lundi, décembre 8, 2025
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Echanges commerciaux: 253 milliards de déficit commercial au 1er trimestre 2018

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253 milliards de déficit commercial au 1er trimestre 2018

Dans une note récemment publiée par l’Institut National de la Statistiques (INS), il ressort qu’au 1er trimestre 2018, le Cameroun a enregistré un déficit commercial de 253, 4 milliards de francs CFA, ce qui traduit une augmentation de 159,5 milliards (+169,7 %) par rapport au premier trimestre 2017. Selon l’INS, cette aggravation du déficit commercial résulte « d’une augmentation des importations de 105,8 milliards de francs CFA et d’une diminution des exportations de 53,7 milliards de francs CFA par rapport au premier trimestre 2017 ». En outre explique l’INS, l’augmentation des importations résulte partiellement de « la reprise des activités à la Société Nationale des Raffineries du Cameroun (Sonara) après un arrêt technique observé au premier trimestre 2017 ». En effet, « cette reprise d’activité a induit une reprise des importations de pétrole brut qui s’élèvent à près de 43,1 milliards de francs CFA au premier trimestre 2018. Le taux de couverture quant à lui baisse et se situe à 65 % contre 85 % au premier trimestre 2017 », peut-on lire dans cette note. Ainsi, hors pétrole, le déficit de la balance commerciale se situe à 406,4 milliards de francs CFA soit une augmentation de 104,9 milliards de francs CFA (+34,8 %) par rapport au premier trimestre 2017.

Cette hausse du déficit hors pétrole est liée à une baisse des exportations hors pétrole de 13,5 % suivie d’une hausse des importations hors pétrole de 10,2 %, souligne l’institution en charge de la gestion des statistiques au Cameroun. Laquelle précise d’ailleurs que « le taux de couverture hors pétrole se détériore d’environ 11 points pour se situer à 40,0 % au premier trimestre 2018 ». Les recettes d’exportation en repli de 10,3 % Du point de vue des exportations, la note de l’INS révèle qu’au premier trimestre 2018, « les recettes d’exportations du Cameroun se chiffrent à 466,4 milliards de francs CFA pour 1,5 millions de tonnes de marchandises, enregistrant ainsi des baisses de 10,3 % en valeur et 8,9 % en quantité par rapport au premier trimestre de l’année 2017 ». Qu’est-ce qui explique cette situation ? La baisse observée est due, écrit l’INS, « à un repli des ventes de certains principaux produits d’exportation. Il s’agit essentiellement du cacao brut en fèves (-17,7 %), des huiles brut de pétrole (-5,5 %), des bois sciés (- 9,4 %), du café (-38 ,8 %) , de l’aluminium brut (-53,8 %), des bananes et plantains (-18,8%), et du caoutchouc brut (-40,6 %) ». On note néanmoins que cette baisse a été amortie par une amélioration des exportations de certains produits notamment : le coton brut (+56,4 %), les carburants et lubrifiants (+42,5 %) et le bois brut en grume (+4,3 %).

En ce qui concerne la hausse des exportations des carburants et lubrifiants, elle résulte de « la reprise des activités à la Sonara après l’arrêt technique observé au premier trimestre 2017 ». Toutefois, l’INS souligne que « les exportations demeurent très peu diversifiées et sont constituées principalement de produits primaires. Les dix premiers produits contribuent pour 91,1 % des recettes d’exportations au premier trimestre 2018 ». Il s’agit principalement des huiles brutes de pétrole (42,0 %), du cacao brut en fèves (16,2 %), du coton brut (8,4 %), des bois sciés (7,4 %), des bois bruts en grume (6,2 %), des carburants et lubrifiants (2,3 %), de l’aluminium brut (2,1 %) et du savon de ménage en morceau (2,0 %).

