L’initiative du cabinet Sphinge qui a organisé la quatrième édition de la fête du poisson à Douala, vise à reconnaître et renforcer le talent de ces dames qui valorisent au quotidien le « poisson 237 ».
Faire d’une femme braiseuse de poisson du Cameroun une potentielle chef de cuisine. C’est un challenge que souhaite relever le cabinet Sphinge de Loveline Menchum. La structure vient d’organiser du 1er au 6 avril dernier à Douala, la quatrième édition de la fête du poisson ou Ndema la sue. Cette année, l’accent était mis sur la « valorisation du Poisson 237: la place des femmes dans la démarche qualité ».
Les femmes intervenant dans la chaîne de valeurs de cette filière étaient donc à l’honneur. Les commerçantes (mareyeuses), transformatrices, mais surtout, celles qui offrent tous les soirs le plat populaire de « poisson braisé ». Communément appelées braiseuses, le talent de ces femmes sur les papilles gustatives est prouvé, mais pas assez reconnu pour leur permettre de progresser professionnellement. A travers le programme les reines de la braise, Sphinge offre des formations à ces braiseuses de poissons et entend les accompagner dans un enjeu de sécurisation et de labellisation du « poisson braisé ». Elles sont aussi valorisées dans le cadre d’un concours culinaire. « La récompense de la reine de la braise permet de donner une grande considération à ces femmes. Les braiseuses de poissons sont des dames pour lesquelles on n’a pas forcément structuré une filière métier, pourtant elles sont un vrai relai de distribution de poissons », regrette Loveline Menchum.
Ce programme qui a déjà obtenu l’adhésion de certaines institutions à l’instar de la Caisse de Développement de la Pêche Maritime, permettra de renforcer les capacités et les compétences des braiseuses ainsi que leur visibilité. Le but de la fête du poisson est de promouvoir la consommation des ressources halieutiques de table du Cameroun, en mettant en avant les produits et savoir-faire locaux liés à la pêche et à l’aquaculture. Les visiteurs ont eu l’occasion de déguster par exemple la carpe de Bamendjin, l’Ila de Tibati, le kanga d’Akonolinga, le maban de Kribi, le tilapia de Moungo Fish ou la carpe de Aquarin, les grenouilles Goliath de Manengolè, les poissons d’eau douce etc.
Au cours de cette dernière édition de la fête du poisson, un accent particulier était mis sur les savoir-faire métiers. Le public a pu assister à la présentation des produits issus de la pêche de capture et des initiatives féminines, des produits annexes de la chaîne de valeurs (épices, huiles, tubercules…). Avec 4 millions d’hectares de plans d’eau et 400 km de côtes maritimes, le Cameroun dispose d’atouts naturels pour construire une économie maritime durable, autour de la chaîne de valeurs des ressources halieutiques de table. Avec un déficit de production de plus de 100 000 tonnes de poisson par an, le secteur est par ailleurs une source de création de richesses, d’emplois pour les jeunes et d’autonomisation des femmes.
NdemaLaSue est placé sous le parrainage du MINEPIA, de la Caisse de Développement de la Pêche Maritime (CDPM), en partenariat avec la Mairie de Douala, la Chambre d’agriculture, et sous l’encadrement technique de l’Institut des Sciences halieutiques (ISH) de Yabassi.
RéactionLoveline Menchum, promotrice de l’évènement « Nous voulons valoriser les savoir-faire locaux »«C’est un festival qui célèbre les richesses maritimes et halieutiques du pays. C’est un événement qui permet, depuis 2022, l’expression de tous les acteurs de cette chaîne de valeurs, du filet à l’assiette. Donc tous ceux qui interviennent depuis la pêche ou l’élevage, la pisciculture, jusqu’à ceux qui le dégustent sont concernés par Ndema la sue. Cette valorisation se fait à travers deux segments de la profession. Les professionnels de la restauration de la rue, à savoir les braiseuses de poissons et les professionnels de l’hôtellerie et restauration. Pour matérialiser cela, nous avons développé avec les chefs de cuisine un concept de buffet à thème qui valorise chacune des aires agro écologiques du pays. Le but est de promouvoir la consommation des ressources halieutiques de table du Cameroun, en mettant en avant les produits et savoir-faire locaux liés à la pêche et à l’aquaculture. Il s’agit donc de dynamiser les interactions au sein de l’écosystème national du poisson, pour qu’il libère son potentiel économique, social et culturel»
Réaction
Loveline Menchum, promotrice de l’évènement
« Nous voulons valoriser les savoir-faire locaux »

«C’est un festival qui célèbre les richesses maritimes et halieutiques du pays. C’est un événement qui permet, depuis 2022, l’expression de tous les acteurs de cette chaîne de valeurs, du filet à l’assiette. Donc tous ceux qui interviennent depuis la pêche ou l’élevage, la pisciculture, jusqu’à ceux qui le dégustent sont concernés par Ndema la sue. Cette valorisation se fait à travers deux segments de la profession. Les professionnels de la restauration de la rue, à savoir les braiseuses de poissons et les professionnels de l’hôtellerie et restauration. Pour matérialiser cela, nous avons développé avec les chefs de cuisine un concept de buffet à thème qui valorise chacune des aires agro écologiques du pays. Le but est de promouvoir la consommation des ressources halieutiques de table du Cameroun, en mettant en avant les produits et savoir-faire locaux liés à la pêche et à l’aquaculture. Il s’agit donc de dynamiser les interactions au sein de l’écosystème national du poisson, pour qu’il libère son potentiel économique, social et culturel»