Championnats professionnels : Les clubs font reculer Samuel Eto’o

Eto'o vient de déposer sa candidature et annonce qu'il y entrera coûte que coûte

Malgré l’ultimatum du président de la Fécafoot, les présidents de clubs ont obtenu le report de la phase retour de la saison.
Dans un courrier adressé au Secrétaire général du Conseil technique du football professionnel (CTFP) le 03 mai 2022, le président de l’Association des clubs d’élite du Cameroun (ACEC) demande de « surseoir aux calendriers » des championnats professionnels. Pascal Abunde évoque « les réclamations des joueurs s’agissant de leurs salaires et autres charges se posent avec acuité dans tous les clubs». Pour le président de l’ACEC, « la programmation des matchs sans tenir compte de cette donne entraînerait des forfaits, voire la perturbation des championnats». En appui à sa demande, l’ACEC qui demande la liste des arbitres suspendus à la fin de cette phase aller, indique que « conformément aux règlements, les clubs restent dans l’attente des homologations de la phase aller», et « souhaiteraient avoir la liste des 35 joueurs retenus dans chaque club» ; ce « afin d’éviter les litiges liés aux qualifications des joueurs». Un dernier aspect qui se fonde sur la prise en charge des joueurs, promise par Samuel Eto’o, le nouveau président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).

Deux jours après, le président de la Fécafoot à qui copie de la lettre a été faite, sert un communiqué de presse aux présidents des clubs de football professionnel « éligibles au versement du solde de la subvention d’accompagnement Fécafoot […] de bien vouloir mettre à la disposition de la Direction administrative et financière de la Fédération camerounaise de football les pièces justifiant le paiement des salaires des joueurs de leur formation sportive afin de percevoir ladite subvention». Indiquant que « les justificatifs peuvent être déposés auprès des agents administratifs au sein des bureaux des ligues régionales de la Fécafoot». Sans faire allusion au courrier de l’ACEC. Toujours est-il que le lien peut être vite fait. Le 22 avril dernier, le Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc) rapportait que « le président Samuel Eto’o a informé le Synafoc qu’il a demandé aux présidents de clubs de produire la/les preuve(s) de paiement des salaires des joueurs sous 72h ». A la suite de sa saisine par le Synafoc, pour attirer son attention sur les conditions de travail des joueurs. Le syndicat relevait que « de nombreux clubs accusent des retards dans le paiement des salaires ». Le délai fixé par le président de la Fécafoot aux clubs était fixé au 24 avril. La Fécafoot qui a versé une partie de sa subvention avant le démarrage de la saison.

Enjeux électoraux

Après avoir engagé la programmation des matchs, le CTFP a finalement décidé ce week-end de reporter au 12 mai la reprise des championnats. Répondant ainsi favorablement « à la demande de l’ACEC ». Entre temps, les uns et les autres parviendront-ils à accorder leurs violons ? Difficile d’y croire tant le passé est présent et les tares savent souvent s’y imposer. Tout porte à croire que c’est le réveil des vieux démons qui entretiennent la guerre chaque saison depuis le démarrage du football professionnel au Cameroun en 2011-2012. Cette guéguerre ne manque jamais de polluer la relation entre les clubs d’une part et d’autre part non seulement l’Etat du Cameroun (via le ministère en charge des sports) et la Fécafoot, qui subventionnent les championnats professionnels aux côtés des sponsors, mais aussi la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) qui les organisait. De mémoire de reporter, jamais justificatif n’a été fourni. Après des passes d’armes et des suspensions de championnats, l’on finit généralement par débloquer les fonds, malgré l’irrégularité des salaires.

Samuel Eto’o qui a annoncé vouloir assainir le milieu voudrait réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Mais l’homme arrivé presque par miracle à la tête de la Fécafoot, a dû engager la saison par des concessions aux clubs d’élite, qui évoluent à 25 en Elite one (contentant ainsi tout le monde, y compris les médiocres initialement condamnés à la rétrogradation). Dans un contexte où son élection est menacée d’annulation, Eto’o n’a pas les coudées franches pour ses ambitions.

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