A la veille de la fin du concours national du meilleur projet de l’innovation numérique, quel est le constat qui se dégage ?
La Semaine de l’Innovation Numérique qui est placée sous le très haut patronage du chef de l’Etat est à sa deuxième édition. Nous avons reçu près de 500 projets et ça n’a pas été facile pour la Commission de présélection du ministère des Postes et Télécommunications, de retenir ces 15 meilleurs projets. Et puisque la plupart des projets contribue à la lutte contre le Covid-19, je suis déjà convaincue que lors du classement final, les projets de ceux qui seront promus vont véritablement aider la communauté camerounaise, et même africaine pourquoi pas, à combattre cette pandémie.
En décidant d’effectuer une visite au sup’ptic Business Academy où les 15 meilleurs porteurs de projets ont été incubés, quel message vouliez-vous passer à ces inventeurs ?
A cette phase de la compétition devant couronner le meilleur projet TIC présenté par les jeunes dans le cadre de la Semaine de l’Innovation Numérique, il était de mon devoir d’effectuer cette descente sur le site de ce haut lieu de savoir et d’apprentissage, symbole de la détermination des pouvoirs publics à accompagner la jeunesse dans le domaine du Numérique. Je suis venue personnellement m’assurer du bon déroulement des formations dispensées à l’intention des 15 jeunes, porteurs des projets les plus innovants, parmi les près de 500 soumis au filtre de la Commission interne du ministère des Postes et Télécommunications, à la faveur de cette 2e édition de la Semaine de l’Innovation Numérique. Ces formations, parmi les plus pointues, vont contribuer au renforcement des capacités et des compétences de ces 15 jeunes. Je dois ajouter, qu’à ce stade du processus, et sans préjuger de l’issue des travaux du jury chargé d’effectuer le classement final, j’ai été particulièrement marquée par la pertinence et le caractère pratique de tous ces projets, qui adressent diverses problématiques liées au Covid-19. J’observe, pour m’en réjouir, qu’ils révèlent tous, l’ingéniosité, la créativité, et le sens de l’audace des jeunes qui en sont les concepteurs. Je les félicite et les encourage tous.
Ce lundi 24 août 2020 était jour de rentrée pour les porteurs des 15 meilleurs projets présélectionnés dans le cadre de la deuxième édition de la Semaine de l’Innovation Numérique. Retenus parmi 500 candidats à ce concours national du meilleur projet TIC, les 15 finalistes ont pris d’assaut l’une des salles du Sup’ptic Business Academy. Pendant trois jours, les porteurs de projets ont été incubés. Au menu de leur programme, des séances de coaching, de partage d’expériences et de formations spécialisées. «Nous estimons à la lumière de ce qui a été fait l’année dernière que les projets sélectionnés ont besoin de maturation. Et c’est cela qui constitue l’objectif même de ces trois jours de formation», explique Théophile Abega Moussa. Selon le directeur du Sup’ptic Business Academy, il a surtout été question d’apprendre à ces jeunes inventeurs à monter son modèle d’affaires ; élaborer un projet qui épouse le contexte local et la culture des utilisateurs (design thinking, Ndlr.) ; les différentes étapes pour accéder au marché, c’est-à-dire la stratégie marketing. «Ces formations, parmi les plus pointues, contribuent au renforcement des capacités et des compétences de ces 15 jeunes», a indiqué la ministre des Postes et Télécommunications en visite au Sup’ptic Business Academy lundi dernier. «A ce stade du processus, poursuit Minette Libom Li Likeng, et sans préjuger de l’issue des travaux du jury chargé d’effectuer le classement final, j’ai été particulièrement marquée par la pertinence et le caractère pratique de tous ces projets, qui adressent diverses problématiques liées au Covid 19».