Finances publiques: les réformes engagées depuis 1982

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Optimiser la gestion des finances publiques

Depuis 1982, l’Etat a engagé de nombreuses réformes dans le cadre de l’amélioration de la gestion des finances publiques. Il s’agit notamment en 2007, de l’adoption et la promulgation de la loi no 2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier de l’Etat dont l’intégralité est des dispositions est mise en œuvre depuis le 1er janvier 2013. En 2018, le gouvernement a adopté puis promulgué la loi no 2018/012 du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’Etat et des autres Entités publiques. Toujours au cours de cette même année, l’Etat a adopté la loi no 2018/011 du 11 juillet 2018 portant Code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques au Cameroun.

Loi sur la transparence : ce qui va changer

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Les choses ne seront plus comme avant en matière de gestion des finances publiques au Cameroun. L’entrée en vigueur de la loi du 11 juillet 2018 portant code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques vient changer la donne. Lors du conseil de cabinet du 26 juillet dernier, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze a souligné les implications des nouveaux textes en indiquant que « la loi du 11 juillet 2018 portant Code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques, traduit la détermination du gouvernement à poursuivre la modernisation du système budgétaire entamée en 2007 et à s’arrimer aux standards internationaux en la matière ». Et que de son point de vue, les principes énoncés dans ce Code visent « une meilleure prise en compte de l’évolution des conditions économiques dans la mise en œuvre des politiques publiques et un renforcement du contrôle citoyen dans la gestion des fonds publics ». Ces principes, a-t-il poursuivi, « trouvent leur application concrète dans le régime financier de l’Etat et des autres entités publiques, qui est également entré en vigueur le 11 juillet 2018 ».

Les cinq piliers du contrôle des finances publiques

En matière de contrôle des finances publiques, le Minfi a précisé que les règles qui sous-tendent la transparence et la gouvernance dans la gestion des finances publiques sont structurées autour de cinq grands piliers, à savoir : une définition claire des attributions et responsabilités entre les pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire en matière de politique budgétaire, de choix de recettes et de dépenses publiques, mais aussi d’exécution et de contrôle budgétaire. On note en outre une rationalisation du processus de préparation du budget, à travers l’introduction au Parlement d’un débat d’orientation budgétaire basé sur des projections sincères et réalistes ; l’accès du public à l’information financière ; la garantie d’intégrité des acteurs chargés de la gestion des finances publiques, ainsi que des données y relatives et le renforcement des mécanismes de contrôle et de redevabilité, aux plans politique, juridictionnel et administratif.

Contrôle politique et Judiciaire

L’article 40 de la loi du 11 juillet apporte des clarifications sur l’implication du pouvoir politique, judiciaire et administratif. On note à cet effet que « toutes les opérations relatives aux recettes, aux dépenses, et au financement des budgets des administrations publiques doivent être soumises à un contrôle politique, juridictionnel et administratif ». A ce propos, l’article 41 précise que « le contrôle politique est assuré par le Parlement, s’agissant du budget de l’Etat, et par des Assemblées délibérantes régulièrement élues pour ce qui est des collectivités territoriales décentralisées ». Par ailleurs, l’action de contrôle du pouvoir judiciaire en matière des finances publiques et des politiques qu’elles soutiennent est incarnée par la juridiction de comptes, martèle l’alinéa 1 de l’article 42. Avant de poursuivre que le « programme et la méthode travail de la juridiction de comptes, ainsi que ses décisions et analyses sont établies en toute indépendance des pouvoirs exécutifs et législatif ».

L’accès du public à L’information financière

Dans le volet accès du public à l’information, si certains citoyens posaient à tort ou à raison le problème de l’accès aux données financières, la loi du 11 juillet 2018 précise en son article 47 que « l’administration prend toutes les dispositions nécessaires à la publication des informations sur les finances publiques, dans les délais fixés par la loi règlementaire ». Dans cette perspective, l’article 48 ajoute : « l’information régulière au public, sur les grandes étapes de la procédure budgétaire, leurs enjeux économiques, sociaux et financiers est organisée dans un souci pédagogique et d’objectivité ».

