samedi, décembre 7, 2024
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LAURENT SANCHEZ : « Les populations utilisent leurs propres téléphones »

Dans l’usage quotidien, comment fonctionne ‘’Siren’’ ?

 Sur le terrain, des pêcheurs ou de simples riverains utilisent ‘’Siren’’ sur leurs téléphones pour observer la faune marine. Une tortue ou un requin qui a échoué sur un rivage peut être filmé, et l’image envoyée instantanément dans notre base de données, qui détermine rapidement la localisation exacte et évalue le type de mesures à mettre en œuvre. Il en est de même des embarcations qui pêchent des espèces protégées, ou bien qui exercent dans des zones interdites. De jour comme de nuit, les observateurs se déploient ; ils ne peuvent pas tricher, car l’outil technologique retrace avec précision les parcours effectués.

Ces observateurs sont-ils formés et dotés gratuitement de téléphones Android ?

 Il s’agit en réalité d’un réseau de sciences participatives, coordonné par l’Ong AMMCO. Les observateurs sont essentiellement des bénévoles, qui au quotidien vaquent à leurs occupations. Ils sont formés en quelques heures à l’utilisation de ‘’Siren’’, qui est très facile. Au regard de leur intérêt qu’ils ont compris dans la préservation des ressources marines, ils mettent à contribution leurs propres téléphones. Ils ne reçoivent pas de rémunération, même si l’on peut prendre en charge les longs déplacements et les grandes patrouilles. Dans leurs communautés ils sont également des relais importants pour la sensibilisation et le partage d’informations.

 En termes d’évaluation, comment apprécier l’apport de cette application ?

Rien n’est parfait, mais la satisfaction est grande, au plan technologique, environnemental, social et scientifique. Nous sommes fiers de la prise de conscience des pêcheurs, dont certains ont par exemple abandonné la pêche à la tortue en comprenant que l’attrait touristique de cette espèce leur apporte des revenus substantiels et durables. Nous relevons aussi l’engouement et le sérieux des volontaires, qui permettent aux équipes de recueillir des informations de première main, y compris sur des espèces rares, voire inconnues. En plus de la protection, les travaux de l’application ‘’Siren’’ pourront contribuer à une meilleure connaissance de la biodiversité aquatique.

Interview menée par André Naoussi

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