« Qu’il soit bien entendu que les 24 joueurs régulièrement convoqués par l’entraîneur-sélectionneur national sont attendus au plus tard le 04 septembre 2024 à 8h à l’hôtel la Falaise Bonanjo à Douala. Faute pour eux de se conformer à cette prescription, la Fécafoot prendra toutes ses responsabilités sans états d’âmes conformément au cadre juridique en vigueur». La menace est de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), à travers un communiqué rendu public ce 3 septembre 2024 au soir et signé de Blaise Djounang son secrétaire général. Las d’espérer un retour à de meilleurs sentiments de la part des joueurs de l’équipe nationale de football fanion du Cameroun, qui ont rejoint l’entraîneur sélectionneur Marc Brys à Yaoundé où le ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) a aménagé la tanière des Lions indomptables au Hilton, alors que la Fécafoot avait prévu le regroupement à Douala.
Zambo Anguissa
C’est que dans le cadre de la guerre que se livrent le ministère et la fédération pour le contrôle de la sélection nationale A, les joueurs ont choisi le camp de l’Etat, comme ils l’avaient déjà fait en juin dernier dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. « Impliqués parfois contre leur volonté dans cette entreprise de manipulation, un grand nombre de joueurs ont été sortis de l’encadrement prévu par la fédération et communiqué à leurs clubs respectifs », dénonce le secrétaire général de la Fécafoot. De sources introduites, tous les joueurs n’étaient pas disposés à suivre Dany Nounkeu, le coordonnateur général nommé par le ministre Narcisse Mouelle Kombi. Citant notamment Franck Zambo Anguissa qui a longtemps traîné dans la salle Vip de l’aéroport international de Douala avec quelques joueurs arrivés peu après 21h le 02 septembre dernier, échangeant longuement au téléphone, puis avec Dany Nounkeu. « Zambo essayait de conduire les joueurs avec qui il était, de suivre la Fécafoot», renseigne nos sources. Le sociétaire de Naples finira par suivre les pas des autres.
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Ce sous le regard impuissant des responsables de la Fécafoot venus les accueillir et tenus en respect par des éléments de la police. Plutôt que l’hôtel La Falaise où la Fécafoot avait prévu leur regroupement, les joueurs qui ont passé la nuit à Douala, seront conduits dans un autre hôtel, avant d’être convoyés à Yaoundé au petit matin. « Des personnes animées d’intentions malveillantes, se sont arrogées les moyens de l’Etat pour livrer au monde entier un spectacle indigne ternissant l’image de notre pays, tout en exposant les joueurs », regrette le patron de l’administration de la Fécafoot. « En prenant à témoin l’opinion publique sur la volonté sur la volonté de perturber et de nuire qui animant certains acteurs, la Fécafoot relève que ces manœuvres impactent négativement son fonctionnement et ses résultats en cette période de recherche de la performance », relève le communiqué.
Lettre à Vincent Aboubakar
La Fécafoot n’entend pas se laisser malmener outre mesure : « Elle invite les auteurs à cesser leurs menées irresponsables susceptibles de déstabiliser la sérénité de la sélection à la veille de deux échéances importantes », lit-on dans le communiqué. « Les acteurs de ces agissements coupables seront tenus pour responsables des actes punissables dont ils seront les instigateurs. Dans l’absolu, ils assumeront tôt ou tard l’entière responsabilité de l’ensemble de leurs œuvres néfastes pour notre pays», prévient la Fécafoot. Et les premières actions sont déjà engagées. La Fécafoot qui a adonné un ultimatum aux joueurs de rejoindre on camp ce 4 septembre, a déjà pris des dispositions pour saisir les clubs employeurs des joueurs pour les informer du choix de ces derniers. Question de décliner sa responsabilité sur un éventuel incident qui surviendrait à l’occasion du stage qui se déroule à Yaoundé actuellement ; mais surtout faire sanctionner les joueurs que le cadre juridique en vigueur à la Fifa, met à la disposition de la fédération lors des périodes rencontres internationales.
Avant le début de l’actuel stage, et en prévention de ce nouvel épisode de la guerre déclenchée avec la nomination par le ministre des Sports du remplaçant de Rigobert Song Bahanag, le président de la Fécafoot avait écrit aux Lions indomptables via leur capitaine Vincent Aboubakar, leur rappelant l’obligation qu’ils ont, de se mettre à la disposition de la Fécafoot, seul interlocuteur de la CAF et de la Fifa au Cameroun.
Les Lions indomptables se préparent à affronter les Braves guerriers de Namibie le 7 septembre prochain, en éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025. Match que la Fécafoot a prévu au stade Roumde Adjia de Garoua. L’entraîneur sélectionneur national, lui, a opté pour le stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Le ministère en charge des Sports a penché pour l’entraîneur. La Namibie, elle, a déjà pris ses marques à Garoua et entend suivre la Fécafoot.
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