mardi, avril 29, 2025
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DIPLOMATIE DE CONTRE-NATURE : ET SI LA CHINE ÉTAIT LA PRINCIPALE CIBLE DE DONALD TRUMP


Depuis son retour à la Maison blanche à la faveur de son élection de novembre 2024, Donald Trump rivalise d’actions contre-nature par rapport à son allié d’hier qu’est l’Europe, notamment en multipliant les critiques a l’endroit des dirigeants du vieux continent et en humiliant en mondo vision l’allié ukrainien de l’Europe.. A contrario, il donne l’impression de se rapprocher de la Russie de Vladimir Poutine pour laquelle il se montre très compréhension n’hésitant même pas parfois à dire le plus grand bien, provoquant au passage l’ire des 27 pays constituant l’Union européenne.
Par rapport à la Chine, Donald Trump accentue la guerre commerciale. Et pour brouiller les pistes en montrant que la Chine n’est pas sa seule cible, Trump s’attaque aussi à ses voisins mexicains et Canadiens et à l’Union Européenne.
L’attitude de l’entrepreneur politique Trump découle d’un diagnostic qu’il a posé depuis son premier mandat à la Maison Blanche et selon lequel les Etats-Unis sont malades à cause de leur déficit extérieur creusé par tous les autres pays du monde. Cette attitude emprunte parfois d’un neo-isolationnisme tactique et d’un protectionnisme exacerbé qui servent en réalité de voile à des visées hégémoniques. Tout ceci opérant un revirement à 90% par rapport à la ligne de la politique extérieure américaine. Et pour celà, Trump n’hésite pas à fouler au pied les usages diplomatiques les plus élémentaires. Mais ce qu’il faut reconnaître au dirigeant politique Trump, c’est la suite qu’il a dans les idées ainsi que sa volonté quasi-obsessionnelle de tenir ses promesses électorales.

*Helsinki et l’autre combat de Trump*

La pièce que joue Donald Trump aujourd’hui découle d’un scénario écrit au cours de la réunion secrète tenue entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 18 juillet 2018 à Helsinki en Finlande. Ce jour là, avec comme témoins leurs deux interprètes, les deux dirigeants auraient décidé de procéder à la reconfiguration de la scène géopolitique mondiale. Il a ainsi été question de sceller le sort de l’Europe afin d’anihiler son influence dans le nouveau monde qui s’ouvre et dans lequel Donald Trump voit les intérêts des États-Unis plus du côté des pays émergents que de celui de la vieille Europe, devenue selon lui, un canard boiteux d’un point de vue économique et une charge perpétuelle pour les Etats-Unis. A ce titre, Trump aurait déclaré ceci : « je ne vois pas pourquoi les Etats-Unis qui ont sauvé l’Europe de deux guerres particulièrement meurtrières et destructrices, qui ont décrété le plan Marshall pour la reconstruire et qui ont inspiré la creation de l’OTAN pour la protéger, doivent se priver aujourd’hui de faire le business avec les nations émergentes pour un soutien sentimental à une Europe où plus aucun État ne peut atteindre 2% de croissance économique « , aurait tranché Trump.
Si nous restons dans cette hypothèse, la guerre Russo-ukrainienne, aussi validée lors de cette rencontre, viserait à ruiner l’Europe en l’entrainant dans la politique de l’aide à l’Ukraine, sachant que la plupart des pays européens sont financièrement exsangues et le seront davantage lorsque les nations jadis victimes de leur prédation, telles les nations africaines, recouvriront progressivement leurs indépendances économiques.
Le jeu politique et diplomatique auquel s’adonne Donald Trump avec ostentation, s’apparente à une partie d’échec. Ses cibles premières risquent n’être que des épouvantails destinés à masquer la vraie cible qui est la Chine. Et pour cause : la Chine est la seule puissance aujourd’hui planétaire qui échappe totalement au contrôle des États-Unis parce qu’elle a réussi à impulser une croissance inclusive. De même, la Chine est la seule nation auprès de laquelle les Etats-Unis sont le plus endettés. Dès lors, lorsque Donald Trump aura réglé le sort de l’Europe du moins en la mettant au pas, lorsqu’il aura réussi à apprivoiser la Russie en lui rappelant qu’il a éliminé la menace que constituait l’OTAN à ses portes, son prochain combat sera de tenter de repositionner la nation américaine comme la puissance planétaire incontestée. Et pour y parvenir, les Etats-Unis vont tenter de jouer la Russie contre la Chine. Ceci dans le but d’affaiblir et même d’exploser les BRIC’S comme c’est déjà amorcé avec les sommets d’Arabie Saoudite.
Face à la Chine, l’Amérique de Donald Trump procédera d’abord par la guerre commerciale qui représente pour elle une sorte de sanctions économiques et dans laquelle elle n’hésitera pas à chercher des alliés. Elle va aussi intensifier le China bashing qui consiste à « taper systématiquement sur la Chine » en ciblant l’Afrique. Par la suite, elle pourra procéder par diverses provocations, question d’espérer une déstabilisation de la Chine.
Face à tout ce jeu, la Chine qui propose la construction d’une communauté de destin pour l’humanité devrait avoir un niveau de vigilance particulièrement accru et accentuer la communication pour permettre au reste du monde et notamment le Sud globale d’être au fait de son projet de nouvelle gouvernance mondiale.

Par Etienne de Tayo
Journaliste au magazine « Afrique Intègre »
tayoe2004@yahoo.fr

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