Face aux défis persistants d’accès aux services financiers en Afrique centrale, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) a dévoilé sa Stratégie Régionale d’Inclusion Financière (SRIF) 2025-2029. La vision commune retenue pour la SRIF 2025- 2029 est de « permettre l’accès et l’utilisation d’une gamme de produits et services financiers adaptés, variés et abordables aux populations vulnérables (ou exclues financièrement), notamment pour les jeunes, femmes, populations rurales et MPME (Micros, Petites et Moyennes Entreprises) de la zone CEMAC » avec l’objectif global d’« accroître l’inclusion financière de 32 % en 2021 à 60% d’ici à 2029 et 75 % à l’horizon 2032 ».
La SRIF 2025-2029 met l’accent sur quatre segments de population particulièrement exclus : les femmes, les jeunes, les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) et les populations rurales. Elle inclut également d’autres groupes vulnérables, tels que les réfugiés, les migrants transfrontaliers et les déplacés internes, via des stratégies nationales adaptées. Elle vise à transformer le paysage financier en se fondant sur six axes stratégiques principaux : l’éducation et la protection des consommateurs des services financiers, la promotion de l’innovation et des services financiers numériques (SFN), la mise en place d’un cadre réglementaire propice, un accès facilité à des services financiers et non financiers adaptés, la disponibilité de données fiables sur l’inclusion financière, et le renforcement des capacités des acteurs du secteur financier. La banque centrale observe que l’inclusion financière est globalement en augmentation. « Le taux de bancarisation strict est de 12 % pour la zone CEMAC en 2021, allant de 5 % pour le Tchad à 27 % pour la Guinée Equatoriale. Pour ce qui est du taux de bancarisation élargi, il est de 22 % en 2021. Le taux d’accès aux comptes de paiement (ou mobile money), mesuré par le rapport entre le nombre d’adultes de plus de 15 ans ayant un ou plusieurs comptes de paiement (ou mobile money) et la population adulte (plus de 15 ans) est de 52 % en 2021 contre 39 % en 2018 (et contre 22 % pour les comptes au sein d’établissements de crédit ou de microfinance en 2021). Il reflète l’intérêt élevé et grandissant des populations pour le mobile money », rapporte la banque.
Le plan d’actions détaillé, qui s’étale sur 68 initiatives et 24 objectifs spécifiques, nécessitera un investissement de 43,8 milliards FCFA. Sa mise en œuvre impliquera les États membres et divers acteurs du secteur financier, sous la supervision d’un dispositif de gouvernance renforcé. Des Comités Nationaux de Suivi de Mise en Œuvre (CNSMO) et des Groupes de Travail Thématiques (GTT) seront établis dans chaque pays pour assurer une coordination efficace entre les stratégies nationales et la stratégie régionale.