Des innovations pour lutter contre le Covid-19
Le Covid-19 Les jeunes retenus cette année développent en effet des projets dans plusieurs secteurs d’activités mais la majorité tente d’apporter des solutions à la riposte liée au Covid-19. C’est le cas de Rosalie Fogue Tsono et son «SOS Covid-19», une application mobile pour la gestion des données liées à la pandémie du Covid-19, la détection, la prise en charge et la géolocalisation des cas. «C’est une application qui permet de faire un diagnostic à partir de son Smart phone ou une tablette, d’éduquer et informer les populations, mais aussi d’archiver les données liées à la pandémie du Covid-19», explique-t-elle. La jeune entrepreneure, ingénieure en robotique et système embarqué, qui participe pour la première fois à ce concours ne nourrit pas seulement l’ambition de gagner. «Gagner c’est bien dit-elle, mais pour moi, le plus important c’est de faire connaitre mon application au grand public. Ce serait une victoire plus significative si cette application contribue à sauver des vies humaines». Cette année justement, le thème de la Semaine de l’Innovation Numérique porte sur : «La jeunesse camerounaise face au défi de l’innovation en contexte de crise sanitaire».
Récompenses
Une fois incubés, les 15 finalistes du concours national du meilleur projet de l’innovation numérique sont appelés à faire une présentation orale (pitch) et une démonstration pratique de leurs inventions devant un grand jury ce jeudi 27 août 2020. La cérémonie officielle de remise des récompenses étant prévue le lendemain avec au programme, une exposition des innovations des startuppers camerounais. D’ailleurs à ce propos, le concours comporte deux types de récompenses distinctives : le Prix spécial du président de la République décerné au meilleur projet, et les prix catégoriels, destinés aux autres lauréats. Les candidats seront à cet effet évalués par un jury entièrement constitué de professionnels de haut niveau, dans le domaine des TIC. Notamment des responsables d’incubateurs et technopoles, des startups, des médias spécialisés et des milieux d’affaires. «Le véritable enjeu de ce concours, soutient la ministre des Postes et Télécommunications, est de mettre sur pied un environnement propice à la création et au développement d’entreprises viables dans le secteur du numérique. Il vise également à accompagner sur le long terme l’émergence d’écosystèmes numériques matures et solides, porteurs de nouvelles opportunités économiques».
Le constat est clair. La fraude bancaire fait des ravages au Cameroun. D’ailleurs le dernier rapport de l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC) sur la cyberdélinquance au Cameroun indique que cette infraction a fait perdre au pays environ 6 milliards francs CFA en 2019. En 2018, 2050 plaintes de cyber-délits tels que le phishing, le vol d’identité ou encore l’escroquerie aux faux ordres de virement (Fovi) ont été reçus par l’Antic. Le document explique que les cybercriminels commettent la plupart de leurs forfaits par en utilisant de simple méthode qui consiste à l’envoi d’une demande de virement non planifiée au caractère urgent et confidentiel, d’un changement de coordonnées téléphoniques ou mails, d’un contact direct d’un escroc se faisant passer pour un membre de la société.
Toutefois, selon l’Antic, ces cyber-attaques sont dues au non-respect de ses lignes directrices de référence et des mesures correctives proposées par l’Antic, la non-harmonisation des stratégies et de la cybersécurité par différentes structures, le non-respect des dispositions de la loi relative à la collecte des données de trafic, l’absence d’un cadre multi-acteur chargé de la gouvernance de la sécurité des systèmes d’information, le faible niveau de sensibilisation des populations, la faible densité des structures de formation sur la cybersécurité, l’absence d’une stratégie opérationnelle de communication digitale, le non- respect des dispositions de loi relatives à la collecte des données de trafic et à l’identification des abonnés par les opérateurs. « Il est impératif que les spécialistes de la protection des données collaborent encore plus étroitement pour améliorer les mesures de protection dans différents secteurs et garantir que la protection de la vie privée est un principe directeur des efforts de cybersécurité », avait déclaré Directeur général de l’Antic, Ebot Ebot Enaw lors une session de formation sur la cybersécurité récemment tenue à Edea.
A titre de rappel, les banques au Cameron ont perdu, en 2015, trois milliards de francs CFA du fait de la cybercriminalité. Ces pertes étaient selon le top manager de l’Antic la conséquence du «Skimming», une pratique cybercriminelle qui consiste à pirater des cartes magnétiques à l’aide des dispositifs spéciaux insérés dans des guichets automatiques de billets de banque. Mais, l’institution faisait savoir en ce moment que les conséquences du «Skimming» sur les banques étaient un moindre mal par rapport aux ravages causées par l’utilisation des simbox dans le secteur de la téléphonie. Toutefois, l’Antic indiquait que les quatre opérateurs de la téléphonie en activité dans le pays avaient déjà perdu plus de 18 milliards de francs CFA depuis le début de l’année, contre plus de 4 milliards pour l’Etat, du fait des fraudes à la Simbox.