Tcs : André Noël Essian libéré à la Bapès

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Coup de tonnerre au Tribunal criminel spécial (Tcs). André Noël Essian retrouve sa liberté en cette mi-journée du 27 juillet 2018. Vingt-quatre heures seulement après son incarcération. Alors que la chronique populaire en est encore à se demander ce qui est réellement reproché au maire de Sangmélima.

Une source proche du premier magistrat de la capitale du Dja et Lobo indique que « des instructions sont venues du sommet de l’Etat » pour commander la libération immédiate de celui qui venait de passer sa première nuit derrière les barreaux. Et qui sera (pour le moment) sa dernière de «prisonnier ». Le temps de découvrir les autres facettes du dossier.

André Noël Essian a été mis en détention provisoire dans les cellules du Tcs jeudi soir. Convoqué en matinée pour une énième fois dans le cadre de sa gestion des affaires de la mairie de Sangmélima, le président de la section Rdpc du Dja et Lobo 1 ne retournera plus chez lui, en raison d’une détention provisoire signée à son encontre. Il n’y passera finalement que cette nuit de baptême. Avant d’être élargi comme le fut Louis Bapès Bapès. L’ancien ministre des Enseignements secondaires de regrettée mémoire a été jeté à la prison centrale de Kondengui à la suite d’auditions sur sa gestion de son département ministériel. Mais 24h après, le ministre a été libéré à la hâte.

Tribunal criminel spécial : André Noël Essian happé par l’Epervier

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André Noël Essian a passé sa première nuit dans une cellule de la prison centrale de Yaoundé-Kondengui. Après avoir épuisé une journée du jeudi 26 juillet 2018 au Tribunal criminel spécial (Tcs). Rien ne filtre encore des auditions ; mais l’élu municipal avait quelques ennuis avec sa gestion des affaires de la municipalité chef-lieu du département d’origine du président de la République.  Du coup, son incarcération devrait avoir un lien avec l’Opération Epervier.

Il y a deux ans, le préfet du Dja et Lobo était limogé le 29 septembre par le président de la République depuis son séjour suisse. Peu avant, Bernard Marie Mbah était entré en rébellion contre les autorités de la ville chef-lieu du département d’origine de Paul Biya. S’insurgeant contre l’insubordination des autorités administratives sous sa tutelle. André Noël Essian qu’on n’avait pas beaucoup entendu dans cette crise, n’était tout de même pas en odeur de sainteté avec le préfet. Lui qui avait dénoncé la gestion du maire de la commune, évoquant des écarts notamment dans le domaine de la gestion du parc automobile municipal.

La gestion d’André Noël Essian avait été scrutée au Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) depuis 2013. Puis le juge d’instruction s’en était saisi, après que la Commission de discipline budgétaire du Consupe ait constaté des fautes. C’est la suite de ce dossier qui a valu au premier magistrat de la ville de Sangmélima une convocation ce 26 juillet pour un complément d’enquête. Le maire ne retournera plus chez lui. Après avoir été retenu dans une cellule du Tcs, André Noël Essiane a été déféré à la prison centrale de Kondengui dans la nuit.
Mais des proches du maire en difficulté voient en cette « chute » l’issue d’une guerre de leadership entre des factions du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans le Dja et Lobo. Guerre qui s’est souvent déroulée sous le couvert du conflit entre l’ancien préfet Bernard Marie Mbah et le non moins président de la section Rdpc de Dja et Lobo 1, André Noël Essian. La tutelle administrative à qui certains ont reproché son « manque de loyalisme » envers le chef de l’Etat. Mais ne tombant, l’ancien préfet aurait promis à son adversaire qu’il ne pourra pas échapper à la justice, apprend-on d’une source originaire du coin.

Lions indomptables : Sven Goran Eriksson au Cameroun

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Depuis ce jeudi aux premières heures, Sven Goran Ericsson est à Yaoundé. La nouvelle gardée dans les secrets de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), a fini par se retrouver sur les réseaux sociaux, sous la forme de la rumeur. Avant que les pattes du « mensonge » ne se laissent découvrir. L’entraîneur de football loge au Mont Fébé hôtel de Yaoundé.

