exploitation des gisements fer pour l’industrie métallurgique. En effet, la nouvelle stratégie nationale de développement adoptée par le Cameroun comprend comme principal pilier la transformation structurelle qui passe par l’agriculture de seconde génération, l’industrialisation et l’import-substitution.
L’étude de l’Ippi est constituée de 103 entreprises couvrant 328 produits-entreprise, 177 gammes, 48 classes d’activité, 38 groupes et 24 divisions. L’échantillon d’entreprises enquêtées couvre l’ensemble du secteur industriel et a été sélectionné suivant la méthode de cut-off de manière à couvrir 80% du chiffre d’affaires de chaque division.
Source : Défis Actuels n°769 du lundi 22 au 24 mai 2023