L’Agence des Petites et Moyennes Entreprises (Apme) a livré le 20 août dernier les résultats du Fonds d’Appui au Prototypage (Proto). Ceci fait suite à un appel à projets lancé le 15 juin dernier par l’Apme, lequel a donné lieu à la sélection de 20 porteurs de projets à l’issu d’une compétition dont le président du jury était le Pr Charles Awana, directeur de l’Université des Montagnes. En effet, dès le lancement de cet appel à projets, 1200 dossiers ont été déposés en ligne parmi lesquels 187 étaient complets. Et c’est sur ces 187 que 50 ont été présélectionnées pour à terme retenir 20 projets sur la base des huit critères solides de sélection préalablement définis.
Au terme de processus de sélection, la première place revient à Serge Armel Ndjidjou, porteur du projet intitulé « portique de désinfection automatique et hybride pour les gestes barrières anti Covid à l’entrée des bâtiments ». La deuxième position dans le classement effectué par l’Apme est occupée par Yanick Victor Njinya Ndjegnia pour le projet Cameroon Eco Building Solution (Cebs). Le candidat Hervé Guea Mvembouakong arrive en quatrième position avec le projet « Unité de fabrication de décortiqueuse de graines e courges à coque dure ». Tandis que Nathalie Mongosso trône au quatrième rang à travers le projet « Kebisu : visualiser pour innover » et la cinquième place est détenue par Bertrand Solanga et Jude Raphael Sinjeh qui co-gèrent le projet Light Care.
Critères de sélection
S’agissant des critères de sélection, des sources en service à l’Apme indiquent que les projets des candidats ont été soumis à une rude compétition conduite par le Pr Charles Awana de l’Université des Montagnes. Ainsi, les projets devaient répondre à l’exigence de « l’import- substitution », qui vise à réduire le déficit de la balance commerciale et accroître la production et la consommation locales. Le deuxième critère quant à lui était lié à la faisabilité du projet, le troisième au potentiel d’industrialisation qui met en exergue la viabilité et la durabilité du projet. Le quatrième critère était inhérent au caractère innovant du projet, c’est-à-dire l’originalité du projet par rapport aux projets existants. Les trois autres critères portaient sur le bilan de compétences et le profil entrepreneurial du porteur de projet ; la contribution à la sécurité civile et la sûreté ; l’aspect collaboratif, de mixite et autres financements et l’inclusion sociale, respect du genre.
Rosette Moutymbo Ayayi, présidente du Comité National de suivi de l’exécution physico-financière de l’investissement public
Le Comité National de suivi de l’exécution physico-financière de l’investissement public s’est réuni à Yaoundé le 20 août dernier. Les résultats de l’exécution du Budget d’Investissement Public (BIP) au cours des six premiers mois de l’année en cours ont été communiqués par la présidente dudit Comité, Rosette Moutymbo Ayayi. Il ressort ainsi que le taux d’exécution physico-financière se situe à 40,60 %, une performance en baisse comparé aux 42,27 % enregistrés à la même période en 2019. Ce qui traduit une variation de 1,67 %. Il convient de souligner que le taux d’exécution physique était de 52,31 % en juin 2018. Mais depuis lors, la tendance est à la baisse malgré les mesures prises par le gouvernement pour inverser la tendance : « le gouvernement a pris sur lui d’améliorer un certain nombre de procédures au niveau de l’exécution physico financière du BIP », a indiqué Rosette Moutymbo Ayayi. Toutefois, a-t-elle nuancé, « il faut avouer l’exécution du budget d’investissement rencontre un certain nombre de difficultés, il s’agit essentiellement de la transmission tardive des dossiers d’Appel d’offres au niveau des services de passation des marchés, l’abandon de certains chantiers et du non-payement de certains décomptes qui font que les entreprises ne sont pas prêtes à soumissionner ». Interpellée sur la récurrence de ces problèmes dans l’exécution du BIP, la présidente du Comité de suivi de l’exécution physico- financière de l’investissement public a souligné que « le gouvernement met en œuvre certaines solutions pour résorber ces difficultés ».
