A quelques années de 2030 fixé comme échéance pour la réalisation des objectifs pour le développement durable, l’Afrique est à la traîne selon ses institutions spécialisées, qui recommande entre autres de plaider pour un accès accru au financement concessionnel du développement.
Réduire la pauvreté ou éradiquer la faim, l’un des principaux objectifs des ODD à l’horizon 2030 restent difficiles à atteindre par le continent africain. Les progrès sont menacés par les crises, selon un rapport réalisé conjointement par plusieurs institutions africaines. Il s’agit notamment de la BAD, de la CEA, du PNUD et de l’Union africaine.
D’après ce rapport, la mobilisation des ressources nationales en Afrique reste inférieure aux moyennes mondiales Les recettes fiscales moyennes en pourcentage du PIB dans les pays s’élèvent à 16 %, contre 34 % dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Autre fait relayé, l’aide publique au développement (APD) à l’Afrique n’atteint pas l’objectif de 0,7 du revenu national brut. En 2023, cette aide a augmenté de 2 % en termes réels par rapport à 2022. Toutefois, “le total de l’APD représente 0,37 % du RNB combiné des donateurs du Comité d’aide au développement (CAD) pour la deuxième année consécutive, ce qui est inférieur à l’objectif de longue date des Nations Unies de 0,7 % du RNB pour l’APD. Seuls cinq membres du CAD ont atteint ou dépassé cet objectif en 2021”, commente le rapport qui recommande une augmentation de l’APD. Cette hausse serait nécessaire pour combler le déficit croissant de financement des ODD en Afrique, estimé à 1300 milliards de dollars par an, soit 784000 milliards de FCFA.
Globalement, le rapport fait diverses recommandations pour accélérer la réalisation des ODD et de l’Agenda 2063. L’une des recommandations est que l’Afrique devrait plaider en faveur d’un accès accru au financement concessionnel du développement dans le cadre des réformes de l’architecture financière internationale. Le continent devrait aussi faire des analyses pour éviter les vulnérabilités de la dette et maintenir le financement des services sociaux essentiels (santé, éducation, protection sociale). Il est également proposé de mettre en œuvre des réformes économiques et institutionnelles pour améliorer l’efficacité et l’utilisation optimale des ressources en donnant la priorité aux investissements dans le capital physique et humain. Le rapport encourage également l’accélération de la mise en œuvre de la ZLECAf.