Une présence surprenante, tant son nom n’a jamais figuré dans la short list des personnes pressenties pour conduire les Lions indomptables. Mais il semble pourtant que la présence d’Ericsson au Cameroun est liée à ce dossier qui traine depuis décembre 2017. Des sources généralement bien introduites annoncent également la présence de Samuel Eto’o Fils dans la capitale camerounaise. « Au moment où nous parlons, les négociations sont en cours ; peut-être que l’entraîneur des Lions indomptables a même déjà paraphé son contrat », a glissé Parfait Siki, le nouveau chef du département communication de la Fécafoot, sur les antennes du poste national de la radio camerounaise, la Cameroon radio television (Crtv). Au moment où la rumeur parle de négociations qui coincent sur le salaire. Le technicien exigeant au moins 50 millions de francs Cfa.

Baccalauréat général : Taux de réussite en hausse de 5%

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Au lendemain de la publication des résultats du baccalauréat de l’enseignement général, l’Office du baccalauréat du Cameroun (Obc) a rendu publics les statistiques liées à la réussite. Il en ressort que le taux de réussite au premier diplôme universitaire au Cameroun, version enseignement général, est de 51,74% pour la session de juin 2018. Soit une augmentation de l’ordre de 5%. En 2017, ce taux était de 46,13%.

La région de l’Est trône en tête avec un taux de 62,19%, suivie du Nord-Ouest (60,83%) et du Sud-ouest (59,77%). Toutes ces trois régions sont sur une pente ascendante car elles ont enregistré en 2017, respectivement 39,03%, 57,82% et 41,30%. Avec le champion qui réussit un bond spectaculaire depuis la queue du classement. Au bas du tableau, l’Adamaoua (46,75%), le Nord (42,53%) et l’Extrême nord (34,95%) ferment la queue. La région la plus extrême du septentrion conserve ainsi cette dernière place déjà occupée l’année dernière (33,42%). En revanche, le Nord conserve sa 9ème place (39,13%), alors que l’Extrême nord recule de la 8ème à la 10ème position.

Douala-Yaoundé : un affaissement de la route bloque la circulation

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De longues files de voitures avançant à peine, des piétons bagarrant avec les automobiles pour user de ce qui leur sert de trottoir. Ainsi va Yassa, entrée de la ville de Douala en venant de Yaoundé, ce 25 juillet dans l’après-midi. C’est la conséquence de l’effondrement d’une buse métallique sur une partie de la chaussée. Les images font le tour des réseaux sociaux.
Fort heureusement, l’incident n’a pas pris dans son piège un usager de la route. Un communiqué du secrétaire d’Etat aux travaux publics en charge des routes, a vite informé l’opinion. Et un dispositif de sécurité disposé pour alerter sur la dangerosité du coin. Et les déviations organisées.
C’est la seconde buse métallique qui s’affaisse sur la route nationale N°3. Le 21 octobre 2016, la route s’était effondrée sur une buse fatiguée par l’usure du temps, au lieu-dit Manyaï, à une cinquantaine de kilomètres de Yaoundé, surprenant un camion dont les roues arrière sont restées coincées dans le vide, au-dessus du pont. La coupure de la chaussée réorientera les voyageurs de l’axe Yaoundé-Douala à se reverser sur le train. ce qui entraînera plus tard le drame d’Eséka qui a vu une perte de vitesse d’un train en surcharge et dont le dispositif de freinage n’était pas adapté à la lourde charge. Plusieurs dizaines de personnes y ont laissé leurs vies, et de nombreux disparus.

