Fécafoot : L’audit de la Fifa qui accuse Tombi A Roko

Selon l'une des conclusions de cet audit, l'ex-président de la Fécafoot serait impliqué dans une affaire de détournement présumé de 6 000 ballons octroyés par l’équipementier Puma, puis rachetés à coup de millions à une société fictive.

« Un montant avoisinant les 100 millions de francs CFA a été payé sur la base d’une convention de représentation non datée, non cachetée et sans nom du signataire, donnant mandat à un avocat pour encaisser les fonds pour le compte de la société Optiin basée en Belgique, en règlement des factures de vente (présentant des informations inexactes) de 6000 ballons à Fécafoot, sans preuve de livraison ou de dédouanement ou de réception desdits ballons à la Fécafoot ». L’observation est contenue dans l’une des conclusions de l’audit commandé par la Fifa à la Fécafoot. Déjà que ce rapport dressé par le cabinet Bekolo and Partners sur le contrôle interne des comptes de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) pour l’exercice 2017, dont Défis actuels a pu avoir quelques grandes lignes d’une source informée, enfonce que « nous avons constaté que pour ce prétendu achat de ballons, la facture du fournisseur date du 08/11/2015, alors que le bon de commande lui, date du 11/12/2015 ». Du coup, le contrôleur induit qu’il y a trois risques : « que le paiement…au compte mandataire de Optiin soit indu, du fait de l’absence de preuve de livraison et de réception des ballons », « risque que la facture du fournisseur ne soit pas authentique » ou « risque que le mandat de l’intermédiaire ne soit pas authentique ».

Le rapport d’audit constate comme anomalie en ce qui concerne cette rubrique d’achat de ballons, outre une « incohérence sur les dates de Bon de commande et de facture », une « absence de bon de livraison ». Plus grave, Bekolo and Partners remarque pourtant une « livraison parallèle de la même quantité de ballons par Puma ». Il s’agit de ballons offerts par l’équipementier des Lions indomptables dans le cadre du partenariat qui lie les deux parties. Et il s’avère, selon le rapport, que « Puma a fourni avec bon de livraison 6001 ballons à la Fécafoot expédiés au Cameroun le 03/03/2016 par le prestataire Sarl JCS partenaire du sport basé en France ».

En revanche, une facture datée du 21 décembre 2015 et émise par le prestataire dont les traces sont floues sur internet, établit la valeur des ballons achetés à 40 750 euros, estimés à 26 millions 730 mille 248FCfa. Une franchise des droits de douane ayant été accordée à la Fécafoot par le ministre des Finances par l’intermédiaire du ministre des Sports et de l’éducation physique, selon une correspondance signée de Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt le 22 juin 2016. Et un bon de sortie des ballons est délivré par les services de la douane à Douala le 07 juillet 2016.

Le hic c’est que dans les documents internes à la Fécafoot, l’on ne trouve pas de traces des ballons en question. Aucun document ne prouvant la réception des ballons de l’équipementier. Même si en son temps, la Fécafoot a distribué des ballons aux ligues décentralisées de football. Alors l’auditeur recommande que le mandataire de Optiin présente à la Fécafoot la preuve de livraison des 6000 ballons, la preuve de leur réception par le destinataire, et la copie de son mandat signé, daté et cacheté « avec le nom du représentant habilité du fournisseur ». C’est un dossier qui risque de fermer les portes de la Fécafoot à Tombi à Roko Sidiki, l’ancien président dont le mandat entamé le 28 septembre 2015, a été écourté en juillet 2017 par une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) annulant le processus électoral l’ayant conduit à la tête du football. Si l’ancien secrétaire général de la Fécafoot reste peu disert, à en croire ses partisans dans la crise qui secoue le football camerounais depuis 2013, Tombi à Roko n’a pas encore abdiqué. Mais le chemin devient étroit pour celui qui rêvait de moderniser la Fécafoot. D’autant plus que le Code éthique que veut adopter le Comité de normalisation, pourrait définitivement être un obstacle insurmontable pour tout candidat se reprochant des écarts de gestion des fonds du football. La Fifa ayant en février 2018, conditionné le processus électoral à la modification de la loi qui organise le sport au Cameroun, et à la réalisation de l’audit fiduciaire de l’instance.

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