Trois cas d’allégations de viol, de harcèlement et d’abus sexuels ont été relevés dans les plantations de la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm) entre 2021 et 2023. C’est ce que révèle un rapport, publié par le Conseil d’Éthique du Fonds de pension norvégien, sur la base d’investigations menées dans les plantations de cette agro-industrie.
Les femmes employées par la société, racontent qu’elles ont subi des rapports sexuels forcés par les superviseurs de la Socapalm, en échange d’un certain nombre de privilèges liés à leur emploi. Les présumés auteurs de ces actes sont pour l’essentiel des superviseurs, des responsables des recrutements, des agents de sécurité ou des fermiers de la Socaplam. Les femmes des villages situés aux environs dénoncent elles aussi. Elles disent être parfois la cible de certains cadres de la société lorsqu’elles traversent les plantations de la société pour se rendre dans leurs fermes familiales. Le rapport dénonce des cas graves d’atteintes aux droits humains. Entre autres, la violation des droits des travailleurs ; de viol et de violences sexuelles sur les femmes ou encore d’accaparement des terres etc.
Le Conseil d’Éthique du Fonds de pension norvégien à la suite de ces révélations, a adressé son rapport à la Banque Centrale de Norvège. Dans ce rapport, il propose que le Groupe Bolloré soit exclu des investissements du Fonds de pension du gouvernement norvégien, l’un des plus grands fonds souverains au monde.
Il s’agit là d’un énième scandale concernant des mauvaises pratiques de la holding luxembourgeoise Société financière du caoutchouc (Socfin) Socfin dont la Socapalm est une filiale. Dans plusieurs pays en Afrique, cette holding reliée à Bolloré est accusée de faits similaires. Il y a un an, la justice française a condamné Socfin à payer 142.000 euros, soit plus de 92 millions de FCFA aux riverains de la Socapalm. Les plaignants installés dans les régions du Sud, du Littoral et du Sud-Ouest, où la socapalm est implantée, s’étaient constitués en un bloc pour dénoncer l’accaparement de leurs terres et lieux de sépulture, la pollution des cours d’eau par les produits chimiques etc.