Présidentielle 2018 : Forces et faiblesses des poids lourds annoncés*

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Paul Biya : Un bilan mi-figue mi-raisin
Président sortant, le poids de la candidature de Paul Biya est tributaire de sa personnalité. C’est le 2e président du Cameroun en 58 ans d’indépendance. A 85 ans sonnés, le successeur d’Ahmadou Ahidjo boucle sa 36e année sans discontinuité du pouvoir. Une longévité qui charrie contre l’homme du 6 novembre 1982 des arguments contre ses ambitions. Si le taux d’alphabétisation des 15-24 ans présenté par la Banque mondiale, est resté évolutif (de 41,216 en 1976) à 70,68 % en 2007) ; avec la multiplication des écoles et universités, « l’accès à l’éducation et à la formation s’est améliorée ». En revanche, « le problème primordial du système des soins est : le faible accès des populations aux soins de santé de qualité », entre 2003 et 2010, fait observer une enquête camerounaise auprès des ménages. Des Ong croient que la situation n’a pas beaucoup changé, « malgré d’énormes facilités créées ».
En réalité, le bilan de Paul Biya se résume au taux de croissance. A la prise de pouvoir par Paul Biya, le taux de croissance est de 7,5 % ; le Cameroun est engagé dans des plans quinquennaux, principale boussole qui guide son plan d’investissement et d’aménagement du territoire. Le Produit Intérieur Brut (PIB) est de 7,323 milliards. En 36 ans de magistrature suprême, le pays a connu une croissance en yoyo, avec son pic en 1985 (8,1 %), mais depuis elle peine à se relever, stagnant en deçà de 5 %. Seules les années 1997 (5,3 %) et 2015 (5,8 %) ont connu des améliorations. Mais 2016 s’est terminée à 4,5 %.
La faute en partie à la corruption qui s’est enracinée au point de hisser le Cameroun au sommet du hit-parade du fléau en 1998 et 1999. Et depuis, Paul Biya se bat contre la gangrène, dans un contexte marqué par des soupçons de politisation du combat par ses adversaires. D’ailleurs, le Cameroun demeure 153e pays sur 180 dans l’indice de perception de Transparency international, en 2017, et 163e économie sur 190 dans le rapport Doing business 2018. Par ailleurs, la paix qui a toujours été le principal argument de renouvellement du bail est désormais à reléguer dans les tiroirs du passé. Après la secte islamiste Boko Haram qui perturbe la sérénité dans l’Extrême nord, et les rebelles centrafricains à l’Est, un front interne est né dans les régions du Sud-ouest et du Nord-Ouest. Objectif : la partition du pays sur des lignes linguistiques que la géographie peine à effacer. Mais Paul Biya croit être « le meilleur risque » contre l’implosion du Cameroun. Peut-être rattrapera-il des voix parmi ceux qui sont fatigués de le voir à la tête du pays ? Paul Biya qui semble être encore le seul pion du Rdpc, parti ultra majoritaire, à pouvoir éviter le chaos. Lui qui continue de fédérer les différentes factions ouvertes ou latentes de son parti.

Cabral Libii : Jouvence en quête de légitimité
Le critique et contestataire de 2011 a évolué. Cabral Libii fut l’un des porte-voix d’une jeunesse Bassa-Mpoo Bati révoltée contre le régime en place, ou plutôt contre l’élite politique locale. « Si rien n’est fait, nous sommes prêts à aller jusqu’à démonter les rails sur le chemin de fer », menaça-t-il autrefois. Les jeunes de cette localité en voulaient à l’élite politique locale, Cathérine Bakang Mbock en tête, de ne pas relayer assez, les désidératas de la jeunesse. L’homme qui, en son temps, fut un des rares signataires du mémorandum adressé à Paul Biya à s’afficher physiquement, veut désormais décider à la place du faiseur de roitelets. Et ce n’est pas le courage qu’il manque pour son audace. A 40 ans, Cabral Libii a décidé d’être le Macron camerounais ». Référence faite à Emmanuel « Macron, le président français, congénère qui a brisé le mythe d’une jeunesse confinée à l’éternelle école de la politique. Damant le pion à la vieille classe politique française en 2017, pour s’aligner parmi les successeurs de Charles de Gaulle.
Au Cameroun, Cabral Libii qui a mis entre parenthèses sa jeune carrière administrative à l’université de Yaoundé II pour tenter de forcer le destin, est perçu comme le symbole d’une jeunesse révoltée et résolue à mettre à jour le logiciel politique du Cameroun. Cheval de bataille, le mouvement 11 millions de citoyens (initialement 11 millions d’électeurs). Et ce changement de dénomination est le premier obstacle imposé par la réalité du terrain. L’engagement politique étant la chose la moins partagée par les contestataires passifs de la classe politique. Mais Cabral Libii qui a su jusqu’ici rallier à sa cause les partisans du rêve, devra se défaire de cette image d’indic du régime qui lui colle à la peau depuis ses années d’étudiants (du premier cycle). Au plus fort de la crise entre l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) et l’administration universitaire, l’homme est étiqueté comme un pion glissé au milieu des étudiants pour servir la cause d’un régime hostile à l’amélioration des conditions des étudiants. Un caillou dans la chaussure du leader de la jeunesse qui se défend d’avoir joué un tel rôle.

