Le ton est monté d’un cran ce jour. Le domicile de Dr Fridolin Nké a été encerclé aux premières heures de la journée: « Urgent : Le colonel Bamkoui localise mon domicile depuis ce matin. Ce sont des « Eton » de la SEMIL qui sont chargés de m’interpeller ! », a-t-il alerté sur son compte facebook. Mais le propriétaire du domicile est libre de ses mouvements. Au lendemain du 21 juillet 2021, date à laquelle Fridolin Nké était convoqué à la Sécurité militaire (SEMIL) pour une enquête de sécurité, doublée d’une accusation d’« incitation à la mutinerie au sein des forces de défense et de sécurité ». Convocation que l’homme a boudée, au motif de n’avoir pas été notifié par les voies autorisées. Joint au téléphone, le philosophe répond par un message court : « RAS», pour dire « Rien à signaler ». Puis plus rien. Toujours est-il que l’homme est (encore) libre de ses mouvements.
Il semble que les hommes armés soient arrivés alors que l’enseignant d’université était déjà parti. Mais échappera-t-il aux hommes de Joël Emile Bamkoui ? Difficile de parier, tant le commandant de la Sécurité militaire est réputé être un jusqu’au-boutiste. Lui qui a promis de « traiter» Fridolin Nké.
Tout est parti d’un directeur facebook dans lequel l’enseignant de philosophie appelait les forces de défense et de sécurité à ne pas exécuter les ordres de leurs supérieurs si ceux-ci ne concordent pas avec les lois en vigueur au Cameroun et le respect des droits de l’homme. En rapport avec la torture subie par l’activiste pro-Mrc Sébastien Ebala qui croupit en prison à Kondengui, après avoir été torturé à la SEMIL.
Sur le même sujet
Affaire Fridolin Nké: le général Wanto menace de s’en prendre au colonel Bamkoui