Mais il ne faut pas perdre de vue, a-telle ajouté, « le fait que nous nous trouvons dans un contexte de crises multiples, notamment sécuritaire, sanitaire à travers le Covid-19 qui exigent d’orienter autrement l’exécution du budget ». Au niveau des régions par exemple, celle du Centre affiche une décote en passant de 19,62 % à 7,77 %, soit une variation de -11,88 %. La région de l’Est fait aussi partie des mauvaises élèves en matière d’exécution physique des projets, car elle est passée de 16,91 % à 10,13 %. La région du Nord quant à elle dégringole en passant de 21,27 % à 12,65 %. Cette baisse du taux d’exécution des projets s’observe également au niveau des projets relevant des financements extérieurs. Le taux d’engagement est désormais de 30,84 %, contre 45,75 % à la même période en 2019, soit une baisse de 14,90 points. Le taux de liquidation quant à lui est de 30,84 % contre 45,75 % au terme du premier semestre 2019, soit un recul de 14,90 points. Enfin le taux d’exécution physique est de 37,10 % contre 45,01 % à la même période en 2019, soit une baisse de 7,90 points.
Le gouvernement remet les clés aux Lions du Mondial 90
Tout est bien qui finit bien. Les 22 Lions indomptables de la Coupe du monde 1990 sont rentrés en possession de leurs logements ce 27 août 2020. Les clés ont été remises au cours d’une cérémonie présidée par le Pr Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), qu’accompagnaient ses collègues de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu) et des Domaines et du cadastre et des affaires foncières (Mindcaf). Il s’agit de logements de type T4, à savoir un salon, trois chambres et deux douches, avec balcon. Un standing choisi par les joueurs eux-mêmes. Le gouvernement a logé les quart-finalistes de la Coupe du monde 1990 dans les logements sociaux de Douala (Mbanga-Bakoko) et Yaoundé-Olembé. Sept joueurs ont choisi Douala (Joseph Antoine Bell, Bonaventure Djonkep, Roger Milla, Cyrille Makanaky, Eugène Ekeke, Roger Feutmba et Massing Benjamin). Tous ne sont pas venus, mais les absents se sont fait représenter au palais polyvalent des sports de Yaoundé.
Le gouvernement peut se sentir soulager en tenant une promesse du président Paul Biya au lendemain de la réception des héros d’Italie 90. « C’est l’occasion de saluer la très haute décision du Chef de l’Etat qui continue de retentir dans nos esprits comme un chat de ralliement des Camerounais pour des valeurs de patriotisme, de paix, d’amour et de travail », a salué Célestine Ketcha Courtès, le Minhdu. Ajoutant que « pour le président de la République, seul le travail paie ; vous avez travaillé, aujourd’hui c’est la récompense». Trente ans après. Le gouvernement est d’autant plus satisfait que les bruits de mécontentement entendus en semaine se sont tus.
Aucune dissonance n’a été enregistrée. « Vous parlez de don et vous voulez l’évaluer ? Un don est un cadeau. Quand vous avez votre anniversaire, vos amis viennent avec des paquets que vous recevez et c’est après que vous les ouvrez, ils ne se valent pas, mais vous ne rendez aucun paquet », philosophe Joseph Antoine Bell. « Je ne vois donc pas matière à commencer à demander si c’est à la hauteur. Tout ce que nous avons reçu était à la hauteur de notre exploit », estime l’ancien gardien des Lions indomptables. « En 90, nous nous sommes réellement battus pour obtenir des primes et d’accord-parties, nous avons fixé d’accord-parties les primes. Mais le don du chef de l’Etat ne faisait pas partie de nos exigences», recadre celui qui était chef de file de la contestation des primes en 1990. Et même Roger Milla qui avait clairement déclaré que « ces maisons ne nous méritent pas», ne cesse de remercier Paul Biya pour cette promesse (enfin) tenue.