Maurice Kamto : Une affaire de plagiat collée à la peau
« Un juriste internationalement reconnu, une personnalité modérée et consensuelle dont l’engagement en politique est une chance pour le Cameroun ». Ainsi, parlait George Dougueli, journaliste camerounais en service à Jeune Afrique en avril 2018. A l’endroit du Pr Maurice Kamto. Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) subissait sur les réseaux sociaux et dans la presse, de tirs nourris d’adversaires s’attaquant à l’homme sur divers aspects de sa vie. De cette affaire de plagiat pendante devant les tribunaux et l’opposant à son ancien étudiant James Mouangue Kobila, à la promotion de son épouse au ministère des Relations extérieures, en passant par le marché de la réforme du Code pénal gagné par le cabinet de l’ancien ministre délégué à la Justice et son engagement dans un parti dit Baham ou ethno-tribal. L’ancien directeur de campagne de Ni John Fru Ndi à l’élection présidentielle de 92, tente de se concentrer sur l’objectif principal : le palais d’Etoudi. Si Maurice Kamto s’est défendu dans l’affaire du Code pénal, l’homme s’est refusé à tout triomphalisme dans le dossier de défense de l’Etat du Cameroun dans le conflit de Bakassi ; et a laissé ses partisans organiser sa défense dans les autres querelles. Mais l’accessoire résiste au temps. Celui qui, le temps d’un mandat parlementaire (un seul député, en 2013) s’est brouillé avec une bonne frange de ses accompagnateurs de la première heure. Le juriste continue de croire que la flopée d’intellectuels, en l’occurrence des avocats, qui composent l’ossature du directoire de son parti, parviendra à renverser la vapeur au soir du 7 octobre 2018.

Akere Muna : Le candidat de la « nouvelle république »
Le Tribunal de grande instance (TGI) examine toujours la plainte d’Ama Tutu Muna, accusant son frère Akere Muna de « déclaration mensongère, dissimulation de procédure, faux et usage de faux en écriture privée ou de commerce ». La prochaine audience est prévue le 15 août prochain. Sept jours plus tôt, le Conseil constitutionnel devrait déjà avoir donné son verdict sur les candidats définitivement admis à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Suffisant pour dissiper les craintes qui menaçaient la candidature d’Akere à ce scrutin. « C’est une affaire qui n’a aucun fondement. Elle ne nous inquiète plus ; du moment où notre candidature aura déjà été reçue et validée », disent les services de communication de l’avocat. Akere Muna craignait pour son dossier. Maintenant, il est serein. « L’opportunité de changement est à notre portée, déclare-t-il. Les Camerounais se trouvent dans l’obligation de la saisir ». L’avocat a notamment axé son projet sur le prisme de la construction d’une « Nouvelle République ». « Ces élections nous donnent l’occasion de sauver des vies, de sauver notre pays et de faire renaître l’espoir », assure-t-il. « Il serait souhaitable que Paul Biya passe le relais », affirme-t-il encore. Avocat et figure de proue de la lutte anticorruption depuis des années, Akere Muna a pourtant flirté avec le gouvernement. Pas seulement en tant que fils de Solomon Tandeng Muna. Mais aussi en tant qu’acteur direct de certains cercles du pouvoir. Il a commencé à se démarquer et à prendre position contre les autorités publiques, dès le début de la crise dite anglophone. Il dispose d’un bon potentiel, a des qualités et le discours nécessaires pour ratisser auprès du parti au pouvoir comme dans l’opposition. Son entourage pense que son principal atout réside dans le fait qu’il soit natif de la région du Nord-Ouest. Même si certains séparatistes anglophones le considèrent comme un traitre qui n’épouse pas leurs idéaux. En effet, pour ce qui est de la forme de l’Etat, objet des tensions en cours dans les régions anglophones, Akere Muna est formel. S’il est élu président de la République du Cameroun, il choisira le fédéralisme, parce qu’il « respecte nos différentes cultures », précise-t-il.

