Le 19ème sommet de la Francophonie s’est ouvert ce jour à Villers-Cotterêts en France. Plusieurs dizaines de chefs d’Etats africains ont répondu présent à cette rencontre qui se réunit pour la première fois en France depuis 33 ans, après celui de Versailles. Mais c’est un sommet qui se tient dans un contexte marqué par la montée en puissance du sentiment anti-français dans le monde et particulièrement en Afrique, et où le français subit l’impérialisme d’autres langues dans son espace traditionnel, notamment l’anglais et le mandarin. Alors que la France se bat à sauver ce qui peut encore l’être, elle est quelque peu lâchée par nombre de ses alliés traditionnels de poids.
Sur les 88 Etats et gouvernements attendus à cette occasion, près de la moitié se sont fait représenter. De grands noms du monde francophone figurent parmi les absents. Si les présidents militaires des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) que sont le Burkina Faso, le Niger et le Mali n’ont pas été invités en raison de la suspension de leurs pays du fait des coups d’Etat qui ont porté leurs dirigeants à la tête de leurs pays, Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, Mohammed VI du Maroc, Denis Sassou Nguesso du Congo, Paul Biya du Cameroun,… ont simplement fait le choix de ne pas effectuer le déplacement de France. Selon Slimane Zeghidour, écrivain algérien, invité de TV5, « contrairement à son père, Mohammed VI va rarement aux sommets. Il préfère les rencontres bilatérales. Il n’est pas un passionné des rencontres internationales ». On sait que le nouveau président sénégalais est quelque peu en rupture avec la France.
L’absence de Paul Biya qui semble plutôt être dans les grâces de la France depuis quelques mois, est parlante. Paul Biya qui n’était pas au sommet de Kinshasa, mais qui a porté la parole de l’Afrique au Débarquement de Provence récemment en France, malgré les caprices de la nature, se trouve en terre européenne depuis plusieurs semaines, mais n’est pas venu aux travaux. Le président camerounais qui a quitté Yaoundé le 3 septembre dernier pour le sommet Chine-Afrique, a pris la direction de la Suisse au moment où ses pairs regagnaient leurs pays après le sommet de Beijing. Depuis, l’homme n’est pas revenu au Cameroun. Depuis quelques jours, le lanceur d’alertes Paul Chouta annonce que le président camerounais connaît des ennuis de santé qui l’ont conduit en urgence en France. Le lanceur d’alertes a même annoncé que Paul Biya a été opéré.
Déjà 31 ans hors du pays
Bruno Bidjang le journaliste et directeur des médias du groupe L’Anecdote du milliardaire Jean Pierre Amougou Bélinga, a démenti cette information, indiquant que Paul Biya se trouvait encore en terre suisse. L’homme dont les acointances avec le pouvoir sont un secret de polichinelle, a même diffusé des images du couple présidentiel qu’il présentait comme celles de leur séjour en Suisse ; avant d’être contrarié par Paul Chouta qui a relevé que ces images étaient celles du passage en Provence du couple présidentiel. Mais Bruno Bidjang n’a pas démordu, et a annoncé que Paul Biya pourrait se rendre personnellement à New-York, à l’Assemblée générale des Nations unies. Finalement, Paul Biya n’est pas allé aux Etats-Unis, et s’est fait représenter par le ministre des Relations extérieures Lejeune Mbella Mbella. Le même Minrex représente encore Paul Biya au sommet de la Francophonie, non loin de la Suisse. Ce qui nourrit davantage les questions sur la santé de celui qui, à 92 ans dont 42 passés à la tête du pays, continue d’être présenté comme le candidat de du Rdpc, son parti, ainsi que ses alliés, pour la prochaine présidentielle prévue en octobre 2025.
Yaoundé n’a pas jusqu’ici communiqué sur l’état de santé du président de la République, ni même sur son séjour. Le président camerounais est à 31 jours passés hors du territoire national. Bientôt le délai de 40 jours que le président de la République ne devrait pas dépasser de façon continue l’extérieur du pays, selon la Constitution, approche.







