La localité de Mara dans l‘arrondissement de Goufey, département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord, est en larmes depuis la nuit du 15 au 16 novembre 2024. Cette nuit-là, aux environs de 20h, une pirogue en provenance de Blangoua, et transportant une trentaine de passagers, majoritairement commerçants, pour le marché du samedi à Maltam, a chaviré dans les environs du Chari à Mara.
Selon Hadje Idrissa, une rescapée, «la pirogue a percuté un tronc d’arbre immergé dans le lit du fleuve», interrogée par le journal L’œil du Sahel. Tous les efforts de stabiliser la pirogue sont restés vain. Les passagers ont été renversés dans le fleuve. Malgré les efforts désespérés pour stabiliser l’embarcation, celle-ci s’est renversée, précipitant les passagers dans les eaux. On apprend que les secours ne sont intervenus que trois heures après. « Certains passagers ont été retrouvés affaiblis, transis de froid, voire inconscients», ajoute-t-elle.
Guerre des chiffres
Ce naufrage a également entraîné des pertes matérielles importantes. «Toutes nos marchandises ont disparu dans les eaux. Personnellement, j’ai perdu plus d’un million de francs CFA. En ce moment, je n’ai que les vêtements que je porte», confie la rescapée avec amertume.
Le propriétaire de l‘embarcation et le maire de Goulfey ne s’accordent pas sur le bilan. Le maire qui indique que les recherches ont été organisés par les populations riveraines, annonce quatre morts. Le premier magistrat de Goulfey, Barka Mahamat indique que parmi les morts figure une femme dont le nourrisson a survécu. «Ce qui rend la tâche ardue, c’est qu’on ne dispose pas d’un fichier de passagers, et la pirogue embarquait dans sa course fluviale depuis Darak jusqu’à Maltam, et les gens procédaient à ce qu’on pourrait appeler la pirogue-stop, autrement dit des passagers tout le long du Chari». Abakar Mahamat, propriétaire de la pirogue, lui, reconnaît trente passagers dans la pirogue, et reconnaît trois mort et soutient que « les 27 autres ont été secourus ». Soulignant que «tous les passagers vont bien. Seul le chauffeur de la pirogue a subi un choc aux pieds, provoquant un gonflement. Mais son état n’est pas jugé grave», a-t-il indiqué dans les colonnes de L’œil du Sahel.