Joshua Osih : Réussir où Fru Ndi a échoué
« Ils ont la fièvre. Ils savent qu’Etoudi est à notre portée ». Joshua Osih n’a pas caché son excès de confiance, le soir de son investiture en vue de l’élection présidentielle du 7 octobre prochain. Le candidat du Social democratic front (SDF) croit en ses chances de victoire. Peu importe les challengers qui se dresseront sur son chemin. Homme d’affaires originaire de la région du Sud-Ouest, Joshua Osih, 49 ans, est connu pour ses multiples interventions dans les médias. Le N°2 du SDF s’est construit une réputation d’homme intègre, honnête et plein de convictions. Sa parfaite maîtrise du français et de l’anglais sont un atout au moment où le pays reste divisé sur la question du Cameroun anglophone. Partisan du fédéralisme, ce nouveau candidat de l’opposition devient le potentiel principal challenger du candidat du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), avec l’ambition de faire mieux que Ni John Fru Ndi, battu par le chef de l’Etat, Paul Biya, aux scrutins de 1992, de 2004 et de 2011. Faire mieux que les scores du chairman revient cependant à gagner l’élection. Et sur ce point, les avis d’experts divergent. Enfin, pour le moment.
Si certains croient le candidat du SDF est capable de créer la surprise en octobre prochain, d’autres voient déjà les obstacles qui vont se hisser sur son chemin. Le premier, c’est son choix avoué pour le retour au fédéralisme. Une forme de l’Etat souhaitée par plusieurs ressortissants des régions anglophones, mais rejetée par Yaoundé et la grande partie francophone du pays. Convaincre la majorité de voter son projet s’annonce par conséquent (très) difficile. Mais ce n’est pas tout. Joshua Osih devra également faire face à une nouvelle caste de détracteurs qui s’apprêteraient à lui opposer son ascendance suisse. Métis de mère suisse, Joshua Osih pourrait en effet voir la question de ses origines posée une fois de plus sur les tables de débats publics. Quand on sait que la question de la double nationalité répugne la majorité des Camerounais, il parait certain qu’elle pourrait lui coûter de précieux points. De plus, Osih et le SDF sont dans le collimateur des sécessionnistes autoproclamés anglophones qui ne souhaitent pas voir le parti de la balance prendre part à cette présidentielle. A l’évidence, les fidèles partisans des mouvements indépendantistes anglophones ne devraient pas prendre la peine d’aller aux urnes. Ce qui contribuerait davantage à réduire les chances d’un SDF dont la masse électorale est basée en régions anglophones.

