« Transformer Essengue en un véritable complexe industrialo-portuaire »

Théodore Toko Dikongue, Directeur des Aménagements PAD

Le Directeur des Aménagements du Port Autonome de Douala donne les raisons d’une réappropriation par l’autorité portuaire de Douala-Bonabéri, de son domaine d’Essengue.

Monsieur le Directeur, que se passe-t-il à la zone aval du Port de Douala-Bonabéri au lieu-dit Essengue ?

Dans la mouvance du vaste programme de rénovation, de modernisation et de développement du Port de Douala-Bonabéri, l’Autorité Portuaire de Douala a entrepris, tel que le prévoit son schéma directeur, d’investir dans la zone portuaire aval. Sont au menu dans l’immédiat, la construction d’une voie de contournement de 5 km permettant d’évacuer massivement et rapidement des marchandises du port vers la route nationale n°3, et vice versa, 10 km des voies de dessertes pour la fluidification du trafic routier dans l’enceinte portuaire, des aires de stationnement des camions poids lourds, l’installation et le développement des industries pourvoyeuses de richesses, d’emplois, et génératrices du trafic portuaire en terme de marchandises tant à l’import qu’à l’export, et bien d’autres projets. C’est ça la vocation d’un port qui se veut attractif, compétitif et performant. En somme, il s’agit de transformer Essengue en un véritable complexe industrialo-portuaire. Mais, pour ce faire, les populations qui se sont installées de manière anarchique dans ce domaine public portuaire, doivent impérativement libérer au plus vite, compte tenu du lancement imminent des travaux annoncés supra. Il n’est pas superflu de stigmatiser le fait que les populations d’Essengue ont toujours été prévenues et ce, depuis plus de cinq ans, avec des rappels et sensibilisations constants de quitter sans délai cette zone, de peur que le jour de leur déguerpissement ne tombe sur elles comme un couperet. En effet, le Port de Douala-Bonabéri repose sur un domaine foncier d’environ 1000 hectares, dont 500 se situent à Essengue. Il s’agit donc, comme je l’ai précisé, d’une zone logistique et industrialo-portuaire du port de Douala-Bonabéri destinée à héberger des établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes et par conséquent donc incompatible à l’habitation. En guise de rappel, une première opération de déguerpissement avait eu lieu en janvier 2018 sous l’égide et l’encadrement du préfet du Wouri et a permis la construction d’une route longue de 2,5 km partant du carrefour Maersk-Transimex jusqu’à la cimenterie MIRA. Celle-ci, fonctionnelle depuis 2019, a permis de créer de la valeur dans la zone, ainsi que des emplois directs et indirects, et contribue irréversiblement au désengorgement routier et à la fluidification du trafic.

Où en est-on avec le contrat de la route en zone aval devant aboutir sur la nationale numéro 3 ?

Le contrat de construction de cinq km de différentes voies de dessertes en zone aval ainsi que la construction de cinq autres kilomètres de voie de contournement ayant pour origine, la rue de la Marine Nationale et pour extrémité le monument du soldat du cinquantenaire au carrefour Youpwe, près de la station-service Bocom a été conclu et signé avec l’entreprise Estia Synergie Cameroun, partenaire exclusif d’OPIS AG dépositaire de la technologie innovante Novocrete réputée pour la robustesse et la longévité des routes sur les terrains marécageux et difficiles. Le contrat de la Mission de contrôle pour la surveillance de ces travaux, a également été signé avec l’entreprise Creaconsult. Les travaux de construction de ces dix kilomètres de route au total, à l’aide de la technologie innovante Novocrete, ont déjà démarré par l’installation du chantier et sa base vie, les premiers travaux de terrassement sur les voies de dessertes sont déjà en cours. Quant à la voie de contournement, la nécessité impérieuse de déguerpir les habitations situées sur son emprise s’impose. Il s’agit d’une équation à résoudre absolument, et alors urgemment, afin d’éviter l’engorgement, l’étouffement et la perte de vitesse du Port de Douala-Bonabéri, poumon économique du Cameroun, et, par ricochet sa perte de performance dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Les populations d’Essengue doivent sauver notre économie en libérant au plus vite la zone et éviter des situations indésirables. Le Port Autonome de Douala, reste ouvert et prêt à les accompagner pour leur départ sans heurts.

Quid de la zone de Youpwe ? Le PAD aurait abandonné certaines zones pour la préservation de la paix sociale, compte tenu des ombreux investissements et la densité humaine qui y est installée ?

Dans cette zone, il s’agit de faire passer la clôture de sécurisation. Le PAD a ainsi reconfiguré le tracé de cet élément de sécurisation de l’espace portuaire. Malheureusement certaines populations pas nombreuses se trouvent sur les emprises. Ce sont celles-là qui sont concernées par la libération. D’autres se retrouveront après le passage de la clôture dans l’enceinte portuaire. Le PAD leur donnera un temps pour que les uns et les autres préparent leur départ.

Certaines populations demandent des mesures d’accompagnement. Le Port Autonome de Douala est-il attentif à cette sollicitation qui peut relever de l’humanitaire ?

Dans un souci d’humanité justement, pour la préservation de la paix sociale et l’atténuation des traumatismes éventuels dus à ces opérations, le Port Autonome de Douala, conformément aux missions d’appui aux activités de développement durable local, social et culturel des communautés riveraines contenues dans le décret du 24 janvier 2019 portant réorganisation du PAD, reste disposé à procéder à l’accompagnement social initialement proposé, sous réserve de l’identification formelle des bénéficiaires éventuels. Et le Directeur Général a donné des instructions dans ce sens à ses équipes impliquées dans ce processus.

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