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En refusant de plier à la discipline du parti, les contrevenants « ont fortement porté atteinte aux objectifs du Rdpc tels que définis par l’article2 des textes de base » de cette formation politique. Par ces actes, les indisciplinés risquent plusieurs sanctions. Selon l’article 33 des textes de base du Rdpc, les peines encourues par les militants indisciplinés sont de deux catégories. Les sanctions de première catégorie qui peuvent être prononcées au niveau des organes de base, vont du blâme, à la « suspension individuelle des fonctions à l’égard d’un membre qui s’est distingué par son indiscipline ». Les sanctions disciplinaires de deuxième catégorie qui sont les plus sévères peuvent être décidées par une Commission de discipline au niveau du Comité central. Elles vont de la suspension collective de ses fonctions à l’égard d’un bureau d’un organe de base, la dissolution d’un organe de base, la déchéance des fonctions, l’exclusion temporaire et l’exclusion définitive d’un militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Il faut noter que conformément aux textes de base du Rdpc, la Commission de discipline du Comité central peut aussi infliger les sanctions de première catégorie.
Une tradition de sanction au sein du RDPC
Ce n’est pas la première fois que le parti au pouvoir va sanctionner les militants qui sont allés à l’encontre des directives du Comité central. L’on se souvient qu’au lendemain du double scrutin législatif et municipal de 2013, plusieurs militants qui avaient fait montre d’indiscipline lors de la désignation des exécutifs communaux avaient été traduits devant la Commission de discipline du Comité central du Rdpc. Plusieurs d’entre eux avaient alors été sévèrement sanctionnés. Sur les 165 militants auditionnés par la commission de discipline, 42 avaient reçu des exclusions temporaires de 18 mois ; 1 avait été frappé d’une exclusion temporaire de 12 mois ; 1 autre d’une exclusion temporaire de 6 mois ; 35 autres dont le politologue Pascal Messanga Nyamding avait écopé d’un blâme ; 12 en étaient sortis avec une lettre d’observation doublée d’un rappel à l’ordre ; tandis que 8 militants, tous du Moungo dans la région du Littoral avaient été exclus définitivement. La décision du 11 septembre 2014, portant approbation et rendant exécutoires les conclusions de la Commission de discipline ad hoc du Comité central, publiée à cette occasion avait alors précisé que « les décisions prononcées par la Commission de discipline du Rdpc ne sont pas susceptibles de recours ».
Le Comité central ne veut pas de la démocratie interne. (c)PRC
Même traduit au Conseil de discipline du Comité central du Rdpc, plusieurs militants ne regrettent pas « d’avoir milité pour plus de démocratie au sein Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, (Rdpc) ». C’est donc dire que le Rdpc est un parti dictatorial ? Pas sûr ! En effet, lors des dernières élections législatives et municipales, plusieurs militants du Rdpc avaient déploré « le diktat du Comité central du Rdpc ». « Lors de l’élection du maire de la ville de Yaoundé, j’avais déposé ma candidature. Je suis citoyen et conseiller municipal dans la commune de Yaoundé 6, donc électeur et éligible. Sauf la dictature de certains conservateurs du Comité central du Rdpc qui tordent le cou au discours et aux orientations du président national avec la très ringarde « discipline du parti », rien ne m’interdisait de me porter candidat », rappelle St Eloi Bidoung. Cet argumentaire est d’ailleurs partagé par plusieurs militants du Rdpc qui continuent de pointer du doigt « certains caciques tapis dans l’ombre au sein du Comité central du Rdpc et qui rêvent de placer leurs pions à tous les niveaux ». Joint au téléphone, un responsable politique a estimé que la traduction au conseil de discipline de certains militants qui ont juste voulu exercer leur droit à la démocratie relève tout simplement « d’une agitation inutile et ridicule d’une commission inutile et ridicule ». Pour lui, « comment une démonstration de la démocratie qui constitue l’essence même de notre parti peut-elle causer un procès au sein du parti », s’offusque-t-il.
Sérénité
Même s’ils risquent l’exclusion définitive du Rdpc, certains militants qui comparaissent dès aujourd’hui devant la commission de discipline du Comité central se disent serein. « J’irai très respectueusement à cette comparution. Mais ce sera pour leur dire que je suis militant engagé derrière le président national du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc). Mais pas rassemblement des détourneurs et profiteurs du Cameroun », a ironisé St Eloi Bidoung. C’est le même avis qui est partagé par un militant d’Edéa qui lui aussi traduit au conseil de discipline estime que même une exclusion définitive du Rdpc ne peut effacer en lui les vraies idéaux qu’il a reçues du vrai Rdpc et « qui prône l’épanouissement de la base ».