Garga Haman : Une dernière pour l’honneur ?
Il revendique la première place au sein de l’opposition camerounaise. Pourtant, quand il parle du chef de l’Etat en place, candidat du parti au pouvoir, le Rdpc, Garga Haman Adji avoue lui être éternellement reconnaissant. Troisième lors du dernier scrutin, le 9 octobre 2011 avec ses 3,21 % derrière John Fru Ndi du Social democratic Front (10,71 %) et Paul Biya (77,99 %), l’ex-ministre de la Fonction publique, démissionnaire du gouvernement en 1992, est convaincu que les années se suivent mais ne se ressemblent pas. A 74 ans, le président naturel de l’Alliance pour la Démocratie et le Développement (ADD) garde toujours espoir. Même s’il reste difficile à cerner : il critique le champion du parti des flammes pour être resté au pouvoir jusqu’à un âge (85 ans) qu’il juge très avancé, mais avoue ouvertement qu’il lui doit beaucoup.
« Paul Biya m’a ressuscité », dit-il souvent. Longtemps malade en effet, l’indéboulonnable N°1 de l’ADD avait bénéficié d’une aide du chef de l’Etat pour se soigner définitivement. « Je saisis l’occasion de la manière la plus solennelle pour remercier le président Paul Biya et pour lui rester à jamais reconnaissant », avait-il insisté dans cet entretien publié en 2015 par le quotidien Le Jour. Un propos surprenant de la part de ce dur à cuire, extrêmement critique envers l’homme du Renouveau, qui l’a par ailleurs fait membre de la Commission nationale anticorruption (Conac). Autre preuve de cette amitié, la petite causerie entre les deux hommes le 6 janvier 2017, lors de la cérémonie de présentation des vœux du nouvel an au président de la République. « Le président m’a dit d’aller à Bamenda et de ramener tous ceux qui veulent nous quitter. Et, je lui ai fait la promesse de le faire », avait déclaré Garga Haman Adji. Et dire qu’il se fait passer pour un « opposant ».

Source: Défis actuels

*La titraille a été modifiée

Présidentielle 2018 : Les 28 dossiers reçus par Elecam

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En tout, ce sont 28 candidats qui ont été déposées dans les bureaux d’Elections Cameroon (Elecam) à la forclusion du délai, le 19 juillet 2018 dont six indépendants. Naturellement le président sortant, Paul Biya investi par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Avec lui, on note quatre autres anciens clients de la présidentielle (Garga Haman, Adamou Ndam Njoya, Isaac Feuzeu et Olivier Bile), et un new comer aux couleurs du parti leader de l’opposition (Joshua Osih). Les autres sont tous des nouveaux, investis par de nouveaux partis. .
Candidats investis par des partis politiques
1- Paul Biya (Rassemblement démocratique du peuple camerounais)
2- Joshua Osih (Social democratic front)
3- Garga Haman (Alliance pour la démocratie et le développement)
4- Maurice Kamto (Mouvement pour la renaissance du Cameroun)
5- Akere Muna (Front populaire pour le développement)
6- Adamou Ndam Njoya (Union démocratique du Cameroun)
7- Kum Ane Ihims (Bilingual Yaounde political party)
8- Chantal Roger Tuile (Debout le Cameroun)
9- Isaac Feuzeu (Mouvement pour l’émergence et le réveil du citoyen)
10- Bertin Kisob (Cameroon party for social justice)
11- Valentin Egono (Union camerounaise pour la démocratie et l’innovation)
12- Antoine de Padoue Ndemmanu (Rassemblement démocratique du peuple sans frontière)
13- Cabral Libii (Univers)
14- Jean Blaise Gwet (Mouvement patriotique pour le changement du Cameroun)
15- Vincent Sosthène Fouda (Mouvement camerounais pour la sociale démocratie)
16- Jean Marie Fomo Ngotta (Renaissance Sociale Démocratique du Cameroun)
17- Habiba Issa épouse Duala M’bedi (Union des populations du Cameroun)
18- Steves Léopold Ndjoumou (Union pour le Redressement Economique du Cameroun)
19- Charly Djapa (Parti socialiste des écologistes camerounais)
20- Olivier Bile (Union pour la fraternité et la prospérité)
21- Serge Espoir Matomba (Peuple uni pour la rénovation sociale)
22- Frankline Ndifor Afanwi (Mouvement citoyen national camerounais)
Les indépendants
23- Kekomo Boboro
24- Hervé Choup Kangaing
25- Barin Koulla
26- Jean patrice Etonde Etonde
27- Rigobert Gabanmidha
28- Généviève Amvene

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