Les choses se précisent pour la « restitution » de la vérité dans le contentieux historique entre le Cameroun et la France. Le rapport du volet recherche et les propositions artistiques du volet culturel de la « Commission mixte franco-camerounaise pluridisciplinaire sur le rôle et l’engagement de la France au Cameroun dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d’opposition entre 1945 et 1971 » a été remis au président Français Emmanuel Macron dans la journée du 21 janvier 2025. L’information a été rendue publique par la présidence de la République française. Le communiqué de l’Elysée indique que la cérémonie a eu lieu « en présence d’une délégation camerounaise menée par le directeur du Cabinet civil de la présidence de la République camerounaise (Samuel Mvondo Ayolo, Ndlr), et du ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, M. Thani Mohamed Soilihi ».
Sanglantes luttes indépendantistes
Dans ce communiqué, il est précisé qu’Emmanuel Macron a précisé que, « conformément à l’engagement pris à Yaoundé en juillet 2022, les archives françaises ont été rendues entièrement accessibles aux chercheurs de la Commission, afin de faire la lumière sur les événements de la période de l’indépendance camerounaise». Et que le successeur actuel du général De Gaulle « a tenu à saluer le travail scientifique mené par les chercheurs, tout comme le caractère inédit de cette première commission mixte et indépendante d’historiens et d’artistes ». Et surtout « rappelé son attachement à la poursuite du travail de mémoire et de vérité initié avec le Cameroun».
La suite prévoit « la restitution des travaux de la Commission mixte qui se poursuivra au Cameroun ». Selon les informations de Radio France international (RFI), ce sera la semaine prochaine. C’est après cette phase que l’opinion publique connaitra le contenu des travaux de la commission mixte coprésidée par l’historienne française Karine Ramondi et l’artiste musicienne camerounaise Blick Bassy.
La mise sur pied de la Commission mixte a été annoncée au cours de la visite du président français au Cameroun en juillet 2022. Dans le cadre de la quête de vérité souhaitée et même exigée par les nationalistes camerounais. Il est question de fouiller dans le passé « colonial » du Cameroun, pour établir notamment la responsabilité de la France, administratrice d’une partie du territoire camerounais pour le compte de la Société des Nations (SDN), puis de l’Organisation des Nations unies (ONU), dans la violente répression des luttes indépendantistes.