Joseph-Antoine-Bell-recevant-son-logement à Douala. (C) JDC
Les 22 Lions indomptables du Mondial 90 recevront leurs logements le 26 août 2020. Au cours d’une réunion tenue le 14 août dernier entre les ministres de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), des Sports et de l’Education physique (Minsep) et directeur général de la Société immobilière du Cameroun (SIC), et Roger Milla, Joseph Antoine Bell, Bertin Ebwelle et Jules Denis Onana, les représentants du Collectif des anciens Lions indomptables (CALIF). Quinze joueurs ont choisi la ville de Yaoundé et sept la ville de Douala. Chacun des 22 fantassins de l’expédition italienne recevra une maison de type T4, à savoir trois chambres, un salon, plus balcon. Les défunts (Benjamin Massing, Stephen Tataw et Louis Paul Mfédé) devant être représentés par leurs ayant-droits.
Mais les choses ont failli se gâter à Douala ce 19 août à Douala. Selon gazeti-237.com, « certains Lions indomptables… qui ont répondu présent sur le site des logements sociaux de Mbango Bakoko à Douala, ont affiché leur déception lorsque la SIC leur a demandé de choisir les appartements dans les immeubles dressés devant eux ». Précisant que « certains ont clairement indiqué qu’ils aimeraient avoir des logements plus spacieux ». Sans citer de noms. Toujours est-il que «ces maisons ne nous conviennent pas », a pesté l’ambassadeur itinérant Albert Roger Milla (non présent à Douala) sur les antennes de Royal Fm, une radio privée de Yaoundé. Les futurs « résidents » de Douala sont Roger Milla, Cyrille Makanaky, Eugène Ekeke, Roger Feutmba, Bonaventure Djonkep, Joseph Antoine Bell et la famille Massing Benjamin. Même si les Lions et les membres du gouvernement se sont accordés sur le standing, le gouvernement s’est contenté de céder les « logements sociaux » déjà construits et non vendus, aux héros d’Italie 90. Ces derniers qui ont dû relancer Paul Biya sur sa promesse, pour que le dossier aboutisse. Après trente ans. Selon Victor Ndip Akem, Lion de cette cuvée 90, « le ministre des Sports avait mis 43 noms de ses collaborateurs. Ce qui avait embrouillé le directeur général de la SIC de l’époque».
Les Logements que les Lions ont boudés avant d’accepter
Dans l’urgence, Paul Biya a offert ce qu’il avait sous la main. Le temps faisant défaut. Certaines de ces gloires étant encore en location. A en croire gazeti-237.com, « les responsables de la SIC ont dû déployer un trésor d’arguments pour convaincre les bénéficiaires ». La remise des clés étant déjà arrêtée. Pourvu que ceux de Yaoundé acceptent aussi facilement ce qu’il leur sera donné. Il est probable que les logements d’Olembe soient retenus pour les besoins de la cause. L’Etat ne disposant plus d’autres habitations libres dans la cité capitale. « Mieux vaut tard que jamais », a compris Roger Milla, encore remonté contre ceux qui ont bloqué ce dossier.
Eboa Elame revendique l'initiative du retour de Milla dans les Lions
La sélection de Milla pour la Coupe du monde 90 continue de diviser. Eboa Elame Mikado en revendique désormais l’initiative. « Roger n’était pas n’importe qui et je n’entendais pas qu’il ne soit pas à la Coupe du monde», se justifie le journaliste à la retraite, au cours de l’émission Le match des experts, sur Royal Fm à Yaoundé. « Je ne dis pas que c’est moi qui ai décidé de votre sélection, mais c’est moi qui ai fait votre campagne à la radio », précise-t-il ce 22 août 2020, à l’intention du concerné venu « dire la vérité sur le sujet» évoqué la semaine précédente au cours de la même émission. « Tu es un menteur ! » éclate Roger Milla. «Ce n’est pas honnête… », regrette l’ancien journaliste de la Cameroon radio television (CRTV). « Avant que le chef de l’Etat ne prenne cette décision, il y a eu un déclic. Y a-t-il eu une manifestation publique comme pour le cas de Ndip Akem ? C’est moi qui diffusais les informations. N’étouffez pas la vérité», relance-t-il.
Il ne peut convaincre le buteur de 42 ans. « Tous les journalistes ne voulaient pas que j’aille à la Coupe du monde», crache Milla qui appelle en renfort Abel Mbengue, un autre journaliste. « Pas tous les journalistes», insiste Eboa Elame. Abel Mbengue avait déjà réagi lors de la précédente émission, pour « rétablir la vérité » sur les « fausses informations » de son ex collègue. «Vous n’avez joué aucun rôle dans ce dossier », avait démenti la voix d’or. Lequel campe. « La guerre que j’ai eue avec Jean Lambert (Nang) qui ne voulait pas de lui à la télé était basée sur quoi ?», se demande Eboa Elame. «Je peux vous montrer mon ordre de mission signée de Mendo Ze. Quand Roger Milla a commencé à bien jouer tel que je le prévoyais, il a dit ‘’Eboa, tu dois rejoindre la délégation’’ ; et j’ai retrouvé les autres en Italie. On ne peut pas m’exclure », brandit-il. « Tu étais déjà parti du Cameroun avec la délégation. C’est moi qui étais resté au pays et animais le service sport à la radio», avait tenté de placer Eboa Elame à Abel Mbengue qui a déjà eu à revendiquer le même rôle de premier plan, en intercédant auprès des Mbarga Mboa et Omgba Damase pour la sélection du néo-retraité Roger Milla. « Abel Mbengue même est un menteur !», s’explose Eboa Elame. Non sans préciser que « Le ministre Fofé même ne voulait pas de Roger».
Roger Milla, tueur du mythe Higuita. Le Cameroun a failli rater cet exploit
Guerre entre « menteurs » et « égoïste »
L’ancien présentateur de Micro sport rappelle les circonstances : « Roger est revenu au pays ; on s’est retrouvé à la Cité verte où j’habitais au Camp SIC. Pendant qu’il faisait son footing, je lui demande :’’Roger, tu es au Cameroun ? Il me dit ‘’oui ; tu sais, j’ai de la famille ici et de temps en temps, je viens leur rendre visite». Il n’a pas le temps d’aller au bout : «c’est chez moi à la Cité verte, et puis ma famille était encore en France parce que nous étions encore en plein championnat ; et ma femme était enceinte de ma fille Sandy. Tu vois que tu ne connais rien », interrompt le repêché présidentiel. « Tu faisais ton footing dans les rues de Yaoundé les matins», rappelle le journaliste. « C’est faux ! Je ne faisais pas de footing. Je n’ai pas fait le sport, ni le footing en route », réagit l’ancien Lion. D’ailleurs « c’est Ayibodo qui venait me chercher chaque matin pour m’amener à mes entraînements», rectifie le ballon d’or africain 1990. « Je sais que quand j’allais à la radio à 6h le matin, je te voyais », soutient Eboa Elame.
Autre indice : «l’épouse de Roger, paix à son âme, une femme reconnaissante, m’avait demandé ‘’qu’est-ce que je peux t’offrir en guise de récompense M. Eboa Elame?’’ Je lui ai dit ‘’un poste radio de marque Konyon’’ elle m’a offert un poste neuf », croit se souvenir le journaliste. « Eboa Elame, c’est moi qui t’ai demandé ça et c’est moi qui t’ai offert ce poste-là», rectifie encore Roger Milla. Mais pas de quoi laisser croire à une récompense pour le rôle de premier plan que revendique le chroniqueur de sport sur le poste national. « Tu es un menteur !», réitère le Vieux Lion. « Tu es un égoïste !» réplique son vis-à-vis. « Heureusement que vous avez rétabli la vérité », conclut le présentateur Eric Christian Kouam. «Quelle vérité a-t-il rétabli ? Il n’a rétabli aucune vérité », resurgit Eboa Elame. Et promet de ramener les bandes des émissions qu’il a produites en 1990. Non sans glisser « pourquoi refuserais-je une récompense ?». A une question du présentateur. « Tu n’as droit à rien», tranche Milla.